*Full of Grace* : Témoignages de guérisons et conversions miraculeuses à travers l’Intercession de Marie à Medjugorje. Ce livre est en anglais, Philippe est en train de le traduire au complet pour aider à sauver des âmes dans la désespérance. En voici un extrait déjà traduit...
Pleine de Grâce
Introduction
En tant qu’êtres humains, nous nous retrouvons parfois moralement plongés dans l’obscurité la plus complète. A mesure que nous nous frayons un chemin dans les méandres de nos ténèbres intérieures, un abysse finit par s’ouvrir tout grand devant nous, et nous sommes impuissants à éviter la chute – à moins que la grâce nous tende ses tendre bras et nous en sorte. Nous ne savons pas toujours comment nous sommes arrivés à une telle extrémité ; mais une fois que nous y sommes, nous savons que nous avons besoin de guérison, d’amour, de paix, d’espérance, de bonheur, de trouver un sens à notre existence. Nous savons que nous recherchons quelque chose qui puisse nous combler, tout en nous libérant des sentiments de colère et de tristesse. Ce que nous ne savons pas toujours c’est que c’est Dieu que nous recherchons.
Les véritables histoires vécues retranscrites dans ce livre nous font rencontrer des personnes qui un jour se sont retrouvées, vacillantes, au bord du précipice, dans une situation sans aucun espoir apparent ; ces personnes sont arrivées sur le versant opposé de la grâce. Aussi différents soient-ils, ces individus — un toxicomane sans-abri, un ado paumé, un candidat au Prix Nobel de la Paix, une strip-teaseuse de boîte de nuit, un agresseur à la cocaïne, et un athée désorienté — tous possèdent deux éléments vitaux en commun : ils ont découvert l’espérance et la guérison en un Dieu plein de miséricorde, et ils ont reçu de l’aide au cours de leur chemin de foi par la présence de la Sainte Vierge Marie et grâce aux messages de Medjugorje.
En suivant chacune de ces histoires, nous découvrons un message que Marie donne au monde, un message qui rejoint la vie de ces personnes, et peut-être aussi notre propre vie. J’ai eu le privilège de rencontrer chacun des protagonistes de ce livre. Ils se sont retrouvés sur ma route de manière providentielle, et ont partagé avec moi leur remarquable histoire, authentique dans les moindres détails. Alors que j’étais en pèlerinage à Medjugorje, j’ai fait la connaissance de cet homme nominé pour le Prix Nobel de la Paix, l’ex-strip-teaseuse, et l’ancien toxicomane sans-abri, aujourd’hui heureux père de famille.
J’étais l’athée désorientée, ramenée à la vie. L’agresseur accro à la cocaïne a rejoint mon groupe de prière et est à présent l’un de mes amis ; quant à l’ado paumé, il est devenu mon mari. Dans un souci de préserver la candeur, parfois crue, l’ampleur et la profondeur du cheminement de chaque personne, pour que ces récits restent aussi accessibles et immédiats pour le lecteur qu’ils le furent pour moi quand je les ai entendus la première fois, j’ai transcrit et repris tels quels les termes et expressions prononcés lors de nos longues entrevues, tout en les mettant à la forme narrative de la première personne.
En me racontant leur histoire, ces personnes ordinaires m’ont ouvert la porte de leurs vies extraordinaires – sur une vue plus fantastique que la fiction – et m’ont témoigné comment Dieu les a élevées dans ses bras plein de tendresse, pour les sortir bien souvent d’un véritable enfer.
On peut se demander : « Ces personnes racontent-elles la vérité ? Dieu peut-il faire de telles choses dans nos vies, ou les miracles et transformations radicales sont-ils du domaine du récit biblique ? »
A ces questions, seul le lecteur peut donner une réponse, car elles se trouvent dans son cœur, dans ce délicat équilibre entre empirisme et foi.
Quelle que soit la réponse que vous donnerez à cette question, puissent ces témoignages vous conduire plus près du Dieu vivant, et de sa très belle mère Marie, tandis qu’ils vous emmènent dans un voyage vers la découverte d’un Créateur qui nous aime, même quand nous sommes sous notre moins bon jour.
Témoignage de Goran
Goran
Un toxicomane sans-abri schizophrène implore le secours de Marie, commençant une ascension de la rue à une nouvelle vie de père de famille comblé.Je me réveillais à nouveau. Je ne sais combien de temps j’avais été inconscient. Cette fois j’avais avalé une poignée de pilules, une bouteille de vodka, et une dose d’héroïne ; toutes mes tentatives pour mettre un terme à ma vie ne semblaient jamais marcher.
Tremblant, je me trainai à travers la pièce de ce bâtiment sans fenêtre abandonné dans lequel j’errais, et recouvris mon corps mourant d’une couverture de plastique. Je n’avais qu’une envie, me reposer. Incapable de dormir depuis des mois, j’avais passé tout ce temps à voyager d’un cauchemar à un autre.
C’était le milieu de l’hiver. J’avais trente ans. Je n’avais rien ni personne à mes côtés, même pas de quoi me nourrir. Couché là sur le sol, à regarder fixement le mur, je me sentais désespérément seul – méprisé. Ce ne devait être qu’un nouveau cauchemar… mais le froid mordant qui me pénétrait jusqu’à la moelle me fit comprendre que j’étais bien éveillé. J’étais comme mort, mais j’étais encore en vie.
Pour la première fois depuis que j’étais gosse, je me mis à pleurer. J’essayais de prier mais aucune prière ne me revenait à l’esprit. Je n’en avais jamais vraiment appris, jamais vraiment essayé. Quels étaient les mots ? A travers mes larmes, et du plus profond de mon âme, je me mis à implorer l’aide de la Mère de Dieu…
Terrifié et seul, je me persuadais être un homme, un vrai
Des années de toxicomanie et alcoolisme m’avaient conduit à une telle extrémité, mais même bien avant que je ne tombe si bas, ma vie a toujours eu son lot de tristesse.
La tragédie avait frappé ma famille plus tôt et laissé une tristesse persistante dans son sillage. Lorsque ma sœur eu quatre ans, elle tomba par la fenêtre du quatrième étage et atterrit aux pieds de ma mère – elle ne survécu que quelques heures. Mon frère, âgé d’à peine 1 an, contracta une méningite et devint sourd-muet. Après cela, ma mère, passant ses journées en pyjama, collée à la télévision se mit à boire et tomba dans une grave dépression.
On lui diagnostiqua une leucémie. Quant à mon père, un marin, il avait été engagé à bord d’un navire afin de gagner sa vie pour nous faire vivre. Tandis que moi, ne pouvant compter sur aucune main forte ni la moindre autorité pour me guider, je me mis à voler de l’argent dans le sac à main de ma mère.
Constamment, je cherchais à fuir cette vie de famille déprimante en trainant dans les rues ou en vivant toutes sortes de délires. Je ne désirais qu’être comme toutes mes idoles à la télévision ou dans les films, qui m’avaient enseigné qu’être un homme c’était aller à des jeux de sport, porter des tatouages, se battre, aller en prison, et terminer avec des balafres au visage. Personne ne m’avait jamais appris qu’être bon pouvait être la plus belle chose au monde. Mes amis me persuadaient que la gentillesse et la douceur c’était bon pour les mauviettes et les femmes.
A mes onze ans, ils m’avaient encouragé à fumer et à boire de l’alcool. Cela me répugnait, mais je m’imaginais qu’avoir une cigarette aux lèvres et une canette de bière à la main était signes de virilité. De plus, lorsque je buvais, j’étais capable de choses que je n’aurais jamais faites autrement.
Un jour, j’ai volé une voiture et me suis échappé avec deux copains de classe. Nous avons roulé à toute allure dans différents villages, fonçant à travers la circulation, mais les flics ont fini par mettre la main sur nous. Cette nuit-là, j’avais alors onze ans, j’ai dormi en prison pour la toute première fois. Terrifié et seul, je me persuadais être un homme, un vrai, connaissant tout de la vie et n’ayant besoin de rien ni personne.
Chaque jour, mon état s’aggravait
Quand j’eus treize ans, ma mère décéda. Alors, tout mon univers s’effondra autour de moi. Mon père se remaria huit mois plus tard. Je le détestais pour avoir remplacé ma mère, mais je détestais ma belle-mère bien davantage. Je ne sais pas vraiment pourquoi, car elle apportait vraiment beaucoup de lumière dans notre foyer. C’était une femme de prière, très croyante ; mais plus elle priait, plus je la haïssais.
J’annonçais tous les deux ou trois mois que j’allais mettre fin à mes jours, mais personne ne me prenait au sérieux. Ma famille tout comme mes amis se disaient que ce n’était qu’une mauvaise période pour moi, et que cela allait me passer.
Le jour du premier anniversaire de la mort de ma mère, je suis rentré la maison et ai demandé à mon père si je pouvais discuter avec lui. Je voulais lui parler de mes sentiments – toutes ces choses qui se passaient dans mon cœur. Il était assis devant la télévision, regardant le Championnat du monde de football en Argentine. Ne prenant même pas la peine de lever les yeux vers moi, il aboya, « Tu n’as rien à dire. Tire-toi dans ta chambre, et étudie ! »
Je suis allé dans ma chambre, pris un révolver emprunté à un ami, collai le canon contre ma tête, et fis feu.
Pris de panique, mon père m’emmena en vitesse aux urgences, où les chirurgiens tentèrent de retirer la balle que j’avais logée dans mon cerveau. Mais cela étant trop dangereux, ils finirent par la laisser en place. Quand j’ai repris connaissance, mon père et ma belle-mère, essayant d’apaiser mes inquiétudes, me dirent que la balle avait pu être retirée avec succès.
Peu de temps après, j’étais dans un bar quand une querelle se déclencha. Quelqu’un me frappa la tête avec une bouteille de bière. A l’hôpital, où l’on me fit plusieurs points de suture, le docteur me dit que j’avais quelque chose à l’intérieur de ma tête. Il me fit passer aux rayons-x – et il vit la balle logée dans mon crâne.
Ceci me donna l’excuse dont j’avais besoin pour provoquer le chaos. Je fonçai à la maison, poussai la porte d’entrée grande ouverte, et hurlai, « Vous m’avez menti ! » Je cherchais toujours quelqu’un à blâmer. Tout le monde était coupable, sauf moi. J’étais la seule personne innocente.
Mon père vit que quelque chose ne tournait pas rond avec moi. Il connaissait mes relations, mais il pensa, « Il est encore jeune, ça lui passera. Ce doit être ses années folles. » Mais cela ne me passa pas. Chaque jour, mon état s’aggravait.
Je fus immédiatement accro
Nos potes nous expliquèrent, gentiment, que le cannabis n’était pas du tout de la drogue, et que l’on n’y était pas dépendant. Pas seulement ça, nous dit-il, mais ça vous éclaircit les idées, vous aide à vous concentrer et vous maîtriser, et vous donne un puissant sentiment de liberté. C’est ainsi que j’allumai mon premier joint – et j’aimai ça.
A cette période de mon adolescence, je me fis faire des tatouages, des images qui n’avaient pas vraiment de sens pour moi. Cela n’a assurément pas évacué cette image virile que je luttais coûte que coûte à maintenir. A quinze ans, j’eu les mots « Maman, je t’aime » inscrits sur l’épaule droite. Un an plus tard, j’avais une croix surplombant la crête d’une montagne tatouée sur l’épaule gauche. Quelques années après cela, j’avais deux mains jointes en prière, serrant un chapelet, dessinées sur mon cœur. Le temps passant, cependant, mon allure de dur se mit à correspondre à mon cœur de pierre.
Du fait de l’alcool, des médicaments et de la marijuana dans mon organisme, je m’évadai également davantage de la réalité. Je commençais à perdre pieds : oubliant des choses, blasphémant de manière incontrôlée, et sombrant dans la dépression et la paranoïa. Je pensais que les gens voulaient me tuer ; et pour engourdir mes peurs délirantes, je buvais. Parfois, j’essayais d’arrêter ou d’abandonner ces crasses, mais je n’y parvenais pas.
Le temps passa, et je perdis toute volonté de faire marche arrière. Un jour, un ami me rendit visite et me dit, « Mec, marre de ces dépressions et délits – J’ai enfin trouvé ce qu’il nous faut. Je viens d’essayer l’héroïne, et il n’y a rien de meilleur au monde. C’est de la folie pure. C’est la perfection. »
Désirant à tout prix fuir mon agonie intérieure, j’ai accepté qu’on me tire vers le haut. L’héroïne pénétrant dans mes veines, l’euphorie m’inonda. Je ne ressentais aucune honte, aucun embarras. La prise de conscience de quelque chose qui ressemblait à l’amour se mit à s’intensifier en moi, et je me pris à vouloir aider tout le monde – ou du moins donner à tout le monde des conseils. Je fus immédiatement accro.
Le jour suivant, j’ai rapidement trouvé de l’argent et je me suis procuré davantage de cette drogue ; mais ne sachant pas comment utiliser l’aiguille, j’en arrivai à me torturer le bras. Le temps que je finisse par trouver une veine, j’étais couvert de sang, du haut de mon bras jusqu’aux genoux.
Après ça, j’ai englouti davantage d’alcool et de marijuana, pour atténuer la peur de l’aiguille. L’héroïne ne coûtait pas très cher, du moins au début.
Avec le temps, j’eus besoin de plus grandes quantités d’héroïne pour conserver ce sentiment de planer toujours plus haut, aussi j’ai commencé à voler dans la maison de mes parents, où je vivais encore. J’ai pris de l’argent, de la vaisselle, des vases, des appareils électroménagers, le pot de café et tout ce qui me tombait sous la main, et je les ai revendus bon marché. Au début, cinquante kunas (environ dix dollars) me permirent de m’offrir une journée d’héroïne, mais après à peu près trois ou quatre mois, la crise a frappé. J’avais maintenant besoin de 100 kunas, puis 200, 400, 500 pour une seule journée. Qui peut gagner autant d’argent ?
Voir la vérité lui brisa le cœur Vint ensuite un nouveau degré de folie. Je me mis à voler en dehors de chez moi, et à pénétrer dans des bagnoles. A chaque crise, je rentrais chez moi complètement défoncé, demandant à mon père plus d’argent. Il était mort d’inquiétude à me voir totalement déconnecté de la réalité.
Un jour, tandis que j’étais à l’extérieur, il entra dans ma chambre et commença à fouiller mes affaires à la recherche de ce qui pouvait expliquer mon comportement, et il tomba sur des seringues et la bande en caoutchouc que j’utilisais pour faire ressortir mes veines.
Tout l’univers de mon père s’écroula autour de lui. Voir la vérité lui brisa le cœur. Il savait que j’avais des ennuis, mais …. Ça ? Dans une tentative de me venir en aide, il essaya de se rapprocher de moi, mais nous étions trop pareils, et quand notre colère fusait, il me battait parfois de toute la force dont il était capable. Finalement, il réalisa que lorsque j’étais shooté à l’héroïne je n’avais plus aucune conscience de moi-même, et qu’il était inutile de me frapper.
Aussi, il tenta de montrer un certains je-ne-sais-quoi d’amour en m’approchant pour me parler. Mais un mur épais s’érigeait entre nous. « Que pourrais-tu me dire à présent qui ferait la moindre différence ? » lui demandai-je. « Où étais-tu toutes ces années perdues ? Fous-moi la paix. »
Je savais même comment pleurer pour attirer la pitié et l’attention du personnel. Les docteurs ne virent jamais rien de mal chez moi. Au contraire, ils déclarèrent que mon père devait être dément pour m’avoir amené là-bas, puisque j’étais le seul gars sans histoire de toute l’aile psychiatrique.
Ensemble nous avons sombré
dans une totale déchéance..
« Oh oh », me dis-je, « si elle va chez eux, elle sortira avec un autre qui lui en fournira. » Je voulais qu’elle soit ma marionnette, ma poupée – qu’elle ne passe son temps qu’avec moi. Quelque fois je la battais même, lorsque j’apprenais qu’elle sortait avec d’autres amis. Aussi je finis par accepter de lui donner une partie de ma réserve, et ensemble nous avons sombré dans une totale déchéance. Pour subvenir à sa dépendance croissante, elle, aussi, se mit à voler dans la maison de mon père.
Dans une nouvelle tentative de me venir en aide, mon père me trouva un job, en se disant que si je travaillais huit heures par jour avec ses collègues, dans un environnement sain, peut-être que je changerais. Ce fut une énorme erreur. Je l’ai déshonoré. J’ai volé la moitié de son entreprise, et ne venais au travail que sporadiquement, souvent complètement stone. Un jour j’ai même menacé mon patron d’un couteau, ils ont donc fini par me mettre à la porte.
Zeljka tomba enceinte
Un jour, Zeljka tomba enceinte. Elle voulait garder le bébé, mais je ne pensais pas pour ma part que notre style de vie nous aurait permis de subvenir aux besoins de cet enfant. A trois mois de grossesse, Zeljka voulu que nous changions notre façon de vivre et que nous prenions un nouveau départ, mais je décidai quant à moi qu’elle devait avorter de ce bébé.
Zeljka emprunta de l’argent pour l’avortement, et ensemble, elle et moi, nous nous rendîmes chez un médecin à Split. Elle me tendit l’argent pour payer le docteur quand il eut terminé. Ce qui suivit révéla, en vérité, quel genre d’homme j’étais. Tandis qu’elle était allongée sur la table d’opération, j’ai quitté en vitesse la salle d’attente et ai dépensé cet argent pour me défoncer. Cela mis fin immédiatement à notre relation.
Malgré le peu d’estime qu’elle avait d’elle-même, Zeljka finit par comprendre que je n’étais pas un gars bien. Quand elle me quitta, je fus dévasté. Moi qui avais cru être amoureux.
En réalité elle ne fut qu’une habitude parmi tant d’autres. Si je l’avais aimée, je ne l’aurais sûrement jamais traitée comme je l’eus fait. Pourtant, je me sentais en colère et trahi, et je fis modifier mon tatouage par les mots « Je ne t’aime pas, Zeljka ».
Mon père me sauva la vie
Sans hésiter, je sorti un petit couteau et lui porta un coup à l’abdomen. Il appela la police, qui m’emmena hors de la maison, et me mis sous les verrous.
Au bout de quelques mois, je fus remis en liberté. N’ayant nulle part d’autre où aller, je repris le chemin de la maison. Je me tenais devant la porte d’entrée de la maison de mon père et lui demandais de m’ouvrir, mais cette fois mon père pris la décision la plus sage de toute sa vie – celle qui sauva la mienne.
Il verrouilla la porte et me déclara de l’intérieur « Mon fils, tu n’es pas le bienvenu dans cette maison, car toute ta vie tu aurais pu choisir ta famille plutôt que la compagnie de tes amis dans la rue, mais c’est eux que tu as choisis. Tu es assez grand et intelligent pour décider ce que tu veux, aussi je te laisse avec tes amis. Défonce-toi, traîne dans les rues ; et un jour, si tu décides de revenir, nous te donnerons toute l’aide dont tu as besoin pour redevenir normal, pour être à nouveau toi-même. » J’avais haïs mon père toute ma vie, mais à ce moment, je ne pus mettre aucun mot sur la rage que j’avais en moi.
Ils m’envoyèrent dans un centre psychiatrique Pendant neuf années, de l’âge de vingt-deux ans à l’âge de trente-et-un ans, je vécu dans la rue. Pendant neuf ans, je détestai mon père et toute ma famille. Ma haine me conduisit vers la folie, et en même temps, elle me maintînt en vie, me donna la force de dormir dans la rue, cette maudite rue.
Durant ces années, Dieu n’était présent que lorsque j’utilisais son nom pour maudire. Souvent, j’achetais et revendais de la drogue aux abords des églises et hurlais des insanités aux personnes qui y entraient. Et la seule fois où je suis entré dans une église ce fut pour voler l’argent de la collecte.
Au début, j’avais quelques amis qui me laissaient dormir chez eux – si j’avais de l’argent ou de la drogue à partager avec eux – mais n’ayant pas pris de bain depuis plusieurs mois, je finis par sentir la bête en décomposition, ce qui poussa tout le monde à m’éviter. Au début je dormais dans des hangars abandonnés, sur le trottoir, dans les parcs, et sous les ponts. Je vivais comme un chien malade et enragé, livré à lui-même, passant mes journées soit dans les rues, soit sous les verrous. Cette routine me conduisit à entrer par effraction dans des maisons et appartements, menaçant les gens d’un révolver. Mon propre frère pris l’habitude de marcher sur le trottoir opposé afin de m’éviter.
Souvent, lorsque je m’enfermais dans une sombre dépression, rien ne pouvait me calmer – ni la drogue ni l’alcool. Recherchant en vain le soulagement, je prenais parfois un couteau, un morceau de verre ou une lame de rasoir, et me coupais le bras, le cou et le visage. Je regardais ensuite le sang couler, ce qui me donnait un étrange sentiment d’apaisement.
Les autorités et les assistants sociaux de Split ne savaient pas quoi faire de moi. Finalement, au bout de vingt-sept cambriolages et agressions, ils reconnurent que j’avais besoin d’une bonne sanction. Ils m’envoyèrent dans une ville hors de Zagreb, la capitale de la Croatie, dans un centre psychiatrique sous haute surveillance.
J’arpentais les couloirs de cet hôpital, malheureux et effrayé, car 90 pourcents des résidents avaient commis des homicides et avaient été diagnostiqués comme souffrants de troubles mentaux sévères. J’étais soumis à des thérapies où l’on m’injectait toutes sortes de substances et m’administrait diverses pilules, et j’en vins à réaliser que j’étais totalement accro à la drogue, surmontant ma peur des autres par des comportements agressifs, tandis que les autres résidents étaient des meurtriers psychopathes qui aimaient tuer. Je décidais alors que ce n’était pas un endroit pour moi et me mis à planifier ma fuite.
D’abord il me fallut voler de l’argent, ensuite trouver des fringues autres que ces pyjamas que nous avions tous à porter. Je trouvai les vêtements facilement. Quant à l’argent, par contre, je le dérobai à un homme qui avait commis quatre meurtres – avec une hache. Mais cela m’était égal. J’étais blindé par l’espoir de m’échapper loin de la ville.
Je parvins à m’échapper et à rentrer à Split, où je vécus comme un fugitif car il y avait un mandat d’arrêt contre moi. Pendant trois semaines, je réussis à ne pas me faire attraper, mais pendant ce temps, je contractai l’hépatite C et ma peau devint toute jaune. Quand les autorités me retrouvèrent enfin, ils me renvoyèrent immédiatement au centre psychiatrique.
J’étais terrifié d’être de retour dans ce lieu. Je savais que le meurtrier ayant commis quatre homicides était au courant que je lui avais volé de l’argent, et qu’il était enfermé à vie dans ce centre, aussi je compris qu’il finirait tôt ou tard par me tuer.
Dès l’instant où je remis les pieds dans cet asile, le docteur m’enferma dans une chambre et me cogna jusqu’à ce que je perde presque connaissance. A un moment, il m’envoya son poing dans l’estomac et me dit, « je suis Dieu ici. Je peux faire ce que je veux de toi. Je peux te tuer si j’en ai le désir. » Lui et l’équipe soignante me mirent ensuite une camisole de force et attachèrent mes jambes à un lit.
Ensuite vint le pire châtiment. De façon calculée et cruelle, ils me placèrent dans la même chambre que ce meurtrier. Quelle horreur. Pendant sept jours, il se contentait de s’asseoir devant moi, me regardant calmement, avec des yeux de glace. A chaque fois qu’il se levait, je mouillais mon pyjama de peur. Je savais que des personnes avaient été assassinées, dans cet asile, pour bien moins que ce que j’avais fait.
Le septième jour, il brisa son silence.
Depuis ce moment, il m’apporta à manger à l’heure du repas, détacha mes jambes et me conduisit aux toilettes, retira mon pyjama, et me fit même ma toilette.
Même quand cette semaine en enfer prit fin, chaque journée fut une horrible et effrayante expérience. Presque toutes mes dents et la quasi-totalité de mes cheveux tombèrent pendant mon séjour là-bas. Je savais que ma place n’était pas dans cet endroit, mais que pouvais-je faire ?
Il me fallait accepter cette punition, et à présent, à cause de ma fuite, j’allais être détenu six mois de plus. Le médecin en chef de l’aile psychiatrique m’avertit que si je commettais un seul acte criminel et m’échappais encore une fois, il veillerait à ce que je revienne et reste cette fois pour toujours. Dès cet instant j’ai décidé de ne plus toucher à la drogue. Quand ma peine prit fin, je préparai mon retour pour Split, envisageai de me trouver du boulot, louer une petite chambre, et tout faire pour commencer une vie normale.
Quand le jour de ma sortie fut enfin annoncé, une peur du monde extérieur me saisit si férocement, que la nuit précédant ma libération, je pris une lame de rasoir et me coupai les veines. Les médecins me soignèrent le lendemain matin et on me libéra.
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J’attendais que la mort arrive…
NE VOUS PRIVEZ PAS DE LIRE JUSQU’AU BOUT CE TÉMOIGNAGE BOULEVERSANT… NOUS SAVONS QUE PLUSIEURS VIVENT L’ENFER SANS SAVOIR COMMENT S’EN SORTIR..ALORS DONNONS AU SUIVANT…AMEN !!!
À SUIVRE…..
Broché: 226 pages
Éditeur : Ave Maria Press (1 février 2010)
Langue : Anglais
ISBN-10: 1594712263
ISBN-13: 978-1594712265
Éditeur : Ave Maria Press (1 février 2010)
Langue : Anglais
ISBN-10: 1594712263
ISBN-13: 978-1594712265
En savoir plus sur Christine Watkins (anglais) : 10 min