Les Évangiles rapportent de nombreux récits de guérisons miraculeuses faites par Jésus. Sont-elles juste des symboles ? Peuvent-elles arriver encore de nos jours ?
Dans la mission du Christ, les guérisons du corps ne sont pas si importantes. Elles sont symboliques ?
Beaucoup en effet pensent que les guérisons ne sont que secondaires dans le ministère de Jésus. Mais les Évangiles nous disent le contraire. Du point de vue biblique, l’être humain est une inséparable unité de corps et d’esprit. Le Christ n’est pas venu « sauver des âmes », mais sauver l’humanité. Il est venu élever nos âmes et nos corps à la plénitude de la vie divine, à la communion éternelle avec Dieu et tous les rachetés. Le corps a par conséquent une valeur inestimable dans le projet de Dieu. Il est dit qu’il sera un jour incorruptible et glorieux. Les guérisons qu’opère Jésus sur les corps malades et les infirmités sont une annonce de la glorieuse destinée du corps humain. Vingt-et-un pour cent des récits de l’Évangile concernant le ministère public de Jésus sont consacrés aux guérisons physiques et aux exorcismes. La guérison et la délivrance ne sont donc pas périphériques, elles constituent le cœur même de sa mission. En définitive, Jésus est venu guérir l’humanité de sa plus profonde blessure : la blessure de ses péchés et de sa séparation d’avec Dieu, avec tout ce que cela implique de fractures spirituelles et physiques. Jésus guérit et donne la vie car c’est là sa nature même, à l’égal de Dieu.
Pourtant Jésus attend plutôt des chrétiens qu’ils supportent l’épreuve de la maladie et l’offrent par amour pour lui.
Nulle part dans les Évangiles il ne nous est rapporté qu’il ait simplement conseillé à quelqu’un de supporter la maladie qui était la sienne. En aucun cas il ne laisse à penser qu’une personne en demande trop et devrait se contenter d’une guérison partielle ou supporter son état. Il considère invariablement la maladie comme un mal qui doit être vaincu, plutôt que comme une chose à embrasser. Pourtant, Jésus ne répond pas toujours immédiatement aux demandes des foules nécessiteuses. En quelques rares occasions, il se retire dans la solitude pour prier et être avec le Père avant de se diriger vers sa prochaine destination. On doit aussi préciser que Jésus ne guérit pas tous les malades qu’il rencontre. Il laisse une partie de la tâche à ses Apôtres ! Cependant, les Écritures ne disent pas qu’on obtiendra automatiquement du Seigneur une guérison si l’on prie avec suffisamment de foi. Jésus exhorte aussi ses fidèles à « visiter » les malades. Mais il est raisonnable de conclure que le Seigneur souhaite guérir bien plus souvent qu’on ne le croit.
Admettons que Jésus ait fait des guérisons par amour pour les hommes, avant de leur offrir sa vie. Mais après lui, cela s’est arrêté, c’était son don à lui !
Au cours de son ministère public, Jésus renvoie ses douze Apôtres à une mission pratique. Voilà ce qu’il leur commande : « Chemin faisant, proclamez que le Royaume des Cieux est tout proche. Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, expulsez les démons. » (Mt 10, 7). Il ne leur était pas demandé de prêcher l’Évangile en paroles seulement, mais de le manifester par des actes de puissance. Ce n’est pas par leurs propres moyens qu’ils accomplissent ces œuvres, mais par l’autorité que le Christ leur délègue. Saint Luc rapporte que Jésus commande plus tard à un groupe de soixante-dix personnes : « En toute ville où vous entrerez et où l’on vous accueillera (…) guérissez les malades et dites aux gens : Le Royaume de Dieu est tout proche de vous. » (Lc 10, 8-9). Ainsi, le don de guérison d’abord donné à Pierre et aux Douze Apôtres commence rapidement à se diffuser parmi les autres membres de l’Église. D’ailleurs, après sa Résurrection, le Seigneur ressuscité a étendu son autorité à tous les croyants, leur permettant à eux aussi de guérir et de chasser les démons. Concernant les signes qui accompagneront « ceux qui croient », c’est-à-dire les chrétiens, il dit : « En mon nom, ils chasseront les démons, ils imposeront les mains aux infirmes et ceux-ci seront guéris » (Mc 16 ; 17-18).
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