Le danger est en nous et non dans nos ennemis - Ch. de Foucauld
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Ne vous étonnez pas des tempêtes présentes. La barque de Pierre en a vu bien d’autres. Songez à cette soirée du jour où furent martyrisés saint Pierre et saint Paul. Comme tout devait paraître avoir sombré, pour la petite chrétienté de Rome ! Les premiers chrétiens ne se découragèrent pas.
Nous qui avons, pour fortifier notre foi, les dix-huit siècles de vie de l’Église, combien petits doivent nous paraître ces efforts de l’enfer dont Jésus a dit qu’ils « ne prévaudront pas ».
Ni les juifs ni les francs-maçons ne peuvent empêcher les disciples de Jésus de continuer l’œuvre des apôtres : qu’ils aient leurs vertus, ils auront leurs succès. A nous comme à eux, Jésus dit, en nous bénissant : « Allez, prêchez l’Évangile à toute créature ».
Nous aussi, « nous pouvons tout en Celui qui nous fortifie » : « Il a vaincu le monde ». Comme Lui, nous aurons toujours la croix ; comme Lui nous serons toujours persécutés ; comme Lui nous serons toujours vaincus en apparence ; comme Lui nous serons toujours triomphants en réalité, et cela dans la mesure de notre fidélité à la grâce, dans la mesure où nous Le laisserons vivre en nous et agir en nous et par nous.
Nous sommes avec le Tout-Puissant, et les ennemis n’ont de pouvoir que celui qu’il Lui plaît de leur donner pour nous exercer, nous sanctifier, faire remporter des victoires spirituelles — les seules vraies, les seules éternelles, — à son Église et à ses élus.
... Mais revenons à l’Évangile ; si nous ne vivons pas de l’Évangile, Jésus ne vit pas en nous.
Revenons à la pauvreté, à la simplicité chrétienne... Après dix-neuf ans passés hors de France, ce qui m’a le plus frappé en ces quelques jours passés en France, c’est le progrès qu’a fait, dans toutes les classes de la Société, surtout dans la classe moins riche, même dans les familles très chrétiennes, le goût et l’habitude des inutilités coûteuses ; avec une grande légèreté et des habitudes de distractions mondaines et frivoles bien déplacées en des temps aussi graves, en des temps de persécution, et nullement d’accord avec une vie chrétienne.
Le danger est en nous et non dans nos ennemis. Nos ennemis ne peuvent que nous faire remporter des victoires.
Le mal, nous ne pouvons le recevoir que de nous-mêmes.
Revenir à l’Évangile, c’est le remède.
Extrait d'une lettre à M. l’Abbé Caron, le 30 juin 1909.
Écrits spirituels de Charles de Foucauld, p 212
http://www.chretiensmagazine.fr/2018/01/le-danger-est-en-nous-et-non-dans-nos.html