Savez-vous que le diable va tous les dimanches à l'église ?
Un chrétien qui s’y rendait fut tout étonné de le voir à la porte.
— Que diable fais-tu ici ?
— Eh, eh ... On va prier là-dedans et prêcher contre moi, je viens me défendre.
— Ah ! Et comment fais-tu pour te défendre ?
— D’abord, je me rends de bonne heure dans les familles où l’on se prépare à aller à l'église. Je provoque une dispute, je cache la cravate de monsieur qui aussitôt accuse sa femme de n’avoir pas d’ordre. Je suggère ce qu’il y a à la télévision et que le sermon risque d’être moins bien. Et puis, il est démoralisant d’être si peu nombreux ... Et finalement, il vaut mieux dormir dans son lit plutôt qu’au temple ! Il y en a tout de même qui réussissent à m’échapper, ceux-là je les retrouve au culte. Tout d’abord, je leur fais remarquer que les bancs sont trop durs, qu’il fait trop chaud ou trop froid, ou qu’il y a des courants d’air... Puis je m’attaque aux dames : je dirige leurs regards vers la toilette de leurs voisines ou bien je les fais songer à leur repas, etc. Quand l’offrande arrive, je leur suggère un doute sur l’usage qui est fait de la collecte. Que peuvent-ils bien faire avec tout cet argent-là ? Ainsi, les voilà bien occupés à autre chose qu’au sujet de la prédication. Ceux qui, par hasard m’échapperaient encore, je les attends à la sortie. Je les fais penser à leurs plaisirs, à leur travail et à leurs ennuis. Ou encore, je leur montre combien le sermon s’appliquerait à tel ou tel de leur voisin ou ami, et ils s’en vont, fort satisfaits du prédicateur et d’eux-mêmes.
L’article ci-dessus n’est ni humoristique, ni caricatural. Il a seulement pour objet d’exprimer, en un langage plus familier, et dans une situation concrète, ce que l’apôtre Pierre écrivait aux chrétiens d’Asie mineure : « Veillez ! Votre adversaire le diable rôde comme un lion rugissant, cherchant qui il dévorera. Résistez-lui avec une foi ferme, sachant que les mêmes souffrances sont imposées à vos frères dans le monde. » (1 Pierre 5.8-9).
J. Blomart