Pourquoi certains malades ou personnes handicapées sont heureux ?
Psychologie
de Olivier
Vous avez déjà certainement rencontré, ou vu à la télévision, une personne gravement malade ou handicapée qui semble heureuse, qui a une force psychologique incroyable et qui garde la tête haute. Pourtant les circonstances sont parfois dramatiques ; cancer en phase terminale, handicap rendant la personne totalement dépendante, etc.
Alors comment font ces personnes pour être aussi courageuses ? Comment font-elles pour être heureuses ? Qu’est-ce qui les inspire ? Où trouvent-t-elles cette force psychologique face à l’adversité ? Peut-on tous en faire de même ?
Autant de questions auxquelles je vais tâcher de répondre.
Le déclencheur
Ce sont les circonstances difficiles et dramatiques, qui nous forcent à changer la façon dont on se voit. Ces circonstances génèrent de nouveaux cadres de références. Lorsque nous prenons conscience que les choses ne seront plus jamais comme avant, nous voyons le monde qui nous entoure, nos amis et nos proches différemment. Nous ressentons alors le besoin d’agir différemment, et de réagir différemment face aux évènements.
Bien entendu, la réaction est proportionnelle aux circonstances. Et pour des évènements mineurs ou temporaires, il est fréquent que notre vision des choses ne change pas, ou qu’elle change pour une courte durée. Je pense par exemple à ceux qui tombent malades (car ils ont fait trop d’excès), ou à ceux qui ont évité un accident et changent temporairement de comportement de conduite.
Lorsqu’on est malade chronique ou handicapé, et que l’on sait pertinemment que la médecine traditionnelle ne peut pas faire grand-chose pour nous, la prise de conscience implique des réactions plus importantes. Un jour ou l’autre, on est forcé de se remettre en question et de revoir nos comportements.
Par exemple, en ce qui me concerne, j’ai ressenti le besoin de me rapprocher de toute ma famille, d’écouter d’avantage mon corps (voir l’article sur la relation corps et esprit), d’aider les autres (à travers ce blog entre autre), de transmettre mes connaissances et mes valeurs (avec ce blog et en devenant entraineur de basket), et enfin de réaliser mes rêves (en créant mon entreprise).
Mon déclencheur a été ma dépression passée. Mais le déclencheur peut être l’annonce d’une maladie, une rechute grave, une mort évitée de justesse, ou simplement la lecture d’un article sur internet :-).
Ce qui importe le plus est la façon dont nous réagissons aux évènements. Alors si vous ne voulez pas rester dans la même situation qu’aujourd’hui, ou que la situation s’empire, agissez maintenant !
Agissez différemment et changez votre comportement et vos habitudes si vous ne voulez pas avoir des regrets plus tard et si vous souhaitez être heureux.
Vous êtes libre de choisir
Vous allez me dire « Oui c’est bien beau de dire d’agir différemment, mais les circonstances sont différentes pour moi ! « . Je n’ai pas choisi ma maladie ou mon handicap et je ne peux que subir. Ben c’est là que vous vous trompez.
La liberté de choisir est un don qui nous différencie des animaux. Il y a aussi la conscience de soi, l’imagination et la capacité à créer dans notre esprit quelque chose qui n’existe pas encore dans la réalité. C’est un principe de base de la nature humaine. Nous sommes libres de choisir la façon dont nous réagissons face à un évènement. Ça me fait penser aux personnes qui sont tristes juste parce qu’il ne fait pas beau dehors. En quoi un évènement extérieur comme la météo peut-il influencer notre bonne humeur ? Cela veut-il dire qu’il faut être triste tout l’hiver car il fait froid et qu’il pleut ?
Ne vous laissez donc pas influencer par des évènements extérieurs physiques, sociaux ou psychologiques.
Répondez aux évènements qui vous arrivent dans votre vie comme vous le souhaitez.
C’est ce qui m’amène à vous parler de la réponse aux évènements.
Répondez positivement aux évènements
Pour un évènement similaire, comme une maison qui brûle par exemple, vous pouvez avoir plusieurs réactions différentes en fonction des individus.
Certains diront que c’est une catastrophe, qu’ils ont tout perdu et le monde s’écroule sous leurs pieds.
D’autres diront que tout ceci n’était que du matériel, et que l’essentiel est que toute la famille soit toujours en vie. La prochaine fois que vous regarderez les informations à la télévision, je vous invite à être très attentifs aux réactions des personnes interviewées.
Ces réactions sont différentes en fonction des individus pour un même évènement.
Cette réponse aux évènements est influencée par nos connaissances, notre expérience, nos valeurs mais aussi notre éducation, notre culture et notre environnement social. Mais chose que l’on oublie souvent, c’est que notre réaction peut aussi être influencée par nos choix. Vous pouvez choisir de ne plus réagir comme avant, de ne plus réagir en se laissant piloter par les impressions, les circonstances, les conditions et l’environnement.
Un malade chronique, face aux difficultés rencontrées comme la douleur, les limitations, l’isolement sociale, l’insécurité, les angoisses ou le travail, peut réagir différemment en fonction des valeurs auxquelles il a sérieusement réfléchi, des valeurs qu’il a choisies.
C’est notre consentement, notre acceptation de ce qu’il nous arrive, qui nous blesse en premier lieu. Comme disait Gandhi : « Ils ne peuvent pas nous enlever notre dignité si nous ne la leur cédons pas. »
Certes, nous les malades chroniques restons toujours influencés par les évènements extérieurs physiques (rechute, effets secondaires des médicaments, douleurs, etc.), sociaux ou psychologiques. La maladie ou le handicap sont des évènements extérieurs tellement importants et présents chaque heure ou même chaque minute de la journée, qu’il nous est difficile de ne pas se laisser influencé négativement par eux.
Mais votre caractère, votre identité n’en est pas meurtrie pour autant. Nous pouvons nous libérer psychologiquement de ses difficultés et agir autrement.
Vous l’avez compris, il est essentiel de ne pas laisser la maladie ou le handicap prendre le dessus au risque de broyer du noir chaque jour. Et cela passe à mon avis par l’acceptation de sa maladie.
Accepter sa maladie ou son handicap
L’acceptation de sa maladie est une étape indispensable. Elle est plus ou moins longue en fonction des personnes, de quelques jours à plusieurs années. Pour ma part j’ai mis 12 ans. Mais tant que vous n’acceptez pas votre maladie, vous serez incapable de choisir autre chose (choisir de ne plus être malheureux par exemple).
Accepter sa maladie, c’est avant tout accepter que l’on ne peut pas faire comme tout le monde et comme on l’aurait souhaité. C’est donc revoir ses projets initiaux en les remplaçant par des projets réalistes et atteignables.
Pour cela, rien de mieux que la méthode SMART. C’est une méthode qui donne les fondamentaux de tout projet (construire une maison, voyager, tous vos rêves quoi.).
Elle dit que chaque objectif dans la vie doit être Spécifique (ne pas dépendre d’éléments dont il n’a pas la maîtrise), Mesurable (avec des indicateurs chiffrés incontestables), Accepté (acceptable et choisi par vous), Réaliste (et ne repose pas juste sur votre enthousiasme) et temporellement défini (avec une date de fin).
Pour accepter votre maladie, faites donc le deuil de tous ces projets qui ne peuvent être réalisées. Donnez-vous de nouveaux objectifs plus faciles à réaliser. Vous monterez la barre progressivement, pas à pas, projet après projet.
Accepter sa maladie c’est changer ses projets, mais aussi revoir son mode de vie tout entier (alimentation, sports, loisirs, métier, etc.). Cela peut prendre du temps, et doit passer par l’acquisition de nouvelles compétences.
Votre objectif doit être de ne pas subir votre maladie. Pour cela, il faut revoir son mode de vie. Ainsi vous pourrez atteindre le bonheur ou simplement arriver à vivre avec votre maladie ou votre handicap.
Mais comment revoir son mode de vie ? Quelles activités choisir ? Comment agir et réagir différemment ?
Une solution consiste à rechercher qui vous êtes vraiment au fond de vous. Pour cela, rien de tel que de rechercher et définir ses valeurs.
Quelles sont vos valeurs ?
Définissez vos valeurs et elles vous aideront à adapter votre mode de vie à vos contraintes. C’est aussi un moyen de changer votre comportement. En choisissant de réagir en fonction des valeurs que vous avez choisies, votre bonheur augmentera.
En ce qui me concerne, j’ai choisi les valeurs humaines suivantes :
La patience, l’humilité, la générosité, la ponctualité, le courage, la créativité, la persévérance, l’écoute, la compréhension, la tolérance, la confiance en soi, la fidélité et la franchise.
Et vous quelles sont les valeurs que vous avez choisies ? Je vous conseille de les noter sur papier pour les relire et les appliquer chaque jour. Répondez aux évènements en fonction des valeurs que vous avez choisies.
Conclusion
Nous avons vu qu’avant d’être heureux, il faut un déclic, un déclencheur qui va vous permettre de changer vos habitudes et votre façon de réagir aux évènements. Il est en effet possible à n’importe qui, et quelle que soit la maladie (ou le handicap), de réagir autrement et surtout positivement.
Pour cela, ce qui est fondamental pour nous les malades chroniques est d’accepter notre maladie et de changer notre mode de vie tout entier. Une première piste évoquée pour arriver à changer est de choisir ses valeurs.
Mais je me rends progressivement compte que l’on touche ici le sujet du bonheur qui est bien plus vaste. Je ferai d’autres articles au sujet du bonheur. Ce qui m’importait dans cet article était de présenter les particularités des malades chroniques et des handicapés pour atteindre le bonheur ou simplement l’augmenter.
C’est je pense chose faite, et j’ai hâte de voir vos réactions. Alors laissez-moi un commentaire dès maintenant pour réagir à cet article ou simplement me faire un petit coucou.
Portez-vous bien…
(Je suis Olivier, atteint d’une maladie génétique rare (maladie orpheline) que l’on appelle la Dyskinésie Ciliaire Primitive (DCP). C’est une maladie génétique cousine de la mucoviscidose car les symptômes sont identiques. Les détails des ma maladie sur l’article " Ma maladie, une maladie orpheline rare". Elle a seulement été diagnostiquée à l âge de 21 ans.)
http://www.malade-mais-heureux.com/malade-handicape-heureux/