30 octobre 2018
MONTRÉAL - Les fidèles francophones de l'Église catholique romaine au Canada devront réapprendre un verset du «Notre Père» à compter de décembre.
L'avant-dernier verset, «Ne nous soumets pas à la tentation», deviendra officiellement «Ne nous laisse pas entrer en tentation».
Dans l'ancienne version, «beaucoup comprennent que Dieu pourrait nous soumettre à la tentation, nous éprouver en nous sollicitant au mal», lit-on dans un document de la Conférence des évêques de France, publié en 2017, et cité par les évêques canadiens. Or, «Dieu, en effet, ne peut être tenté de faire le mal, et lui-même ne tente personne», indiquent les exégètes en citant saint Jacques.
«D’où la demande réitérée d’une traduction qui, tout en respectant le sens du texte original, n’induise pas une fausse compréhension chez les fidèles (...) La nouvelle traduction (...) écarte l’idée que Dieu lui-même pourrait nous soumettre à la tentation», précise-t-on.
Les évêques catholiques de rite latin du Canada ont donc décidé, lors de leur assemblée générale annuelle du 24 septembre, que cette nouvelle version du «Notre Père» remplacerait, à compter du 2 décembre, la version actuelle, en usage depuis 1966 dans les célébrations liturgiques de langue française au Canada.
Cette nouvelle traduction avait été confirmée par la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, au Vatican, en juin 2013, lorsqu'on a approuvé la nouvelle traduction liturgique de la Bible. L'Église romaine comptait mettre en vigueur le nouveau «Notre Père» au moment de la publication de la nouvelle traduction du missel romain, d'abord prévue pour 2018, mais qui ne devrait pas être terminée avant l'an prochain.
D'autres pays de la francophonie — la France, la Belgique et le Bénin — n'ont pas attendu le nouveau missel et ont adopté la nouvelle formulation du «Notre Père» dès 2017. Les évêques canadiens ont emboîté le pas en septembre.