publié le 28/03/2019
Pourquoi les stages visant à « guérir » l'homosexualité vont être interdits
Certains groupes religieux ou psychologues tentent de faire changer d'orientation sexuelle les jeunes homosexuels au moyen de « thérapies de conversion ». La France prépare une loi pour interdire ces méthodes dont les séquelles sur un individu en plein questionnement identitaire sont dramatiques.
Jared a 19 ans lorsqu'il révèle son homosexualité à ses parents. Pour son père, pasteur, la seule solution s'il veut rester sous le toit familial est la thérapie de conversion... et donc devenir hétérosexuel. Renoncer à son identité ou être rejeté par les siens, tel est le dilemme auquel Jared est confronté. Boy erased (« Garçon effacé ») est le titre du film qui retrace cette histoire. Mais ce long métrage, sorti sur les écrans le 27 mars, n'a rien d'une fiction. Il s’agit du drame vécu par Garrard Conley, un écrivain américain qui a raconté dans un livre* l'horreur de sa « thérapie de conversion ». Ce terme désigne des pseudo-traitements, émanant de groupes religieux ou de psychologues, qui visent à faire changer l'orientation sexuelle d'une personne homosexuelle afin qu'elle devienne hétérosexuelle. En un mot, les « guérir » de leur prétendue déviance.
Aux États-Unis, pas moins de 700 000 jeunes LGBTQ (lesbienne, gay, bisexuel, transgenre, queer) auraient subi une thérapie de conversion, d'après une étude publiée en 2018 par le William Institute de l'école de droit de l'Université de Los Angeles. Les auteurs de ce rapport estiment en outre que 20 000 jeunes LGBT suivront une thérapie de conversion dispensée par un professionnel agréé avant l'âge de 18 ans, et qu'environ 57 000 en subiront une dispensée par des conseillers religieux ou spirituels.
Une autre étude parue en janvier 2019 dans le Journal of Homosexuality révèle des chiffres encore plus alarmants : 32 % des jeunes LGBT interrogés rapportent des tentatives de changement d'orientation sexuelle de la part de leurs parents et/ou de thérapeutes, et de représentants religieux. Résultats : les taux de tentative de suicide et de dépression sont multipliés par trois comparés à ceux des jeunes LGBT n'ayant pas suivi de thérapie de conversion. « Bien que les parents et les chefs puissent être motivés par des tentatives de “protection” de leurs enfants, ces comportements de rejet sapent le sentiment de confiance en soi et favorisent les attitudes autodestructrices », a déclaré le Dr Caitlin Ryan, directrice du projet Family Acceptance de la San Francisco State University et auteure principale de l'étude.
Lire la suite : Pourquoi les stages visant à « guérir » l'homosexualité vont être interdits www.lemondedesreligions.fr/.../pourquoi-les-stages-visant-a-guerir-l-homosexualite-von...
Une autre étude parue en janvier 2019 dans le Journal of Homosexuality révèle des chiffres encore plus alarmants : 32 % des jeunes LGBT interrogés rapportent des tentatives de changement d'orientation sexuelle de la part de leurs parents et/ou de thérapeutes, et de représentants religieux. Résultats : les taux de tentative de suicide et de dépression sont multipliés par trois comparés à ceux des jeunes LGBT n'ayant pas suivi de thérapie de conversion. « Bien que les parents et les chefs puissent être motivés par des tentatives de “protection” de leurs enfants, ces comportements de rejet sapent le sentiment de confiance en soi et favorisent les attitudes autodestructrices », a déclaré le Dr Caitlin Ryan, directrice du projet Family Acceptance de la San Francisco State University et auteure principale de l'étude.
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