Obermauerbach, récit des apparitions
C'était le 12 mai 1848, par une douce matinée de ces printemps alpestres tout embaumés des senteurs du sapin et des fleurs nouvelles qu'emporte la brise sur les hauteurs.
Johann-Baptist Stichlmair sortit, comme chaque jour de la fermette paternelle pour conduire à la pâture les vaches du briquetier Lorenz Oswald, qui l'avait pris à son service. Johann-Baptist, garçon de treize ans, était très travailleur et très bon: dans le village, chacun l'aimait beaucoup et enviait aussi quelque peu ses parents d'avoir un fils si parfait !
Enfant sage, très calme, studieux à l'école tant qu'il y alla, élevé pieusement par de pauvres parents qui lui avaient transmis une profonde dévotion encore assez courante dans les campagnes bavaroises, Johann-Baptist se rendait régulièrement à l'église, priait et disait le chapelet et passait ses après-midi dans la forêt, avec ses bêtes, s'occupant à méditer et à chanter tout seul des cantiques.
La Vierge Marie apparut à ce jeune pâtre de treize ans, près de la localité d'Obermauerbach, dans les montagnes de la Haute Bavière.
La lumière illuminait la Dame: trois rayons très éclatants sortaient de son cœur, cachaient ses mains et ses pieds, se répandaient autour d'elle et enflammaient toute la clairière.
Alors la Dame parla d'une voix très suave, très harmonieuse, avec tristesse:
Approches-toi, cher Johann, ne crains rien ! Écoute ce que je vais te révéler, pour le répéter aux hommes.
Je ne peux plus retenir les grands fléaux, que Dieu veut envoyer aux hommes car ceux-ci ont sombré dans la méchanceté !
Seule une très grande pénitence peut encore les sauver et retenir la colère de Dieu...
Pourtant, une grande mortalité due à l'épidémie et à une grande guerre entre peuples décimera l'humanité, jetant les méchants à l'enfer et aussi portant les bons au ciel, pour y recevoir leur récompense.
As-tu compris ceci, mon cher enfant ? N'oublie pas de le faire savoir aux hommes exactement comme je te l'ai annoncé.
Reconnaissance officielle
Johann-Baptist fut de nouveau interrogé, par son curé tout d'abord, puis par la commission d'enquête: son récit était invariable. Tous conclurent à la réalité de son témoignage.
En 1851, la chapelle consacrée à la Vierge Marie était terminée.
Enfin, moins de dix années après les faits, l'authenticité des apparitions était proclamée par l'archevêque de Munich.
Source : Christan Rouvières, "Rosa Mystica", Namur, Juillet-Août 1978
Récit détaillé des apparitions ici :