Sainte Catherine Labouré : elle voit Jésus mourant sur une croix en 1848
Du 22 au 25 février 1848, une émeute générale met Paris à feu et à sang, contraignant le roi Louis-Philippe à abdiquer.
Au mois de juillet suivant, Catherine Labouré, religieuse chez les Filles de la Charité de Saint-Vincent de Paul au couvent de Paris, rue du Bac, voyante de la Vierge en 1830, écrit une lettre à son confesseur, l’abbé Aladel relatant une vision prophétique du Christ crucifié sur une « grande croix » qu’elle eut peu avant cette révolution : « Cette croix sera appelée la Croix de la Victoire. Elle sera en grande vénération. […] Sur le pied de la croix, il sera représenté toute cette révolution [1848] telle qu’elle s’est passée. Le pied de la croix m’a paru avoir 10 à 12 pieds en carré, et la croix de 15 à 20 pieds de hauteur. Et, une fois élevée, elle m’apparaissait, à peu près, à 30 pieds de hauteur ».
La vision est riche de détails : la croix, « d’un bois précieux », sur laquelle Jésus agonisait, « la couronne d’épines sur la tête », portant une plaie au flanc droit de « trois travers de doigt de longueur », était couverte d’un crêpe noir ; elle était portée par des « hommes à la figure courroucée, répandant la terreur dans les cœurs. » Une voix dit : « Le sang coule !, l’innocent meurt, le pasteur donne sa vie pour ses brebis. »
Selon Catherine, il fallait ériger cette croix au centre de Paris, sur le « parvis de la cathédrale Notre-Dame ». Le père Aladel ne la suivit pas.
Catherine a été béatifiée en 1933 et inscrite au catalogue des saints en 1947 par le pape Pie XII.
Source : d’après René Laurentin, « Médaille miraculeuse », dans Id. et Patrick Sbalchiero, Dictionnaire des apparitions de la Vierge Marie, Paris, Fayard, 2007.