L’Eucharistie nous manque...
Publiée le 19-04-2020
De Gabrielle Vialla :
« Donnez-leur vous-mêmes à manger » (Mt 14, 16) : en ce temps pascal, confinés, nous pouvons être touchés par ces mots du Seigneur demandant aux disciples de participer un petit peu au besoin fondamental de la foule de ceux qui veulent suivre le Maître et en oublient de manger !
La communion sacramentelle nous manque. Sur le chemin d’une visite au Saint-Sacrement, j’ai reçu ce matin deux SMS, l’un de la jardinerie me proposant des plants de tomates, l’autre de mon opticien me proposant une solution si jamais mes lunettes de myope sont cassées. Je reconnais que j’avais oublié de m’inquiéter de ces deux possibilités. Je suis soulagée : si mes lunettes sont cassées elles seront réparées. L’imprimeur nous écrit aussi pour prévenir que les machines se remettent en marche le 20 avril. Dommage que je n’aie pas de manuscrit à lui confier pour l’aider à redémarrer. Chacun se prépare pour le monde d’après, celui qui va intégrer le virus à nos vies, tout en reprenant une vie un peu plus normale.
Ne devrions-nous pas nous soucier de notre vie sacramentelle, de maintenant ; d’après le 11 mai ? ou pire de la mi-juillet ? Peut-être pourrions-nous nous informer auprès de nos pasteurs de leur plan de dé-confinement sacramentel ?
Alors oui quelques fidèles demandent et obtiennent secrètement… D’autres demandent et n’obtiennent pas…
Si l’on ne me l’avait soufflé je ne l’aurais pas fait. J’ai demandé à recevoir l’eucharistie, je suis heureuse de l’avoir fait. On n’a pas à convaincre l’autorité, simplement lui dire avec confiance ce qui nous est essentiel.
Le lecteur attentif et critique s’interroge peut-être sur le thème eucharistique abordé dans le Courrier vers le sommet de la glaire ! Outre que le fait que pour moi, le sommet c’est d’abord le Christ, avant d’être le dernier jour de sensation de glissement… eh bien j’affirme être parfaitement dans mon sujet. Confinement ou pas, les femmes ont toujours des cycles et les mères de famille nombreuse sont en ce moment particulièrement anxieuses, fatiguées…
Je rappelle aux non spécialistes que le cycle boit les événements de la vie. Il reflète, dans une certaine mesure, les manques alimentaires, affectifs, mais aussi spirituels. Si un mari manque trop, si un stress est trop important, si la maladie survient, le cycle peut l’exprimer bruyamment.
Si Jésus manque, la femme souffre. L’homme aussi mais l’expérience conjugale montre que souvent il met plus de temps à s’apercevoir des manques et à les exprimer.
Et puis, Jésus manquait aux apôtres mais ce sont les femmes qui sont allées au tombeau en premier.
Bref, je ne fais donc que mon job. Voilà le conseil : « demandez à recevoir Jésus-Hostie, qu’il vienne vous soutenir, votre vie spirituelle, conjugale, familiale… » J’ajoute « votre cycle compris ».
Toutes les femmes à qui j’ai donné ce conseil sont soulagées et remercient.
Je ne remets en cause ni la communion spirituelle, ni la prudence sanitaire, ni l’obéissance à de justes lois. Je prône l’obéissance filiale, celle qui réveille la paternité. Pas l’obéissance aveugle et sans conscience.
Après tout, si l’Eucharistie nous manque, notre premier devoir est de le faire savoir.
Demandez ! Au pire vous entendrez « plus tard ». Certains entendent déjà « Oui, je viens sans tarder. » (Ap 22, 20).
Prions bien les uns pour les autres !
https://www.evangelium-vitae.org/actualite/3581/l8217eucharistie-nous-manque.htm