« La télévision, c’est comme faire un trou dans le mur. Toutes sortes de choses entrent chez nous, sur l’écran, que nous n’aurions jamais permis d’entrer par la porte. » Albert Bergmann
L'étranger
Quelques années avant ma naissance, mon père connut un étranger récemment arrivé dans notre village.
Depuis le début, mon père fut subjugué par ce personnage, si bien que
nous en arrivâmes à l'inviter à demeurer chez nous.
L'étranger accepta et depuis lors il fit partie de la famille.
Moi je grandissais, je n'ai jamais demandé d'où il venait, tout me paraissait évident. Mes parents étaient enseignants : ma maman m'apprit ce qu'était le bien et ce qu'était le mal et mon père m'apprit l'obéissance.
Mais l'étranger c'était un conteur, un enjôleur. Il nous maintenait pendant des heures, fascinés par ses histoires mystérieuses ou rigolotes.
Il avait la réponse à tout ce qui concernait la politique, l'histoire ou les sciences.
Il connaissait tout du passé, du présent, il aurait presque pu parler du futur !
Il fit même assister ma famille à une partie de football pour la première fois.
Il me faisait rire et il me faisait pleurer.
L'étranger n'arrêtait jamais de parler, ça ne dérangeait pas ma Maman.
Parfois elle se levait, sans prévenir, pendant que nous continuions à boire ses paroles.
Je pense qu'en réalité, elle partait à la cuisine pour avoir un peu de tranquillité.
(Maintenant je me demande si elle n'espérait pas avec impatience qu'il s'en aille)
Mon père avait ses convictions morales, mais l'étranger ne semblait pas en être concerné.
Les blasphèmes, les mauvaises paroles, par exemple, personne chez nous, ni voisins, ni amis, s'y seraient permis. Ce n'était pas le cas de l'étranger qui se permettait tout, offusquant mon père et faisant rougir ma maman.
Mon père nous avait totalement interdit l'alcool.
Lui, l'étranger il nous incitait à en boire souvent.
Il nous affirmait que les cigarettes étaient fraîches et inoffensives,
et que pipes et cigares faisaient distingué. Il parlait librement (peut-être trop) du sexe.
Ses commentaires étaient évidents, suggestifs, et souvent dévergondés.
Maintenant je sais que mes relations ont été grandement influencées
par cet étranger pendant mon adolescence.
Nous le critiquions, il ne faisait aucun cas de la valeur de mes
parents, et malgré cela, il était toujours là !
Cinquante ans sont passés depuis notre départ du foyer paternel.
Et depuis lors beaucoup de choses ont changé: nous n'avons plus cette
fascination. Il n'empêche que, si vous pouviez pénétrer chez mes parents, vous le
retrouveriez quand même dans un coin, attendant que quelqu'un vienne écouter ses
parlottes ou lui consacrer son temps libre....
Voulez-vous connaître son nom ?
Nous, nous l'appelons ....... Téléviseur !
NDLR: J'ignore qui est l'auteur de ce texte génial.
Il ne s’agit pas ici de jeter à la poubelle notre téléviseur, mais de savoir en user. Il est évident pour moi que la chrétienté au Québec s’est effritée sous l’influence de téléromans comme ceux de madame Lise Payette et d'émissions comme celles animées par madame Jeannette Bertrand. Ces dames sont souvent adulées et considérées comme les libératrices du Québec moderne, mais elles ont plutôt créé de nouveaux esclavages, dont le pire de tous: l’esclavage du péché.
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Père Guy Simard - Père Oblat de la Vierge Marie
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