:copyright: wikimedia commons/bibliothèque de la Haye La Vierge reprend le contrat au diable et le donne à Théophile dans le manuscrit de Jean de Senlis enluminé par Maître Fauvel, 1327, Bibliothèque de La Haye. |
|
La Vierge Marie pardonne à saint Théophile son pacte avec le diable
| |
En 538, les chrétiens d’Adana, en Cilicie (Turquie), fêtent le sacre de leur nouvel évêque. Parmi eux, Théophile, économe du diocèse, homme intègre et spirituel, est l’un d’eux. Mais peu après, il est accusé de malversations. Après l’avoir écouté, le nouveau prélat le destitue, lui interdisant de s’occuper des biens de l’Eglise. Accusé à tort, Théophile accuse le coup. Il décide de venger cette injustice. Il rend visite à un magicien appelé Saturnin. Une nuit, celui-ci le fait assister à une « fête diabolique » au cours de laquelle le diable lui propose un marché : son retour en grâce contre son âme. Le lendemain, Théophile signe avec son sang un pacte de renonciation au Christ. Mais il est bientôt pris de remords : « Misérable que je suis, où irai-je trouver mon salut ? » Pendant quarante jours, il se repent, pleure, demande l’aide de la Vierge Marie. En vain. Une nuit, la Mère de Dieu apparaît, « le visage sévère », avec une « contenance majestueuse ». Elle lui dit : « Pourquoi es-tu si effronté que de t’adresser à moi, après m’avoir reniée si lâchement en présence de mon ennemi ? » Le cœur contrit, le visage contre terre, Théophile n’en peut plus, quand, subitement, Marie lui promet qu’elle parlera à son Fils en sa faveur. La nuit suivante, elle apparaît à nouveau et l’informe que Jésus lui pardonne à condition qu’il garde une foi pure jusqu’à la fin de sa vie. Trois jours après, Théophile se réveille en sursaut. Il a senti quelque chose se poser sur sa poitrine. Ses doigts effleurent un parchemin : le pacte diabolique que la Vierge a arraché des griffes du diable.
| |
L'équipe Marie de Nazareth | |
Source : d’après R. Petsch, Theophilus, Heidelberg, 1908 ; Patrick Sbalchiero, “Théophile le Pénitent”, dans Dictionnaire des apparitions de la Vierge Marie, Fayard, 2007, p. 953.