Sainte Lydwine de Schiedman : distingue une hostie non consacrée |
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En 1413, un bruit circule dans Schiedman (Pays-Bas méridionaux) : Lydwine, 33 ans, dont la réputation de sainteté ne cesse de grandir, ne s’alimente plus, absorbant uniquement comme nourriture une hostie consacrée une fois par semaine. Le curé du bourg, l’abbé André, homme terre-à-terre et froid, refuse d’ajouter foi aux charismes extraordinaires de sa paroissienne. Le jeudi 8 septembre, jour de la fête de la Nativité de Marie, Lydwine lui demande de communier. Le prêtre imagine un stratagème : il lui donnera une hostie non consacrée pour voir sa réaction et la mettre à l’épreuve. Parvenu chez elle, il reçoit sa confession puis, comme de rien n’était, place une simple hostie sur la langue de la jeune femme. Mais contrairement à ce qu’il avait prévu, celle-ci recrache cet aliment. Il la réprimande. Comment peut-elle traiter Jésus ainsi ? « Mon père, répond-t-elle, me croyez-vous dénuée de jugement et incapable de discerner le corps de mon Sauveur d’avec du pain ordinaire ? Je peux prendre et avaler facilement le corps de Jésus, mais je ne peux garder, sans le rendre aussitôt, du pain ordinaire. » Cette faculté de distinguer un objet béni d’un objet quelconque, ou une hostie non consacrée du Saint-Sacrement, est l’un des nombreux charismes que Dieu a accordé à Lydwine, « la Vierge remarquable » (selon le pape Benoît XIV), canonisée le 14 mars 1890. |
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L'équipe Marie de Nazareth |
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Source : d’après Hubert Meuffels, Sainte Lydwine de Schiedman (1380-1433), 2e éd., Paris, J. Gabalda, 1925, p. 87-89 ; Bernard Forthomme, « Lydwine de Schiedman, sainte (Schiedman, 1380-1433) », dans Audrey Fella (dir.), Les Femmes mystiques. Histoire et dictionnaire, Robert Laffont, 2013, p. 592-595. |
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