L’Enfant-Jésus en Angleterre |
En 1848, une dame catholique anglaise de Leeds (Angleterre, Yorkshire), de condition très modeste, se dirige vers sa paroisse habituelle : l’heure de la messe dominicale approche. Parvenue sur le parvis de l’église, elle est accostée par une femme âgée qu’elle ne connaît pas, de confession méthodiste. Après un moment de discussion autour de la religion, la fidèle catholique invite l’inconnue à entrer dans l’église et à participer à la cérémonie. Cette dernière accepte de bon cœur en ajoutant qu’elle n’a jamais mis les pieds dans un lieu de culte « romain ». Après la messe, la méthodiste interpelle sa nouvelle amie : « Quel enfant charmant il y avait ce soir sur la table du prêtre ! - Un enfant ? Mais il n’y avait pas d’enfant sur l’autel, lui répond la catholique. - Oh ! Si ! Il y en avait un. N’avez-vous pas vu, quand le monsieur [le prêtre] qui portait quelque chose de brillant sur les épaules est monté et a ouvert la porte du petit buffet [le tabernacle], un charmant enfant est sorti et il m’a souri ; je lui ai dit : ‘Oh ! Doux et aimable petit garçon, ta mère peut être fière de toi avec raison !’ Puis un garçon a sonné une cloche et tout le monde a baissé la tête ; mais je n’ai pas baissé la mienne et je suis restée à regarder ce bel enfant. Le monsieur qui était debout près de la table alla remettre l’enfant dans le petit buffet, alors je me suis dit : ‘Quelle honte de mettre l’enfant dans ce buffet, il y étouffera certainement.’ J’étais même en colère et j’ai failli courir pour empêcher ce monsieur d’accomplir ce geste ! » Stupéfaite par ce récit, la dame catholique lui propose de rencontrer un prêtre de sa paroisse. « Oui, j’accepte d’autant plus volontiers que le sourire de l’enfant dont je viens de vous parler a séduit mon cœur ! » Quelques minutes plus tard, les deux femmes rencontrent le père Cooke. On lui fait le récit de l’apparition incroyable de « l’enfant ». Le prêtre comprend immédiatement que la méthodiste venait de voir et de contempler l’Enfant-Jésus. Cette femme se convertit au catholicisme et, malgré les pressions de sa famille, mourut six mois après de manière édifiante dans la foi de saint Pierre.
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Source : Jean-Marie Mathiot, Signes et prodiges eucharistiques. Du début du christianisme à nos jours, 3eéd., Hauteville, Le Parvis, 2018, d’après p. 249-250.
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