Un miracle eucharistique au Vietnam |
Le Carmel de la Providence de Bui Chu a été fondé en 1921 au nord du Vietnam. En 1950, La communauté est attaquée régulièrement par des soldats communistes et l'aumônier s'est enfui. Mère Marthe passe ses nuits allongée sur une natte, près de la porte d'entrée, guettant le moindre bruit. Une nuit, elle s'endort à peine lorsque des coups retentissent contre la porte. « Ouvre, charogne ! », hurle la voix d'un homme ivre. En une seconde, la religieuse est debout ; elle se tourne en direction de la chapelle et demande à Jésus d'éviter que le sang soit répandu et que le Saint-Sacrement soit respecté. Elle fait ensuite un signe de croix et tourne la clé dans la serrure. Un combattant surgit, pistolet en main. L’intrus lui ordonne de rassembler les sœurs en braquant l'arme sur sa poitrine. Une fois la communauté rassemblée, le chef des insurgés les pousse sans ménagement jusqu'à la chapelle, sous les yeux de ses camarades. « Dis donc, vieille peste, dit-il à sœur Marthe, c'est ici qu'il est ton Dieu ? - Oui, c'est ici. - Dans cette boîte ? - Oui, dans cette boîte. » L'homme éclate de rire. Puis il fixe le regard de la supérieure en lui demandant : « Qu'arrivera-t-il si je le descends, ton Dieu ? » Et de pointer son arme vers le tabernacle. Les religieuses tombent à genoux. L'homme hurle, ivre de fureur : « Nous allons voir qui est le plus fort ! » Il presse sur la gâchette. Le petit tabernacle éclate sous l'effet de la balle, libérant des parcelles d'hosties sur la nappe de l'autel. Marthe et ses sœurs sanglotent. Mais elles se reprennent car une chose les surprend : le tireur est totalement immobile. Son corps ressemble à une statue pétrifiée. Sœur Marthe se relève et se rapproche de lui. Soudain, il s'écroule comme une masse, face contre terre, les bras grands ouverts. Sœur Marthe gagne l'extérieur et informe les autres assaillants qu'ils peuvent récupérer le corps de leur chef, raide mort ! |
Osservatore Romano, 16 décembre 1954. |