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    Synode sur la famille : tout ce qu'il faut savoir...

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    Synode sur la famille : tout ce qu'il faut savoir... Empty Synode sur la famille : tout ce qu'il faut savoir...

    Message par Invité Lun 13 Oct 2014 - 23:23

    Rome, 13 octobre 2014 (Zenit.org) Rédaction

    Voici la traduction non officielle publiée par le Saint-Siège du Rapport après le débat général (Relatio post disceptationem) lu par le cardinal Peter Erdo, rapporteur général du synode sur la famille, ce lundi matin, 13 octobre 2014, dans la salle du synode, au Vatican, en présence du pape François.

    III ASSEMBLÉE GÉNÉRALE EXTRAORDINAIRE DU SYNODE DES ÉVÊQUES

    RELATIO POST DISCEPTATIONEM

    Introduction

    I Partie
    L’écoute: le contexte et les défis concernant la famille

    Le contexte socioculturel
    L'importance de la vie affective
    Les défis pastoraux

    II Partie

    Le regard sur le Christ: l'Évangile de la famille

    Le regard sur Jésus et la gradualité dans l'histoire du salut
    La famille dans le dessein salvifique de Dieu
    Le discernement des valeurs présentes dans les familles blessées
    et dans les situations irrégulières
    Vérité et beauté de la famille et miséricorde

    III Partie

    La discussion: les perspectives pastorales

    Annoncer l’Évangile de la famille aujourd’hui, dans les différents contextes
    Guider les futurs époux sur le chemin de la préparation au mariage
    Accompagner les premières années de vie conjugale
    Les aspects positifs dans les unions civiles et les concubinages
    Soigner les familles blessées (séparés, divorcés non remariés, divorcés remariés)
    Accueillir les personnes homosexuelles
    La transmission de la vie et le défi de la dénatalité
    Le défi de l’éducation et le rôle de la famille dans l'évangélisation

    Conclusion


    INTRODUCTION

    1. Lors de la veillée de prière célébrée sur la Place Saint-Pierre, samedi 4 octobre 2014, en préparation au Synode sur la famille, le Pape François a évoqué de manière simple et concrète la centralité de l'expérience familiale dans la vie de tous, en s'exprimant ainsi: « Le soir descend désormais sur notre assemblée. C’est l’heure où l’on rentre volontiers chez soi pour se retrouver à la même table, entouré par la présence des liens d’affection, du bien accompli et reçu, des rencontres qui réchauffent le cœur et le font croître, comme un bon vin qui anticipe au cours de l’existence de l’homme la fête sans crépuscule. C’est aussi l’heure la plus douloureuse pour celui qui se retrouve en tête à tête avec sa propre solitude, dans le crépuscule amer de rêves et de projets brisés : combien de personnes traînent-elles leurs journées sur la voie sans issue de la résignation, de l’abandon, voire de la rancœur ; dans combien de maisons est venu à manquer le vin de la joie et donc la saveur — la sagesse même — de la vie [...] Ce soir, nous nous faisons la voix des uns et des autres à travers notre prière, une prière pour tous ».

    2. Lieu intime de joies et d'épreuves, d'affections profondes et de relations parfois blessées, la famille est véritablement « école d'humanité » (« Familia schola quaedam uberioris humanitatis est »: Concile Vatican II, Constitution sur l'Église dans le monde contemporain Gaudium et Spes, n°52), dont le besoin est fortement perçu. Malgré les nombreux signaux de crise de l'institution familiale dans les différents contextes du « village global », le désir de famille demeure vif, en particulier parmi les jeunes et motive le besoin que l'Église annonce sans relâche et au travers d'un partage profond cet « Évangile de la famille » qui lui a été confié au travers de la révélation de Dieu en Jésus Christ.

    3. Sur la réalité de la famille, décisive et précieuse, l’Évêque de Rome a appelé à réfléchir le Synode des Évêques en son Assemblée générale extraordinaire d'octobre 2014, pour approfondir ensuite la réflexion lors de l'Assemblée générale ordinaire qui se tiendra en octobre 2015, tout comme au cours de l'ensemble de l'année qui s'écoulera entre les deux événements synodaux. « Le fait de convenire in unum autour de l’Évêque de Rome est déjà un événement de grâce, dans lequel la collégialité épiscopale se manifeste sur un chemin de discernement spirituel et pastoral » : c'est ainsi que le Pape François a décrit l'expérience synodale, en indiquant les devoirs liés à la double écoute des signes de Dieu et de l'histoire des hommes et à la fidélité, double et unique, qui en découle.

    4. À la lumière de ce même discours, nous avons recueilli les résultats de nos réflexions et de nos dialogues au sein des trois parties suivantes : L'écoute, pour regarder la réalité de la famille aujourd'hui, dans la complexité de ses lumières et de ses ombres ; le regard fixé sur le Christ pour repenser, avec fraîcheur renouvelée et enthousiasme ce que la révélation transmise dans la foi de l'Église, nous dit sur la beauté et la dignité de la famille ; la confrontation à la lumière du Seigneur Jésus pour discerner les voies grâce auxquelles renouveler l'Église et la société dans leur engagement en faveur de la famille.

    PREMIERE PARTIE

    L’écoute: le contexte et les défis concernant la famille

    Le contexte socioculturel

    5. Le changement anthropologique et culturel influence aujourd'hui tous les aspects de la vie et requiert une approche analytique et diversifiée, capable de percevoir les formes positives de la liberté individuelle. Il faut également prendre en compte le danger croissant représenté par un individualisme exacerbé qui dénature les liens familiaux et finit par considérer chaque composant de la famille comme une île, faisant prévaloir, dans certains cas, l'idée d'un sujet qui se construit selon ses propres désirs considérés comme un absolu.

    6. La plus grande épreuve pour les familles de notre temps est souvent la solitude, qui détruit et provoque une sensation générale d'impuissance vis-à-vis de la réalité socio-économique qui, souvent, finit par les écraser. Il en est ainsi de la croissante précarité du travail, qui est parfois vécue comme un véritable cauchemar, ou d'une fiscalité trop lourde qui n'encourage certainement pas les jeunes à se marier.

    7. Il existe des contextes culturels et religieux qui lancent des défis particuliers. Dans les sociétés africaines, existe encore la pratique de la polygamie et, dans certains contextes traditionnels, la coutume du « mariage par étapes ». Dans d'autres contextes, se maintient la pratique des mariages combinés. Dans les pays où la religion catholique est minoritaire, nombreux sont les mariages mixtes, avec toutes les difficultés qu'ils comportent en ce qui concerne la configuration juridique, l'éducation des enfants et le respect réciproque du point de vue de la liberté religieuse mais aussi avec les grandes potentialités de rencontre dans la diversité de la foi que ces histoires de vie familiale présentent. Dans de nombreux contextes, et pas seulement occidentaux, se diffuse actuellement largement la pratique de la cohabitation qui précède le mariage ou encore de cohabitations non orientées à prendre la forme d'un lien institutionnel.

    8. Nombreux sont les enfants qui naissent en dehors du mariage, en particulier dans certains pays et nombreux sont ceux qui grandissent ensuite avec un seul de leurs parents ou dans un contexte familial élargi ou reconstitué. Le nombre des divorces est croissant et le cas de choix déterminés seulement par des facteurs d'ordre économique n'est pas rare. La condition de la femme a encore besoin d’être défendue et promue parce que de nombreuses situations de violence s'enregistrent à l'intérieur des familles. Les enfants font souvent l'objet de luttes entre leurs parents et ils constituent les véritables victimes des lacérations familiales. Les sociétés traversées par la violence à cause de la guerre, du terrorisme ou de la présence de la criminalité organisée connaissent également des situations familiales détériorées. Les migrations représentent en outre un autre signe des temps qu'il faut affronter et comprendre avec toute sa charge de conséquences sur la vie familiale.

    L'importance de la vie affective

    9. Face à ce cadre social, on rencontre chez les individus un plus grand besoin de prendre soin de leur propre personne, de se connaître intérieurement, de vivre mieux en syntonie avec leurs émotions et leurs sentiments, de chercher une relation de qualité dans la vie affective. De même, on peut rencontrer un désir diffus de famille, qui s'accompagne de la recherche de soi-même. Mais comment cultiver et soutenir cette tension au soin de soi-même et ce désir de famille ? Il y a là un grand défi également pour l'Église. Le danger de l'individualisme et le risque de vivre de manière égoïste sont importants.

    10. Le monde actuel semble valoriser une affectivité sans limite, dont tous les versants doivent être explorés, même les plus complexes. De fait, la question de la fragilité affective est de grande actualité : une affectivité narcissique, instable et changeante qui n'aide pas toujours les sujets à atteindre une plus grande maturité. Dans ce contexte, les couples sont parfois incertains, hésitants et ont du mal à trouver des manières pour grandir. Nombreux sont ceux qui tendent à demeurer aux premiers stades de la vie émotionnelle et sexuelle. La crise du couple déstabilise la famille et peut arriver, au travers des séparations et des divorces, à produire des conséquences sérieuses sur les adultes, les enfants et la société, affaiblissant l'individu et les liens sociaux. Le déclin de la population ne détermine pas seulement une situation dans laquelle le remplacement des générations n'est plus assuré mais risque de conduire, avec le temps, à un appauvrissement économique et à une perte d'espérance dans l'avenir.

    Les défis pastoraux

    11. Dans ce contexte, l'Église perçoit le besoin de dire une parole d'espérance et de sens. Il faut partir de la conviction que l'homme vient de Dieu et que, donc, une réflexion capable de proposer à nouveau les grandes questions sur la signification d’être hommes peut trouver un terrain fertile dans les attente les plus profondes de l'humanité. Les grandes valeurs du mariage et de la famille chrétienne correspondent à la recherche qui traverse l'existence humaine, y compris à une époque marquée par l'individualisme et par l'hédonisme. Il faut accueillir les personnes avec leur existence concrète, savoir soutenir leur recherche, encourager le désir de Dieu et la volonté de se sentir pleinement partie intégrante de l'Église même de ceux qui ont fait l'expérience de l'échec ou se trouvent dans les situations les plus disparates. Ceci exige que la doctrine de la foi, que l'on doit faire connaître toujours davantage dans ses contenus fondamentaux, soit proposée avec la miséricorde.

    édition pour modification du titre ( 23-05-15 )

    M'


    Dernière édition par Mich'el le Sam 23 Mai 2015 - 20:57, édité 1 fois
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    Message par Invité Lun 13 Oct 2014 - 23:24

    II PARTIE

    Le regard sur le Christ: l'Évangile de la famille

    Le regard sur Jésus et la gradualité dans l'histoire du salut

    12. Afin de « contrôler notre allure sur le terrain des défis contemporains, la condition décisive est de garder le regard fixé sur Jésus Christ, de s’arrêter dans la contemplation et dans l’adoration de sa face [...]. En effet, chaque fois que nous revenons à la source de l’expérience chrétienne, de nouvelles routes et des possibilités impensables s’ouvrent. (Pape François, Discours du 4 octobre 2014). Jésus a regardé les femmes et les hommes qu'Il a rencontré avec amour et tendresse, accompagnant leurs pas avec patience et miséricorde dans l'annonce des exigences du Royaume de Dieu.

    13. Du moment que l'ordre de la Création est déterminé par l'orientation au Christ, il faut distinguer sans les séparer les différents degrés au travers desquels Dieu communique à l’humanité la grâce de l'alliance. En raison de la loi de la gradualité (cf. Familiaris Consortio, 34), propre à la pédagogie divine, il s'agit de lire en termes de continuité et de nouveauté l'alliance nuptiale, dans l'ordre de la Création et dans celui de la Rédemption.

    14. Jésus Lui-même, en se référant au dessein premier sur le couple humain, réaffirme l'union indissoluble entre l'homme et la femme, tout en comprenant que « en raison de votre dureté de cœur (que) Moise vous a permis de répudier vos femmes ;mais dès l'origine, il n'en fut pas ainsi » (Mt 19,8). De cette manière, Il montre combien la condescendance divine accompagne toujours le chemin de l'homme, l'orientant vers son principe, non sans passer par la croix.

    La famille dans le dessein salvifique de Dieu

    15. Puisque, par l'engagement de l'accueil réciproque et par la grâce du Christ, les fiancés se promettent fidélité et ouverture à la vie, ils reconnaissent comme éléments constitutifs du mariage les dons que Dieu leur offre, prenant sérieusement leur mutuel engagement en son nom et face à l'Église. Or, dans la foi, il est possible de prendre les biens du mariage comme des engagements plus soutenables au travers de l'aide de la grâce du sacrement. Dieu consacre l'amour des époux et en confirme l'indissolubilité, en leur offrant l'aide pour vivre la fidélité et pour s'ouvrir à la vie. Le regard de l'Église ne se tourne donc pas seulement vers le couple mais vers la famille.

    16. Nous pouvons distinguer trois étapes fondamentales dans le dessein divin concernant la famille : la famille des origines, lorsque Dieu créateur institua le mariage primordial entre Adam et Éve, comme fondement solide de la famille : homme et femme Il les créa (cf. Gn 1, 24-31 ; 2, 4b) ; la famille historique blessée par le péché (cf. Gn 3) et la famille rachetée par le Christ (cf. Ep 5, 21-32), à l'image de la Sainte Trinité, mystère dont découle tout amour véritable. L'alliance conjugale, inaugurée avec la Création et révélée dans l'histoire entre Dieu et Israël, arrive à sa plénitude avec le Christ dans l'Église.

    17. Vu le principe de gradualité du plan salvifique divin, on se demande quelles possibilités sont données aux époux qui vivent l'échec de leur mariage ou comment il est possible de leur offrir l'aide du Christ au travers du ministère de l'Église. À ce propos, une clef herméneutique significative provient de l'enseignement du Concile Vatican II, qui, s'il affirme que « l'unique Église du Christ subsiste dans l'Église catholique », reconnaît également que bien que des éléments nombreux de sanctification et de vérité se trouvent hors de sa sphère, éléments qui, appartenant proprement par le don de Dieu à l’Église du Christ, portent par eux-mêmes à l’unité catholique. (Lumen gentium 8). Dans cette perspective, doivent tout d'abord être réaffirmées la valeur et la consistance propre du mariage naturel. Certains se demandent s'il est possible que la plénitude sacramentelle du mariage n'exclut pas la possibilité de reconnaître des éléments positifs également dans les formes imparfaites qui se trouvent en dehors de cette réalité nuptiale mais dans tous les cas ordonnées à celle-ci. La doctrine des degrés de communion, formulée par le Concile Vatican II, confirme la vision d'une manière articulée de participer au Mysterium Ecclesiae de la part des baptisés.

    19. Dans cette même perspective, que nous pourrons qualifier d'inclusive, le Concile ouvre également l'horizon dans lequel s'apprécient les éléments positifs présents dans les autres religions (cf. Nostra Aetate, 2) et cultures, malgré leurs limites et leurs insuffisances (cf. Redemptoris Missio, 55). Du regard tourné vers la sagesse humaine présente en eux, en effet, l'Église apprend comment la famille est considérée universellement comme forme nécessaire et féconde de coexistence humaine. Dans ce sens, l'ordre de la Création, dans lequel la vision chrétienne de la famille est enracinée, se déploie au niveau historique dans les différentes expressions culturelles et géographiques.

    20. Un discernement spirituel étant donc nécessaire en ce qui concerne les cohabitations et les mariages civils ainsi que pour ce qui est des divorcés « remariés », il appartient à l'Église de reconnaître ces semina Verbi répandus hors des frontières visibles et sacramentelles. En suivant le vaste regard du Christ, dont la lumière éclaire tout homme (cf. Jn 1, 9 ; cf. Gaudium et Spes, 22), l'Église se tourne avec respect vers ceux qui participent à sa vie de manière incomplète et imparfaite, appréciant plus les valeurs positives qu'ils conservent que leurs limites et leurs manquements.

    Vérité et beauté de la famille et miséricorde

    21. L'Évangile de la famille, alors qu'il resplendit grâce au témoignage de nombreuses familles qui vivent avec cohérence la fidélité au sacrement, produisant les fruits murs de la sainteté quotidienne authentique, nourrit également ces semina Verbi qui attendent encore de mûrir et doit soigner les arbres qui sont devenus secs et demandent à ne pas être négligés.

    22. Dans ce sens, une nouvelle dimension de la pastorale familiale actuelle, consiste dans la prise en compte de la réalité des mariages civils et également, en faisant les différences nécessaires, des cohabitations. En effet, lorsque l'union atteint une stabilité notable au travers d'un lien public, est marquée par une affection profonde, par la responsabilité vis-à-vis des enfants, par une capacité à résister dans les épreuves, elle peut être considérée comme un bourgeon à accompagner dans son développement vers le sacrement du mariage. Très souvent, en revanche, la cohabitation ne s'établit pas en vue d'un futur mariage possible mais sans aucune intention d'établir un rapport institutionnel.

    23. Conforme au regard miséricordieux de Jésus, l'Église doit accompagner avec attention et sollicitude ses enfants les plus fragiles, marqués par un amour blessé et perdu, redonnant confiance et espérance, comme la lumière du phare d'un port ou d'une torche placée au milieu d'un groupe de personnes peut illuminer ceux qui ont perdu la route ou se trouvent au milieu de la tempête.
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    Message par Invité Lun 13 Oct 2014 - 23:26

    III PARTIE

    La discussion: les perspectives pastorales

    Annoncer l’Évangile de la famille aujourd’hui, dans les différents contextes

    24. Le dialogue synodal a permis de s’accorder sur les instances pastorales les plus urgentes à confier à la concrétisation des Églises locales, dans la communion cum Petro et sub Petro.

    25. L’annonce de l’Évangile de la famille constitue une urgence pour la nouvelle évangélisation. L’Église doit la réaliser avec la tendresse d’une mère et la clarté d’une maîtresse (cf. Ep 4,15), dans la fidélité à la kénosemiséricordieuse du Christ. La vérité s’incarne dans la fragilité humaine non pas pour la condamner, mais pour la guérir.

    26. Évangéliser est une responsabilité partagée par le peuple de Dieu tout entier, chacun selon son propre ministère et charisme. Sans le témoignage joyeux des époux et des familles, l’annonce, même si elle est correcte, risque de ne pas être comprise et de se noyer dans le flot de paroles qui caractérise notre société (cf. Novo millennio ineunte, 50). Les Pères synodaux ont à plusieurs reprises souligné que les familles catholiques sont appelées à être elles-mêmes les sujets actifs de toute la pastorale familiale.

    27. Il est fondamental de mettre en exergue le primat de la grâce, et par conséquent, les possibilités que l’Esprit offre par le sacrement. Il s’agit de faire comprendre par l’expérience que l’Évangile de la famille est une joie qui «remplit le cœur et toute la vie», parce que dans le Christ nous sommes «libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur, de l’isolement» (Evangelii gaudium, 1). À la lumière de la parabole du semeur (cf. Mt 13, 3), notre tâche consiste à coopérer aux semailles: le reste est l’œuvre de Dieu. Il ne faut pas oublier que l’Église qui prêche sur la famille est un signe de contradiction.

    28. C’est pourquoi une conversion missionnaire est requise : il ne faut pas se limiter à une annonce purement théorique et détachée des problèmes réels des personnes. Il ne faut jamais oublier que la crise de la foi a comporté une crise du mariage et de la famille et, par conséquent, la transmission de la foi des parents aux enfants a été souvent interrompue. L’imposition de certaines perspectives culturelles qui affaiblissent la famille et le mariage n’ont pas d’incidence sur une foi solide.

    29. La conversion doit être avant tout une conversion du langage pour qu’il soit effectivement significatif. L’annonce doit faire connaître par l’expérience que l’Évangile de la famille est la réponse aux attentes les plus profondes de la personne humaine: à sa dignité et à la pleine réalisation dans la réciprocité et dans la communion. Il ne s’agit pas seulement de présenter des règles, mais aussi de proposer des valeurs, en répondant ainsi à un besoin que l’on constate aujourd’hui dans les pays les plus sécularisés.

    30. L’approfondissement biblico-théologique indispensable doit être accompagné par le dialogue, à tous les niveaux. Beaucoup ont insisté sur une approche plus positive des richesses contenues dans les différentes expériences religieuses, sans passer sous silence les difficultés. Dans les différents contextes culturels, il faut tout d’abord saisir les possibilités, puis, à la lumière de celles-ci, repousser les limites et les radicalisations.

    31. Le mariage chrétien ne peut pas être considéré uniquement comme une tradition culturelle ou une exigence sociale, il faut que ce soit une décision vocationnelle assumée après une préparation adéquate et un discernement mûr, dans un parcour de foi. Il ne s’agit pas de poser des difficultés ou de compliquer les cycles de formation, mais d’aller en profondeur et ne pas se contenter de rencontres théoriques ou d’orientations générales.

    32. D’un commun accord, il a été rappelé que, dans la perspective familiale, une conversion de la pratique pastorale dans son ensemble est nécessaire pour dépasser les optiques individualistes qui la caractérisent encore. C’est pourquoi on a insisté à plusieurs reprises sur le renouvellement de la formation des prêtres et des autres agents pastoraux, avec une implication plus grande des familles.

    33. De même, a été souligné le besoin d’une évangélisation qui dénonce avec franchise les facteurs culturels, sociaux et économiques, par exemple la place excessive donnée à la logique du marché, qui empêchent une vie familiale authentique, entraînant la discrimination, la pauvreté, l’exclusion, la violence. C’est pourquoi il faut développer un dialogue et une coopération avec les structures sociales, et encourager et soutenir les laïcs qui s’engagent dans les domaines culturel et sociopolitique.

    Guider les futurs époux sur le chemin de la préparation au mariage

    34. La réalité sociale complexe et les défis que la famille est appelée à affronter aujourd’hui demandent un engagement plus grand de la communauté chrétienne pour la préparation des futurs époux au mariage. En ce qui concerne ce besoin, les Pères synodaux ont insisté d’un commun accord sur l’exigence d’une implication plus grande de la communauté tout entière, en privilégiant le témoignage des familles, ainsi que l’enracinement de la préparation au mariage dans le chemin d’initiation chrétienne, en soulignant le lien du mariage avec les autres sacrements. On a également mis en évidence le besoin de programmes spécifiques de préparation proche au mariage qui soient une véritable expérience de participation à la vie ecclésiale et qui approfondissent les différents aspects de la vie familiale.

    Accompagner les premières années de la vie conjugale

    35. Les premières années de mariage représentent une période vitale et délicate au cours de laquelle le couple devient plus conscient des défis et du sens du mariage. D’où l’exigence d’un accompagnement pastoral qui dépasse la célébration du sacrement. Dans cette pastorale, la présence de couples ayant de l’expérience s’avère de la plus haute importance. La paroisse est considérée comme le lieu idéal où les couples experts peuvent être à la disposition de ceux plus jeunes. Les couples doivent être encouragés à assumer une attitude fondamentale d’accueil du grand don que représentent les enfants. Il faut souligner l’importance de la spiritualité familiale et de la prière, en encourageant les couples à se réunir régulièrement pour promouvoir la croissance de la vie spirituelle et la solidarité dans les exigences concrètes de la vie. Les liturgies significatives, les pratiques dévotionnelles et les Eucharisties célébrées pour les familles ont été mentionnées comme étant vitales pour favoriser l’évangélisation à travers la famille.

    Les aspects positifs dans les unions civiles et les concubinages

    36. Une nouvelle sensibilité de la pastorale d’aujourd’hui consiste à comprendre la réalité positive des mariages civils et, compte tenu des différences, des concubinages. Il faut que dans la proposition ecclésiale, tout en présentant clairement l’idéal, nous indiquions aussi les éléments constructifs de ces situations qui ne correspondent plus ou pas encore à cet idéal.

    37. On relève également, dans de nombreux pays, un “nombre croissant de couples qui vivent ensemble ad experimentum, sans aucun mariage, ni canonique ni civil” (Instrumentum Laboris, 81). En Afrique, cela se produit surtout dans le mariage traditionnel, contracté entre familles et souvent célébré par étapes. Face à ces situations, l’Église est appelée à être “toujours la maison ouverte du Père […] où il y a de la place pour chacun avec sa vie difficile” (Evangelii gaudium, 47) et à aller en aide à celui qui éprouve le besoin de reprendre son chemin de foi, même s’il n’est pas possible de célébrer un mariage canonique.

    38. En Occident, le nombre de ceux qui, après avoir longtemps vécu ensemble, demandent de célébrer le mariage à l’église est aussi en croissance constante. Le simple concubinage est souvent choisi à cause de la mentalité générale, s’opposant aux institutions et aux engagements définitifs, mais aussi dans l’attente d’une sécurité existentielle (un emploi et un salaire fixes). Dans d’autres pays, les unions de fait sont très nombreuses, non pas par rejet des valeurs chrétiennes relatives à la famille et au mariage, mais surtout du fait que se marier est un luxe ; ainsi la misère matérielle pousse à vivre dans une union de fait. Dans ces unions aussi, on peut voir des valeurs familiales authentiques, ou du moins le désir de celles-ci. Il faut que l’accompagnement pastoral commence toujours par ces aspects positifs.

    39. Toutes ces situations doivent être affrontées de manière constructive, en essayant de les transformer en opportunité de cheminer vers la plénitude du mariage et de la famille, à la lumière de l’Évangile. Il s’agit de les accueillir et de les accompagner avec patience et délicatesse. À cet effet, le témoignage attrayant de familles chrétiennes authentiques, comme sujets de l’évangélisation de la famille, est important.

    Soigner les familles blessées (séparés, divorcés non remariés, divorcés remariés)

    40. Au cours du Synode, le besoin de choix pastoraux courageux a été clairement ressenti. Confirmant avec force la fidélité à l’Évangile, les Pères synodaux ont perçu l’urgence de chemins pastoraux nouveaux, qui partent de la réalité effective des fragilités familiales, en reconnaissant que, le plus souvent, celles-ci sont “subies” plus que choisies en toute liberté. Il s’agit de situations différentes dues à des facteurs personnels comme culturels et socioéconomiques. Envisager des solutions uniques ou s’inspirant de la logique du “tout ou rien” n’est pas signe de sagesse. Le dialogue et la confrontation vécus au Synode devront se poursuivre dans les Églises locales, avec la participation des différentes composantes, de manière à ce que les perspectives qui se profilent puissent être menées à leur plein mûrissement par le travail de la prochaine Assemblée Générale Ordinaire. L’Esprit qui nous guide, et qui est constamment invoqué, permettra au peuple de Dieu de vivre la fidélité à l’Évangile de la famille comme une prise en charge miséricordieuse de toutes les situations de fragilité.

    41. Toute famille blessée doit tout d’abord être écoutée avec respect et amour, en devenant son compagnon de route, comme le Christ avec les disciples sur le chemin d’Emmaüs. Pour ces situations, les paroles du Pape François sont particulièrement pertinentes: «L’Église devra initier ses membres – prêtres, personnes consacrées et laïcs – à cet “art de l’accompagnement”, pour que tous apprennent toujours à ôter leurs sandales devant la terre sacrée de l’autre (cf. Ex 3,5). Nous devons donner à notre chemin le rythme salutaire de la proximité, avec un regard respectueux et plein de compassion mais qui en même temps guérit, libère et encourage à mûrir dans la vie chrétienne» (Evangelii gaudium, 169).

    42. Un tel discernement est indispensable pour les personnes séparées ou divorcées. Il faut notamment respecter la souffrance de ceux qui ont subi injustement la séparation ou le divorce. Pardonner l’injustice subie n’est pas facile, mais c’est un chemin que la grâce rend possible. De même, il faut toujours souligner qu’il est indispensable de prendre en charge, de manière loyale et constructive, les conséquences de la séparation ou du divorce sur les enfants: ils ne peuvent pas devenir un “objet” de dispute, et il faut chercher les meilleurs moyens pour qu’ils puissent surmonter le traumatisme de la scission familiale et grandir le plus possible dans la sérénité.

    43. Plusieurs Pères ont souligné le besoin de rendre les procédures de reconnaissance des cas de nullité du mariage plus accessibles et allégées. Il a été notamment proposé de pouvoir se passer de l’obligation de la double sentence conforme; ouvrir une voie administrative sous la responsabilité de l’évêque diocésain; entamer un procès sommaire dans les cas de nullité notoire. Selon des propositions éminentes, il faudraitenvisager la possibilité de considérer l’importance de la foi des futurs époux pour la validité du sacrement du mariage. Dans tous ces cas, il faut bien souligner qu’il s’agit d’établir la vérité sur la validité du lien.

    44. Quant aux procès matrimoniaux, outre la préparation d’un nombre suffisant d’agents, clercs et laïcs, qui s’y consacrent prioritairement, la simplification de la procédure, demandée par un grand nombre, exige que l’on augmente la responsabilité de l’évêque diocésain, qui pourrait, dans son diocèse, charger un prêtre, préparé en bonne et due forme, de conseiller gratuitement les parties sur la validité de leur mariage.

    45. Les personnes divorcées non remariées doivent être invitées à trouver dans l’Eucharistie la nourriture qui les soutient dans leur état. La communauté locale et les pasteurs doivent accompagner ces personnes avec sollicitude, surtout si elles ont des enfants ou vivent dans une situation de pauvreté grave.

    46. Les situations des personnes divorcées remariées exigent aussi un discernement attentif et un accompagnement empreint de respect, évitant tout langage ou attitude qui les feraient sentir discriminées. Prendre soin de ces personnes ne représente pas pour la communauté chrétienne un affaiblissement de sa foi et de son témoignage de l’indissolubilité du mariage, au contraire, c’est par ces soins qu’elle exprime sa charité.

    47. Quant à la possibilité d’accéder aux sacrements de la Pénitence et de l’Eucharistie, certains ont argumenté en faveur de la discipline actuelle en vertu de son fondement théologique, d’autres se sont exprimés en faveur d’une plus grande ouverture à des conditions bien précises, quand il s’agit de situations qui ne peuvent pas être dissoutes sans entraîner de nouvelles injustices et souffrances. Pour certains, il faudrait que l’éventuel accès aux sacrements soit précédé d’un chemin pénitentiel – sous la responsabilité de l’évêque diocésain –, et avec un engagement évident en faveur des enfants. Il s’agirait d’une situation non généralisée, fruit d’un discernement réalisé au cas pas cas, suivant une règle de gradualité, qui tienne compte de la distinction entre état de péché, état de grâce et circonstances atténuantes.

    48. Suggérer de se limiter uniquement à la “communion spirituelle” pour un nombre non négligeable de Pères synodaux pose des questions: si la communion spirituelle est possible, pourquoi ne pas pouvoir accéder à celle sacramentelle? Un approfondissement théologique a été donc sollicité à partir des liens entre sacrement du mariage et Eucharistie par rapport à l’Église-sacrement. Il faut également approfondir la dimension morale de cette problématique, en écoutant et en éclairant la conscience des époux.

    49. Les questions relatives aux mariages mixtes ont été souvent citées dans les interventions des Pères synodaux. La diversité de la discipline relative au mariage dans les Églises orthodoxes pose, dans certains contextes, des problèmes graves auxquels il faut donner des réponses adéquates en communion avec le Pape, ce qui est valable aussi pour les mariages interreligieux.

    Accueillir les personnes homosexuelles

    50. Les personnes homosexuelles ont des dons et des qualités à offrir à la communauté chrétienne: sommes-nous en mesure d’accueillir ces personnes en leur garantissant un espace de fraternité dans nos communautés? Souvent elles souhaitent rencontrer une Église qui soit une maison accueillante. Nos communautés peuvent-elles l’être en acceptant et en évaluant leur orientation sexuelle, sans compromettre la doctrine catholique sur la famille et le mariage?

    51. La question homosexuelle nous appelle à une réflexion sérieuse sur comment élaborer des chemins réalistes de croissance affective et de maturité humaine et évangélique en intégrant la dimension sexuelle: elle se présente donc comme un défi éducatif important. L’Église affirme, par ailleurs, que les unions entre des personnes du même sexe ne peuvent pas être assimilées au mariage entre un homme et une femme. Il n’est même pas acceptable que l’on veuille exercer des pressions sur l’attitude des pasteurs, ou que des organismes internationaux soumettent les aides financières à la condition d’introduire des lois s’inspirant de l’idéologie du gender.

    52. Sans nier les problématiques morales liées aux unions homosexuelles, on prend acte qu’il existe des cas où le soutien réciproque jusqu’au sacrifice constitue une aide précieuse pour la vie des partenaires. De plus, l’Église prête une attention spéciales aux enfants qui vivent avec des couples du même sexe, en insistant que les exigences et les droits des petits doivent toujours être au premier rang.

    La transmission de la vie et le défi de la dénatalité

    53. Il n’est pas difficile de constater la diffusion d’une mentalité qui réduit l’engendrement de la vie à une variable des projets individuels ou de couple. Les facteurs d’ordre économique exercent un poids parfois déterminant contribuant à la baisse importante de la natalité qui affaiblit le tissu social, compromet les relations entre les générations et rend plus incertain le regard vers l’avenir. L’ouverture à la vie est une exigence intrinsèque de l’amour conjugal.

    54. Sans doute faut-il, dans ce domaine aussi, un langage réaliste, qui se base sur l’écoute des personnes et qui sache expliquer que la beauté et la vérité d’une ouverture sans réserve à la vie est ce dont l’amour humain a besoin pour être vécu en plénitude. C’est sur cette base que peut reposer un enseignement sur les méthodes naturelles, permettant aux époux de vivre leur communication de manière harmonieuse et consciente, dans toutes ses dimensions, avec la responsabilité d’engendrer. Dans cette optique, il faut redécouvrir le message de l’encyclique Humanae Vitae de Paul VI, qui souligne le besoin de respecter la dignité de la personne dans l’évaluation morale des méthodes de contrôle des naissances.

    55. Aussi faut-il aider à vivre l'affectivité, même dans le lien conjugal, comme un chemin de maturation, dans un accueil de plus en plus profond de l’autre et en se donnant de manière de plus en plus pleine. En ce sens, il faut insister sur le besoin d’offrir des chemins de formation qui alimentent la vie conjugale, et sur l’importance d’un laïcat qui offre un accompagnement fait de témoignage vivant. L’exemple d’un amour fidèle et profond, fait de tendresse, de respect, capable de croître dans le temps et qui vit, par son ouverture concrète à l’engendrement de la vie, l’expérience d’un mystère qui nous transcende, est sans aucun doute une grande aide.

    Le défi de l’éducation et le rôle de la famille dans l’évangélisation

    56. Le défi fondamental face auquel se trouvent les familles aujourd’hui est certainement le défi éducatif, rendu plus difficile et complexe par la réalité culturelle d’aujourd’hui. Il faut bien tenir compte des exigences et des attentes de familles capables d’offrir un témoignage dans la vie quotidienne, lieux de croissance, de transmission concrète et essentielle des vertus qui forgent l’existence.

    57. L’Église peut jouer ce rôle précieux de soutien aux familles, à partir de l’initiation chrétienne, à travers des communautés accueillantes. Aujourd’hui encore plus qu’hier, dans des situations complexes comme dans les situations ordinaires, il lui est demandé de soutenir les parents dans leur tâche éducative, en accompagnant les enfants, les adolescents et les jeunes dans leur croissance, par des parcours personnalisés, pouvant les introduire au sens plein de la vie, et susciter des choix et des responsabilités, vécus à la lumière de l’Évangile.

    Conclusion

    58. Les réflexions proposées, fruit du dialogue synodal qui s’est déroulé en toute liberté et dans un mode d’écoute réciproque, entendent poser des questions et indiquer des perspectives que les Églises locales devront faire mûrir et préciser, par leur réflexion, durant l’année qui nous sépare de l’Assemblée Générale Ordinaire du Synode des évêques, prévue en octobre 2015. Il ne s’agit pas de décisions prises, ni de perspectives faciles. Cependant, le chemin collégial des évêques et la participation du peuple de Dieu tout entier, sous l’action du Saint-Esprit, pourront nous guider vers des voies de vérité et de miséricorde pour tous. Tel est le souhait que le Pape François a exprimé dès le début de nos travaux, en nous invitant au courage de la foi et à l’accueil humble et honnête de la vérité dans la charité.

    (13 octobre 2014) © Innovative Media Inc.
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    Message par Invité Mar 14 Oct 2014 - 16:04

    Un caillou a été lancé dans la mare...et cela chauffe au synode comme cela était à craindre.

    Le moins que l'on puisse dire est que nous sommes en état de crise interne dans notre Eglise.

    Non, je ne lis pas les médias du monde qui se mettent à rêver tout haut de leur vision libertaire.

    J'ai lu quelques blogs catholiques et je vous invite à faire de même.

    Le blog du père Rimaz : le Suisse Romain :


    https://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=1&cad=rja&uact=8&ved=0CCEQFjAA&url=http%3A%2F%2Flesuisseromain.hautetfort.com%2F&ei=3Ss9VJL7MYTCObapgIAF&usg=AFQjCNHjWS2YcS0iTAB-CC2Mjc8sic8ijQ&bvm=bv.77161500,d.ZWU

    Le blog de Patrice de Plunkett :

    http://plunkett.hautetfort.com/archive/2014/10/14/enervements-francais-autour-du-synode-du-calme-5468115.html

    Le blog de Daoudal :

    https://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=1&cad=rja&uact=8&sqi=2&ved=0CCEQFjAA&url=http%3A%2F%2Fyvesdaoudal.hautetfort.com%2F&ei=nSw9VL_rJs7XPIKBgbgC&usg=AFQjCNHkPGf9uoq20uMzj23RLRLI7FLAew

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    Message par Claire Mar 14 Oct 2014 - 16:57

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    Message par Invité Mer 15 Oct 2014 - 8:17

    Selon le Journal « La Croix » : au Synode, perplexité et attente de clarifications
    Un « couac » retentissant : «  après sa présentation lundi 13 octobre, le document de mi-parcours du Synode sur la famille est très diversement accueilli par les participants de l’assemblée, réunis en groupes de travail linguistiques. Les pères synodaux, inquiets d’une surexposition de ce texte d’étape, travaillent à une clarification. Le Saint-Siège a fait une mise au point sur la nature du document synodal » Le quotidien La Croix, peu suspect de conservatisme, poursuit :


    « Ce texte se soumet aux lobbys et au politiquement correct », il est« sentimental et poétique », « irresponsable », il « ouvre une brèche »,« des passages sont contraires à la doctrine de l’Église »… La lecture du rapport d’étape du Synode sur la famille, lundi 13 octobre matin a été immédiatement suivie d’une pluie d’interventions, prenant pour la plupart leurs distances avec ses passages les plus médiatisés. Au point d’obliger le Saint-Siège hier à une mise au point sur la nature « provisoire » de ce qui ne prétend être qu’un document de travail.


    « IL Y A BEAUCOUP DE DEMANDES DE MODIFICATIONS »

    Celui-ci est jusqu’à mercredi 15 octobre entre les mains des groupes de travail linguistiques, qui l’épluchent paragraphe par paragraphe. « Le travail en carrefours est très critique », observe Romilda Ferrauto, rédactrice en chef de la section française de Radio Vatican, rendant compte hier du Synode à la presse francophone : « Il y a beaucoup de demandes de modifications et les pères synodaux n’en sont qu’aux débuts ».



    Chaque proposition de changement fait le plus souvent l’objet d’un vote à la majorité absolue. L’approche de la loi de gradualité, par exemple, est contestée. Tout comme l’idée de confier à l’évêque diocésain la responsabilité d’une voie administrative pour faire reconnaître la nullité d’un mariage.



    TEXTE ET MÉDIAS : LA DOUBLE GÊNE DES PÈRES SYNODAUX


    Plus largement, les pères synodaux éprouvaient hier une double gêne. D’une part, sur ce qu’ils estiment comme une perception biaisée de leur document de travail par les médias. D’autre part, sur le document lui-même qui accorde, selon eux, trop d’importance à ce qui n’avait été parfois qu’une intervention isolée de l’un d’entre eux au cours des sessions de la semaine passée.

    « Il y a aura une clarification sur l’enseignement de l’Église », prévoit le cardinal Wilfrid Napier, archevêque de Durban (Afrique du Sud) et modérateur d’un des trois groupes anglophones, regrettant le message donné en pâture à la presse.

    « Si l’Église doit s’ouvrir à qui est en difficulté, il convient d’insister sur les familles demeurées fidèles aux enseignements évangéliques, de les remercier et de les encourager dans leur témoignage », estiment globalement les participants de l’assemblée synodale, selon un compte rendu des débats diffusé hier par le Saint-Siège. « Du Synode devrait émerger l’affirmation de l’indissolubilité du mariage, et combien la fidélité pour toujours est une valeur pour la société, évitant ainsi de se focaliser sur les situations familiales imparfaites. »


    PRUDENCE SUR L’HOMOSEXUALITÉ, « PAS D’UNITÉ » SUR LES DIVORCÉS REMARIÉS


    À ce sujet, les évêques veulent éviter un malentendu à propos de l’homosexualité. De fait, ce thème, abordé d’un ton inédit dans un texte synodal, a été de loin le plus médiatisé et commenté. Les pères synodaux voudraient taire « l’impression qu’une évaluation positive d’une telle tendance soit créée par l’Église », rend compte le Vatican. Idem à l’égard du concubinage. « On ne se réfère pas aux personnes en les appelant homosexuelles. Ceci n’est pas leur identité », a corrigé le cardinal américain, Raymond Burke, dans un entretien à l’hebdomadaire The Tablet.

    Hormis la question homosexuelle et des concubinages, tout le passage du texte sur les divorcés-remariés est également loin de faire consensus. « C’est une question difficile, et il n’y a pour le moment pas d’unité dans l’assemblée », reconnaît le cardinal Godfried Danneels, sur le site belge Infocatho, prudemment confiant : « Je sais que cela va bien se terminer, mais je ne sais pas encore comment. »


    DES PARTICIPANTS POINTENT D’AUTRES CARENCES DU TEXTE


    Au-delà de ces thèmes récurrents du Synode, des participants sont intervenus mardi 14 octobre sur d’autres sujets. Pour demander que le texte fasse ressortir le rôle de la femme dans la transmission de la vie et de la foi. Pour qu’il valorise également la figure des grands-parents – chère au pape François. Ou encore pour qu’il place la famille dans une« perspective missionnaire », en référence à l’intitulé du prochain Synode. D’autres enfin regrettent que le mot « péché » soit quasi-absent du document.

    « Il nous faut trouver un langage commun, une vision qui saura rallier la grande partie des évêques. Il s’agit d’un travail d’écoute mutuelle où chacun ajuste ses positions en fonction de la sagesse qu’il entend chez les autres », décrit sur son blog le président de la conférence des évêques canadiens, Mgr Paul-André Durocher, archevêque de Gatineau. Avec ce pari : « Je crois que le texte final sera assez différent – au moins sur certains points – de la 'relatio' (rapport, NDLR.) qu’on nous a présentée ».

    Sébastien Maillard, à Rome »
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    Message par Invité Jeu 23 Oct 2014 - 20:40

    Mgr Marc Aillet : « Après le synode, trouver une troisième voie »

    Famille Chrétienne 22/10/2014 | Par Olivia de Fournas

    Le premier volet du Synode vient de s’achever. Au-delà des tensions partisanes, Mgr Aillet, évêque de Bayonne, regrette que loi et miséricorde semblent parfois opposées de manière dialectique. Il propose d’emprunter une troisième voie, inscrite au cœur de l'homme, où la loi est d’abord un chemin de croissance.

    Que faut-il penser du Synode ?


    Permettez-moi de commencer par un bémol. Un rapport du Synode, au lieu d’être un instrument interne pour guider la réflexion des groupes de travail, a été inopportunément publié à mi-parcours. Ses formules, même si elles pouvaient être généreuses, étaient hasardeuses et pleines d’ambiguïtés. Elles ont logiquement prêté le flanc à un embrasement des médias qui ont cru que l’Église admettrait les couples homosexuels et l’accès aux sacrements pour les divorcés remariés. Chacun s’est cru obligé de lancer son petit couplet sur le sujet. Maintenant, il va être difficile de rattraper ce couac dans l’opinion publique.

    Vous êtes sévère avec les médias…

    Je suis sévère avec le grain à moudre donné aux médias. On a donné à des personnes qui méconnaissent l’Église, qui s’appuient sur le seul critère de l’évolution des mœurs, un texte inabouti qu’elles ont pris pour argent comptant. Des lobbys ont fait pression, pesé sur nos propres réflexions et ont mis le focus sur deux aspects propres à la culture plutôt occidentale, hédoniste et individualiste : les divorcés remariés et l’union des personnes de même sexe.

    Notre communication, nous devons la soigner. Il valait mieux ne rien publier du tout et attendre la fin du synode, c’est de l’amateurisme. Cela dit, le pape a fait état des discussions animées qui ont traversé l’assemblée synodale, en précisant qu’elles sont saines, ce qui prouve que la parole a été libre et constructive.

    Malgré cette erreur de communication, le bilan du Synode est-il positif ou négatif ?


    J’ai été déçu de ne pas retrouver l’immense trésor de l’enseignement de Jean-Paul II sur la famille. Même s’il est cité dans le rapport final, on n’a pas l’impression que la théologie du corps, fruit d’une puissance intellectuelle et d’une expérience pastorale extraordinaires, soit mise à la disposition des familles.

    C’est dommage, car cette théologie, redécouverte aujourd’hui par des jeunes couples qui ne viennent pas forcément du « sérail », offre une aide puissante pour les relations interpersonnelles, le langage du corps, le lien intime, source de bonheur entre relation sexuelle et ouverture à la vie, l’amour conjugal et la procréation.

    " L’homme a besoin de principes pour éclairer son agir, et cette voie rejoint beaucoup mieux qu’on ne le pense les réalités concrètes du terrain. "


    Qu’avez-vous pensé du discours final du pape qui a fustigé les « traditionalistes » comme les « progressistes » ?


    Cette opposition dialectique dans laquelle le monde nous enferme fonctionne comme un piège. On n’a pas l’impression qu’on puisse sortir de cette opposition entre la doctrine et la pastorale. Entre ce qui relève de la vérité et ce qui relève de la miséricorde. C’est un peu comme si on ne pouvait sortir de cette opposition entre loi et liberté que par une négociation qui aboutirait à « un accord sur le désaccord » – pour reprendre la formule du pape adressée aux évêques d’Asie.

    Certes, le chemin de crête reste difficile à trouver, mais il manque une troisième voie. Elle est cependant magistralement explicitée par Jean-Paul II dans Veritatis splendor, et a servi de lumière à Familiaris consortio, Evangelium vitae et même au Catéchisme de l’Église catholique dans sa partie morale. En effet, il dit que la vérité sur le mariage, l’amour conjugal et la famille, n’est pas d’abord une norme extérieure qui s’impose à la liberté de l’homme comme un fardeau lourd à porter, et insérée dans une culture du péché. Au contraire, elle est inscrite dans le cœur de l’homme, comme un sens inné du beau, du bien et du vrai.

    La vérité morale qui resplendit dans le Verbe incarné n’est pas seulement une idée, un idéal à atteindre, elle est déjà présente dans l’intention. L’homme a besoin de principes pour éclairer son agir, et cette voie rejoint beaucoup mieux qu’on ne le pense les réalités concrètes du terrain. C’est une miséricorde qui ne méprise pas la capacité de tout homme à la perfection, même s’il vit des situations difficiles et qui présente la loi comme un chemin de croissance.

    Comment peut-elle s’appliquer aux personnes qui sont aux périphéries de l’Église ?

    Tout l’art de l’accompagnement d’Evangelii gaudium, l’exhortation du pape François, consiste à aider toutes les personnes, quelles que soient les situations qu’elles vivent, à retrouver ce désir de perfection qui se cache au fond de leur conscience parfois étouffée par le péché, les passions, le milieu ambiant. L’accompagnement demande temps, patience, douceur et compassion, mais il aide la personne à trouver en elle-même les ressorts de son agir.

    À la source de sa liberté, il y a ce sens inné du bien et du mal. Cette liberté n’est pas indifférence au bien et au mal. Cette conception de la liberté a engendré deux morales, la morale de l’obligation qui s’impose de manière extérieure à l’homme – et qui ne correspond plus à la requête d’autonomie de l’homme moderne –, et la morale de la conscience où chacun décide par soi-même. Jean-Paul II disait qu’entre ces deux morales, la morale chrétienne est une morale de la « théonomie participée », c’est-à-dire que la raison de l’homme a le pouvoir de déchiffrer et de formuler la loi de Dieu.

    Les familles vont-elles profiter quand même du Synode ?

    Un des aspects positifs est que l’encyclique Humanae vitae, tant décriée, est ressaisie par l’ensemble du synode. Ce texte était prophétique, une vraie lumière pour l’ouverture à la vie. Dans le rapport final du synode, le témoignage des couples et des familles qui, sans être des élites, vivent le sacrement de mariage, est mis en valeur.

    Finalement, il rejoint les aspirations qui sont dans le cœur de tout homme et peuvent répondre aux couples et aux familles qui ne savent pas comment agir. L’accent est mis également sur l’importance de la préparation au mariage, le témoignage de ceux qui vivent de la grâce de Dieu par la prière, la vie sacramentelle et des décisions pratiques de leur vie. Cela souligne l’importance du témoignage des personnes séparées qui demeurent fidèles, même si le rapport n’en parle pas assez.

    Quelles suites aura le synode en France ? Les évêques vont-ils parler d’une seule voix ?

    Les conférences épiscopales et les diocèses vont être consultés avant la convocation de la seconde assemblée en octobre 2015, à Rome. Il y aura un débat entre nous, ce qui est positif à partir du moment où nos affirmations sont fondées.

    Nous devons simplement veiller à rester fidèle à l’enseignement de l’Église, ne rien dire qui mette en discussion le mariage indissoluble fidèle, ouvert à la vie. Mais nous en saurons plus lors de la prochaine session plénière le 4 novembre à Lourdes, avec le retour de Mgr Pontier et du cardinal André Vingt-Trois qui ont participé au Synode.



    Olivia de Fournas


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    Message par Invité Ven 24 Oct 2014 - 10:25

    Le déclin du courage

    L’éditorial de Philippe Maxence, rédacteur en chef du bimensuel l’Homme Nouveau, publié le 23 octobre sur le site du journal :

    « C’est parce que nous sommes des pécheurs que nous avons besoin que l’Église ne varie pas dans ses principes. C’est parce que nous aspirons à la vie éternelle que nous avons besoin d’une boussole pour y parvenir. L’Histoire de l’Église nous apprend que la barque a souvent menacé de sombrer mais que Dieu, contrairement aux hommes, est fidèle à sa Parole. Le Synode extraordinaire sur la famille a montré clairement que l’Église traverse une zone de tempête. Ce ne sont pas seulement les volontés qui manquent, mais aussi la raison qui s’affole comme l’aiguille de la boussole dans des zones magnétiques.

    La lâcheté des Occidentaux

    En 1978, Alexandre Soljénitsyne prononçait une allocution, mondialement connue aujourd’hui sous le nom de « Discours de Harvard ». Son titre était pourtant plus explicite : Le déclin du courage (réédité aujourd’hui aux Belles Lettres/Fayard, 70 p., 9,90 €.). Le célèbre dissident russe y disséquait la lâcheté des Occidentaux et refusait d’élever la société occidentale et ses modes de vie au rang de modèle. Ces derniers ont continué leur ravage et nous sommes souvent les témoins impuissants de cette dynamique perverse. Concernant la famille, le Synode devait proposer des voies pour y remédier. À mi-parcours, il a semblé vaciller et, sous le « primat du pastoral », se laisser submerger par la tentation de l’abdication.

    La voie du renouveau

    La prochaine étape sera le synode de 2015 et l’exhortation post-synodale que le Pape François offrira au monde à la suite de ces travaux. En attendant, en France ou ailleurs, dans l’Église ou dans le monde, il va falloir cesser avec le déclin du courage pour défendre avec vigueur la famille. Elle est attaquée ou mise en doute. Signe de contradiction, elle est aussi la voie du renouveau. »
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    Message par Invité Sam 23 Mai 2015 - 21:00

    Synode de la famille : une réunion très discrète des réformateurs à Rome

    Jean-Marie Guénois Mis à jour le 22/05/2015 LE FIGARO

    Lundi, des épiscopats européens débattront de l'accueil des divorcés remariés et des homosexuels dans l'Église.

    L'initiative est restée très discrète, voire secrète, mais elle est d'importance. Selon nos informations, trois épiscopats, allemand, suisse et français, se sont associés pour organiser à huis clos, lundi 25 mai, à Rome, dans les locaux de l'université jésuite de la Grégorienne, une journée d'études centrée sur l'accueil des divorcés remariés et des personnes homosexuelles dans l'Église. Des théologiens allemands de renom y prendront la parole devant un public choisi de cinquante personnes seulement. La conférence conclusive sera prononcée par le cardinal Reinhard Marx, président de la conférence des évêques allemands. Avec le cardinal Walter Kasper, ce prélat de poids - membre du C9, le conseil rapproché du Pape - travaille activement à une politique d'ouverture de l'Église catholique sur ces dossiers.
    Au Vatican, seules quelques personnalités ont reçu l'invitation
    Mgr Jean-Luc Brunin, évêque du Havre, président du conseil «famille et société» de la conférence épiscopale française, ...

    Cet article a été publié dans l'édition du Figaro du 23/05/2015 . 77% reste à lire. (réservé aux abonnés )
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    Message par Invité Jeu 28 Mai 2015 - 13:29

    Faire basculer le synode vers l’acceptation des unions homosexuelles

    C'était le but de la rencontre informelle et très discrète de certains évêques à Rome, autour du très controversé cardinal Marx, selon le vaticaniste Edward Pentin. Il a rendu compte dans le National Catholic Register de cette rencontre confidentielle. Jeanne Smits a traduit ce qu'en dit Pentin :

    "La rencontre a rassemblé une cinquantaine de participants : des théologiens, des évêques et même des représentants des médias, à l’invitation des présidents des conférences épiscopales d’Allemagne, de Suisse et de France, soit le cardinal Marx, Mgr Markus Büchel et Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille. Tout cela, on le sait, en revanche, la réunion s’est tenue à huis-clos et l’un des thèmes clefs, selon des participants qui ont tout de même parlé, était de déterminer comment l’Eglise peut mieux accueillir les personnes se trouvant au sein d’unions stables de même sexe. Il semblerait que « personne » ne se soit opposé à la reconnaissance par l’Eglise de ces unions comme étant valides.

    Incise.

    — S’il y avait des représentants des médias, la rencontre ne peut pas avoir été confidentielle et discrète, et encore moins secrète !, direz-vous.

    Mais si, justement. Un journaliste sait se taire, c’est même une de ses principales et paradoxales qualités. Il sait quoi dire, et jusqu’où. Il semble, s’il faut en croire Edward Pentin, ou plutôt un observateur qu’il cite, que ces représentants des médias soient importants dans le dispositif, leur rôle étant de promouvoir les thèmes soulevés et leur traitement, conformément aux choix de ce Rhineland Group qui pivote autour de l’épiscopat allemand, dans les semaines qui précéderont le synode sur la famille à l’automne prochain. Pour la France, des journalistes de La Croix et d’I-Media étaient présents selon The New Catholic Register qui affirme être en possession de la liste complète des participants.

    Quoi qu’il en soit la rencontre aura été à la fois une opération discrète et une opération de communication. S’agit-il de préparer les esprits à une tentative massive de modification de l’enseignement multi-séculaire – et surtout certain ! – de l’Eglise catholique ?

    Outre le nouveau regard sur les unions homosexuelles, les participants ont évoqué, selon Pentin, la nécessité de « développer » l’enseignement de l’Eglise sur la sexualité humaine, afin de remplacer la « théologie du corps » de saint Jean-Paul II par une « théologie de l’amour ». [...]

    Mais poursuivons avec Pentin. « Un prêtre suisse a mis en avant « l’importance de la libido humaine » ; un autre participant, parlant de la communion pour les divorcés remariés, demande : « Comment pouvons-nous la refuser, comme si c’était une punition pour les gens qui ont eu un échec et qui ont trouvé un nouveau partenaire avec qui commencer une nouvelle vie ? » [...]

    Edward Pentin rapporte que le cardinal Reinhard Marx est sorti de la réunion en insistant sur le fait qu’elle n’était pas « secrète », mais pressé de questions sur le manque de publicité qui lui avait été donnée, il s’est irrité, affirmant qu’il était là de manière « privée » et qu’il avait tous les droits de s’y rendre comme il voulait.

    Personne ne se trompe en tout cas sur les grands objectifs de la rencontre, discrète ou pas, puisque le cardinal Marx ne cache pas sa volonté de voir modifier l’approche de l’Eglise vis-à-vis des homosexuels : dimanche dernier, jour de la Pentecôte, son homélie appelait à une « culture de l’accueil » de la part de l’Eglise à l’égard des homosexuels : « Ce ne sont pas les différences qui comptent, mais ce qui nous unit. »

    Parmi les participants, Edward Pentin évoque la présence du chef de la conférence épiscopale suisse, Mgr Büchel de Sankt-Gallen qui préconise l’ordination des femmes. Mgr Pontier, également présent, ne brille pas par la rigueur de ses déclarations. Le Père jésuite Hans Langendörfer, secrétaire général de la conférence épiscopale d’Allemagne, a été la cheville ouvrière de lois du travail allemandes qui permettent aux divorcés remariés et aux couples homosexuels de travailler au sein d’institutions catholiques.

    Une mention spéciale pour le P. Eberhard Schockendorff, théologien moral : les catholiques allemands de tournure plus traditionnelle y voient le « cerveau » des attaques contre l’enseignement certain de l’Eglise au sein de l’épiscopat allemand. Il est connu comme critique de Humanae vitae et comme soutien du clergé homosexuel, ainsi que de tous ceux qui demandent une modification de l’éthique sexuelle. Dès 2010, il donnait une interview où il rendait hommage à la permanence et à la solidarité que l’on constate au sein de certaines unions homosexuelles, d’une réelle « valeur éthique », disait-il. Toute évaluation des actes homosexuels « doit être reléguée au siège arrière » parce que les fidèles se distancient toujours davantage de la « morale sexuelle catholique » qui leur paraît « irréaliste et hostile », disait-il. Le pape et les évêques « doivent prendre cela au sérieux et ne pas rejeter ces idées comme laxistes », disait-il. Sans surprise, il propose de « libérer » la théologie morale de la « loi naturelle » et que la conscience doit s’appuyer sur « l’expérience de vie des fidèles ». Il est partisan de l’accès des divorcés remariés à la communion au motif que cela « ne remet pas sérieusement en cause l’indissolubilité du mariage », ce qui est le signe soit d’un ramollissement cérébral soit d’une totale absence de foi en la présence réelle de Notre Seigneur dans l’Eucharistie…

    Edward Pentin cite encore parmi les présents Marco Impagliazzo, président de la communauté laïque Sant’Egidio, le père jésuite Andreas Battlogg, professeur de philosophie et de théologie, rédacteur en chef du journal de gauche Zimmen der Zeit, et le salésien Mgr Markus Graulich, auditeur prélat de la Rote romaine, l’un des rares représentants officiels de la Curie à prendre part à ce qu’il faut bien appeler cet exercice subversif. [...]"

    Ceci est une énorme intention de prière : le bon déroulement du prochain synode et le maintien de l'enseignement de l'Eglise en bonne et due forme.
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    Message par Andrée Jeu 28 Mai 2015 - 18:11

    Merci Michel d'avoir mis cet article sur le forum. Je l'ai lu sur le salon Beige, imprimé et envoyé dans ma famille. Je suis déprimée de constater comment on peut manipuler l'Evangile et la morale de l'Eglise au nom de l'amour et de la miséricorde. Jusqu'où cela va-t-il aller ? Ca fait peur. Tout le monde il est beau, il est gentil ....on peut tout accepter.

    Bien sûr comme tu l'écris Michel il faut être accueillant vis à vis des pêcheurs (on est tous des pêcheurs) mais il ne faut pas tout mélanger. Le Seigneur peut tout pardonner mais il faut reconnaître sa faute, demander pardon et changer sa façon de voir, de vivre et ne pas demander à l'Eglise de changer ses lois pour faire plaisir à ceux qui ne suivent pas les lois de Dieu. Quand, en plus il s'agit de cardinaux, d'évêques, de prêtres....les fumées de satan sont bien entrées dans l'Eglise.

    C'était annoncé : un schisme dans l'Eglise, mais on est en train d'en prendre le chemin...

    Prions, prions, mais il va falloir être nombreux car la rébellion est proche et heureusement la Ste Vierge sera là pour nous aider et nous devons lui faire Confiance.Synode sur la famille : tout ce qu'il faut savoir... 2726220762Synode sur la famille : tout ce qu'il faut savoir... 2675198862
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    Message par Invité Jeu 28 Mai 2015 - 18:28

    Bonsoir Andrée,

    Continuez de bien veiller et de prévenir ceux qui peuvent entendre.
    Les fumées de Satan s'épaississent, gardons l'amour et la vérité bien unies en notre coeur.

    Le catéchisme de l'Eglise est le prolongement de l'évangile et si des aménagements sont faits, cela ira dans le sens du péché autorisé et donc, ce sera une hérésie.

    Hérésie, apostasie généralisée, schisme, tous les dangers sont bel et bien là.

    Beaucoup de souffrances et de persécutions s'en suivront.

    Unis à la vierge Marie et au Christ, par la prière et les sacrements, soyons courageux et remplis d'Espérance.

    Préparons nous comme des hommes et des femmes debout qui feront la fierté de notre Seigneur Jésus-Christ.

    Confiance le triomphe de Marie et le règne de Jésus sont des certitudes absolues.

    Udp

    Michel
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    Message par marie-rose Jeu 28 Mai 2015 - 20:17

    Ho! qu'il faut prier le ROSAIRE!!!!!On sent le mal se déchaîner sur l'Eglise!!!
    :prendspitie
    Michel a écrit::
    Préparons nous comme des hommes et des femmes debout qui feront la fierté de notre Seigneur Jésus-Christ.

    Confiance le triomphe de Marie et le règne de Jésus sont des certitudes absolues.

    Tout à fait Mich'el!!!

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    Message par Invité Mer 17 Juin 2015 - 13:07

    Synode pour la famille : les Africains se préparent à « contrer la stratégie de l’Ennemi du genre humain »

    De Sandro Magister sur le site « Chiesa » :

    « ROME, le 15 juin 2015 – Cinq cardinaux et quarante-cinq évêques, en provenance du même nombre de pays d’Afrique, ont tenu une réunion à Accra, la capitale du Ghana, du 8 au 11 juin. Une rencontre qui a eu lieu au grand jour et non pas de manière presque secrète comme celle de certains de leurs collègues allemands, français et suisses qui s’étaient donné rendez-vous, quelques jours plus tôt, à l’Université Pontificale Grégorienne, à Rome.

    L’objectif était le même pour les deux rencontres : préparer la prochaine session du synode consacré à la famille.

    Toutefois, alors que la réunion qui s’est tenue à l’université Grégorienne avait pour objectif de changer le système de l’Église en ce qui concerne le divorce et l’homosexualité, l'orientation de celle qui a eu lieu à Accra avait un but opposé.

    La feuille de route a été donnée par le cardinal guinéen Robert Sarah, préfet de la congrégation pour le culte divin, dès les premières phrases qu’il a prononcées :

    - "ne pas avoir peur de réaffirmer l'enseignement du Christ à propos du mariage" ;
    - "au synode, parler de manière claire et d’une seule voix, avec un amour filial envers l’Église" ;
    - "protéger la famille contre toutes les idéologies qui tendent à la détruire et, par conséquent, également contre les politiques nationales et internationales qui empêchent de promouvoir ses valeurs positives".

    Cette feuille de route a recueilli un consensus complet. Même le seul évêque d’Afrique noire à s’être exprimé, au cours de ces derniers mois, en faveur d’«ouvertures» à propos du divorce, Gabriel Charles Palmer-Buckle, d’Accra, élu délégué au synode par les évêques du Ghana, s’est trouvé en accord avec tous les participants pour défendre la doctrine catholique concernant la famille.

    En plus de Sarah, les autres cardinaux africains présents étaient le Camerounais Christian Tumi, le Kenyan John Njue, le Tanzanien Polycarp Pengo et l’Éthiopien Berhaneyesus D. Souraphiel, qui a été créé cardinal par le pape François lors du dernier consistoire.

    Organisée par le Symposium des conférences épiscopales d'Afrique et de Madagascar, la rencontre avait comme titre : "La famille en Afrique. Quelles expériences et quelles contributions pour la XIVe assemblée ordinaire du synode des évêques ?".

    Afin de répondre à la question contenue dans le titre, les prélats présents ont discuté, le premier jour, sur la base de quatre introductions thématiques, avant de se répartir en groupes de travail et, le jour suivant, à partir de cinq autres schémas de discussion.

    L’un de ces schémas, qui était intitulé "Les attentes du synode", a été lu aux membres du groupe par le théologien et anthropologue Édouard Ade, secrétaire général de l'Université Catholique d'Afrique Occidentale, qui est implantée à Cotonou, au Bénin, et à Abidjan, en Côte d'Ivoire.

    Le professeur Ade s’est penché sur ce qu’il a appelé "la stratégie de l’Ennemi du genre humain".

    Cette "stratégie" - étant donné que ses objectifs les plus avancés, c’est-à-dire la bénédiction des remariages de divorcés et celle des couples homosexuels, paraissent impossibles à atteindre - consisterait à ouvrir des brèches avec l’idée de les élargir ultérieurement, tout en affirmant verbalement, bien entendu, que l’on ne veut rien changer à la doctrine.

    Ces brèches seraient, par exemple, les "cas particuliers" qui ont été évoqués par les novateurs, en sachant pertinemment qu’ils ne resteraient pas du tout des cas isolés.

    Une autre astuce est celle qui consiste à présenter les changements comme une solution "d'équilibre" entre, d’une part, les impatiences de ceux qui voudraient le divorce et les mariages homosexuels tout de suite et, d’autre part, le rigorisme dépourvu de miséricorde de la discipline de l’Église catholique en ce qui concerne le mariage.

    Une autre brèche encore serait celle, pratiquée dès à présent en un grand nombre d’endroits, qui consisterait à donner accès à la communion aux divorcés remariés et à tous les couples qui vivent en dehors des liens du mariage, sans même attendre qu’une décision, quelle qu’elle soit, ait été prise en la matière par le synode et par le pape.

    D’autre part, le professeur Ade a mis les participants en garde contre les "chevaux de Troie" qui sont utilisés par les novateurs, comme celui qui consiste à attribuer une valeur toujours positive à toutes les formes de vie commune en dehors du mariage, ou bien celle qui consiste à considérer que l'indissolubilité du mariage est un "idéal" qui ne peut pas être toujours atteint par tout le monde, ou encore l'utilisation de formes nouvelles de langage qui finissent par transformer la réalité.

    Le rapport d’Adé a été vivement apprécié par les évêques et cardinaux présents. C’est tellement vrai que l’on en trouve la trace dans le communiqué final, dans lequel on peut lire qu’"il faut partir de la foi, la réaffirmer et la vivre afin d’évangéliser les cultures en profondeur", en prenant garde à ne pas adopter et à ne pas légitimer "le langage des mouvements qui militent en vue de la destruction de la famille".

    À l’occasion d’une grande interview de six pages publiée au même moment en France dans l’hebdomadaire "Famille Chrétienne", le cardinal Sarah a déclaré, entre autres :

    "Au Synode d'octobre prochain, nous allons, je l'espère, aborder la question du mariage de façon toute positive, en cherchant à promouvoir la famille et les valeurs qu'elle porte. Les évêques africains interviendront pour soutenir ce que Dieu demande à l'homme sur la famille et accueillir ce que l'Église a toujours enseigné".

    Et encore : "Pourquoi penser qu'il n'y a que la vision occidentale de l'homme, du monde, de la société, qui soit bonne, juste, universelle ? L'Église doit se battre pour dire non à cette nouvelle colonisation".

    Voici ce que dit le titre de l'interview, tel qu’il apparaît dans le journal, qui est disponible en kiosque :

    > Le cardinal Sarah : "Qu'on nous écoute ou pas, nous parlerons"
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    Message par Invité Mar 30 Juin 2015 - 13:43

    Kasper toujours là
       
    Contrairement à ce que tentent de faire croire de bonnes âmes (?), l’Instrumentum laboris du prochain synode n’a pas du tout supprimé les hérétiques divagations kasperiennes.

    Plus précisément, l’essentiel demeure. Ce pour quoi, justement, le pape avait programmé les deux synodes : arriver à inventer une pastorale qui permette la communion des couples adultères soi-disant « divorcés remariés ».

    C’est dans le deuxième paragraphe du n° 123 :

    Selon d’autres intervenants, la voie pénitentielle consiste en un processus de clarification et de nouvelle orientation après l’échec qui a été vécu, processus accompagné par un prêtre à qui il est confié. Ce processus devrait conduire l’intéressé à porter un jugement honnête concernant sa situation, dans lequel le prêtre délégué pourrait lui aussi former une appréciation personnelle afin de pouvoir faire usage, d’une manière adaptée à la situation, de son pouvoir de lier et de délier.


    On essaie de voiler la chose, mais la dernière expression ôte toute ambiguïté : l’évêque donne au prêtre le pouvoir de donner le sacrement de pénitence, donc l’eucharistie, aux « divorcés remariés » au terme d’une fuligineuse « voie pénitentielle ». Il n’est même pas précisé, comme les kaspériens le faisaient jusqu’ici, qu’il s’agit bien sûr de « cas exceptionnels », selon l’habituelle hypocrisie qui consiste à parler de cas exceptionnels avec l’objectif de les généraliser dès que la réforme est engagée.

    La seule réserve qui demeure est : « selon d’autres intervenants ». Car les rédacteurs de l’Instrumentum laboris savent très bien qu’ils sont ultra-minoritaires.

    Reste que ce n°123, qui détruit le fondement du mariage, existe noir sur blanc. Et que, de ce point de vue, tout le reste apparaît comme un enrobage globalement catholique pour tenter de faire passer la pilule kaspéro-bergoglienne.

    http://yvesdaoudal.hautetfort.com/
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    Message par Invité Ven 3 Juil 2015 - 22:39

    L’ « instrumentum laboris » du prochain synode sur la famille enfin disponible en français.

    Complément d'information sur les sujets qui fâchent :

    http://belgicatho.hautetfort.com/archive/2015/07/02/l-instrumentum-laboris-du-prochain-synode-sur-la-famille-enf-5649897.html
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    Message par Invité Mar 14 Juil 2015 - 19:49

    Cité du Vatican, 14 juillet 2015 (VIS). Comme d'habitude, entre Asunción et Rome, le Saint-Père a répondu à plusieurs questions des journalistes qui l'accompagnaient. Voici un extrait de ses propos:

    Question: Au cours de la messe à Guayaquil vous avez dit que le Synode doit mûrir un véritable discernement pour trouver des solutions concrètes aux difficultés des familles. Et puis vous avez demandé aux gens de prier pour que Dieu transforme même ce qui nous semble impur, nous scandalise ou nous effraye... Quelles sont les situations impures, épouvantables ou choquantes auxquelles vous avez fait allusion?

    Réponse: Encore une fois, je vais à l'herméneutique du texte. Je parlais du miracle du vin aux noces de Cana, en disant que les amphores étaient pleines d'eau, mais pour la purification. Cela signifie que chaque personne qui achève sa vie fait sa purification et laissé sa crasse spirituelle. Il existe un rite de purification avant d'entrer dans une maison, ou même dans le temple. Un rituel que nous avons maintenant dans l'eau bénite. Jésus fait le meilleur vin avec de l'eau ou de la saleté... En l'occurrence, la famille est en crise, nous le savons tous... Pour tout cela, j'ai parle en général. Le Seigneur nous purifier de ces crises, de tant de choses qui sont décrites dans l'Instrumentum Laboris... Je n'y ai pensé à rien de particulier".

    http://visnews-fr.blogspot.fr/2015/07/entretien-avec-les-journalistes-durant.html
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    Message par Invité Ven 24 Juil 2015 - 8:54

    Un mystérieux "commun accord"

    .. sur la possibilité d'un "itinéraire pénitentiel" pour les "divorcés remariés", dans l'Instrumentum Laboris pour le prochain Synode. Retour sur le commentaire d'un dominicain français, le Père Michelet, via Sandro Magister dans un billet de la semaine dernière

    Un ami prêtre, le père J. attire mon attention sur un récent billet de Sandro Magister (1) au titre énigmatique: «SYNODE. DANS LE DOCUMENT PRÉPARATOIRE IL Y A UN PHÉNIX D’ARABIE» (chiesa.espresso.repubblica.it).
    En fait, il s'agit d'une allusion à l'opéra de Mozart Così fan tutte - «Tout le monde dit qu’il existe, mais personne ne sait ce que c’est» - en référence au paragraphe 123 de l'Instrumentum Laboris du synode sur la famille d'octobre prochain.
    Ce paragraphe affirme en effet qu'«un commun accord existe sur l’hypothèse d’un itinéraire de réconciliation ou voie pénitentielle, sous l’autorité de l’évêque, pour les fidèles divorcés et remariés civilement, qui se trouvent dans une situation de concubinage irréversible.»
    Mais de quel «commun accord» s'agit-il?
    Sandro Magister reproduit à ce sujet une réflexion d'un théologien dominicain français, Thomas Michelet, qui cite les deux paragraphes, 122 et 123, objets de sa perplexité.

    EXTRAIT DU TEXTE DU PÈRE MICHELET

    Je m’en tiendrai ici à un seul point, celui de la "voie pénitentielle" (IIIe partie de l'Instrumentum Laboris, chapitre 3, numéros 122-123).
    L'article 122 reprend le numéro 52 de la Relatio synodi, qui était l’un des trois à n’avoir pas été formellement approuvés par le synode des évêques d’octobre 2014, faute d’avoir obtenu la majorité requise des deux-tiers. C’était même l’article qui avait été le plus rejeté, n’ayant recueilli que 104 placet contre 74 non placet (alors qu’on avait 125 placet et 54 non placet pour le n° 41 ; 112 placet et 64 non placet pour le n° 53).
    Or désormais, d’après l'Instrumentum Laboris, un commun accord existe sur l’hypothèse d’un itinéraire de réconciliation ou voie pénitentielle (n° 123).

    122. (n° 52 de la "Relatio Synodi"). Il a été réfléchi à la possibilité pour les divorcés remariés d’accéder aux sacrements de la Pénitence et de l’Eucharistie. Un certain nombre de pères synodaux se sont maintenus en faveur de la discipline actuelle en vertu de la relation constitutive existant entre la participation à l’Eucharistie et la communion avec l’Église, et son enseignement sur l’indissolubilité du mariage. D’autres se sont exprimés en faveur d’un accueil non généralisé à la table eucharistique, dans certaines situations particulières et à des conditions bien précises, surtout quand il s’agit de cas irréversibles et liés à des obligations morales envers les enfants qui viendraient à en souffrir de manière injuste. L’éventuel accès aux sacrements devrait être précédé d’un chemin pénitentiel sous la responsabilité de l’évêque diocésain. La question doit encore être approfondie, en tenant bien compte de la distinction entre la situation objective de péché et les circonstances atténuantes, étant donné que "l’imputabilité et la responsabilité d’une action peuvent être diminuées voire supprimées" par divers "facteurs psychiques ou sociaux" (Catéchisme de l’Église catholique, n. 1735).

    123. Pour affronter ce thème, un commun accord existe sur l’hypothèse d’un itinéraire de réconciliation ou voie pénitentielle, sous l’autorité de l’évêque, pour les fidèles divorcés et remariés civilement, qui se trouvent dans une situation de concubinage irréversible. En référence à "Familiaris consortio" 84, un parcours de prise de conscience de l’échec et des blessures qu’il a produites est suggéré, avec le repentir et la vérification de l’éventuelle nullité du mariage, l’engagement à la communion spirituelle et la décision de vivre dans la continence.
    D’autres, par voie pénitentielle entendent un processus de clarification et de nouvelle orientation, après l’échec vécu, accompagné d’un prêtre député à cela. Ce processus devrait conduire l’intéressé à un jugement honnête sur sa propre condition, où ce même prêtre puisse faire mûrir son évaluation pour pouvoir faire usage du pouvoir de lier et de dissoudre en fonction de la situation.
    Pour ce qui est de l’approfondissement de la situation objective de péché et de l’imputabilité morale, certains suggèrent de prendre en considération la "Lettre aux évêques de l’Église catholique sur l’accès à la communion eucharistique de la part des fidèles divorcés remariés" de la congrégation pour la doctrine de la foi (14 septembre 1994) et la "Déclaration sur l’admissibilité des divorcés remariés à la communion eucharistique" du conseil pontifical pour les textes législatifs (24 juin 2000).
    L'Instrumentum Laboris n° 122 ne fait donc que reprendre à l’identique la Relatio synodi n° 52, qui n’avait pas été retenu par les Pères synodaux à la majorité requise et qui donc ne devrait pas théoriquement faire partie de ce texte. Simplement, on l’a fait suivre d’un nouveau numéro (n° 123), qui à la fois affirme l’accord établi depuis sur cette hypothèse et ajoute plusieurs références à des textes du magistère qui faisaient en effet défaut dans la Relatio synodi, ainsi qu’une proposition pastorale qui reste très générale.

    (...) cette affirmation d’un "commun accord" est un peu surprenante : désigne-t-elle les Pères du synode qui par hypothèse ne se sont pas réunis depuis, ou plus largement les conférences épiscopales, ou même l’ensemble du peuple de Dieu ? Le texte ne le précise pas.

    D’autre part, il n’est pas dit que ce "commun accord" porte sur la proposition de la Relatio synodi elle-même, mais seulement sur "l’hypothèse d’un itinéraire de réconciliation ou voie pénitentielle", ce qui est plus large et peut être compris de bien des manières.

    On peut imaginer que ceux qui déjà soutenaient le n° 52 de la Relatio synodi le soutiennent toujours. Mais qu’en est-il des autres qui l’écartaient ? Ont-ils simplement changé d’avis après réflexion ? Ou bien ont-ils été rassurés par l’ajout de ces quelques références à des textes du magistère qui viennent encadrer cette proposition en la corrigeant dans un sens plus traditionnel ? Ou bien à l’inverse sont-ils satisfaits de ce que l’idée d’un "cheminement pénitentiel sous la responsabilité de l’évêque diocésain" soit un peu plus développée et que l’on envisage de soumettre ce processus au discernement d’un prêtre député à cet office, ce qui autoriserait bien des "adaptations" ? Les raisons d’un tel accord, s’il est possible et même probable, sont aussi sans doute multiples et variées.

    Mais surtout, il serait à craindre que cette nouvelle unanimité soit plutôt l’effet d’une rédaction large et flottante dans laquelle tout le monde trouverait son compte en apparence, les "novateurs" comme les "conservateurs", mais pas pour les mêmes raisons et pas selon la même interprétation.

    En somme, que l’accord reste de façade plutôt que sur le fond, et que le flou de la proposition masque un réel désaccord profond qui risquerait de se maintenir longtemps y compris dans les propositions finales du prochain synode si l’on n’entre pas dans plus de précision. Il y aurait le risque d’une déclaration de principe au plan doctrinal que personne ne remettrait en cause, mais qui ouvrirait ensuite sur des pratiques pastorales extrêmement variées engageant en fait des doctrines très différentes. Au bout de quelques années, on serait mis devant le fait accompli de ces pratiques, et du changement doctrinal qu’elles impliquent et qu’elles auraient inscrit dans les mœurs.
    C’est donc dès à présent qu’il faut clarifier ce dossier, ses présupposés et ses enjeux, ses tenants et aboutissants, pour que tout cela se fasse en vérité.

    * * *

    Le Père J. me fait part de son inquiétude, et commente:

    Au vu de ce qu'il pointe, nous allons réellement vers un schisme. L'incise du document est extrêmement claire. C'est le scénario que je pressentais depuis plusieurs mois : Dans le document final du synode, il y aura réaffirmation de la bonne doctrine et juste un incise pour ouvrir un chemin pénitentiel qui sera remis à chaque évêque... et la pastorale deviendra très rapidement le doctrinal.

    http://benoit-et-moi.fr/2015-II/actualite/un-mysterieux-commun-accord.php
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    Message par AZUR Ven 24 Juil 2015 - 10:19

    Inquiétant......
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    Message par Andrée Ven 24 Juil 2015 - 10:32

    Je pense comme Azur : inquiétant et troublant j'ai peur aussi à un schisme d'autant que cela a été annoncé. Il y a déjà tellement de confusion comment allons-nous nous y retrouver ?

    Il faut beaucoup prier l'Esprit Saint pour être éclairé et garder confiance malgré tout.

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