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    L'Imitation de Jésus-Christ I Avis utiles pour entrer dans la vie intérieure !

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    L'Imitation de Jésus-Christ I  Avis utiles pour entrer dans la vie intérieure ! - Page 2 Empty L'Imitation de Jésus-Christ I Avis utiles pour entrer dans la vie intérieure !

    Message par Invité Ven 29 Oct 2021 - 17:47

    Rappel du premier message :

    L'Imitation de Jésus-Christ I  Avis utiles pour entrer dans la vie intérieure ! - Page 2 Passio10


    LIMITATION DE JÉSUS CHRIST !

    Livre premier - Avis utiles pour entrer dans la vie intérieure !

    1. Qu'il faut imiter Jésus-Christ, et mépriser toutes les vanités du monde.
    Celui qui me suit ne marche pas dans les ténèbres, dit le Seigneur. Ce sont les paroles de Jésus-Christ, par lesquelles il nous exhorte à imiter sa conduite et sa vie, si nous voulons être vraiment éclairés et délivrés de tout aveuglement du coeur.
    Que notre principale étude soit donc de méditer la vie de Jésus-Christ.
    La doctrine de Jésus-Christ surpasse toute doctrine des Saints: et qui posséderait son esprit y trouverait la manne cachée.
    Mais il arrive que plusieurs, à force d'entendre l'Evangile, n'en sont que peu touchés, parce qu'ils n'ont point l'esprit de Jésus-Christ.
    Voulez-vous comprendre parfaitement et goûter les paroles de Jésus-Christ ? Appliquez-vous à conformer toute votre vie à la sienne.
    Que vous sert de raisonner profondément sur la Trinité, si vous n'êtes pas humble, et que par-là vous déplaisez à la Trinité ?
    Certes, les discours sublimes ne font pas l'homme juste et saint, mais une vie pure rend cher à Dieu.
    J'aime mieux sentir la componction que d'en savoir la définition.
    Quand vous sauriez toute la Bible par coeur et toutes les sentences des philosophes, que vous servirait tout cela sans la grâce et la charité ?

    Vanité des vanités, tout n'est que vanité, hors aimer Dieu et le servir lui seul.
    La souveraine richesse est de tendre au royaume du ciel par le mépris du monde.
    Vanité donc, d'amasser des richesses périssables et d'espérer en elles.
    Vanité, d'aspirer aux honneurs et de s'élever à ce qu'il y a de plus haut.
    Vanité, de suivre les désirs de la chair et de rechercher ce dont il faudra bientôt être rigoureusement puni.
    Vanité, de souhaiter une longue vie et de ne pas se soucier de bien vivre.
    Vanité, de ne penser qu'à la vie présente et de ne pas prévoir ce qui la suivra.
    Vanité, de s'attacher à ce qui passe si vite et de ne pas se hâter vers la joie qui ne finit point.
    Rappelez-vous souvent cette parole du Sage: L'oeil n'est pas rassasié de ce qu'il voit, ni l'oreille remplie de ce qu'elle entend.
    Appliquez-vous donc à détacher votre coeur de l'amour des choses visibles, pour le porter tout entier vers les invisibles, car ceux qui suivent l'attrait de leurs sens souillent leur âme et perdent la grâce de Dieu.



    Réflexion de Lamennais - Livre 1, Chapitre 1

    Nous n'avons ici-bas qu'un intérêt, celui de notre salut, et nul ne peut être sauvé qu'en Jésus-Christ et par Jésus-Christ.
    La foi en sa parole, l'obéissance à ses commandements, l'imitation de ses vertus, voilà la vie, il n'y en a point d'autre: tout le reste est vanité, et j'ai vu, dit le Sage, que l'homme n'a rien de plus de tous les travaux dont il se consume sous le soleil: richesses, plaisirs, grandeurs, qu'est ce que cela, lorsqu'on jette le corps dans la fosse, et que l'âme s'en va dans son éternité?

    Pensez-y dès aujourd'hui, dès ce moment même: car demain peut-être il ne sera plus temps. Travaillez pendant que le jour luit: hâtez-vous d'amasser un trésor qui ne périsse point: la nuit vient où on ne peut rien faire. De stériles désirs ne vous sauveront pas: ce sont des oeuvres que Dieu veut. Or donc imitez Jésus, si vous voulez vivre éternellement avec Jésus.



    gloire


    Dernière édition par Nicole le Lun 22 Nov 2021 - 2:44, édité 1 fois

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    L'Imitation de Jésus-Christ I  Avis utiles pour entrer dans la vie intérieure ! - Page 2 Empty Re: L'Imitation de Jésus-Christ I Avis utiles pour entrer dans la vie intérieure !

    Message par Invité Dim 14 Nov 2021 - 14:37

    L'Imitation de Jésus-Christ I  Avis utiles pour entrer dans la vie intérieure ! - Page 2 Passio30


    L'Imitation de Jésus-Christ

    Traduction de Lamennais

    Livre premier - Avis utiles pour entrer dans la vie intérieure

    18. De l'exemple des saints !

    Contemplez les exemples des saints Pères, en qui reluisait la vraie perfection de la vie religieuse, et vous verrez combien peu est ce que nous faisons, et presque rien.
    Hélas ! qu'est-ce que notre vie comparée à la leur ?
    Les saints et les amis de Jésus-Christ ont servi Dieu dans la faim et dans la soif, dans le froid et dans la nudité, dans le travail et dans la fatigue, dans les veilles et dans les jeûnes, dans les prières et dans les saintes méditations, dans une infinité de persécutions et d'opprobres.

    Oh ! que de pesantes tribulations ont souffertes les apôtres, les martyrs, les confesseurs, les vierges et tous ceux qui ont voulu suivre les traces de Jésus-Christ ! Ils ont haï leur âme en ce monde, pour la posséder dans l'éternité.
    Oh ! quelle vie de renoncements et d'austérités, que celle des saints dans le désert ! quelles longues et dures tentations ils ont essuyées ! que de fois ils ont été tourmentés par l'ennemi ! que de fréquentes et ferventes prières ils ont offertes à Dieu ! quelles rigoureuses abstinences ils ont pratiquées ! quel zèle, quelle ardeur pour leur avancement spirituel ! quelle forte guerre contre leurs passions ! quelle intention pure et droite toujours dirigée vers Dieu !

    Ils travaillaient pendant le jour, et passaient la nuit en prière; et même durant le travail, ils ne cessaient point de prier en esprit.
    Tout leur temps avait un emploi utile. Les heures qu'ils donnaient à Dieu leur semblaient courtes, et ils trouvaient tant de douceur dans la contemplation, qu'ils en oubliaient les besoins du corps.
    Ils renonçaient aux richesses, aux dignités, aux honneurs, à leurs amis, à leurs parents; ils ne voulaient rien du monde; ils prenaient à peine ce qui était nécessaire pour la vie; s'occuper du corps, même dans la nécessité, leur était une affliction.
    Ils étaient pauvres des choses de la terre, mais ils étaient riches en grâce et en vertus.
    Au-dehors tout leur manquait, mais Dieu les fortifiait au-dedans par sa grâce et par ses consolations.
    Ils étaient étrangers au monde, mais unis à Dieu et à ses amis familiers.
    Ils se regardaient comme un pur néant, et le monde les méprisait; mais ils étaient chéris de Dieu, et précieux devant lui.
    Ils vivaient dans une sincère humilité, dans une obéissance simple, dans la charité, dans la patience, et devenaient ainsi chaque jour plus parfaits et plus agréables à Dieu.

    Ils ont été donnés en exemple à tous ceux qui professent la vraie religion, et ils doivent nous exciter plus à avancer dans la perfection, que la multitude des tièdes ne nous porte au relâchement.
    Oh ! quelle ferveur en tous les religieux au commencement de leur sainte institution ! quelle ardeur pour la prière ! quelle émulation de vertu ! quelle sévère discipline ! que de soumission ils montraient tous pour la règle de leur fondateur !
    Ce qui nous reste d'eux atteste encore la sainteté et la perfection de ces hommes qui, en combattant généreusement, foulèrent aux pieds le monde.

    Aujourd'hui on compte pour beaucoup qu'un religieux ne viole point sa règle, et qu'il porte patiemment le joug dont il s'est chargé.
    O tiédeur, ô négligence de notre état qui a si vite éteint parmi nous l'ancienne ferveur ! Maintenant tout fatigue notre lâcheté, jusqu'à nous rendre la vie ennuyeuse.
    Plût à Dieu qu'après avoir vu tant d'exemples d'homme vraiment pieux, vous ne laissiez pas entièrement s'assoupir en vous le désir d'avancer dans la vertu !


    Réflexion de Lamennais - Livre 1, Chapitre 18

    A la vue des exemples admirables que nous ont laissés tant de disciples fervents de Jésus-Christ, rougissons de notre lâcheté, et animons-nous à marcher courageusement sur leurs traces.
    Répétons souvent ces paroles d'un saint: Quoi ! Je ne pourrais pas ce qu'ont pu tels et tels ! Et ajoutons avec l'Apôtre: De moi-même ne peux rien, mais je puis tout en Celui qui me fortifie.

    Toute notre force consiste à sentir notre faiblesse et à en connaître le remède, qui est la grâce du médiateur.



    L'Imitation de Jésus-Christ I  Avis utiles pour entrer dans la vie intérieure ! - Page 2 Tenor_11
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    L'Imitation de Jésus-Christ I  Avis utiles pour entrer dans la vie intérieure ! - Page 2 Empty Re: L'Imitation de Jésus-Christ I Avis utiles pour entrer dans la vie intérieure !

    Message par Invité Lun 15 Nov 2021 - 14:55

    L'Imitation de Jésus-Christ I  Avis utiles pour entrer dans la vie intérieure ! - Page 2 Passio31


    L'Imitation de Jésus-Christ

    Traduction de Lamennais

    Livre premier - Avis utiles pour entrer dans la vie intérieure

    19. Des exercices d'un bon religieux !

    La vie d'un vrai religieux doit briller de toutes les vertus, de sorte qu'il soit tel intérieurement qu'il paraît devant les hommes.
    Et certes il doit être encore bien plus parfait au-dedans qu'il ne le semble au-dehors, parce que Dieu nous regarde, et que nous devons partout où nous sommes le révérer profondément et marcher en sa présence purs comme des anges.
    Nous devons chaque jour renouveler notre résolution, nous exciter à la ferveur, comme si notre conversion commençait aujourd'hui seulement, et dire:

    Aidez-moi, Seigneur, dans mes saintes résolutions et dans votre service; donnez-moi de bien commencer maintenant car ce que j'ai fait jusqu'ici n'est rien.
    La fermeté de notre résolution est la mesure de notre progrès, et une grande attention est nécessaire à celui qui veut avancer. Si celui qui forme les résolutions les plus fortes se relâche souvent, que sera-ce de celui qui n'en prend que rarement ou n'en prend que de faibles ?
    Toutefois nous abandonnons nos résolutions de diverses manières et la moindre omission dans nos exercices a presque toujours une suite fâcheuse.
    Les justes, dans leurs résolutions, comptent bien plus sur la grâce de Dieu que sur leur propre sagesse; et quelque chose qu'ils entreprennent, c'est en lui seul qu'ils mettent leur confiance.
    Car l'homme propose et Dieu dispose, et la voie de l'homme n'est pas en lui.

    Si nous omettons quelquefois nos exercices ordinaires par quelque motif pieux ou pour l'utilité de nos frères, il nous sera facile ensuite de réparer cette omission.
    Mais si nous les abandonnons sans sujet, par ennui ou par négligence, c'est une faute grave et qui nous sera funeste.
    Faisons tous nos efforts, et nous tomberons encore aisément en beaucoup de fautes.
    On doit cependant toujours se proposer quelque chose de fixe, surtout à l'égard de ce qui forme le plus grand obstacle à notre avancement.
    Il faut examiner et régler également notre intérieur et notre extérieur, parce que l'un et l'autre servent à nos progrès.
    Ne pouvez-vous continuellement vous recueillir, recueillez-vous au moins de temps en temps, au moins une fois le jour, le matin ou le soir.

    Le matin, formez vos résolutions; le soir, examinez votre conduite, ce que vous avez été dans vos paroles, vos actions, vos pensées; car peut-être en cela avez-vous souvent offensé Dieu et le prochain.
    Tel qu'un soldat plein de courage, armez-vous contre les attaques du démon.
    Réprimez l'intempérance, et vous réprimerez plus aisément les autres désirs de la chair.
    Ne soyez jamais tout a fait oisif, mais lisez, ou écrivez, ou priez, ou méditez, ou travaillez à quelque chose d'utile à la communauté.

    Il ne faut cependant s'appliquer qu'avec discrétion aux exercices du corps, et ils ne conviennent pas également à tous.
    Ce qui sort des pratiques communes ne doit point paraître au-dehors; il est plus sûr de remplir en secret ses exercices particuliers.
    Prenez garde cependant de négliger les exercices communs pour ceux de votre choix. Mais après avoir accompli fidèlement et pleinement les devoirs prescrits, s'il vous reste du temps, rendez-vous à vous-même selon le mouvement de votre dévotion.
    Tous ne sauraient suivre les mêmes exercices: l'un convient mieux à celui-ci, l'autre à celui-là.

    On aime même à les diversifier selon les temps; il y en a qu'on goûte plus aux jours de fêtes, et d'autres aux jours ordinaires.
    Les uns nous sont nécessaires au temps de la tentation, les autres au temps de la paix et du repos.
    Autres sont les pensées qui nous plaisent dans la tristesse, ou quand nous éprouvons de la joie en Dieu.

    Il faut, vers l'époque des grandes fêtes, renouveler nos pieux exercices et implorer avec plus de ferveur les suffrages des saints.
    Proposons-nous de vivre d'une fête à l'autre comme si nous devions alors sortir de ce monde, et entrer dans l'éternelle fête.
    Et pour cela préparons-nous avec soin dans ces saints temps par une vie plus pieuse, par une plus sévère observance des règles, comme devant bientôt recevoir de Dieu le prix de notre travail.

    Et si ce moment est différé, croyons que nous ne sommes pas encore bien préparés ni dignes de cette gloire immense qui nous sera découverte en son temps, et redoublons d'efforts pour nous mieux disposer à ce passage.
    Heureux le serviteur, dit Saint Luc, que le Seigneur, quand il viendra, trouvera veillant. Je vous dis en vérité qu'il l'établira sur tous ses biens.

    Réflexion de Lamennais - Livre 1, Chapitre 19

    La vie de l'homme sur la terre est un combat perpétuel contre le démon, contre le monde et contre lui-même.
    Les uns se retirent dans le cloître pour résister plus aisément, les autres demeurent au milieu du siècle. Mais tous ne peuvent vaincre que par l'exercice d'une continuelle vigilance. L'habitude du recueillement, l'amour de la retraite, une attention constante sur ses paroles, ses pensées, ses sentiments, la fidélité aux plus légers devoirs et aux plus humbles pratiques, préservent de grandes tentation, et attirent les grâces du Ciel.

    Celui qui néglige les petites choses tombera peu à peu, dit l'Esprit-Saint.



    L'Imitation de Jésus-Christ I  Avis utiles pour entrer dans la vie intérieure ! - Page 2 Esprit10
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    L'Imitation de Jésus-Christ I  Avis utiles pour entrer dans la vie intérieure ! - Page 2 Empty Re: L'Imitation de Jésus-Christ I Avis utiles pour entrer dans la vie intérieure !

    Message par Invité Mar 16 Nov 2021 - 19:36

    L'Imitation de Jésus-Christ I  Avis utiles pour entrer dans la vie intérieure ! - Page 2 Passio32


    L'Imitation de Jésus-Christ

    Traduction de Lamennais

    Livre premier - Avis utiles pour entrer dans la vie intérieure

    20. De l'amour de la solitude et du silence !

    Cherchez un temps propre à vous occuper de vous-même et pensez souvent aux bienfaits de Dieu.
    Laissez là ce qui ne sert qu'à nourrir la curiosité. Lisez plutôt ce qui touche le coeur que ce qui amuse l'esprit.


    Retranchez les discours superflus, les courses inutiles; fermez l'oreille aux vains bruits du monde, et vous trouverez assez de loisir pour les saintes méditations.
    Les plus grands saints évitaient autant qu'il leur était possible le commerce des hommes et préféraient vivre en secret avec Dieu.
    Un ancien a dit: Toutes les fois que j'ai été dans la compagnie des hommes, j'en suis revenu moins homme que je n'étais.

    C'est ce que nous éprouvons souvent lorsque nous nous livrons à de longs entretiens.
    Il est plus aisé de se taire que de ne point excéder dans ses paroles.
    Il est plus aisé de se tenir chez soi que de se garder de soi-même suffisamment au-dehors.
    Celui donc qui aspire à la vie intérieure et spirituelle doit de retirer de la foule avec Jésus.
    Nul ne se montre sans péril s'il n'aime à demeurer caché.
    Nul ne parle avec mesure s'il ne se tait volontiers.

    Nul n'est en sûreté dans les premières places s'il n'aime les dernières.
    Nul ne commande sans danger s'il n'a pas appris à bien obéir.
    Nul ne se réjouit avec sécurité s'il ne possède en lui-même le témoignage d'une bonne conscience.
    Cependant la confiance des saints a toujours été pleine de la crainte de Dieu: quel que fût l'éclat de leurs vertus, quelque abondantes que fussent leurs grâces, ils n'en étaient ni moins humbles ni moins vigilants.

    L'assurance des méchants naît, au contraire, de l'orgueil et de la présomption, et finit par l'aveuglement.
    Ne vous promettez point de sûreté en cette vie, quoique vous paraissiez être un saint religieux ou un pieux solitaire.
    Souvent les meilleurs dans l'estime des hommes ont couru les plus grands dangers à cause de leur trop de confiance.

    Il est donc utile à plusieurs de n'être pas entièrement délivré des tentations et de souffrir des attaques fréquentes, de peur que, tranquilles sur eux-mêmes, ils ne s'élèvent avec orgueil ou qu'ils ne se livrent trop aux consolations du dehors.
    Oh ! si l'on ne recherchait jamais les joies qui passent, si jamais l'on ne s'occupait du monde, qu'on posséderait une conscience pure !

    Oh ! qui retrancherait toute sollicitude vaine, ne pensant qu'au salut et à Dieu, et plaçant en lui toute son espérance, de quelle paix et de quel repos il jouirait !
    Nul n'est digne des consolations célestes s'il ne s'est exercé longtemps dans la sainte componction.
    Si vous désirez la vraie componction du coeur, entrez dans votre cellule et bannissez-en le bruit du monde; selon qu'il est écrit: Même sur votre couche, que votre coeur soit plein de componction.
    Vous trouverez dans votre cellule ce que souvent vous perdrez au-dehors.

    La cellule qu'on quitte peu devient douce; fréquemment délaissée, elle engendre l'ennui. Si dès le premier moment où vous sortez du siècle, vous êtes fidèle à la garder, elle vous deviendra comme une amie chère et sera votre consolation la plus douce.
    Dans le silence et le repos, l'âme pieuse fait de grands progrès et pénètre ce qu'il y a de caché dans l'Ecriture.

    Là elle trouve la source des larmes dont elle se lave et se purifie toutes les nuits, et elle s'unit d'autant plus familièrement à son Créateur qu'elle vit plus éloignée du tumulte du monde.
    Celui donc qui se sépare de ses connaissances et de ses amis, Dieu s'approchera de lui avec les saints anges.

    Il vaut mieux être caché et prendre soin de son âme, que de faire des miracles et de s'oublier soi-même
    Il est louable dans un religieux de sortir rarement et de n'aimer ni à voir les hommes ni à être vu d'eux.
    Pourquoi voulez-vous voir ce qui ne vous est point permis d'avoir ? Le monde passe, et sa concupiscence.

    Les désirs des sens entraînent çà et là; mais l'heure passée, que rapportez-vous, qu'une conscience pesante et un coeur dissipé ?
    Parce qu'on est sorti dans la joie, souvent on revient dans la tristesse; et la veille joyeuse du soir attriste le matin.
    Ainsi toute joie des sens s'insinue avec douceur; mais à la fin elle blesse et tue.
    Que pouvez-vous voir ailleurs que vous ne voyiez où vous êtes ? Voilà le ciel, la terre, les éléments; or c'est d'eux que tout est fait.

    Où que vous alliez, que verrez-vous qui soit stable sous le soleil ?
    Vous croyez peut-être vous rassasier; mais vous n'y parviendrez jamais.
    Quand vous verriez toutes les choses à la fois, que serait-ce qu'une vision vaine ?
    Levez les yeux en haut vers Dieu et priez pour vos péchés et vos négligences.
    Laissez aux hommes vains les choses vaines; pour vous, ne vous occupez que de ce que Dieu vous commande.

    Fermez sur vous votre porte et appelez à vous Jésus, votre bien-aimé.
    Demeurez avec lui dans votre cellule: car vous ne trouverez nulle part autant de paix.
    Si vous n'étiez pas sorti et que vous n'eussiez pas entendu quelque bruit du monde, vous seriez demeuré dans cette douce paix: mais parce que vous aimez à entendre des choses nouvelles, il vous faut supporter ensuite le trouble du coeur.

    Réflexion de Lamennais - Livre 1, Chapitre 20

    Que cherchez-vous dans le monde ? le bonheur ? Il n'y est pas. Ecoutez ce cri de détresse, cette plainte lamentable qui s'élève de tous les points de la terre, et se prolonge de siècle en siècle. C'est la voix du monde.

    Qu'y cherchez-vous encore ? des lumières, des consolations, pour accomplir en paix votre pèlerinage ? Le monde est livré à l'esprit de ténèbres, à toutes les convoitises qu'il inspire, à tous les crimes et à tous les maux dont il est le principe, et c'est pourquoi le prophète s'écriait: Je me suis éloigné, j'ai fui, et j'ai demeuré dans la solitude. Là, dans le silence des créatures, Dieu parle au coeur, et sa parole est si merveilleuse, si douce et si ravissante, que l'âme ne veut plus entendre que lui, jusqu'au jour où, tous les voiles étant déchirés, elle le contemplera face à face.



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    L'Imitation de Jésus-Christ I  Avis utiles pour entrer dans la vie intérieure ! - Page 2 Empty Re: L'Imitation de Jésus-Christ I Avis utiles pour entrer dans la vie intérieure !

    Message par Invité Mer 17 Nov 2021 - 15:41

    L'Imitation de Jésus-Christ I  Avis utiles pour entrer dans la vie intérieure ! - Page 2 Passio33

    L'Imitation de Jésus-Christ

    Traduction de Lamennais

    Livre premier - Avis utiles pour entrer dans la vie intérieure

    21. De la componction du coeur !

    Si vous voulez faire quelque progrès, conservez-vous dans la crainte de Dieu et ne soyez point trop libre; mais soumettez vos sens à une sévère discipline et ne vous livrez pas aux joies insensées.
    Disposez votre coeur à la componction et vous trouverez la vraie piété.
    La componction produit beaucoup de bien, qu'on perd bientôt en s'abandonnant aux vains mouvements de son coeur.

    Chose étrange, qu'un homme en cette vie puisse se reposer pleinement dans la joie, lorsqu'il considère son exil, et à combien de périls est exposée son âme !
    A cause de la légèreté de notre coeur et de l'oubli de nos défauts, nous ne sentons pas les maux de notre âme, et souvent nous rions vainement quand nous devrions bien plutôt pleurer.

    Il n'y a de vraie liberté et de joie solide que dans la crainte de Dieu et la bonne conscience.
    Heureux qui peut éloigner tout ce qui le distrait et l'arrête, pour se recueillir tout entier dans une sainte componction.
    Heureux qui rejette tout ce qui peut souiller sa conscience ou l'appesantir.

    Combattez généreusement: on triomphe d'une habitude par une autre habitude.
    Si vous savez laisser là les hommes, ils vous laisseront bientôt faire ce que vous voudrez.
    N'attirez pas à vous les affaires d'autrui et ne vous embarrassez point dans celles des grands.
    Que votre oeil soit ouvert sur vous d'abord; et avant de reprendre vos amis, ayez soin de vous reprendre vous-même.

    Si vous n'avez point la faveur des hommes, ne vous en attristez point; mais que votre peine soit de ne pas vivre aussi bien et avec autant de vigilance que le devrait un serviteur de Dieu et un bon religieux.
    Il est plus souvent utile et plus sûr de n'avoir pas beaucoup de consolations dans cette vie, et surtout de consolations sensibles.

    Cependant, si nous sommes privés de consolations divines, ou si nous ne les éprouvons que rarement, la faute en est à nous, parce que nous ne cherchons point la componction du coeur et que nous ne rejetons pas entièrement les vaines consolations du dehors.
    Reconnaissez que vous êtes indignes des consolations célestes et que vous méritez plutôt de grandes tribulations.

    Quand l'homme est pénétré d'une parfaite componction, le monde entier lui est alors amer et insupportable.
    Le juste trouve toujours assez de sujets de s'affliger et de pleurer.
    Car en considérant soit lui-même, soit les autres, il sait que nul ici-bas n'est sans tribulations; et plus il se regarde attentivement, plus profonde est sa douleur.

    Le sujet d'une juste affliction et d'une grande tristesse intérieure, ce sont nos péchés et nos vices, dans lesquels nous sommes tellement ensevelis, que rarement pouvons-nous contempler les choses du ciel.
    Si vous pensez plus souvent à votre mort qu'à la longueur de la vie, nul doute que vous n'auriez plus d'ardeur pour vous corriger.

    Et si vous réfléchissiez sérieusement aux peines de l'enfer et au purgatoire, je crois que vous supporteriez volontiers le travail et la douleur, et que vous ne redouteriez aucune austérité.
    Mais parce que ces vérités ne pénètrent point jusqu'au coeur, et que nous aimons encore ce qui nous flatte, nous demeurons froids et négligents.

    Souvent c'est langueur de l'âme, et notre chair misérable se plaint si aisément.
    Priez donc humblement le Seigneur qu'il vous donne l'esprit de componction, et dites avec le prophète: Nourrissez-moi, Seigneur, du pain des larmes; abreuvez-moi du calice des pleurs.

    Réflexion de Lamennais - Livre 1, Chapitre 21

    La douleur est le fond de la vie humaine. Souffrances du corps, maladies de l'âme, inquiétudes, afflictions, péchés, tel est l'accablant fardeau qu'il nous faut porter depuis notre naissance jusqu'à la tombe. Et cependant, à force de travail, l'homme parvient à découvrir au milieu de ses misères je ne sais quelles joies insensées dont il s'enivre avidement.
    Fuyons ces folles joies du monde. Arrêtons notre pensée sur le châtiment qui doit suivre, sur nos fautes si multipliées. Et demandons à Dieu, avec la componction du coeur, ce repentir plein d'amour, ces heureuses larmes que Jésus a bénies par ces consolantes paroles: Beaucoup de péchés vous seront remis, parce que vous avez beaucoup aimé.


    L'Imitation de Jésus-Christ I  Avis utiles pour entrer dans la vie intérieure ! - Page 2 41711910
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    L'Imitation de Jésus-Christ I  Avis utiles pour entrer dans la vie intérieure ! - Page 2 Empty Re: L'Imitation de Jésus-Christ I Avis utiles pour entrer dans la vie intérieure !

    Message par Invité Jeu 18 Nov 2021 - 18:44

    L'Imitation de Jésus-Christ I  Avis utiles pour entrer dans la vie intérieure ! - Page 2 Passio34


    L'Imitation de Jésus-Christ

    Traduction de Lamennais

    Livre premier - Avis utiles pour entrer dans la vie intérieure

    22. De la considération de la misère humaine !

    En quelque lieu que vous soyez, de quelque côté que vous vous tourniez, vous serez misérable si vous ne revenez vers Dieu.
    Pourquoi vous troublez-vous de ce que rien n'arrive comme vous le désirez et comme vous le voulez ? A qui est-ce que tout succède selon sa volonté ? Ni à vous, ni à moi, ni à aucun homme sur la terre.
    Nul en ce monde, fût-il roi ou pape, n'est exempt d'angoisses et de tribulations.
    Qui donc a le meilleur sort ? Celui, certes, qui sait souffrir quelque chose pour Dieu.
    Dans leur faiblesse et leur peu de lumière, plusieurs disent: Que cet homme a une heureuse vie ! qu'il est riche, grand, puissant, élevé !

    Mais considérez les biens du ciel, et vous verrez que tous ces biens du temps ne sont rien; que toujours très incertains, ils sont plutôt un poids qui fatigue, parce qu'on ne les possède jamais sans défiance et sans crainte.
    Avoir en abondance les biens du temps, ce n'est pas là le bonheur de l'homme: la médiocrité lui suffit.
    C'est vraiment une grande misère de vivre sur la terre.

    Plus un homme veut avancer dans les voies spirituelles, plus la vie présente lui devient amère, parce qu'il sent mieux et voit plus clairement l'infirmité de la nature humaine et sa corruption.
    Manger, boire, veiller, dormir, se reposer, travailler, être assujetti à toutes les nécessités de la nature, c'est vraiment une grande misère et une grande affliction pour l'homme pieux qui voudrait être dégagé de ses liens terrestres, et délivré de tout péché.

    Car l'homme intérieur est en ce monde étrangement appesanti par les nécessités du corps.
    Et c'est pourquoi le prophète demandait avec d'ardentes prières d'en être affranchi, disant: Seigneur, délivrez-moi de mes nécessités.
    Malheur donc à ceux qui ne connaissent point leur misère ! et malheur encore plus à ceux qui aiment cette misère et cette vie périssable !

    Car il y en a qui l'embrassent si avidement, leur misère, qu'ayant à peine le nécessaire en travaillant ou en mendiant, ils n'éprouveraient aucun souci du royaume de Dieu s'ils pouvaient toujours vivre ici-bas.
    O coeurs insensés et infidèles, si profondément enfoncés dans les choses de la terre qu'ils ne goûtent rien que ce qui est charnel !
    Les malheureux ! ils sentiront douloureusement à la fin combien était vil, combien n'était rien ce qu'ils ont aimé.
    Mais les saints de Dieu, tous les fidèles amis de Jésus-Christ ont méprisé ce qui flatte la chair et ce qui brille dans le temps; toute leur espérance, tous leurs désirs aspiraient aux biens éternels.
    Tout leur coeur s'élevait vers les biens invisibles et impérissables, de peur que l'amour des choses visibles ne les abaissât vers la terre.
    Ne perdez pas, mon frère, l'espérance d'avancer dans la vie spirituelle: vous en avez encore le temps, c'est l'heure.

    Pourquoi remettez-vous toujours au lendemain l'accomplissement de vos résolutions ? Levez-vous et commencez à l'instant, et dites: Voici le temps d'agir, voici le temps de combattre, voici le temps de me corriger.

    Quand la vie vous est pesante et amère, c'est alors le temps de mériter.
    Il faut passer par le feu et par l'eau, avant d'entrer dans le lieu de rafraîchissement.
    Si vous ne vous faites violence, vous ne vaincrez pas le vice.
    Tant que nous portons ce corps fragile, nous ne pouvons être sans péché, ni sans ennui et sans douleur.
    Il nous serait doux de jouir d'un repos exempt de toute misère; mais en perdant l'innocence par le péché, nous avons aussi perdu la vraie félicité.

    Il faut donc persévérer dans la patience, et attendre la miséricorde de Dieu jusqu'à ce que l'iniquité passe et que ce qui est mortel en vous soit absorbé par la vie.

    Oh ! qu'elle est grande la fragilité qui toujours incline l'homme au mal.
    Vous confessez aujourd'hui vos péchés et vous y retombez le lendemain.
    Vous vous proposez d'être sur vos gardes et une heure après vous agissez comme si vous ne vous étiez rien proposé.

    Nous avons donc grand sujet de nous humilier et de ne nous jamais élever en nous-mêmes, étant si fragiles et inconsistants.
    Nous pouvons perdre en un moment par notre négligence ce qu'à peine avons-nous acquis par la grâce avec un long travail.

    Que sera-ce de nous à la fin du jour si nous sommes si lâches dès le matin ?
    Malheur à nous si nous voulons goûter le repos, comme si déjà nous étions en paix et en assurance, tandis qu'on ne découvre pas dans notre vie une seule trace de vraie sainteté !
    Nous aurions bien besoin d'être instruits encore, et formés à de nouvelles moeurs comme des novices dociles, pour essayer du moins s'il y aurait en nous quelque espérance de changement et d'un plus grand progrès dans la vertu.


    Réflexion de Lamennais - Livre 1, Chapitre 22

    L'homme né de la femme, vit peu de jours, et il est rassasié d'angoisses. Voilà notre destinée telle que le péché l'a faite. Ecoutez les gémissements de l 'humanité entière, dont Job était la figure: "Périsse le jour où je suis né, et la nuit où il fut dit: Un homme a été conçu ! Pourquoi ne suis-je pas mort dans le sein de ma mère, ou n'ai-je pas péri en en sortant ? Pourquoi m'a-t-elle reçu sur ses genoux, et allaité de ses mamelles ? Maintenant je dormirais en silence, et je reposerais dans mon sommeil."

    Mais déjà sur cette grande misère se levait l'aurore d'une grande espérance: "Je sais que mon Rédempteur est vivant, et que je serai de nouveau revêtu de ma chair, et dans ma chair je verrai mon Dieu : je le verrai et mes yeux le contempleront." Dès lors, tout change : ces douleurs, auparavant sans consolation, unies à celles du Rédempteur, ne sont plus qu'une expiation nécessaire, une épreuve de justice et de miséricorde, une semence d'éternelles joies. Le Christ, en mourant, a ouvert le ciel à l'homme déchu, qui pour unique grâce demandait à la terre un tombeau.

    Et nous nous plaindrions des souffrances auxquelles Dieu réserve un tel prix ! Et le murmure serait sur nos lèvres, lorsque, par les tribulations, Jésus-Christ daigne nous associer aux mérites de son sacrifice ! C'en est fait, Seigneur, je reconnais mon aveuglement, mon ingratitude, et je ne veux plus désirer ici-bas que d'avoir part à votre passion, afin de participer un jour à votre gloire.



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    L'Imitation de Jésus-Christ I  Avis utiles pour entrer dans la vie intérieure ! - Page 2 Empty Re: L'Imitation de Jésus-Christ I Avis utiles pour entrer dans la vie intérieure !

    Message par Invité Ven 19 Nov 2021 - 15:41

    L'Imitation de Jésus-Christ I  Avis utiles pour entrer dans la vie intérieure ! - Page 2 Passio35


    L'Imitation de Jésus-Christ

    Traduction de Lamennais

    Livre premier - Avis utiles pour entrer dans la vie intérieure

    23. De la méditation de la mort !

    C'en sera fait de vous bien vite ici-bas: voyez donc en quel état vous êtes.
    L'homme est aujourd'hui, et demain il a disparu, et quand il n'est plus sous les yeux, il passe bien vite de l'esprit.
    O stupidité et dureté du coeur humain, qui ne pense qu'au présent et ne prévoit pas l'avenir !
    Dans toutes vos actions, dans toutes vos pensées, vous devriez être tel que vous seriez s'il vous fallait mourir aujourd'hui.

    Si vous aviez une bonne conscience, vous craindriez peu la mort.
    Il vaudrait mieux éviter le péché que fuir la mort.

    Si aujourd'hui vous n'êtes pas prêt, comment le serez-vous demain ?
    Demain est un jour incertain: et que savez-vous si vous aurez un lendemain ?
    Que sert de vivre longtemps puisque nous nous corrigeons si peu ?
    Ah ! une longue vie ne corrige pas toujours; souvent plutôt elle augmente nos crimes.
    Plût à Dieu que nous eussions bien vécu dans ce monde un seul jour !
    Plusieurs comptent les années de leur conversion; mais souvent, qu'ils sont peu changés, et que ces années ont été stériles !

    S'il est terrible de mourir, peut-être est-il plus dangereux de vivre si longtemps.
    Heureux celui à qui l'heure de sa mort est toujours présente, et qui se prépare chaque jour à mourir !
    Si vous avez vu jamais un homme mourir, songez que vous aussi vous passerez par cette voie.
    Le matin, pensez que vous n'atteindrez pas le soir; le soir, n'osez pas vous promettre de voir le matin.
    Soyez donc toujours prêt, et vivez de telle sorte que la mort ne vous surprenne jamais.
    Plusieurs sont enlevés par une mort soudaine et imprévue: car le Fils de l'homme viendra à l'heure qu'on n'y pense pas.

    Quand viendra cette dernière heure, vous commencerez à juger tout autrement de votre vie passée, et vous gémirez amèrement d'avoir été si négligent et si lâche.
    Qu'heureux et sage est celui qui s'efforce d'être tel dans la vie qu'il souhaite d'être trouvé à la mort.
    Car rien ne donnera une si grande confiance de mourir heureusement, que le parfait mépris du monde, le désir ardent d'avancer dans la vertu, l'amour de la régularité, le travail de la pénitence, l'abnégation de soi-même et la constance à souffrir toutes sortes d'adversités pour l'amour de Jésus-Christ.
    Vous pourrez faire beaucoup de bien tandis que vous êtes en santé; mais, malade, je ne sais ce que vous pourrez.

    Il en est peu que la maladie rend meilleurs, comme il en est peu qui se sanctifient par de fréquents pèlerinages.
    Ne comptez point sur vos amis ni sur vos proches, et ne différez point votre salut dans l'avenir; car les hommes vous oublieront plus vite que vous ne pensez.
    Il vaut mieux y pourvoir de bonne heure et envoyer devant soi un peu de bien, que d'espérer dans le secours des autres.
    Si vous n'avez maintenant aucun souci de vous-même, qui s'inquiétera de vous dans l'avenir ?
    Maintenant le temps est d'un grand prix. Voici maintenant le temps propice, voici le jour du salut.
    Mais, ô douleur ! que vous fassiez un si vain usage de ce qui pourrait vous servir à mériter de vivre éternellement !
    Viendra le temps où vous désirerez un seul jour, une seule heure, pour purifier votre âme, et je ne sais si vous l'obtiendrez.
    Ah ! mon frère, de quel péril, de quelle crainte terrible vous pourriez vous délivrer si vous étiez à présent toujours en crainte de la mort !
    Etudiez-vous maintenant à vivre de telle sorte qu'à l'heure de la mort vous ayez plus sujet de vous réjouir que de craindre.

    Apprenez maintenant à mourir au monde afin de commencer alors à vivre avec Jésus-Christ.
    Apprenez maintenant à tout mépriser, afin de pouvoir alors aller librement à Jésus-Christ.
    Châtiez maintenant votre corps par la pénitence afin que vous puissiez alors avoir une solide confiance.
    Insensés, sur quoi vous promettez-vous de vivre longtemps, lorsque vous n'avez pas un seul jour d'assuré ?
    Combien ont été trompés et arrachés subitement de leur corps !
    Combien de fois avez-vous ouï dire: Cet homme a été tué d'un coup d'épée; celui-ci s'est noyé, celui-là s'est brisé en tombant d'un lieu élevé; l'un a expiré en mangeant, l'autre en jouant; l'un a péri par le feu, un autre par le fer, un autre par la peste, un autre par la main des voleurs !
    Et ainsi la fin de tous est la mort, et la vie des hommes passe comme l'ombre.
    Qui se souviendra de vous après votre mort, et qui priera pour vous ?
    Faites, faites maintenant, mon cher frère, tout ce que vous pouvez, car vous ne savez pas quand vous mourrez, ni ce qui suivra pour vous la mort.

    Tandis que vous en avez le temps, amassez des richesses immortelles.
    Ne pensez qu'à votre salut, ne vous occupez que des choses de Dieu.
    Faites-vous maintenant des amis, en honorant les saints et en imitant leurs oeuvres, afin qu'arrivé au terme de cette vie, ils vous reçoivent dans les tabernacles éternels.
    Vivez sur la terre comme un voyageur et un étranger à qui les choses du monde ne sont rien.
    Conservez votre coeur libre et toujours élevé vers Dieu, parce que vous n'avez point ici-bas de demeure permanente.
    Que vos gémissements, vos larmes, vos prières, montent tous les jours vers le ciel afin que votre âme, après la mort, mérite de passer heureusement à Dieu.

    Réflexion de Lamennais - Livre 1, Chapitre 23

    Approchez-vous de cette fosse, regardez ces ossements blanchis et déjoints: voilà tout ce qui reste ici-bas d'un homme que vous avez connu peut-être et qui ne pensait pas plus à la mort, il y a peu d'années, que vous n'y pensez aujourd'hui.
    Ne fallait-il pas, en effet, qu'il songeât d'abord à sa fortune, à celle des siens, à l'établissement de sa famille? Aussi s'en est-il occupé jusqu'au dernier moment. Eh bien! Maintenant allez, entrez dans sa maison. Des héritiers indifférents y jouissent des biens qu'il avait amassés, et travaillent eux-mêmes à en amasser de nouveaux. Du reste, nul souvenir du mort.

    Quelque chose de lui subsiste cependant, et la tombe ne le renferme pas tout entier. Il avait une âme, une âme rachetée du sang de Jésus-Christ. Où est-elle? A l'instant où elle quitta le corps, sa demeure fut fixée, ou dans le ciel sans crainte désormais, ou dans l'enfer sans espérance. Terrible, terrible alternative! Et, à présent, plongez-vous dans les soins de la terre, différez votre conversion. Dites encore: il sera temps demain. Insensé ! Ce temps dont tu abuses, creuse ta fosse, et demain sera l'éternité.



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    Message par Invité Sam 20 Nov 2021 - 21:21

    L'Imitation de Jésus-Christ I  Avis utiles pour entrer dans la vie intérieure ! - Page 2 Passio36


    L'Imitation de Jésus-Christ

    Traduction de Lamennais

    Livre premier - Avis utiles pour entrer dans la vie intérieure

    24. Du jugement et des peines des pécheurs !

    En toutes choses regardez la fin, et reportez-vous au jour où vous serez là, debout devant le Juge sévère à qui rien n'est caché, qu'on n'apaise point par des présents, qui ne reçoit point d'excuses, mais qui jugera selon la justice.
    Pécheur misérable et insensé ! que répondrez-vous à Dieu, qui sait tous vos crimes, vous qui tremblez quelquefois à l'aspect d'un homme irrité ?
    Par quel étrange oubli de vous-même vous en allez-vous, sans rien prévoir, vers ce jour où nul ne pourra être excusé ni défendu par un autre, mais où chacun sera pour soi un fardeau assez pesant ?
    Maintenant votre travail produit son fruit: vos larmes sont agréées, vos gémissements écoutés, votre douleur satisfait à Dieu et purifie votre âme.

    Il a ici-bas un grand et salutaire purgatoire, l'homme patient qui, en butte aux outrages, s'afflige plus de la malice d'autrui que de sa propre injure; qui prie sincèrement pour ceux qui le contristent, et leur pardonne du fonds du coeur; qui, s'il a peiné les autres, est toujours prêt à demander pardon; qui incline à la compassion plus qu'à la colère; qui se fait violence à lui-même, et s'efforce d'assujettir entièrement la chair à l'esprit.
    Il vaut mieux se purifier maintenant de ses péchés et retrancher ses vices, que d'attendre de les expier en l'autre vie.
    Oh ! combien nous nous trompons nous-mêmes par l'amour désordonné que nous avons pour notre chair.
    Que dévorera ce feu, sinon vos péchés ?
    Plus vous vous épargnez vous-même à présent, et plus vous flattez votre chair, plus ensuite votre châtiment sera terrible et plus vous amassez pour le feu éternel.
    L'homme sera puni plus rigoureusement dans les choses où il a le plus péché.
    Là les paresseux seront percés par des aiguillons ardents, et les intempérants tourmentés par une faim et une soif extrêmes.

    Là les voluptueux et les impudiques seront plongés dans une poix brûlante et dans un soufre fétide; comme des chiens furieux, les envieux hurleront dans leur douleur.
    Chaque vice aura son tourment propre.
    Là les superbes seront remplis de confusion, et les avares réduits à la plus misérable indigence.
    Là une heure sera plus terrible dans le supplice, que cent années ici dans la plus dure pénitence.
    Ici quelquefois le travail cesse, on se console avec ses amis: là nul repos, nulle consolation pour les damnés.
    Soyez donc maintenant plein d'appréhension et de douleur pour vos péchés, afin de partager, au jour du jugement, la sécurité des bienheureux.

    Car les justes alors s'élèveront avec une grande assurance contre ceux qui les auront opprimés et méprisés.
    Alors se lèvera pour juger celui qui se soumet aujourd'hui humblement aux jugements des hommes.
    Alors l'humble et le pauvre auront une grande confiance; et de tous côtés l'épouvante environnera le superbe.
    Alors on verra qu'il fut sage en ce monde, celui qui apprit à être insensé et méprisable pour Jésus-Christ.
    Alors on s'applaudira des tribulations souffertes avec patience, et toute iniquité sera muette.
    Alors tous les justes seront transportés d'allégresse, et tous les impies consternés de douleur.
    Alors la chair affligée se réjouira plus que si elle avait toujours été nourrie dans les délices.
    Alors les vêtements pauvres resplendiront, et les habits somptueux perdront tout leur éclat.
    Alors la plus pauvre petite demeure sera jugée au-dessus du palais tout brillant d'or.
    Alors une patience constamment soutenue sera de plus de secours que toute la puissance du monde; et une obéissance simple, élevée plus haut que toute la prudence du siècle.

    Alors on trouvera plus de joie dans la pureté d'une bonne conscience que dans une docte philosophie.
    Alors le mépris des richesses aura plus de poids dans la balance que tous les trésors de la terre.
    Alors le souvenir d'une pieuse prière vous sera de plus de consolation que celui d'un repas splendide.
    Alors vous vous réjouirez plus du silence gardé que de longs entretiens.
    Alors les oeuvres saintes l'emporteront sur les beaux discours.
    Alors vous préférerez une vie de peine et de travail à tous les plaisirs de la terre.
    Apprenez donc maintenant à supporter quelques légères souffrances afin d'être alors délivré de souffrances plus grandes.
    Eprouvez ici d'abord ce que vous pourrez dans la suite.
    Si vous ne pouvez maintenant souffrir ce peu de chose, comment supporterez-vous les tourments éternels ?
    Si maintenant la moindre douleur vous cause tant d'impatience, que sera-ce donc alors des tortures de l'enfer ?
    Il y a, n'en doutez point, deux joies qu'on ne peut réunir: vous ne pouvez goûter ici-bas les délices du monde, et régner ensuite avec Jésus-Christ.
    Si vous aviez vécu jusqu'à ce jour dans les honneurs et les voluptés, de quoi cela vous servirait-il, s'il vous fallait mourir à l'instant ?
    Donc tout est vanité, hors aimer Dieu et le servir lui seul.

    Car celui qui aime Dieu de tout son coeur ne craint ni la mort, ni le supplice, ni le jugement, ni l'enfer, parce que l'amour parfait nous donne un sûr accès près de Dieu.
    Mais celui qui aime encore le péché, il n'est pas surprenant qu'il redoute la mort et le jugement.
    Cependant, si l'amour ne vous éloigne pas encore du mal, il est bon qu'au moins la crainte du feu vous retienne.
    Celui qui est peu touché de la crainte de Dieu ne saurait longtemps persévérer dans le bien, mais il tombera bientôt dans les pièges du démon.


    Réflexion de Lamennais - Livre 1, Chapitre 24

    Dieu est patient, dit saint Augustin, parce qu'il est éternel. Mais, après les jours de patience, viendra le jour de la justice: jour d'effroi, jour inévitable, où toute chair comparaîtra devant le Roi de l'éternité, pour rendre compte de ses oeuvres et de ses pensées même.
    Transportez-vous en esprit à ce moment formidable: voilà que la poussière des tombeaux s'émeut, et de toutes parts la foule des morts accourt aux pieds du souverain Juge. Là tous les secrets sont dévoilés, la conscience n'a plus de ténèbres, et chacun attend en silence le sort qui lui est destiné pour toujours. Les deux cités se séparent, la grande sentence est prononcée: elle ouvre le paradis aux justes et tombe sur les pécheurs avec tout le poids d'une éternelle réprobation.

    Environné des Anges fidèles et de la troupe resplendissante des élus, Jésus-Christ remonte dans sa gloire. Satan saisit sa proie et l'entraîne dans l'abîme. Tout est consommé à jamais. Il ne reste plus que les joies du ciel et le désespoir de l'enfer. Pendant que vous êtes encore sur la terre, le choix entre ces demeures vous est laissé : choisissez donc. Mais n'oubliez pas qu'il n'y a point de repentir de l'autre côté de la tombe.



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    L'Imitation de Jésus-Christ I  Avis utiles pour entrer dans la vie intérieure ! - Page 2 Empty Re: L'Imitation de Jésus-Christ I Avis utiles pour entrer dans la vie intérieure !

    Message par Invité Dim 21 Nov 2021 - 15:14

    L'Imitation de Jésus-Christ I  Avis utiles pour entrer dans la vie intérieure ! - Page 2 Passio37


    L'Imitation de Jésus-Christ

    Traduction de Lamennais

    Livre premier - Avis utiles pour entrer dans la vie intérieure

    25. Qu'il faut travailler avec ferveur à l'amendement de sa vie !

    Soyez vigilant et fervent dans le service de Dieu et faites-vous souvent cette demande:Pourquoi es-tu venu ici, et pourquoi as-tu quitté le siècle ?
    N'était-ce pas afin de vivre pour Dieu et devenir un homme spirituel ?
    Embrasez-vous du désir d'avancer parce que vous recevrez bientôt la récompense de vos travaux, et qu'alors il n'y aura plus ni crainte ni douleur.
    Maintenant un peu de travail, et puis un grand repos; que dis-je ? une joie éternelle !
    Si vous agissez constamment avec ardeur et fidélité, Dieu aussi sera sans doute fidèle et magnifique dans ses récompenses.

    Vous devez conserver une ferme espérance de parvenir à la gloire; mais il ne faut pas vous livrer à une sécurité trop profonde de peur de tomber dans le relâchement ou la présomption.
    Un homme qui flottait souvent, plein d'anxiété, entre la crainte et l'espérance, étant un jour accablé de tristesse, entra dans une église; et, se prosternant devant un autel pour prier, il disait et redisait en lui-même: Oh ! si je savais que je dusse persévérer ! Aussitôt il entendit intérieurement cette divine réponse: Si vous le saviez, que voudriez-vous faire ? Faites maintenant ce que vous feriez alors, et vous jouirez de la paix.
    Consolé à l'instant même et fortifié, il s'abandonna sans réserve à la volonté de Dieu et ses agitations cessèrent.

    Il ne voulut point rechercher avec curiosité ce qui lui arriverait dans l'avenir; mais il s'appliqua uniquement à connaître la volonté de Dieu et ce qui lui plaît davantage, afin de commencer et d'achever tout ce qui est bien.
    Espérez en Dieu, dit le Prophète, et faites le bien; habitez en paix la terre, et vous serez nourri de ses richesses. Une chose refroidit en quelques-uns l'ardeur d'avancer et de se corriger: la crainte des difficultés, et le travail du combat.
    En effet, ceux-là devancent les autres dans la vertu, qui s'efforcent avec plus de courage de se vaincre eux-mêmes dans ce qui leur est le plus pénible et qui contrarie le plus leur penchant.
    Car l'homme fait d'autant plus de progrès et mérite d'autant plus de grâce, qu'il se surmonte lui-même et se mortifie davantage.

    Il est vrai que tous n'ont pas également à combattre pour se vaincre et mourir à eux-mêmes.
    Cependant un homme animé d'un zèle ardent avancera bien plus, même avec de nombreuses passions, qu'un autre à cet égard mieux disposé, mais tiède pour la vertu.
    Deux choses aident surtout à opérer un grand amendement: s'arracher avec violence à ce que la nature dégradée convoite, et travailler ardemment à acquérir la vertu dont on a le plus grand besoin.
    Attachez-vous aussi particulièrement à éviter et à vaincre les défauts qui vous déplaisent le plus dans les autres.

    Profitez de tout pour votre avancement. Si vous voyez de bons exemples ou si vous les entendez raconter, animez-vous à les imiter.
    Que si vous apercevez quelque chose de répréhensible, prenez garde de commettre la même faute; ou, si vous l'avez quelquefois commise, tâchez de vous corriger promptement.
    Comme votre oeil observe les autres, les autres vous observent aussi.
    Qu'il est consolant et doux de voir des religieux zélés, pieux, fervents, fidèles observateurs de la règle !
    Qu'il est triste, au contraire, et pénible d'en voir qui ne vivent pas dans l'ordre et qui ne remplissent pas les engagements auxquels ils ont été appelés !
    Qu'on se nuit à soi-même en négligeant les devoirs de sa vocation, et en détournant son coeur à des choses dont on n'est point chargé !

    Souvenez-vous de ce que vous avez promis, et que Jésus crucifié vous soit toujours présent.
    Vous avez bien sujet de rougir, en considérant la vie de Jésus-Christ, d'avoir jusqu'ici fait si peu d'efforts pour y conformer la vôtre, quoique vous soyez depuis si longtemps entré dans la voie de Dieu.
    Un religieux qui s'exerce à méditer sérieusement et avec piété la vie très sainte et la passion du Sauveur, y trouvera en abondance tout ce qui lui est utile et nécessaire, et il n'a pas besoin de chercher hors de Jésus quelque chose de meilleur.

    Ah ! si Jésus crucifié entrait dans notre coeur, que nous serions bientôt suffisamment instruits !
    Un religieux fervent reçoit bien ce qu'on lui commande et s'y soumet sans peine.
    Un religieux tiède et relâché souffre tribulation sur tribulation et ne trouve de tous côtés que la gêne, parce qu'il est privé des consolations intérieures et qu'il lui est interdit d'en chercher au-dehors.
    Un religieux qui s'affranchit de sa règle est exposé à des chutes terribles.
    Celui qui cherche une vie moins contrainte et moins austère sera toujours dans l'angoisse; car toujours quelque chose lui déplaira.

    Comment font tant d'autres religieux qui observent, dans les cloîtres, une si étroite discipline ?
    Ils sortent rarement, ils vivent retirés, ils sont nourris très pauvrement et grossièrement vêtus.
    Ils travaillent beaucoup, parlent peu, veillent longtemps, se lèvent matin, font de longues prières, de fréquentes lectures, et observent en tout une exacte discipline.
    Considérez les chartreux, les religieux de Cîteaux, et les autres religieux et religieuses de différents ordres, qui se lèvent toutes les nuits pour chanter les louanges de Dieu.
    Il serait donc bien honteux que la paresse vous tînt encore éloigné d'un si saint exercice lorsque déjà tant de religieux commencent à célébrer le Seigneur.

    Oh ! si vous n'aviez autre chose à faire qu'à louer de coeur et de bouche, perpétuellement, le Seigneur notre Dieu ! Si jamais vous n'aviez besoin de manger, de boire, de dormir, et que vous puissiez ne pas interrompre un seul moment ces louanges ni les autres exercices spirituels ! Vous seriez alors beaucoup plus heureux qu'à présent, assujetti comme vous l'êtes au corps et à toutes ses nécessités.
    Plût à Dieu que nous fussions affranchis de ces nécessités et que nous n'eussions à songer qu'à la nourriture de notre âme, que nous goûtons, hélas, si rarement !

    Quand un homme en est venu à ne chercher sa consolation dans aucune créature, c'est alors qu'il commence à goûter Dieu parfaitement, et qu'il est, quoiqu'il arrive, toujours satisfait.
    Alors il ne se réjouit d'aucune prospérité et aucun revers ne le contriste; mais il s'abandonne tout entier, avec une pleine confiance, à Dieu qui lui est tout en toutes choses, pour qui rien ne périt, rien ne meurt, pour qui au contraire tout vit, et à qui tout obéit sans délai.

    Souvenez-vous toujours que votre fin approche et que le temps perdu ne revient point. Les vertus ne s'acquièrent qu'avec beaucoup de soins et des efforts constants.
    Dès que vous commencerez à tomber dans la tiédeur, vous tomberez dans le trouble.
    Mais si vous persévérez dans la ferveur, vous trouverez une grande paix et vous sentirez votre travail plus léger, à cause de la grâce de Dieu et de l'amour de la vertu.
    L'homme fervent et zélé est prêt à tout.

    Il est plus pénible de résister aux vices et aux passions que de supporter les fatigues du corps.
    Celui qui n'évite pas les petites fautes tombe peu à peu dans les grandes.
    Vous vous réjouirez toujours le soir, quand vous aurez employé le jour avec fruit.
    Veillez sur vous, excitez-vous, avertissez-vous; et quoiqu'il en soit des autres, ne vous négligez pas vous-même.Vous ne ferez de progrès qu'autant que vous vous ferez violence.

    Réflexion de Lamennais - Livre 1, Chapitre 25

    Etes-vous sincèrement résolu à vous sauver? En avez-vous la volonté ferme? Alors préparez-vous au travail, au combat, car le salut est à ce prix. La voie qui conduit à la perte est large, mais qu'étroite, dit l'Evangile, est celle qui conduit à la vie !
    Sans doute l'onction de la grâce adoucit pour le fidèle ce travail, ce combat. Au milieu des fatigues et des souffrances, il jouit d'une paix céleste que le pécheur ne connaît point. Cependant il a besoin de continuels efforts pour triompher de lui-même, pour vaincre ses désirs, ses passions et le monde, et le prince de ce monde. Qui a fait les saints, sinon cette lutte courageuse et persévérante? Les uns ont été tourmentés, ne voulant pas racheter leur vie, afin d'en trouver une meilleure dans la résurrection. Les autres ont souffert les moqueries, les fouets, les chaînes et les prisons. Ils ont été lapidés, sciés, éprouvés en toute manière. Ils sont morts par le tranchant du glaive; vagabonds, couverts de peaux de brebis et de peaux de chèvres, oppressés par le besoin, l'affliction, l'angoisse, ils ont erré dans les déserts, et dans les montagnes, et dans les antres, et dans les cavernes de la terre, eux dont le monde n'était pas digne.

    Enveloppés donc d'une si grande nuée de témoins, dégageons-nous de tout ce qui nous appesantit et du péché qui nous environne, et courons par la patience au combat qui nous est proposé. Les regards fixés sur Jésus, l'auteur et le consommateur de la foi, qui, en vue de la joie qui lui était préparée, a souffert la croix, en méprisant l'ignominie. Et maintenant il est assis à la droite du trône de Dieu.


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    Message par Invité Lun 22 Nov 2021 - 2:45

    L'Imitation de Jésus-Christ I  Avis utiles pour entrer dans la vie intérieure ! - Page 2 Passio38


    L'Imitation de Jésus-Christ

    Traduction de Lamennais

    LIVRE DEUXIÈME -

    Instruction pour avancer dans la vie intérieure

    1 Chapitre. De la conversation intérieure !

    Le royaume de Dieu est au dedans de vous, dit le Seigneur.

    Revenez à Dieu de tout votre coeur, laissez là ce misérable monde, et votre âme trouvera le repos.
    Apprenez à mépriser les choses extérieures et à vous donner aux intérieures, et vous verrez le royaume de Dieu venir en vous.

    Car le royaume de Dieu est paix et joie dans l'Esprit Saint, ce qui n'est pas donné aux impies.
    Jésus-Christ viendra à vous et il vous remplira de ses consolations, si vous lui préparez au-dedans de vous une demeure digne de lui.
    Toute sa gloire et toute sa beauté est intérieure; c'est dans le secret du coeur qu'il se plaît.
    Il visite souvent l'homme intérieur et ses entretiens sont doux, ses consolations ravissantes; sa paix est inépuisable, et sa familiarité incompréhensible.

    Ame fidèle, hâtez-vous donc de préparer votre coeur pour l'époux, afin qu'il daigne venir et habiter en vous.
    Car il a dit: Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et nous viendrons à lui, et nous ferons en lui notre demeure. Laissez donc entrer Jésus en vous, et n'y laissez entrer que lui.
    Lorsque vous posséderez Jésus, vous serez riche et lui seul vous suffit. Il veillera sur vous, il prendra de vous un soin fidèle en toutes choses, de sorte que vous n'aurez plus besoin de rien attendre des hommes.
    Car les hommes changent vite et vous manquent tout d'un coup; mais Jésus-Christ demeure éternellement: inébranlable dans sa constance, il est près de vous jusqu'à la fin.

    On ne doit guère compter sur un homme fragile et mortel, encore bien qu'il vous soit utile et que vous soyez chers l'un à l'autre, et il n'y a pas lieu de s'attrister beaucoup si quelquefois il vous traverse et s'élève contre vous.
    Ceux qui sont aujourd'hui pour vous pourront être demain contre vous et réciproquement: les hommes changent comme le vent.
    Mettez en Dieu toute votre confiance: qu'il soit votre crainte et votre amour; il répondra pour vous et il fera ce qui est le meilleur.
    Vous n'avez point ici de demeure stable; en quelque lieu que vous soyez vous êtes étranger et voyageur, et vous n'aurez jamais de repos que vous ne soyez uni intimement à Jésus-Christ.
    Que cherchez-vous autour de vous ? Ce n'est pas ici le lieu de votre repos.
    Votre demeure doit être dans le ciel et vous ne devez regarder toutes les choses de la terre que comme en passant.
    Tout passe, et vous passez avec tout le reste.

    Prenez garde de vous attacher à quoi que ce soit de peur d'en devenir l'esclave et de vous perdre.
    Que sans cesse votre pensée monte vers le Très-Haut, et votre prière vers Jésus-Christ.
    Si vous ne savez pas encore vous élever aux contemplations célestes, reposez-vous dans la passion du Sauveur, et aimez à demeurer dans ses plaies sacrées.
    Car, si vous vous réfugiez avec amour dans ces plaies et ces précieux stigmates, vous sentirez une grande force au temps de la tribulation; vous vous inquiéterez peu du mépris des hommes et vous supporterez aisément les paroles médisantes.

    Jésus-Christ aussi a été méprisé des hommes en ce monde, et dans les plus extrêmes angoisses, abandonné des siens, de ses amis, de ses proches, au milieu des opprobres.
    Jésus-Christ a voulu souffrir et être méprisé; et vous osez vous plaindre de quelque chose !
    Jésus-Christ a eu des ennemis et des détracteurs, et vous voudriez n'avoir que des amis et des bienfaiteurs !
    Comment votre patience méritera-t'elle d'être couronnée s'il ne vous arrive rien de pénible ?
    Si vous ne voulez rien souffrir, comment serez-vous ami de Jésus-Christ ?

    Souffrez avec Jésus-Christ et pour Jésus-Christ, si vous voulez régner avec Jésus-Christ.
    Si une seule fois vous étiez entré bien avant dans le coeur de Jésus, et que vous eussiez ressenti quelque mouvement de son amour, que vous auriez peu de souci de ce qui peut vous contrarier ou vous plaire ! Vous vous réjouiriez d'un outrage reçu parce que l'amour de Jésus apprend à l'homme à se mépriser lui-même.
    Celui qui aime Jésus et la vérité, un homme vraiment intérieur et dégagé de toute affection déréglée, peut librement s'approcher de Dieu et, s'élevant en esprit au-dessus de soi-même, se reposer en lui par une jouissance anticipée.

    Celui qui estime les choses suivant ce qu'elles sont et non d'après les discours et l'opinion des hommes, est vraiment sage; et c'est Dieu qui l'instruit plus que les hommes.
    Celui qui vit au-dedans de lui-même et qui s'inquiète peu des choses du dehors, tous les lieux lui sont bons et tous les temps pour remplir ses pieux exercices.
    Un homme intérieur se recueille bien vite parce qu'il ne se répand jamais tout entier au-dehors.
    Les travaux extérieurs, les occupations nécessaires en certain temps, ne le troublent point; mais il se prête aux choses selon qu'elles arrivent.
    Celui qui a établi l'ordre au-dedans de soi ne se tourmente guère de ce qu'il y a de bien ou de mal dans les autres.
    L'on n'a de distractions et d'obstacles qu'autant que l'on s'en crée soi-même.
    Si vous étiez ce que vous devez être, entièrement libre et détaché, tout contribuerait à votre bien et à votre progrès.
    Mais beaucoup de choses vous déplaisent et souvent vous troublent, parce que vous n'êtes pas encore tout à fait mort à vous-même et séparé des choses de la terre.
    Rien n'embarrasse et ne souille tant le coeur de l'homme que l'amour impur des créatures.
    Si vous rejetez les consolations du dehors, vous pourrez contempler les choses du ciel et goûter souvent les joies intérieures.


    Réflexion de Lamennais - Livre 2, Chapitre 1

    L'âme chrétienne, détachée du monde, n'a qu'un désir pour le temps comme pour l'éternité: d'être unie à Jésus de cette union ineffable dont la divine peinture nous ravit dans le cantique mystérieux de l'amour: Mon bien-aimé est à moi, et je suis à lui; il repose entre les lis, jusqu'à ce que l'aurore se lève et que les ombres déclinent.
    Hélas! Que cherchez-vous au dehors? Rentrez, rentrez en vous-même, préparez au céleste époux une demeure digne de lui, et il viendra, et il s'y reposera, car ses délices sont d'habiter dans le coeur qui l'appelle. Alors, seul avec Jésus, loin des bruits de la terre, dans le silence des créatures, il vous parlera comme un ami parle à son ami, et, transporté de l'entendre, vous ne voudrez plus, à jamais, écouter que lui.


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    Message par Invité Mar 23 Nov 2021 - 19:06

    L'Imitation de Jésus-Christ I  Avis utiles pour entrer dans la vie intérieure ! - Page 2 Passio39


    L'Imitation de Jésus-Christ

    Traduction de Lamennais

    Livre deuxième - Instruction pour avancer dans la vie intérieure

    2. Qu'il faut s'abandonner à Dieu en esprit d'humilité

    Inquiétez-vous peu qui est pour vous ou contre vous; mais prenez soin que Dieu soit avec vous en tout ce que vous faites.

    Ayez la conscience pure et Dieu prendra votre défense.
    Toute la malice des hommes ne saurait nuire à celui que Dieu veut protéger.
    Si vous savez vous taire et souffrir, Dieu sans doute vous assistera.
    Il sait le temps et la manière de vous délivrer: abandonnez-vous donc à lui.
    C'est de Dieu que vient le secours, c'est lui qui délivre de la confusion.
    Il est souvent très utile, pour nous retenir dans une plus grande humilité, que les autres soient instruits de nos défauts et qu'ils nous les reprochent.
    Quand un homme s'humilie de ses défauts, il apaise aisément les autres et se concilie sans peine ceux qui sont irrités contre lui.

    Dieu protège l'humble et le délivre, il aime l'humble et le console, il s'incline vers l'humble et lui prodigue ses grâces, et après l'abaissement, il l'élève dans la gloire.
    Il révèle à l'humble ses secrets, il l'invite et l'attire doucement à lui.
    Quelque affront qu'il reçoive, l'humble vit encore en paix, parce qu'il s'appuie sur Dieu et non sur le monde.
    Ne pensez pas avoir fait de progrès si vous ne vous croyez au-dessous de tous les autres.


    Réflexion de Lamennais - Livre 2, Chapitre 2

    Que vous importent les discours et les pensées des hommes! Ce ne seront point eux qui vous jugeront.
    S'ils vous accusent à tort, Celui qui voit le fond des consciences vous a déjà justifié.
    S'ils vous reprochent des fautes réelles, n'êtes-vous pas heureux d'être averti, heureux de souffrir une humiliation salutaire?

    Ce qui vous trouble, c'est l'orgueil qui ne saurait supporter d'être repris.
    L'humble ne s'irrite point, ne s'émeut point, lors même que la passion le condamne injustement. Plein du sentiment de sa misère, on ne saurait jamais tant l'abaisser, qu'il ne s'abaisse dans son coeur encore davantage. Voulez-vous que rien n'altère le calme de votre âme, abandonnez-vous à Dieu en toutes choses. Et dans les peines, les contrariétés, les traverses, dites avec Jésus-Christ: Oui, mon Père, parce qu'il vous a plu ainsi !



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    Message par Invité Mer 24 Nov 2021 - 22:06

    L'Imitation de Jésus-Christ I  Avis utiles pour entrer dans la vie intérieure ! - Page 2 Passio40


    Livre deuxième - Instruction pour avancer dans la vie intérieure

    3. De l'homme pacifique

    Conservez-vous premièrement dans la paix: et alors vous pourrez la donner aux autres.

    Le pacifique est plus utile que le savant.

    Un homme passionné change le bien en mal, et croit le mal aisément. L'homme paisible et bon ramène tout au bien.

    Celui qui est affermi dans la paix ne pense mal de personne; mais l'homme inquiet et mécontent est agité de divers soupçons: il n'a jamais de repos, et n'en laisse point aux autres.
    Il dit souvent ce qu'il ne faudrait pas dire, et ne fait pas ce qu'il faudrait faire.
    Attentif aux devoirs des autres, il néglige ses propres devoirs.
    Ayez donc premièrement du zèle pour vous-même, et vous pourrez ensuite avec justice l'étendre sur le prochain.

    Vous savez bien colorer et excuser vos fautes, et vous ne voulez pas recevoir les excuses des autres.
    Il serait plus juste de vous accuser vous-même et d'excuser votre frère.
    Si vous voulez qu'on vous supporte, supportez aussi les autres.
    Voyez combien vous êtes loin encore de la vraie charité et de l'humilité, qui jamais ne s'irrite et ne s'indigne que contre elle-même.

    Ce n'est pas une grande chose de bien vivre avec les hommes doux et bons, car cela plaît naturellement à tous; chacun aime son repos, et s'affectionne à ceux qui partagent ses sentiments.
    Mais vivre en paix avec des hommes durs, pervers, sans règle, ou qui nous contrarient, c'est une grande grâce, une vertu courageuse digne d'être louée.
    Il y en a qui sont en paix avec eux-mêmes et avec les autres.
    Et il y en a qui n'ont point la paix, et qui troublent celle d'autrui: ils sont à charge aux autres, et plus à charge à eux-mêmes.

    Il y en a, enfin, qui se maintiennent dans la paix et qui s'efforcent de la rendre aux autres.
    Au reste toute notre paix dans cette misérable vie, consiste plus dans une souffrance humble que dans l'exemption de la souffrance.
    Qui sait le mieux souffrir possédera la plus grande paix. Celui-là est vainqueur de soi et maître du monde, ami de Jésus-Christ et héritier du ciel.

    Réflexion de Lamennais - Livre 2, Chapitre 3

    Bienheureux les pacifiques, parce qu'ils seront appelés les enfants de Dieu.
    Comprenez la grandeur de ce nom et l'instruction profonde qu'il renferme. La paix, c'est l'ordre parfait: et le trouble, les dissensions, les discordes, la guerre, ne sont entrés dans le monde que par la violation de l'ordre ou par le péché. Ainsi, point de paix où règne le péché; point de paix dans l'homme dont les pensées, les affections, les volontés ne sont pas en tout conformes à l'ordre ou à la vérité et à la volonté de Dieu: point de paix dans la société dont les doctrines et les lois s'écartent de la loi et des doctrines révélées de Dieu.

    Et quiconque, homme ou peuple, méprise cette loi, nie ces doctrines, ne fût-ce qu'en un seul point, cet homme, ce peuple rebelle à Dieu, subit à l'instant le châtiment de son crime. Un malaise inconnu s'empare de lui: je ne sais quelle force désordonnée le pousse et le repousse en tous sens, et nulle part il ne trouve de repos. Comme Caïn, après son meurtre, il a peur.

    Non, la paix n'est, en effet que pour les enfants de Dieu. Ils la goûtent en eux-mêmes, et la répandent sur les autres. Elle coule, pour ainsi dire de leur coeur, comme ces fleuves qui arrosaient l'heureux séjour de notre premier père, au temps de son innocence. Et quand viendra la dernière heure, ce sera encore la paix, car le royaume de Dieu est justice et paix. Enfants de Dieu, entrez dans le royaume qui vous a été préparé dès le commencement du monde.



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    Message par Invité Jeu 25 Nov 2021 - 18:13

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    L'Imitation de Jésus-Christ

    Traduction de Lamennais

    Livre deuxième - Instruction pour avancer dans la vie intérieure

    4. De la pureté d'esprit et de la droiture d'intention

    L'homme s'élève au-dessus de la terre sur deux ailes, la simplicité et la pureté.
    La simplicité doit être dans l'intention, et la pureté dans l'affection.
    La simplicité cherche Dieu, la pureté le trouve et le goûte.

    Nulle bonne oeuvre ne vous sera difficile si vous êtes libre au-dedans de toute affection déréglée.
    Si vous ne voulez que ce que Dieu veut et ce qui est utile au prochain, vous jouirez de la liberté intérieure.
    Si votre coeur était droit, alors toute créature vous serait un miroir de vie et un livre rempli de saintes instructions.

    Il n'est point de créature si petite et si vile qui ne présente quelque image de la bonté de Dieu.
    Si vous aviez en vous assez d'innocence et de pureté, vous verriez tout sans obstacle. Un coeur pur pénètre le ciel et l'enfer.

    Chacun juge des choses du dehors selon ce qu'il est au-dedans de lui-même.
    S'il est quelque joie dans le monde, le coeur pur la possède.

    Et s'il y a des angoisses et des tribulations, avant tout elles sont connues de la mauvaise conscience.
    Comme le fer mis au feu perd sa rouille et devient tout étincelant, ainsi celui qui se donne sans réserve à Dieu se dépouille de sa langueur et se change en un homme nouveau.
    Quand l'homme commence à tomber dans la tiédeur, alors il craint le moindre travail et reçoit avidement les consolations du dehors.

    Mais quand il commence à se vaincre parfaitement et à marcher avec courage dans la voie de Dieu, alors il compte pour rien ce qui lui était le plus pénible.


    Réflexion de Lamennais - Livre 2, Chapitre 4

    Quand Jésus-Christ voulut proposer un modèle à ses disciples, le choisit-il parmi les hommes distingués par la science ou par la supériorité de leur esprit? Non; il appela un petit enfant, le plaça au milieu d'eux et dit: En vérité, je vous le dis, si vous ne vous convertissez et ne devenez comme de petits enfants, vous n'entrerez point dans le royaume des cieux.

    Or, que voyons nous dans l'enfance? La simplicité, la pureté. Elle croit, elle aime, elle agit, sans retour sur elle-même, par un premier mouvement du coeur; et voilà ce qui plaît à Dieu. Il ne demande ni de longues prières, ni d'éloquents discours, ni des méditations profondes, mais une volonté droite et un amour plein de candeur. N'avoir en tout de désirs que les siens, s'oublier entièrement soi-même, se soumettre aux volontés de l'adorable Providence, sans chercher à les scruter.

    Quoi de plus pur que cet abandon, que cette simple obéissance? Aussi la récompense en sera-t-elle grande: Heureux, est-il dit, ceux qui ont le coeur pur parce qu'ils verront Dieu.



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    Message par Invité Dim 28 Nov 2021 - 1:57

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    L'Imitation de Jésus-Christ

    Traduction de Lamennais

    Livre deuxième - Instruction pour avancer dans la vie intérieure

    5. De la considération de soi-même

    Nous ne devons pas trop compter sur nous-mêmes, parce que souvent la grâce et le jugement nous manquent.

    Nous n'avons en nous que peu de lumière, et ce peu, il est aisé de le perdre par négligence.
    Souvent nous ne nous apercevons pas combien nous sommes aveugles au-dedans de nous.
    A de mauvaises actions souvent nous donnons de pires excuses.
    Quelquefois nous sommes mus par la passion et nous croyons que c'est par le zèle.
    Nous relevons de petites fautes dans les autres et nous nous en permettons de plus grandes.
    Nous sentons bien vite et nous pesons ce que nous souffrons des autres; mais tout ce qu'ils ont à souffrir de nous, nous n'y songeons point.

    Qui se jugerait équitablement soi-même, sentirait qu'il n'a droit de juger personne sévèrement.
    L'homme intérieur préfère le soin de soi-même à tout autre soin: et lorsqu'on est attentif à soi, on se tait aisément sur les autres.
    Vous ne serez jamais un homme intérieur et vraiment pieux, si vous ne gardez le silence sur ce qui vous est étranger, et si vous ne vous occupez principalement de vous-même.
    Si vous n'avez que Dieu et vous-même en vue, vous serez peu touché de ce que vous apercevrez au-dehors.
    Où êtes-vous quand vous n'êtes pas présent à vous-même ? Et que vous revient-il d'avoir tout parcouru, et de vous être oublié ?

    Si vous voulez posséder la paix et être véritablement uni à Dieu, il faut laisser là tout le reste, et ne penser qu'à vous seul.
    Vous ferez de grands progrès si vous vous dégagez de tous les soins du temps.
    Vous serez, au contraire, fatigué bien vite, si vous comptez pour quelque chose ce qui n'est que de ce monde.
    Qu'il n'y ait rien de grand à vos yeux, d'élevé, de doux, d'aimable, que Dieu seul, ou ce qui vient de Dieu.
    Regardez comme une pure vanité toute consolation qui repose sur la créature.
    L'âme qui aime Dieu méprise tout ce qui est au-dessous de Dieu.
    Dieu seul, éternel, immense et remplissant tout, est la consolation de l'âme et la vraie joie du coeur.


    Réflexion de Lamennais - Livre 2, Chapitre 5

    Quand vous sauriez ce qu'il y a de bon et de mauvais dans chaque homme, sans en excepter un seul, à quoi cela vous servirait-il, si vous vous ignorez vous-même ? On ne vous interrogera point, au dernier jour, sur la conscience d'autrui. Laissez donc là une sollicitude dont presque toujours l'orgueil et la malignité sont le principe. Et occupez-vous d'un soin plus agréable à Dieu et plus utile pour vous.

    La grande, la vraie science est de se connaître soi-même. Ce doit être notre étude de tous les instants. Alors on apprend à se mépriser, à gémir sur la plaie de son coeur, sur l'amour-propre effréné qui nous domine, sur les secrètes convoitises qui nous tourmentent, et l'on s'écrie comme l'Apôtre: Qui me délivrera de ce corps de mort ? Heureuse, heureuse délivrance !

    Mais que trouverons-nous après, si nous avons été fidèles ? Dieu, uniquement Dieu, et en lui toutes choses, toute consolation, tout bien. O mon âme, puisqu'il en est ainsi, commence dès ce moment même à te dégager du poids qui t'affaisse, de la terre et des créatures, pour ne t'attacher qu'à Dieu seul.


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    Message par Invité Dim 28 Nov 2021 - 2:05

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    L'Imitation de Jésus-Christ

    Traduction de Lamennais

    Livre deuxième - Instruction pour avancer dans la vie intérieure

    6. De la joie d'une bonne conscience

    La gloire de l'homme de bien est le témoignage de sa conscience.

    Ayez la conscience pure et vous posséderez toujours la joie.

    La bonne conscience peut supporter beaucoup de choses et elle est pleine de joie dans les adversités.
    La mauvaise conscience est toujours inquiète et troublée.
    Vous jouirez d'un repos ravissant si votre coeur ne vous reproche rien.
    Ne vous réjouissez que d'avoir fait le bien.
    Les méchants n'ont jamais de véritable joie, ils ne possèdent point la paix intérieure, parce qu'il n'y a point de paix pour l'impie, dit le Seigneur.
    Et s'ils disent: Nous sommes dans la paix, les maux ne viendront pas sur nous; et qui oserait nous nuire ? ne les croyez pas car la colère de Dieu se lèvera soudain, et leurs oeuvres seront réduites à rien, et leurs pensées périront.

    Se faire un sujet de gloire de la tribulation n'est pas difficile à celui qui aime: car se glorifier ainsi, c'est se glorifier dans la croix de Jésus-Christ.
    La gloire que les hommes donnent et reçoivent est courte.
    La tristesse accompagne toujours la gloire du monde.
    La gloire des bons est dans leur conscience et non dans la bouche des hommes.
    L'allégresse des justes est de Dieu et en Dieu, et leur joie vient de la vérité.
    Celui qui désire la gloire véritable et éternelle dédaigne la gloire du temps.
    Et celui qui recherche la gloire du temps et ne la méprise pas de toute son âme montre qu'il aime peu la gloire éternelle.

    Il jouit d'une grande tranquillité de coeur, celui que n'émeut ni la louange ni le blâme.
    Il sera aisément en paix et content, celui dont la conscience est pure.
    Vous n'êtes pas plus saint parce qu'on vous loue, ni plus imparfait parce qu'on vous blâme.
    Vous êtes ce que vous êtes, et tout ce qu'on pourra dire ne vous fera pas plus grand que vous ne l'êtes aux yeux de Dieu.
    Si vous considérez bien ce que vous êtes en vous-même, vous vous embarrasserez peu de ce que les hommes disent de vous.
    L'homme voit le visage, mais Dieu voit le coeur. L'homme regarde les actions; mais Dieu pèse l'intention.
    Faire toujours bien et s'estimer peu, c'est le signe d'une âme humble.
    Ne vouloir de consolation d'aucune créature, c'est la marque d'une grande pureté et d'une grande confiance intérieure.

    Quand on ne cherche au-dehors aucun témoignage en sa faveur, il est manifeste qu'on s'est entièrement remis à Dieu.
    Car ce n'est pas celui qui se recommande lui-même qui est approuvé, dit Saint Paul, mais celui que Dieu recommande.
    Avoir toujours Dieu présent au-dedans de soi et ne tenir à rien au-dehors, c'est l'état de l'homme intérieur.


    Réflexion de Lamennais - Livre 2, Chapitre 6

    Nul repos pour celui qui ne le trouve pas en soi. Le coeur inquiet, qui cherche au dehors dans les créatures la paix dont il est privé intérieurement, se fait une grande illusion; elle n'est pas là.
    Pourquoi vous tromper vous-même ? La mer soulevée par les tempêtes n'est pas plus agitée que le monde et vous lui dites: Apaise mon trouble ! Il n'y a de calme que dans le sein de Dieu. Il n'y a de joie que dans la conscience pure. Les plaisirs distraient, les passions enivrent un moment. Mais ce moment passé, que reste-t-il ? Et encore que d'ennui souvent et que d'amertume pendant sa durée !

    Vous représentez-vous, au contraire, une félicité comparable à celle qui accompagne l'innocence, quelque chose qui, dès ici-bas, ressemble plus au ciel que l'état d'une âme détachée de la terre et tranquille sous la main de Dieu qu'elle possède déjà par l'espérance et l'amour ? Eh bien donc, que cet état devienne le vôtre: venez et goûtez combien le Seigneur est doux. Faites un effort, veuillez seulement. Celui qui donne le bon vouloir vous donnera aussi de l'accomplir.[
    /size]



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    Message par Invité Dim 28 Nov 2021 - 14:54

    L'Imitation de Jésus-Christ I  Avis utiles pour entrer dans la vie intérieure ! - Page 2 Passio44


    L'Imitation de Jésus-Christ

    Traduction de Lamennais

    Livre deuxième - Instruction pour avancer dans la vie intérieure

    7. Qu'il faut aimer Jésus-Christ par-dessus toutes choses !

    Heureux celui qui comprend ce que c'est que d'aimer Jésus, et de se mépriser soi-même à cause de Jésus.
    Il faut que notre amour pour lui nous détache de tout autre amour, parce que Jésus veut être aimé seul par-dessus toutes choses.
    L'amour de la créature est trompeur et passe bientôt; l'amour de Jésus est stable et fidèle.
    Celui qui s'attache à la créature tombera avec elle; celui qui s'attache à Jésus sera pour jamais affermi.
    Aimez et conservez pour ami Celui qui ne vous quittera point alors que tous vous abandonneront, et qui, quand viendra votre fin, ne vous laissera point périr.
    Que vous le vouliez ou non, il vous faudra un jour être séparé de tout.
    Vivant et mourant, tenez-vous donc près de Jésus et confiez-vous à la fidélité de celui qui seul peut vous secourir lorsque tout vous manquera.
    Tel est votre bien-aimé, qu'il ne veut point de partage; il veut posséder seul votre coeur et y régner comme un roi sur le trône qui est à lui.
    Si vous saviez bannir de votre âme toutes les créatures, Jésus se plairait à demeurer en vous.
    Vous trouverez avoir perdu presque tout ce que vous aurez établi sur les hommes et non sur Jésus !
    Ne vous appuyez point sur un roseau qu'agite le vent et n'y mettez pas votre confiance, car toute chair est comme l'herbe, et sa gloire passe comme la fleur des champs.
    Vous serez trompé souvent si vous jugez des hommes d'après ce qui paraît au-dehors; au lieu des avantages et du soulagement que vous cherchez en eux, vous n'éprouverez presque toujours que du préjudice.
    Cherchez Jésus en tout, et en tout vous trouverez Jésus. Si vous vous cherchez vous-même, vous vous trouverez aussi, mais pour votre perte.
    Car l'homme qui ne cherche pas Jésus se nuit plus à lui-même que tous ses ennemis et que le monde entier.

    Réflexion de Lamennais - Livre 2, Chapitre 7

    Entraînés par le charme de sentir, ainsi que parle Bossuet, nous cherchons notre bien dans les créatures, qui nous échappent et s'évanouissent comme des ombres. Nous voulons aimer et être aimés, et nous nous éloignons de la source du véritable amour, de l'amour infini.
    Comprenons enfin combien il est insensé d'attacher notre coeur à ce qui passe, et combien sont vaines ces amitiés de la terre qui s'en vont avec les années et les intérêts. Aimons Jésus sans partage, aimons-le comme il nous aime et comme il veut être aimé. La mesure de notre amour pour lui, dit saint Bernard, est de l'aimer sans mesure. Malheur à qui lui préfère quelque chose ! Ses désirs sont sur la route du néant.



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    Message par Invité Lun 29 Nov 2021 - 22:54

    L'Imitation de Jésus-Christ I  Avis utiles pour entrer dans la vie intérieure ! - Page 2 Passio45


    L'Imitation de Jésus-Christ

    Traduction de Lamennais

    Livre deuxième - Instruction pour avancer dans la vie intérieure

    8. De la familiarité que l'amour établit entre Jésus et l'âme fidèle

    Quand Jésus est présent, tout est doux et rien ne semble difficile; mais quand Jésus se retire, tout fatigue.
    Quand Jésus ne parle pas au-dedans, nulle consolation n'a de prix; mais si Jésus dit une seule parole, on est merveilleusement consolé.
    Marie-Madeleine ne se leva-t'elle pas aussitôt du lit où elle pleurait, lorsque Marthe lui dit: Le maître est là, et vous appelle ?

    Heureux moment où Jésus appelle des larmes à la joie de l'esprit !
    Combien, sans Jésus, n'êtes-vous pas aride et insensible !
    Et quelle vanité, quelle folie, si vous désirez autre chose que Jésus-Christ ! Ne serait-ce pas une plus grande perte que si vous aviez perdu le monde entier ?
    Que peut vous donner le monde sans Jésus ?

    Etre sans Jésus, c'est un insupportable enfer; être avec Jésus, c'est un paradis de délices.
    Si Jésus est avec vous, nul ennemi ne pourra vous nuire.
    Qui trouve Jésus trouve un trésor immense, ou plutôt un bien au-dessus de tout bien.
    Qui perd Jésus perd plus et beaucoup plus que s'il perdait le monde entier.
    Vivre sans Jésus, c'est le comble de l'indigence; être uni à Jésus, c'est posséder des richesses infinies.
    C'est un grand art que de savoir converser avec Jésus, et une grande prudence que de savoir le retenir près de soi.

    Soyez humble et pacifique, et Jésus sera avec vous.
    Que votre vie soit pieuse et calme, et Jésus demeurera près de vous.
    Vous éloignerez bientôt Jésus et vous perdrez sa grâce, si vous voulez vous répandre au-dehors.
    Et si vous l'éloignez et le perdez, qui sera votre refuge et quel autre ami chercherez-vous ?
    Vous ne sauriez vivre heureux sans ami; et si Jésus n'est pas pour vous un ami au-dessus de tous les autres, n'attendez que tristesse et désolation.

    Qu'insensé vous êtes, si vous mettez en quelque autre votre confiance ou votre joie !
    Il vaudrait mieux avoir le monde entier contre vous, que d'être dans la disgrâce de Jésus.
    Qu'il vous soit donc plus cher que tout ce qui vous est cher.
    Aimez tous les autres pour Jésus, et Jésus pour lui-même.
    Lui seul doit être aimé uniquement, parce qu'il est le seul ami bon, fidèle, entre tous les amis.
    Aimez en lui et à cause de lui vos amis et vos ennemis, et priez-le pour tous afin que tous le connaissent et l'aiment.

    Ne souhaitez jamais d'obtenir aucune préférence dans l'estime ou l'amour des hommes; car cela n'appartient qu'à Dieu, qui n'a point d'égal.
    Ne désirez point que quelqu'un s'occupe de vous dans son coeur, et ne soyez vous-même préoccupé de l'amour de personne; mais que Jésus soit en vous et en tout homme de bien
    Soyez pur et libre au-dedans, sans aucune attache à la créature.
    Il vous faut être dépouillé de tout, et offrir à Dieu un coeur pur, si vous voulez être libre et goûter comme le Seigneur est doux.

    Et certes, jamais vous n'y parviendrez si sa grâce ne vous prévient et ne vous attire: de sorte qu'ayant exclu et banni tout le reste, vous soyez seul uni à lui seul.
    Car lorsque la grâce de Dieu visite l'homme, alors il peut tout; et quand elle se retire, alors il est pauvre et infirme, et ne semble réservé qu'aux châtiments.

    En cet état même, il ne doit ni se laisser abattre ni désespérer, mais il doit se soumettre avec calme à la volonté de Dieu et souffrir pour l'amour de Jésus-Christ tout ce qui lui arrive: car l'été succède à l'hiver, après la nuit revient le jour, et après la tempête une grande sérénité.

    Réflexion de Lamennais - Livre 2, Chapitre 8

    L'amour a fait descendre le Fils de Dieu sur la terre. L'amour nous élève jusqu'à lui. Alors s'établit entre notre âme et Jésus comme une union ravissante, alors s'accomplit cette promesse: Je ne vous laisserai pas orphelins, je viendrai à vous.

    Venez donc, ô mon Jésus, venez briser les derniers liens qui m'attachent aux créatures et retardent l'heureux moment où je ne vivrai plus que pour vous. Faites que, m'oubliant moi-même, je ne voie, je ne désire que vous seul, et me repose sur votre sein comme le disciple bien-aimé, dans cette paix délicieuse que le monde ne donne pas, qu'il ne peut même comprendre, mais aussi que ses orages ne sauraient troubler.


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    Message par Invité Mar 30 Nov 2021 - 10:42

    L'Imitation de Jésus-Christ I  Avis utiles pour entrer dans la vie intérieure ! - Page 2 Passio46


    L'Imitation de Jésus-Christ

    Traduction de Lamennais

    Livre deuxième - Instruction pour avancer dans la vie intérieure

    9. De la privation de toute consolation

    Il n'est pas difficile de mépriser les consolations humaines quand on jouit des consolations divines.
    Mais il est grand et très grand de consentir à être privé tout à la fois des consolations des hommes et de celles de Dieu, de supporter volontairement pour sa gloire cet exil du coeur, de ne se rechercher en rien, et de ne faire aucun retour sur ses propres mérites.

    Qu'y a-t'il d'étonnant si vous êtes rempli d'allégresse et de ferveur lorsque la grâce descend en vous ? C'est pour tous l'heure désirable.
    Il avance aisément et avec joie, celui que la grâce soulève.
    Comment sentirait-il son fardeau, quand il est porté par le Tout-Puissant et conduit par le guide suprême ?
    Toujours nous cherchons quelque soulagement, et difficilement l'homme se dépouille de lui-même.
    Fidèle à son évêque, le saint martyr Laurent vainquit le siècle parce qu'il méprisa tout ce que le monde offre de séduisant, et qu'il souffrit en paix, pour l'amour de Jésus-Christ, d'être séparé du souverain prêtre de Dieu, de Sixte, qu'il aimait avec une vive tendresse.

    Pour l'amour du Créateur surmontant l'amour de l'homme, aux consolations humaines il préféra le bon plaisir divin.
    Et vous aussi, apprenez donc à quitter, pour l'amour de Dieu, l'ami le plus cher et le plus intime.
    Et ne murmurez point s'il arrive que votre ami vous abandonne, sachant qu'après tout il faudra bien un jour se séparer tous.
    Ce n'est pas sans combattre beaucoup et longtemps en lui-même, que l'homme apprend à se vaincre pleinement et à reporter en Dieu toutes ses affections.

    Lorsqu'il s'appuie sur lui-même, il se laisse aisément aller aux consolations humaines.
    Mais celui qui a vraiment l'amour de Jésus-Christ et le zèle de la vertu ne cède point à l'attrait des consolations, et ne cherche point les douceurs sensibles; il désire plutôt de fortes épreuves, et de souffrir de durs travaux pour Jésus-Christ.
    Quand donc Dieu vous accorde quelque consolation spirituelle, recevez-la avec actions de grâces; mais reconnaissez-y le don de Dieu et non votre propre mérite.

    Ne vous en élevez pas, n'en ayez point trop de joie, n'en concevez pas une vaine présomption. Que cette grâce, au contraire, vous rende plus humble, plus vigilant, plus timide dans toutes vos actions; car ce moment passera et sera suivi de la tentation.
    Quand la consolation vous est ôtée, ne vous découragez pas aussitôt; mais attendez avec humilité et avec patience que Dieu vous visite de nouveau: car il est tout-puissant pour vous consoler encore plus.
    Cela n'est ni nouveau ni étrange pour ceux qui ont l'expérience des voies de Dieu: les grands saints et les anciens prophètes ont souvent éprouvé ces vicissitudes.

    Un d'eux, sentant la présence de la grâce, s'écriait: J'ai dit dans mon abondance: Je ne serai jamais ébranlé ! Mais la grâce s'étant retirée, il ajoutait: Vous avez détourné de moi votre face, et j'ai été rempli de trouble.
    Dans ce trouble cependant, il ne désespère point; mais il prie le Seigneur avec plus d'insistance, disant: Seigneur, je crierai vers vous, et j'implorerai mon Dieu.
    Enfin il recueille le fruit de sa prière et il témoigne qu'il a été exaucé: Le Seigneur m'a écouté, il a eu pitié de moi, le Seigneur s'est fait mon appui.

    Mais comment ? Vous avez, dit-il, changé mes gémissements en chants d'allégresse, et vous m'avez environné de joie.
    Or, puisque Dieu en use ainsi avec les plus grands saints, nous ne devons pas perdre courage, pauvres infirmes que nous sommes, si quelquefois nous éprouvons de la ferveur et quelquefois du refroidissement: car l'esprit de Dieu vient et se retire comme il lui plaît. Ce qui faisait dire au bienheureux Job: Vous visitez l'homme dès le matin, et aussitôt vous l'éprouvez.
    En quoi donc espérer, et en quoi mettre ma confiance, si ce n'est uniquement dans la grande miséricorde de mon Dieu et dans l'attente de la grâce céleste ?
    Car, soit que j'aie près de moi des hommes vertueux, des religieux fervents, des amis fidèles; soit que je lise de saints livres et d'éloquents traités, soit que j'entende le doux chant des hymnes, tout cela aide peu et ne touche guère quand la grâce se retire, et que je suis délaissé dans ma propre indigence.

    Alors il n'est point de meilleur remède qu'une humble patience et l'abandon de soi-même à la volonté de Dieu.
    Je n'ai jamais rencontré d'homme si pieux et si parfait qui n'ait éprouvé quelquefois cette privation de la grâce et une diminution de ferveur.
    Nul saint n'a été ravi si haut ni si rempli de lumière qu'il n'ait été tenté avant ou après.
    Car il n'est pas digne d'être élevé jusqu'à la contemplation de Dieu, celui qui n'a pas souffert pour Dieu quelque tribulation.
    La tentation annonce d'ordinaire la consolation qui doit suivre.
    Car la consolation céleste est promise à ceux qu'a éprouvés la tentation. Celui qui vaincra, dit le Seigneur, je lui donnerai à manger du fruit de l'arbre de vie.

    La consolation divine est donnée afin que l'homme ait plus de force pour soutenir l'adversité.
    La tentation vient après, afin qu'il ne s'enorgueillisse pas du bien.
    Car Satan ne dort point, et la chair n'est pas encore morte: c'est pourquoi ne cessez de vous préparer au combat, parce qu'à droite et à gauche sont des ennemis qui ne se reposent jamais.

    Réflexion de Lamennais - Livre 2, Chapitre 9

    Bien que l'humanité sainte du Sauveur ne cessât de jouir, par son union intime avec le Verbe divin, d'une paix et d'une joie inaltérable, il ne laissait pas de ressentir souvent, dans la partie inférieure de l'âme, les afflictions et les douleurs devenues l'apanage de notre nature depuis le péché.

    Qui n'a présentes à l'esprit ces grandes paroles: Mon âme est triste jusqu'à la mort. Mon Père! Mon Père! Pourquoi m'avez-vous délaissé ? Ainsi l'âme chrétienne, sans perdre sa paix, est éprouvée aussi par la tristesse et les tribulations intérieures. Si elle goûtait toujours la consolation, il serait à craindre qu'elle ne tombât peu à peu dans le relâchement, et qu'aurait-elle d'ailleurs à offrir à son bien-aimé ? La vertu se perfectionne dans l'infirmité. C'est l'Apôtre qui nous l'apprend: et il ajoute aussitôt: Je me glorifierai donc dans mes infirmités, afin que la vertu de Jésus-Christ habite en moi.

    Cette espèce d'abandon, cet exil du cour, nous rappelle vivement notre misère, que nous oublions trop facilement, exerce notre foi, notre amour, et nous maintient dans l'humilité. Gardez-vous donc, en ces moments où Jésus paraît se retirer de vous, de fléchir sous le poids de l'épreuve, et de vous laisser aller au découragement. "Un des grands secours, dit un pieux auteur, pour bien porter sa Croix, est d'en ôter l'inquiétude et de rendre cette peine tranquille par une totale conformité à la divine volonté."

    Au lieu de gémir et de vous troubler, réjouissez-vous plutôt, car il est écrit: Ceux qui sèment dans les larmes, moissonnent dans l'allégresse. Ils allaient et pleuraient en répandant des semences. Ils reviendront pleins de joie, portant des gerbes dans leurs mains.




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    Message par Invité Mer 1 Déc 2021 - 18:02

    L'Imitation de Jésus-Christ I  Avis utiles pour entrer dans la vie intérieure ! - Page 2 Passio47


    L'Imitation de Jésus-Christ

    Traduction de Lamennais

    Livre deuxième - Instruction pour avancer dans la vie intérieure

    10. De la reconnaissance pour la grâce de Dieu !

    Pourquoi cherchez-vous le repos lorsque vous êtes né pour le travail ?
    Disposez-vous à la patience plutôt qu'aux consolations, et à porter la croix plutôt qu'à goûter la joie.
    Quel est l'homme du siècle qui ne reçut volontiers les joies et les consolations spirituelles, s'il pouvait en jouir toujours ?

    Car les consolations spirituelles surpassent toutes les délices du monde et toutes les voluptés de la chair.
    Toutes les délices du monde sont ou honteuses ou vaines; les délices spirituelles sont seules douces et chastes, nées des vertus et répandues par Dieu dans les coeurs purs.
    Mais nul ne peut jouir toujours à son gré des consolations divines, parce que la tentation ne cesse jamais longtemps.
    Une fausse liberté d'esprit et une grande confiance en soi-même forment un grand obstacle aux visites d'en-haut.

    Dieu accorde à l'homme un grand bien en lui donnant la grâce de la consolation; mais l'homme fait un grand mal quand il ne remercie pas Dieu de ce don et ne le lui rapporte pas tout entier.
    Si la grâce ne coule point abondamment sur nous, c'est que nous sommes ingrats envers son auteur, et que nous ne remontons point à sa source première.
    Car la grâce n'est jamais refusée à celui qui la reçoit avec gratitude, et Dieu ordinairement donne à l'humble ce qu'il ôte au superbe.
    Je ne veux point de la consolation qui m'ôte la componction; je n'aspire point à la contemplation qui conduit à l'orgueil.

    Car tout ce qui est élevé n'est pas saint; tout ce qui est doux n'est pas bon; tout désir n'est pas pur; tout ce qui est cher à l'homme n'est pas agréable à Dieu.
    J'aime une grâce qui me rend plus humble, plus vigilant, plus prêt à me renoncer moi-même.
    L'homme instruit par le don de la grâce et par sa privation n'osera s'attribuer aucun bien, mais plutôt il confessera son indigence et sa nudité.
    Donnez à Dieu ce qui est à Dieu; et ce qui est de vous, ne l'imputez qu'à vous. Rendez gloire à Dieu de ses grâces; et reconnaissez que n'ayant rien à vous que le péché, rien ne vous est dû que la peine du péché.
    Mettez-vous toujours à la dernière place et la première vous sera donnée; car ce qui est le plus élevé s'appuie sur ce qui est le plus bas.

    Les plus grands saints aux yeux de Dieu sont les plus petits à leurs propres yeux; et plus leur vocation est sublime, plus ils sont humbles dans leur coeur.
    Pleins de la vérité et de la gloire céleste, ils ne sont pas avides d'une gloire vaine.
    Fondés et affermis en Dieu, ils ne sauraient s'élever en eux-mêmes.
    Rapportant à Dieu tout ce qu'ils ont reçu de bien, ils ne recherchent point la gloire que donnent les hommes et ne veulent que celle qui vient de Dieu seul; leur unique but, leur unique désir, est qu'il soit glorifié en lui-même et dans tous les saints, par-dessus toutes choses.
    Soyez donc reconnaissants des moindres grâces et vous mériterez d'en recevoir de plus grandes.
    Que le plus léger don, la plus petite faveur aient pour vous autant de prix que le don le plus excellent et la faveur la plus singulière.

    Si vous considérez la grandeur de celui qui donne, rien de ce qu'il donne ne vous paraîtra petit ni méprisable; car peut-il être quelque chose de tel dans ce qui vient d'un Dieu infini ?
    Vous envoie-t'il des peines et des châtiments, recevez-les encore avec joie, car c'est toujours pour notre salut qu'il fait ou qu'il permet tout ce qui nous arrive.
    Voulez-vous conserver la grâce de Dieu, soyez reconnaissant lorsqu'il vous la donne, patient lorsqu'il vous l'ôte. Priez pour qu'elle vous soit rendue, et soyez humble et vigilant pour ne pas la perdre.

    Réflexion de Lamennais - Livre 2, Chapitre 10

    L'homme est si pauvre, qu'il n'a pas même une bonne pensée, un bon désir qui ne lui vienne d'en haut. De lui-même il ne peut rien, pas même souhaiter d'être affranchi de sa misère, qu'il ne connaît que par une lumière surnaturelle.
    Si la divine miséricorde ne le prévenait, il languirait dans une éternelle impuissance de tout bien. Plus la grâce donc lui est donnée avec abondance, plus il a raison de s'humilier, en voyant ce qu'il serait sans elle, ce qu'il est par son propre fonds. Créature insensée qui t'enorgueillis des dons de Dieu, qu'as-tu que tu n'aies reçu, et si tu l'as reçu pourquoi te glorifier, comme si tu ne l'avais pas reçu ?

    Il faut que l'orgueil plie sous cette parole, et que l'homme tout entier s'anéantisse en présence de Celui qui seul le retire de l'abîme où le péché l'avait précipité. Il ne se relève qu'en s'abaissant: ce qui faisait dire à saint Paul: Quand je me sens faible, c'est alors que je suis fort. Je vous comprends, ô grand Apôtre ! Ce sentiment qui vous humilie, appelle la grâce promise aux humbles, et par elle, vous êtes revêtu de la force de Dieu même.

    Que ne devons-nous point à ce Dieu de bonté, et que lui rendrons-nous pour tant de bienfaits ? Hélas ! Dans notre indigence, nous n'avons à lui offrir que notre coeur, et c'est aussi ce qu'il demande de sa pauvre créature. Que ce coeur au moins lui appartienne sans réserve, que rien ne le partage. Qu'il ne veuille, qu'il ne goûte que Dieu, ne vive que de son amour, et qu'ainsi commence sur la terre cette union ravissante qui sera plus tard notre éternelle félicité.


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    Message par Invité Jeu 2 Déc 2021 - 23:20

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    L'Imitation de Jésus-Christ

    Traduction de Lamennais

    Livre deuxième - Instruction pour avancer dans la vie intérieure

    11. Du petit nombre de ceux qui aiment la Croix de Jésus-Christ

    Il y en a beaucoup qui désirent le céleste royaume de Jésus, mais peu consentent à porter sa Croix.

    Beaucoup souhaitent ses consolations, mais peu aiment ses souffrances.
    Il trouve beaucoup de compagnons de sa table, mais peu de son abstinence.
    Tous veulent partager sa joie; mais peu veulent souffrir quelque chose pour lui.
    Plusieurs suivent Jésus jusqu'à la fraction du pain, mais peu jusqu'à boire le calice de sa passion.
    Plusieurs admirent ses miracles; mais peu goûtent l'ignominie de sa Croix.
    Plusieurs aiment Jésus pendant qu'il ne leur arrive aucune adversité.
    Plusieurs le louent et le bénissent, tandis qu'ils reçoivent ses consolations.
    Mais si Jésus se cache et les délaisse un moment, ils tombent dans le murmure ou dans un excessif abattement.
    Mais ceux qui aiment Jésus pour Jésus et non pour eux-mêmes, le bénissent dans toutes les tribulations et dans l'angoisse du coeur comme dans les consolations les plus douces.
    Et quand il ne voudrait jamais les consoler, toujours cependant ils le loueraient, toujours ils lui rendraient grâces.

    Oh ! que ne peut l'amour de Jésus, quand il est pur et sans mélange d'amour ni d'intérêt propre !
    Ne sont-ce pas des mercenaires ceux qui cherchent toujours des consolations ?
    Ne prouvent-ils pas qu'ils s'aiment eux-mêmes plus que Jésus-Christ, ceux qui pensent toujours à leurs gains et à leurs avantages ?
    Où trouvera-t'on quelqu'un qui veuille servir Dieu pour Dieu seul ?
    Rarement on rencontre un homme assez avancé dans les voies spirituelles pour être dépouillé de tout.
    Car le véritable pauvre d'esprit, détaché de toute créature, qui le trouvera ? Il faut le chercher bien loin, et jusqu'aux extrémités de la terre.

    Si l'homme donne tout ce qu'il possède, ce n'est encore rien.
    S'il fait une grande pénitence, c'est peu encore.
    Et s'il embrasse toutes les sciences, il est encore loin.
    Et s'il a une grande vertu et une piété fervente, il lui manque encore beaucoup, il lui manque une chose souverainement nécessaire.
    Qu'est-ce encore ? C'est qu'après avoir tout quitté, il se quitte aussi lui-même et se dépouille entièrement de l'amour de soi.

    C'est enfin qu'après avoir fait tout ce qu'il sait devoir faire, il pense encore n'avoir rien fait.
    Qu'il estime peu ce qu'on pourrait regarder comme quelque chose de grand, et qu'en toute sincérité il confesse qu'il est un serviteur inutile, selon la parole de la Vérité: Quand vous aurez fait tout ce qui vous est commandé, dites: Nous sommes des serviteurs inutiles.
    Alors il sera vraiment pauvre et séparé de tout en esprit, et il pourra dire avec le prophète: Oui, je suis pauvre et seul dans le monde.
    Nul cependant n'est plus riche, plus puissant, plus libre, que celui qui sait quitter tout et soi-même, et se mettre au dernier rang.

    Réflexion de Lamennais - Livre 2, Chapitre 11

    Il faut aimer Dieu pour Dieu même, et non pas à cause de la joie que l'on goûte à le servir. Car s'il nous retirait ses consolations, que deviendrait cet amour mercenaire ?

    Celui qui se cherche encore en quelque chose ne sait point aimer. Regardez votre modèle, contemplez Jésus: il ne s'est recherché en rien: Christus non sibi placuit. Il a tout sacrifié pour vous, son repos, sa vie, sa volonté même: Non pas ce que je veux, disait-il, mais ce que vous voulez. Il a tout souffert, jusqu'à la croix, jusqu'au délaissement de son Père: Mon Père! Pourquoi m'avez-vous abandonné ?

    Entrons, à son exemple, dans cet esprit de sacrifice, et, détachés désormais de tout intérêt propre, acceptons avec une égale sérénité les biens et les maux, les peines et les joies, en sorte que, n'ayant de pensées, de désirs que ceux de Jésus, nous soyons consommés avec lui dans cette unité parfaite que, près de quitter ce monde, il demandait pour nous à son Père, comme le dernier et le plus grand de ses dons.
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    Message par Invité Ven 3 Déc 2021 - 17:21

    L'Imitation de Jésus-Christ I  Avis utiles pour entrer dans la vie intérieure ! - Page 2 Passio49


    L'Imitation de Jésus-Christ

    Traduction de Lamennais

    Livre deuxième - Instruction pour avancer dans la vie intérieure

    12. De la sainte voie de la Croix

    Cette parole semble dure à plusieurs: Renoncez à vous-mêmes, prenez votre Croix, et suivez Jésus.
    Mais il sera bien plus dur, au dernier jour, d'entendre cette parole: Retirez-vous de moi, maudits, allez au feu éternel !
    Ceux qui écoutent maintenant volontiers la parole qui commande de porter la Croix, et qui y obéissent, ne craindront point alors d'entendre l'arrêt d'une éternelle condamnation.
    Ce signe de la Croix sera dans le Ciel lorsque le Seigneur viendra pour juger.
    Alors tous les disciples de la Croix, qui auront imité pendant leur vie Jésus crucifié, s'approcheront avec une grande confiance de Jésus-Christ juge.

    Pourquoi donc craignez-vous de porter la Croix, par laquelle on arrive au royaume du ciel ?
    Dans la Croix est le salut, dans la Croix la vie, dans la Croix la protection contre nos ennemis.
    C'est de la Croix que découlent les suavités célestes.
    Dans la Croix est la force de l'âme; dans la Croix la joie de l'esprit, la consommation de la vertu, la perfection de la sainteté.

    Il n'y a de salut pour l'âme et d'espérance de vie éternelle, que dans la Croix.
    Prenez donc votre Croix et suivez Jésus, et vous parviendrez à l'éternelle félicité.
    Il vous a précédé portant sa Croix et il est mort pour vous sur la Croix afin que vous aussi vous portiez votre Croix, et que vous aspiriez à mourir sur la Croix.
    Car si vous mourez avec lui, vous vivrez aussi avec lui; et si vous partagez ses souffrances, vous partagerez sa gloire.

    Ainsi tout est dans la Croix, et tout consiste à mourir. Il n'est point d'autre voie qui conduise à la vie et à la véritable paix du coeur que la voie de la Croix et d'une mortification continuelle.
    Allez où vous voudrez, cherchez tout ce que vous voudrez, vous ne trouverez pas au-dessus une voie plus élevée, au-dessous une voie plus sûre que la voie de la sainte Croix.

    Disposez de tout selon vos vues, réglez tout selon vos désirs, et toujours vous trouverez qu'il vous faut souffrir quelque chose, que vous le vouliez ou non; et ainsi vous trouverez toujours la Croix.
    Car, ou vous sentirez de la douleur dans le corps, ou vous éprouverez de l'amertume dans l'âme.
    Tantôt vous serez délaissé de Dieu, tantôt exercé par le prochain, et, ce qui est plus encore, vous serez souvent à charge à vous-même.
    Vous ne trouverez à vos peines aucun remède, aucun soulagement; mais il vous faudra souffrir aussi longtemps que Dieu le voudra.

    Car Dieu veut que vous appreniez à souffrir sans consolations et que vous vous soumettiez à lui sans réserve, et que vous deveniez plus humble par la tribulation.
    Nul n'a si avant dans son coeur la passion de Jésus-Christ que celui qui a souffert quelque chose de semblable.
    La Croix est donc toujours préparée; elle vous attend partout.
    Vous ne pouvez la fuir, quelque part que vous alliez; puisque partout où vous irez, vous vous porterez et vous trouverez toujours vous-même.
    Elevez-vous, abaissez-vous, sortez de vous-même, rentrez-y; toujours vous trouverez la Croix; et il faut que partout vous preniez patience, si vous voulez la paix intérieure et mériter la couronne immortelle.
    Si vous portez de bon coeur la Croix, elle-même vous portera et vous conduira au terme désiré, où vous cesserez de souffrir; mais ce ne sera pas en ce monde.
    Si vous la portez à regret, vous en augmentez le poids, vous rendez votre fardeau plus dur, et cependant il vous faut la porter.

    Si vous rejetez une Croix, vous en trouverez certainement une autre, et peut-être plus pesante.
    Croyez-vous échapper à ce que nul homme n'a pu éviter ? Quel saint a été dans ce monde sans croix et sans tribulation ?
    Jésus-Christ lui-même, Notre-Seigneur, n'a pas été une seule heure dans toute sa vie sans éprouver quelque souffrance: Il fallait, dit-il, que le Christ souffrît, et qu'il ressuscitât d'entre les morts, et qu'il entrât ainsi dans sa gloire.
    Comment donc cherchez-vous une autre voie que la voie royale de la sainte Croix ?
    Toute la vie de Jésus-Christ n'a été qu'une croix et un long martyre, et vous cherchez le repos et la joie !
    Vous vous trompez, n'en doutez pas; vous vous trompez lamentablement si vous cherchez autre chose que les afflictions à souffrir; car toute cette vie mortelle est pleine de misères et environnée de croix.
    Et plus un homme aura fait de progrès dans les voies spirituelles, plus ses croix souvent seront pesantes, parce que l'amour lui rend son exil plus douloureux.

    Cependant celui que Dieu éprouve par tant de peines n'est pas sans consolations qui les adoucissent, parce qu'il sent s'accroître les fruits de sa patience à porter sa Croix.
    Car, lorsqu'il s'incline volontairement sous elle, l'affliction qui l'accablait se change toute entière en une douce confiance qui le console.
    Et plus la chair est affligée, brisée, plus l'esprit est fortifié intérieurement par la grâce.
    Quelquefois même le désir de souffrir pour être conforme à Jésus crucifié lui inspire tant de force, qu'il ne voudrait pas être exempt de tribulations et de douleur, parce qu'il se croit d'autant plus agréable à Dieu, qu'il souffre pour lui davantage.

    Ce n'est point là la vertu de l'homme, mais la grâce de Jésus-Christ, qui opère puissamment dans une chair infirme, que tout ce qu'elle abhorre et fuit naturellement, elle l'embrasse et l'aime par la ferveur de l'esprit.
    Il n'est pas selon l'homme de porter la Croix, d'aimer la Croix, de châtier le corps, de le réduire en servitude, de fuir les honneurs, de souffrir volontiers les outrages, de se mépriser soi-même et de souhaiter d'être méprisé, de supporter les afflictions et les pertes, et de ne désirer aucune prospérité dans ce monde.
    Si vous ne regardez que vous, vous ne pouvez rien de tout cela.
    Mais si vous vous confiez dans le Seigneur, la force vous sera donnée d'en haut et vous aurez pouvoir sur la chair et le monde.
    Vous ne craindrez pas même le démon, votre ennemi, si vous êtes armé de la foi et marqué de la Croix de Jésus-Christ.

    Disposez-vous donc, comme un bon et fidèle serviteur de Jésus-Christ, à porter courageusement la Croix de votre Maître, crucifié par amour pour vous.
    Préparez-vous à souffrir mille adversités, mille traverses dans cette misérable vie; car voilà partout ce qui vous attend, ce que vous trouverez partout, en quelque lieu que vous vous cachiez.
    Il faut qu'il en soit ainsi, et à cette foule de maux et de douleurs il n'y a d'autre remède que de vous supporter vous-même.
    Buvez avec joie le calice du Sauveur, si son amour vous est cher et si vous désirez avoir part à sa gloire.
    Laissez Dieu disposer de ses consolations; qu'il les répande comme il lui plaira.
    Pour vous, choisissez les souffrances et regardez-les comme des consolations d'un grand prix, car toutes les souffrances du temps n'ont aucune proportion avec la gloire future, et ne sauraient vous la mériter, quand seul vous les supporteriez toutes.

    Lorsque vous en serez venu à trouver la souffrance douce et à l'aimer pour Jésus-Christ, alors estimez-vous heureux, parce que vous avez trouvé le paradis sur la terre.
    Mais, tandis que la souffrance vous sera amère et que vous la fuirez, vous vivrez dans le trouble, et la tribulation que vous fuirez vous suivra partout.
    Si vous vous appliquez à être ce que vous devez être, à souffrir et à mourir, bientôt vos peines s'évanouiront et vous aurez la paix.
    Quand vous auriez été ravi, avec Paul, jusqu'au troisième ciel, vous ne seriez pas pour cela assuré de ne rien souffrir. Je lui montrerai, dit Jésus, combien il faut qu'il souffre pour mon nom.
    Il ne vous reste donc qu'à souffrir, si vous voulez aimer Jésus et le servir constamment.
    Plût à Dieu que vous fussiez digne de souffrir quelque chose pour le nom de Jésus ! Quelle gloire vous serait réservée ! Quelle joie parmi tous les saints ! Quelle édification pour le prochain !
    Car tous recommandent la patience, quoique peu cependant veuillent souffrir.
    Avec quelle joie vous devriez souffrir quelque chose pour Jésus, lorsque tant d'autres souffrent beaucoup plus pour le monde !

    Sachez et croyez fermement que votre vie doit être une mort continuelle, et que plus on meurt à soi-même, plus on commence à vivre pour Dieu.
    Nul n'est propre à comprendre les choses du ciel, s'il ne se soumet à supporter les adversités pour Jésus-Christ.

    Rien n'est plus agréable à Dieu, rien ne vous est plus salutaire en ce monde, que de souffrir avec joie pour Jésus-Christ; et si vous aviez à choisir, vous devriez plutôt souhaiter d'être affligé pour lui que d'être comblé de consolations, parce que vous seriez alors plus semblable à Jésus-Christ et plus conforme à tous les saints.
    Car notre mérite et notre progrès dans la perfection ne consistent point dans la douceur et l'abondance des consolations, mais plutôt dans la force de supporter de grandes tribulations et de pesantes épreuves.
    S'il y avait eu pour l'homme quelque chose de meilleur et de plus utile que de souffrir, Jésus-Christ nous l'aurait appris par ses paroles et par son exemple.
    Or, manifestement, il exhorte à porter sa Croix, et les disciples qui le suivaient, et tous ceux qui voudraient le suivre, disant: Si quelqu'un veut marcher sur mes pas, qu'il renonce à soi-même, qu'il porte sa Croix, et qu'il me suive.

    Après donc avoir tout lu, tout examiné, concluons enfin qu'il nous faut passer par beaucoup de tribulations pour entrer dans le royaume de Dieu.

    Réflexion de Lamennais - Livre 2, Chapitre 12

    La doctrine de la Croix, scandale pour les Juifs et folie pour les Gentils, est ce que les hommes comprennent le moins.
    Qu'un Dieu soit mort pour les sauver, leur raison s'abaissera devant ce mystère: mais qu'ils doivent s'associer à cet étonnant sacrifice, en mourant à eux-mêmes, à leurs passions, à leurs volontés, à leurs désirs, voilà ce qui les révolte et leur fait dire comme les Capharnaïtes: Cette parole est dure; et qui peut l'entendre ?

    Il faut bien pourtant que nous l'entendions; car notre salut dépend de là. Le Ciel était séparé de la terre. La Croix les a réunis. Et c'est du pied de la Croix que part tout ce qui va jusqu'au Ciel. Pressons-nous donc contre la Croix; qu'elle soit ici-bas notre consolation, comme elle est notre force. Lorsque, dans sa bonté, Dieu nous envoie quelque épreuve, disons avec saint André: O douce Croix ! Si longtemps désirée et préparée maintenant pour cette âme qui la souhaitait ardemment !

    Tous les saints ont senti ce désir, tous ont tenu ce langage. Souffrir ou mourir, répétait souvent sainte Thérèse, et dans la souffrance, elle trouvait plus de paix et de bonheur que n'en goûteront jamais ceux que le monde appelle heureux. Une seule larme versée aux pieds de Jésus, est plus délicieuse mille fois que tous les plaisirs du siècle.


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    Message par Invité Sam 4 Déc 2021 - 17:15

    L'Imitation de Jésus-Christ I  Avis utiles pour entrer dans la vie intérieure ! - Page 2 Passio50


    L'Imitation de Jésus-Christ

    Traduction de Lamennais

    Livre troisième - De la vie intérieure

    1. Des entretiens intérieurs de Jésus-Christ avec l'âme fidèle

    J'écouterai ce que le Seigneur Dieu dit en moi.

    Heureuse l'âme qui entend le Seigneur lui parler intérieurement, et qui reçoit de sa bouche la parole de consolation !
    Heureuses les oreilles toujours attentives à recueillir ce souffle divin, et sourdes au bruit du monde !
    Heureuses, encore une fois, les oreilles qui écoutent non la voix qui retentit au-dehors, mais la vérité qui enseigne au-dedans !

    Heureux les yeux qui, fermés aux choses extérieures, ne contemplent que les intérieures !
    Heureux ceux qui pénètrent les mystères que le coeur recèle, et qui, par des exercices de chaque jour, tâchent de se préparer de plus en plus à comprendre les secrets du Ciel !
    Heureux ceux dont la joie est de s'occuper de Dieu et qui se dégagent de tous les embarras du siècle !
    Considère ces choses, ô mon âme, et ferme la porte de tes sens, afin que tu puisses entendre ce que le Seigneur ton Dieu dit en toi.
    Voici ce que dit ton bien-aimé: Je suis votre salut, votre paix et votre vie.
    Demeurez près de moi et vous trouverez la paix. Laissez là tout ce qui passe; ne cherchez que ce qui est éternel.

    Que sont toutes les choses du temps, que des séductions vaines ? Et de quoi vous serviront toutes les créatures si vous êtes abandonné du Créateur ?
    Renoncez donc à tout et occupez-vous de plaire à votre Créateur et de lui être fidèle, afin de parvenir à la vraie béatitude.


    Réflexion de Lamennais - Livre 3, Chapitre 1

    Ecoutons la sagesse incréée: Mes délices, dit-elle, sont d'être avec les enfants des hommes. Mais la plupart des hommes ne comprennent pas son langage, ou, craignant de l'entendre, s'éloignent d'elle pour s'entretenir avec les créatures.
    Elle est venue dans le monde, et le monde ne l'a point connue. C'est pourquoi l'Apôtre nous défend d'aimer le monde, ni rien de ce qui est dans le monde, parce qu'il appartient tout entier à l'esprit de malice. Si donc nous voulons attirer en nous l'esprit de Dieu, cet Esprit dont l'onction enseigne toutes choses, séparons-nous du monde. Renonçons à ses maximes, à ses plaisirs, à ses sociétés tumultueuses. Jésus ne se trouve qu'au désert, sa voix ne retentit pas dans les lieux publics, au milieu des assemblées du siècle: mais, lorsqu'il a résolu de répandre des faveurs sur l'âme fidèle, il la conduit dans la solitude, et là, il parle à son coeur.

    Comment peindre les délices de ce céleste entretien ! Qui les a goûtées une fois ne peut plus supporter les entretiens des hommes. O Jésus ! Parlez à mon coeur ! Je veux désormais n'écouter que votre voix, dans le silence de toutes les créatures.

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