Pape François : Jouez-vous avec vos enfants ?
Pour le pape, jouer avec ses enfants n’est pas du temps perdu, mais une question de sagesse.
Elisabeth de Baudoüin (239)
Ce pape venu du bout du monde ne finira jamais de nous étonner. Rencontrant le monde du travail à Campobasso (Molise – Italie), le 5 juillet dernier, (cf. news.va), le pape François a une nouvelle fois créé la surprise en invitant les parents à mettre du jeu dans les rouages de la vie familiale. A la clef, il a glissé cette confidence de pasteur, d’où il ressort que pécher n’est pas jouer, et même, que ne pas jouer pourrait bien être péché : « Je vais vous dire une chose : je me tiens au confessionnal, je confesse des gens. Pas autant que dans mon précédent diocèse (François se définit souvent comme évêque de Rome, ndlr). Quand arrivent une maman ou un jeune papa, je demande : combien d’enfants as-tu ? Puis, je pose toujours cette autre question : « Dis moi, joues-tu avec tes enfants ?« La majorité [répond] : Pardon, Père ? « Oui, oui, tu joues ? Tu perds du temps avec tes enfants ? »
L’Evangile ne dit pas si Joseph et Marie jouaient avec l’enfant Jésus. Le pape n’a pas dit non plus ce que répondent les parents à sa question, mais on peut l’imaginer, car il a enchainé : « Nous sommes en train de perdre cette science, cette sagesse du jeu avec nos enfants. La situation économique nous pousse à cela, à perdre cette science… ». Il a conclu cette rencontre consacrée au travail, en exhortant les parents à perdre du temps avec leurs enfants, notamment le dimanche, insistant sur la nécessité du repos dominical.
D’où François tire-t-il cette conviction que le jeu est une chose sérieuse, dont la vie familiale ne doit pas faire l’économie ? Peut-être de chez les salésiens, qui ont marqué son enfance et son adolescence (cf. Aleteia). Leur fondateur, Don Bosco accordait au jeu, et plus largement aux loisirs, une place importante dans l’éducation de ses jeunes : les jeux collectifs, comme le foot, mais aussi d’autres formes de sport ainsi que le théâtre ou la musique, étaient pour le célèbre éducateur des moments privilégiés pour la construction de la personnalité (Cf. Site des Salésiens)
Devenu prêtre, le Père Bergoglio voudra à son tour faire jouer les jeunes des quartiers défavorisés de Buenos Aires à la manière de Don Bosco ; ce qui lui vaudra au passage d’être accusé de « salésianiser » la compagnie de Jésus !
Autant de bien aux enfants qu’aux parents.
Pour le sociologue catholique italien Giuseppe de Rita, 8 enfants et 14 petits enfants, interviewé par Vatican Insider, les propos du pape sont « les paroles sages d’un homme qui a des dizaines d’années d’expérience sur le terrain. Elles sont utiles surtout pour les parents de cette époque névrosée (…) où l’on court du matin au soir, et où sont pénalisées les relations avec les enfants ». Le sociologue, qui regrette de ne pas avoir joué plus avec ses enfants, remarque aussi que le jeu, qui peut apparaitre à tort comme une perte de temps, fait autant de bien aux enfants qu’aux parents.
Si elle ne fait pas partie des listes de questions usuelles pour aider à la confession, celle du pape peut-être cependant l’occasion pour les parents d’un petit examen de conscience inhabituel : « Est-ce que je joue avec mes enfants ? Quand ? À quoi ? » C’est aussi une invitation à témoigner, pour ceux qui le pratiquent, des bienfaits du jeu dans la vie de famille.
Pour le pape, jouer avec ses enfants n’est pas du temps perdu, mais une question de sagesse.
Elisabeth de Baudoüin (239)
© DR
09.07.2014
Ce pape venu du bout du monde ne finira jamais de nous étonner. Rencontrant le monde du travail à Campobasso (Molise – Italie), le 5 juillet dernier, (cf. news.va), le pape François a une nouvelle fois créé la surprise en invitant les parents à mettre du jeu dans les rouages de la vie familiale. A la clef, il a glissé cette confidence de pasteur, d’où il ressort que pécher n’est pas jouer, et même, que ne pas jouer pourrait bien être péché : « Je vais vous dire une chose : je me tiens au confessionnal, je confesse des gens. Pas autant que dans mon précédent diocèse (François se définit souvent comme évêque de Rome, ndlr). Quand arrivent une maman ou un jeune papa, je demande : combien d’enfants as-tu ? Puis, je pose toujours cette autre question : « Dis moi, joues-tu avec tes enfants ?« La majorité [répond] : Pardon, Père ? « Oui, oui, tu joues ? Tu perds du temps avec tes enfants ? »
L’Evangile ne dit pas si Joseph et Marie jouaient avec l’enfant Jésus. Le pape n’a pas dit non plus ce que répondent les parents à sa question, mais on peut l’imaginer, car il a enchainé : « Nous sommes en train de perdre cette science, cette sagesse du jeu avec nos enfants. La situation économique nous pousse à cela, à perdre cette science… ». Il a conclu cette rencontre consacrée au travail, en exhortant les parents à perdre du temps avec leurs enfants, notamment le dimanche, insistant sur la nécessité du repos dominical.
D’où François tire-t-il cette conviction que le jeu est une chose sérieuse, dont la vie familiale ne doit pas faire l’économie ? Peut-être de chez les salésiens, qui ont marqué son enfance et son adolescence (cf. Aleteia). Leur fondateur, Don Bosco accordait au jeu, et plus largement aux loisirs, une place importante dans l’éducation de ses jeunes : les jeux collectifs, comme le foot, mais aussi d’autres formes de sport ainsi que le théâtre ou la musique, étaient pour le célèbre éducateur des moments privilégiés pour la construction de la personnalité (Cf. Site des Salésiens)
Devenu prêtre, le Père Bergoglio voudra à son tour faire jouer les jeunes des quartiers défavorisés de Buenos Aires à la manière de Don Bosco ; ce qui lui vaudra au passage d’être accusé de « salésianiser » la compagnie de Jésus !
Autant de bien aux enfants qu’aux parents.
Pour le sociologue catholique italien Giuseppe de Rita, 8 enfants et 14 petits enfants, interviewé par Vatican Insider, les propos du pape sont « les paroles sages d’un homme qui a des dizaines d’années d’expérience sur le terrain. Elles sont utiles surtout pour les parents de cette époque névrosée (…) où l’on court du matin au soir, et où sont pénalisées les relations avec les enfants ». Le sociologue, qui regrette de ne pas avoir joué plus avec ses enfants, remarque aussi que le jeu, qui peut apparaitre à tort comme une perte de temps, fait autant de bien aux enfants qu’aux parents.
Si elle ne fait pas partie des listes de questions usuelles pour aider à la confession, celle du pape peut-être cependant l’occasion pour les parents d’un petit examen de conscience inhabituel : « Est-ce que je joue avec mes enfants ? Quand ? À quoi ? » C’est aussi une invitation à témoigner, pour ceux qui le pratiquent, des bienfaits du jeu dans la vie de famille.