Le pape François interviewé par des enfants des bidonvilles
ELISABETH DE BAUDOÜIN (419)
11.03.2015
Que se passe-t-il quand le Pape accepte d’être interviewé par les jeunes d’un bidonville ? Eh bien, pour une fois, les questions ne tournent pas autour de la communion aux divorcés remariés, de la réforme de la Curie, de la place des femmes dans l’Église ou encore du mariage des prêtres ou des finances du Vatican... Non, les jeunes des périphéries sont plus intéressés par des sujets existentiels, comme la drogue, la foi, les relations virtuelles ou la personne du Pape. Et même, pourquoi pas, la politique.
D’où l’interview qui vient de paraître, non pas à la une du grand quotidien argentin La Nacion, mais dans la Càrcova News, le journal de rue d’un quartier pauvre de Buenos Aires, surgi il y a cinquante ans autour d’une gare. Le quartier est confié au soin pastoral d’un chouchou – ou plutôt d’un fils spirituel – de l’ancien archevêque de Buenos Aires, le père Pepe di Paola (ceci expliquant cela). C’est lui qui a recueilli et mis en forme les très nombreuses questions des quelque 600 jeunes qui ont préparé cette interview et qui les a posées au Pape, lors d’un passage à Rome, le 7 février dernier. Il y flotte le parfum de proximité des catéchèses du mercredi, sur fond de déjà entendu (exemple : « Ayez toujours une bible sur vous ») et d’inédits (« Renier Dieu est le pire des péchés »), ces derniers faisant la richesse de cet entretien, en partie traduit par Aleteia.
Concernant la drogue, très présente dans les bidonvilles, l’ancien archevêque de Buenos Aires souligne qu’« il y a des pays qui sont esclaves de la drogue et cela est inquiétant. Mais, précise-t-il, ce qui m’inquiète le plus, c’est le triomphalisme des trafiquants. Ces gens chantent déjà victoire, ils ont gagné, ils triomphent. Cela est une réalité ». Le Pape ajoute qu’« il y a des pays ou des régions où tout est sous domination de la drogue ». En ce qui concerne l’Argentine, « avec respect », il ose dire : « Il y a 25 ans, c’était un lieu de passage de la drogue, aujourd’hui, on en consomme. Et, je n’en ai pas la certitude, mais je crois qu’on en fabrique aussi ».
À la question : « Quelle est la chose la plus importante que nous devons donner à nos enfants ? », le Pape répond : « Le plus important, c’est la foi. Cela me fait beaucoup de peine quand je rencontre des enfants qui ne savent pas faire le signe de croix. Ces enfants n’ont pas reçu la chose la plus importante qu’un père et une mère puisse donner : la foi ». Le Pape a également insisté sur l’importance de l’échange et de l’écoute, ainsi que sur celle du jeu : « Si vous ne jouez pas avec vos enfants, vous les privez de la dimension de la gratuité ».
Le Pape a poursuivi en expliquant le pourquoi de son optimisme et de sa foi en l’homme : « Toute personne peut changer, même les plus éprouvées. Je connais des personnes qui étaient tombées très bas et qui aujourd’hui sont mariées et ont une famille ». Comment est-ce possible ? Grâce à deux certitudes, répond le Pape. La première, c’est que « l’homme est image de Dieu et que Dieu ne méprise pas son image. [Au contraire,] Il la rachète toujours, d’une façon ou d’une autre ». La deuxième, c’est « la force de l’Esprit Saint, qui peut changer la conscience ». Et donc, affirme le Saint-Père, « ce n’est pas de l’optimisme, c’est de la foi en la personne, parce qu’elle est enfant de Dieu.
Dieu n’abandonne pas ses enfants. Nous, ses enfants, (…) nous nous trompons, nous péchons, mais quand nous demandons pardon, Dieu nous pardonne toujours. Il ne se lasse pas de pardonner. C’est nous, quand nous nous croyons importants, qui nous fatiguons de demander pardon ».
Le Pape a répondu aux questions des jeunes d’un quartier pauvre de Buenos Aires. Quitte à s’aventurer sur le terrain des campagnes électorales.
ELISABETH DE BAUDOÜIN (419)
11.03.2015
© TERRE D'AMERICA
Que se passe-t-il quand le Pape accepte d’être interviewé par les jeunes d’un bidonville ? Eh bien, pour une fois, les questions ne tournent pas autour de la communion aux divorcés remariés, de la réforme de la Curie, de la place des femmes dans l’Église ou encore du mariage des prêtres ou des finances du Vatican... Non, les jeunes des périphéries sont plus intéressés par des sujets existentiels, comme la drogue, la foi, les relations virtuelles ou la personne du Pape. Et même, pourquoi pas, la politique.
D’où l’interview qui vient de paraître, non pas à la une du grand quotidien argentin La Nacion, mais dans la Càrcova News, le journal de rue d’un quartier pauvre de Buenos Aires, surgi il y a cinquante ans autour d’une gare. Le quartier est confié au soin pastoral d’un chouchou – ou plutôt d’un fils spirituel – de l’ancien archevêque de Buenos Aires, le père Pepe di Paola (ceci expliquant cela). C’est lui qui a recueilli et mis en forme les très nombreuses questions des quelque 600 jeunes qui ont préparé cette interview et qui les a posées au Pape, lors d’un passage à Rome, le 7 février dernier. Il y flotte le parfum de proximité des catéchèses du mercredi, sur fond de déjà entendu (exemple : « Ayez toujours une bible sur vous ») et d’inédits (« Renier Dieu est le pire des péchés »), ces derniers faisant la richesse de cet entretien, en partie traduit par Aleteia.
L’expansion de la drogue et le triomphalisme des trafiquants
Concernant la drogue, très présente dans les bidonvilles, l’ancien archevêque de Buenos Aires souligne qu’« il y a des pays qui sont esclaves de la drogue et cela est inquiétant. Mais, précise-t-il, ce qui m’inquiète le plus, c’est le triomphalisme des trafiquants. Ces gens chantent déjà victoire, ils ont gagné, ils triomphent. Cela est une réalité ». Le Pape ajoute qu’« il y a des pays ou des régions où tout est sous domination de la drogue ». En ce qui concerne l’Argentine, « avec respect », il ose dire : « Il y a 25 ans, c’était un lieu de passage de la drogue, aujourd’hui, on en consomme. Et, je n’en ai pas la certitude, mais je crois qu’on en fabrique aussi ».
Le plus important à donner aux enfants, c’est la foi
À la question : « Quelle est la chose la plus importante que nous devons donner à nos enfants ? », le Pape répond : « Le plus important, c’est la foi. Cela me fait beaucoup de peine quand je rencontre des enfants qui ne savent pas faire le signe de croix. Ces enfants n’ont pas reçu la chose la plus importante qu’un père et une mère puisse donner : la foi ». Le Pape a également insisté sur l’importance de l’échange et de l’écoute, ainsi que sur celle du jeu : « Si vous ne jouez pas avec vos enfants, vous les privez de la dimension de la gratuité ».
Dieu n’abandonne pas ses enfants
Le Pape a poursuivi en expliquant le pourquoi de son optimisme et de sa foi en l’homme : « Toute personne peut changer, même les plus éprouvées. Je connais des personnes qui étaient tombées très bas et qui aujourd’hui sont mariées et ont une famille ». Comment est-ce possible ? Grâce à deux certitudes, répond le Pape. La première, c’est que « l’homme est image de Dieu et que Dieu ne méprise pas son image. [Au contraire,] Il la rachète toujours, d’une façon ou d’une autre ». La deuxième, c’est « la force de l’Esprit Saint, qui peut changer la conscience ». Et donc, affirme le Saint-Père, « ce n’est pas de l’optimisme, c’est de la foi en la personne, parce qu’elle est enfant de Dieu.
Dieu n’abandonne pas ses enfants. Nous, ses enfants, (…) nous nous trompons, nous péchons, mais quand nous demandons pardon, Dieu nous pardonne toujours. Il ne se lasse pas de pardonner. C’est nous, quand nous nous croyons importants, qui nous fatiguons de demander pardon ».
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