Pape François : L’Église sans Marie est un orphelinat
ELISABETH DE BAUDOÜIN (313)
12.11.2014
Le 25 octobre, le Pape a reçu 7 500 membres du Mouvement apostolique de Schoenstatt, qui fêtaient à Rome le centenaire de sa fondation. Dans ses réponses aux questions sur Marie, il a su trouver de nouvelles formules ou anecdotes, comme celle de la Vierge des mandarines, pour célébrer la maternité de la Mère de Dieu, Mère des hommes et Mère de l’Église.
Marie est celle qui sait transformer une étable pour animaux en maison pour Jésus, avec trois fois rien et une montagne de tendresse. Elle est également capable de faire tressaillir un enfant dans le sein de sa mère, comme nous le dit l’Évangile. Elle est capable de nous donner la joie de Jésus.
Je vais vous raconter une anecdote très douloureuse. Cela s’est passé en Belgique, où j’étais allé à une réunion, dans les années 80. Des « bons catholiques » m’invitèrent à un repas de mariage. Ils avaient plusieurs enfants, ils étaient professeurs de théologie, ils étudiaient beaucoup et de ce fait, ils avaient le cerveau un peu fiévreux... Dans la conversation, ils parlèrent de Jésus et en parlèrent bien. Leur théologie, leur christologie, était très bien faite. Et à la fin, ils me dirent : « Comme nous connaissons déjà Jésus, nous n’avons pas besoin de Marie, nous n’avons pas besoin de dévotion mariale » (…) Cela me fit mal, me rendit très triste (…) Personne ne connait assez Jésus et n’est assez mûr pour pouvoir faire abstraction de Marie, se passer d’elle.
Marie est d’abord Mère, fondamentalement Mère. On ne peut concevoir un autre titre pour Marie que celui de « La Mère ». Elle est Mère, parce qu’elle nous a donné Jésus, parce qu’elle engendre Jésus et qu’elle nous aide avec la force de l’Esprit Saint à Le faire naître et grandir en nous. C’est Elle qui nous donne constamment la vie. Elle est Mère de l’Église. Elle est maternité. Nous n’avons pas le droit – et quand nous le faisons, nous nous trompons – d’avoir une psychologie d’orphelin. Le chrétien n’a pas le droit d’être orphelin : il a une Mère ! Nous avons une Mère ! Un vieux prédicateur (…) termina une fois un sermon en disant : « Celui qui ne veut pas avoir Marie comme mère, eh bien, qu’il l’ait comme belle-mère ! ». Mère. C’est une mère, qui non seulement nous donne la vie, mais qui nous éduque dans la foi.
C’est différent d’essayer de grandir dans la foi sans l’aide de Marie. C’est autre chose. C’est grandir dans la foi, oui, dans l’Église, oui, mais dans une Église orphelinat. Une Église sans Marie est un orphelinat. Marie nous éduque, elle nous fait grandir, elle nous accompagne, elle touche les consciences. Elle sait toucher la conscience pour le repentir.
J’aime lire les histoires de Saint Alphonse-Marie de Liguori. Je le fais encore aujourd’hui quand j’ai un peu de temps. L’une d’elle se passe dans le sud de l’Italie ou en Sicile. Dans un endroit où il y a beaucoup de mandarines, les gens ont une dévotion à la « Vierge des mandarines ». Mêmes les voyous et les voleurs lui sont dévôts. Ils disent que la Vierge des mandarines les aime et ils la prient afin que quand ils arriveront au ciel – elle regarde la file des gens qui arrivent, non ? – et qu’elle verra l’un d’eux, elle leur fasse signe de la main et leur dise de ne pas se présenter et de se cacher. Et la nuit, quand il fera sombre et que Saint Pierre ne sera plus là, elle ouvrira la porte ! Derrière cette histoire folklorique et populaire, se cache une grande vérité, de haute portée théologique : une mère prend soin de son fils jusqu’à la fin et essaie jusqu’au bout de lui sauver la vie (…)
La première antienne mariale occidentale est copiée sur un hymne oriental qui dit : « Sous ta protection, nous cherchons refuge, Sainte Mère de Dieu ». C’est la première, la plus ancienne d’Occident. Mais elle vient d’une vieille tradition, que les mystiques russes, les moines russes, expriment ainsi : dans les moments de turbulence spirituelle, nous n’avons plus rien d’autre à faire que de chercher refuge sous le manteau de la Mère de Dieu, celle qui protège, celle qui défend. Souvenons-nous de l’apocalypse : « [Elle est] celle qui sort en courant avec l’enfant dans les bras, pour que le dragon ne le dévore pas ».
Traduit de l’italien et présenté par Élisabeth de Baudoüin
Face aux membres du Mouvement de Schoenstatt, le pape François a démontré une nouvelle fois que la maternité de Marie est un trésor inépuisable
ELISABETH DE BAUDOÜIN (313)
12.11.2014
Paul Malo / Aleteia
Le 25 octobre, le Pape a reçu 7 500 membres du Mouvement apostolique de Schoenstatt, qui fêtaient à Rome le centenaire de sa fondation. Dans ses réponses aux questions sur Marie, il a su trouver de nouvelles formules ou anecdotes, comme celle de la Vierge des mandarines, pour célébrer la maternité de la Mère de Dieu, Mère des hommes et Mère de l’Église.
Capable de transformer une étable en maison pour Jésus
Marie est celle qui sait transformer une étable pour animaux en maison pour Jésus, avec trois fois rien et une montagne de tendresse. Elle est également capable de faire tressaillir un enfant dans le sein de sa mère, comme nous le dit l’Évangile. Elle est capable de nous donner la joie de Jésus.
Personne ne peut se passer de Marie
Je vais vous raconter une anecdote très douloureuse. Cela s’est passé en Belgique, où j’étais allé à une réunion, dans les années 80. Des « bons catholiques » m’invitèrent à un repas de mariage. Ils avaient plusieurs enfants, ils étaient professeurs de théologie, ils étudiaient beaucoup et de ce fait, ils avaient le cerveau un peu fiévreux... Dans la conversation, ils parlèrent de Jésus et en parlèrent bien. Leur théologie, leur christologie, était très bien faite. Et à la fin, ils me dirent : « Comme nous connaissons déjà Jésus, nous n’avons pas besoin de Marie, nous n’avons pas besoin de dévotion mariale » (…) Cela me fit mal, me rendit très triste (…) Personne ne connait assez Jésus et n’est assez mûr pour pouvoir faire abstraction de Marie, se passer d’elle.
Fondamentalement Mère
Marie est d’abord Mère, fondamentalement Mère. On ne peut concevoir un autre titre pour Marie que celui de « La Mère ». Elle est Mère, parce qu’elle nous a donné Jésus, parce qu’elle engendre Jésus et qu’elle nous aide avec la force de l’Esprit Saint à Le faire naître et grandir en nous. C’est Elle qui nous donne constamment la vie. Elle est Mère de l’Église. Elle est maternité. Nous n’avons pas le droit – et quand nous le faisons, nous nous trompons – d’avoir une psychologie d’orphelin. Le chrétien n’a pas le droit d’être orphelin : il a une Mère ! Nous avons une Mère ! Un vieux prédicateur (…) termina une fois un sermon en disant : « Celui qui ne veut pas avoir Marie comme mère, eh bien, qu’il l’ait comme belle-mère ! ». Mère. C’est une mère, qui non seulement nous donne la vie, mais qui nous éduque dans la foi.
L’Église sans Marie est un orphelinat
C’est différent d’essayer de grandir dans la foi sans l’aide de Marie. C’est autre chose. C’est grandir dans la foi, oui, dans l’Église, oui, mais dans une Église orphelinat. Une Église sans Marie est un orphelinat. Marie nous éduque, elle nous fait grandir, elle nous accompagne, elle touche les consciences. Elle sait toucher la conscience pour le repentir.
La Vierge des mandarines, espérance des voyous et des voleurs
J’aime lire les histoires de Saint Alphonse-Marie de Liguori. Je le fais encore aujourd’hui quand j’ai un peu de temps. L’une d’elle se passe dans le sud de l’Italie ou en Sicile. Dans un endroit où il y a beaucoup de mandarines, les gens ont une dévotion à la « Vierge des mandarines ». Mêmes les voyous et les voleurs lui sont dévôts. Ils disent que la Vierge des mandarines les aime et ils la prient afin que quand ils arriveront au ciel – elle regarde la file des gens qui arrivent, non ? – et qu’elle verra l’un d’eux, elle leur fasse signe de la main et leur dise de ne pas se présenter et de se cacher. Et la nuit, quand il fera sombre et que Saint Pierre ne sera plus là, elle ouvrira la porte ! Derrière cette histoire folklorique et populaire, se cache une grande vérité, de haute portée théologique : une mère prend soin de son fils jusqu’à la fin et essaie jusqu’au bout de lui sauver la vie (…)
Chercher refuge sous le manteau de Marie
La première antienne mariale occidentale est copiée sur un hymne oriental qui dit : « Sous ta protection, nous cherchons refuge, Sainte Mère de Dieu ». C’est la première, la plus ancienne d’Occident. Mais elle vient d’une vieille tradition, que les mystiques russes, les moines russes, expriment ainsi : dans les moments de turbulence spirituelle, nous n’avons plus rien d’autre à faire que de chercher refuge sous le manteau de la Mère de Dieu, celle qui protège, celle qui défend. Souvenons-nous de l’apocalypse : « [Elle est] celle qui sort en courant avec l’enfant dans les bras, pour que le dragon ne le dévore pas ».
Traduit de l’italien et présenté par Élisabeth de Baudoüin