Dans une interview, le pape François évoque des “attentes démesurées“ concernant le Synode sur la famille
Vatican - le 13/03/2015-Agence I.Media
Concernant l’accès à la communion des personnes divorcées remariées ou l’attitude de l’Eglise à l’égard des couples homosexuels, le pape François met en garde devant les “attentes démesurées“ de certains, entre deux synodes sur la famille. Dans une longue interview accordée à la chaine mexicaine Televisa à l’occasion du deuxième anniversaire de son élection, le pontife argentin assure aussi avoir la “sensation“ qu’il aura un pontificat “bref“ et affirme qu’il souhaite des collaborateurs qui aient “le courage de ne pas se taire“ s’ils sont en désaccord avec lui.
“Les divorcés remariés pourront-ils communier, l’approbation du monde des homosexuels sera-t-elle si grande que cela ?“ demande la journaliste Valentina Alazraki. “Je crois qu’il y a des attentes démesurées“ répond le pontife sans détour, avant d’assurer que “l’on ne résout rien“ en donnant la communion aux personnes divorcées remariées. “Ce que l’Eglise veut, ajoute le pape, c’est que tu t’intègres à la vie de l’Eglise“. Imitant ceux qui disent “non, moi je veux communier et c’est tout“, le pape souligne que pour eux la communion est une “cocarde“, un “titre honorifique“, et leur répond : “Non, réintègre-toi“.
Evoquant notamment l’impossibilité des divorcés remariés d’être parrains de baptême au contraire d’un “mafieux“ marié à l’Eglise, le pape reconnaît des “contradictions“. Tout en assurant l’importance du “témoignage de vérité“ qu’ils peuvent donner à des filleuls, le pape indique aussi : “s’ils croient, bien qu’ils soient dans une situation (…) appelée irrégulière et qu’ils la reconnaissent, qu’ils l’acceptent, et qu’ils savent aussi ce que l’Eglise pense de ces choses, ce n’est pas un empêchement“.
Selon le pape, l’Eglise doit “affronter“ différents points : “la préparation au mariage, l’accompagnement de ceux qui vivent en concubinage, (…) de ceux qui se sont remariés, de ceux qui se préparent à recevoir le sacrement du mariage“. Déplorant que de nombreux mariages “ne sont pas préparés“, il pointe aussi les mariages “sociaux“ qui “sont nuls“, “par manque de foi“. Le chef de l’Eglise catholique, en outre, déplore à nouveau “la colonisation idéologique à l’encontre de la famille“, citant en particulier “l’enseignement de la théorie du genre“.
La curie, “dernière cour“ d’Europe
Au fil de l’interview accordée à la Mexicaine Valentina Alazraki, doyenne des journalistes vaticanistes, le pape François souhaite une véritable “conversion des cœurs“ au sommet de l’Eglise et confie qu’être pape ne lui déplaît pas. Pour autant, il juge que la curie romaine est “la dernière cour qui reste en Europe“, estimant que les autres se sont “démocratisées“.
Le pape François revient sur son vigoureux discours de décembre 2014 devant les responsables de la curie romaine, expliquant que les 15 maladies alors énumérées sont avant tout 15 “tentations“. Il pointe aussi une seizième maladie, à savoir celle de “ceux qui n’ont pas le courage de critiquer en face“. Il faut “que les choses sortent“, dit-il en souhaitant des collaborateurs qui aient “le courage de ne pas se taire“ s’ils ne sont pas d’accord avec lui.
Face à la caméra de la chaine Televisa, le pape évoque la question migratoire en Amérique centrale, mais aussi en Europe, “particulièrement liée aujourd’hui à la faim, au manque de travail“, “à la tyrannie d’un système économique qui place le dieu argent et non l’homme en son centre“. “Je me réjouis, ajoute-t-il, que l’Europe soit en train de réviser sa politique migratoire“.
Aller manger une pizza incognito
Confidence après confidence, Jorge Mario Bergoglio assure que les voyages sont pour lui “une grande pénitence“ et se dit très casanier. “Je n’aurais pas supporté la solitude“, confie aussi le pape à propos de son choix de ne pas vivre dans les appartements pontificaux mais à la Maison Sainte-Marthe.
“La seule chose que j’aimerais, glisse aussi le pape, c’est de pouvoir sortir un jour sans que personne ne me reconnaisse pour aller manger une pizza“.
“J’ai la sensation que mon pontificat sera bref. Quatre ou cinq ans. Je ne sais pas, ou bien deux ou trois“, confie encore le pape François en précisant bien qu’il ne s’agit que d’une “sensation“. Une fois encore, il salue alors la “porte ouverte“ par Benoît XVI (2005-2013) à l’existence de “papes émérites“ mais refuse de fixer un âge limite car “la papauté“ est à ses yeux “une grâce spéciale“. Il assure que son prédécesseur est “un homme de Dieu“ avec qui il s’entretient “parfois“ par téléphone. François évoque aussi les scandales de pédophilie qui ont marqué les pontificats de Jean-Paul II (1978-2005) et Benoît XVI, assurant que ses prédécesseurs furent courageux devant ces “horribles“ crimes. AMI/LF
Vatican - le 13/03/2015-Agence I.Media
Concernant l’accès à la communion des personnes divorcées remariées ou l’attitude de l’Eglise à l’égard des couples homosexuels, le pape François met en garde devant les “attentes démesurées“ de certains, entre deux synodes sur la famille. Dans une longue interview accordée à la chaine mexicaine Televisa à l’occasion du deuxième anniversaire de son élection, le pontife argentin assure aussi avoir la “sensation“ qu’il aura un pontificat “bref“ et affirme qu’il souhaite des collaborateurs qui aient “le courage de ne pas se taire“ s’ils sont en désaccord avec lui.
“Les divorcés remariés pourront-ils communier, l’approbation du monde des homosexuels sera-t-elle si grande que cela ?“ demande la journaliste Valentina Alazraki. “Je crois qu’il y a des attentes démesurées“ répond le pontife sans détour, avant d’assurer que “l’on ne résout rien“ en donnant la communion aux personnes divorcées remariées. “Ce que l’Eglise veut, ajoute le pape, c’est que tu t’intègres à la vie de l’Eglise“. Imitant ceux qui disent “non, moi je veux communier et c’est tout“, le pape souligne que pour eux la communion est une “cocarde“, un “titre honorifique“, et leur répond : “Non, réintègre-toi“.
Evoquant notamment l’impossibilité des divorcés remariés d’être parrains de baptême au contraire d’un “mafieux“ marié à l’Eglise, le pape reconnaît des “contradictions“. Tout en assurant l’importance du “témoignage de vérité“ qu’ils peuvent donner à des filleuls, le pape indique aussi : “s’ils croient, bien qu’ils soient dans une situation (…) appelée irrégulière et qu’ils la reconnaissent, qu’ils l’acceptent, et qu’ils savent aussi ce que l’Eglise pense de ces choses, ce n’est pas un empêchement“.
Selon le pape, l’Eglise doit “affronter“ différents points : “la préparation au mariage, l’accompagnement de ceux qui vivent en concubinage, (…) de ceux qui se sont remariés, de ceux qui se préparent à recevoir le sacrement du mariage“. Déplorant que de nombreux mariages “ne sont pas préparés“, il pointe aussi les mariages “sociaux“ qui “sont nuls“, “par manque de foi“. Le chef de l’Eglise catholique, en outre, déplore à nouveau “la colonisation idéologique à l’encontre de la famille“, citant en particulier “l’enseignement de la théorie du genre“.
La curie, “dernière cour“ d’Europe
Au fil de l’interview accordée à la Mexicaine Valentina Alazraki, doyenne des journalistes vaticanistes, le pape François souhaite une véritable “conversion des cœurs“ au sommet de l’Eglise et confie qu’être pape ne lui déplaît pas. Pour autant, il juge que la curie romaine est “la dernière cour qui reste en Europe“, estimant que les autres se sont “démocratisées“.
Le pape François revient sur son vigoureux discours de décembre 2014 devant les responsables de la curie romaine, expliquant que les 15 maladies alors énumérées sont avant tout 15 “tentations“. Il pointe aussi une seizième maladie, à savoir celle de “ceux qui n’ont pas le courage de critiquer en face“. Il faut “que les choses sortent“, dit-il en souhaitant des collaborateurs qui aient “le courage de ne pas se taire“ s’ils ne sont pas d’accord avec lui.
Face à la caméra de la chaine Televisa, le pape évoque la question migratoire en Amérique centrale, mais aussi en Europe, “particulièrement liée aujourd’hui à la faim, au manque de travail“, “à la tyrannie d’un système économique qui place le dieu argent et non l’homme en son centre“. “Je me réjouis, ajoute-t-il, que l’Europe soit en train de réviser sa politique migratoire“.
Aller manger une pizza incognito
Confidence après confidence, Jorge Mario Bergoglio assure que les voyages sont pour lui “une grande pénitence“ et se dit très casanier. “Je n’aurais pas supporté la solitude“, confie aussi le pape à propos de son choix de ne pas vivre dans les appartements pontificaux mais à la Maison Sainte-Marthe.
“La seule chose que j’aimerais, glisse aussi le pape, c’est de pouvoir sortir un jour sans que personne ne me reconnaisse pour aller manger une pizza“.
“J’ai la sensation que mon pontificat sera bref. Quatre ou cinq ans. Je ne sais pas, ou bien deux ou trois“, confie encore le pape François en précisant bien qu’il ne s’agit que d’une “sensation“. Une fois encore, il salue alors la “porte ouverte“ par Benoît XVI (2005-2013) à l’existence de “papes émérites“ mais refuse de fixer un âge limite car “la papauté“ est à ses yeux “une grâce spéciale“. Il assure que son prédécesseur est “un homme de Dieu“ avec qui il s’entretient “parfois“ par téléphone. François évoque aussi les scandales de pédophilie qui ont marqué les pontificats de Jean-Paul II (1978-2005) et Benoît XVI, assurant que ses prédécesseurs furent courageux devant ces “horribles“ crimes. AMI/LF