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    Le Synode sur la famille débute le 4 Octobre 2015 en la Fête de Saint François D’Assise (tout sur le synode)

    Claire
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    Message par Claire Dim 4 Oct 2015 - 20:33

    Le Synode sur la famille débute le 4 Octobre 2015 en la Fête de Saint François D’Assise …ainsi que le mois du Rosaire…et se terminera le 25 Octobre 2015
    Le Synode sur la famille débute le 4 Octobre 2015 en la Fête de Saint François D’Assise (tout sur le synode) Saint-francois
    Le « Poverello » François d’Assise est né en Ombrie en 1182. Il est le fils d’un riche drapier qui, rentrant de France peu après la naissance de son fils, lui donne le nom de Français : François, qui vient du nom latin du peuple des « Francs ». 

    Un surnom qui deviendra un prénom si répandu : plus de 60 saints l’ont honoré ! François est un jeune débordant de vie : il chante, rie, joue et s’amuse. De fête en fête, en joyeuse compagnie, il ne rêve que de plaisir, de fortune et de gloire ! 

    Puis, tout à coup, comme pour Paul sur le chemin de Damas, le Christ le saisit : du baiser au lépreux aux stigmates de la Passion, épousant « Dame Pauvreté », François quitte sa vie mondaine et facile. Il renonce à tout !

    Le Synode sur la famille débute le 4 Octobre 2015 en la Fête de Saint François D’Assise (tout sur le synode) Saint_francis_of_assisi_by_jusepe_de_ribera

    François est devenu fou d’amour pour le Christ. Vêtu d’un froc, pieds nus, mendiant sa nourriture, il va mettre ses pas dans ceux de Jésus pour vivre les béatitudes de son Évangile. Heureux, vous les pauvres ! On a pu dire de saint François d’Assise qu’il est « le saint dont la vie a reproduit le plus celle de Jésus »

    Depuis le jour où, à Saint-Damien, il reçoit mission du Crucifié : « Va, répare mon Église en ruine », jusqu’à sa mort, étendu à même la terre, à Sainte-Marie des Anges, François n’a pas eu d’autre ambition que l’imitation du Christ, à plein coeur et à plein temps.
    Le Synode sur la famille débute le 4 Octobre 2015 en la Fête de Saint François D’Assise (tout sur le synode) Papillon_fleurs

    Son idéal de pureté, de détachement et de joie dans la paix, François d’Assise l’a légué à une multitude de frères et de soeurs. Il a voulu qu’ils demeurent dans l’Église les plus petits : les frères mineurs.

    Leur vocation prioritaire ? Témoigner de la Tendresse de Dieu à toutes les créatures : toutes les personnes, à commencer par les mal-aimés et les blessés de la vie, et tous les êtres de la Création.

    Le Synode sur la famille débute le 4 Octobre 2015 en la Fête de Saint François D’Assise (tout sur le synode) Th4
    Lui qui admira et célébra avec tant d’enthousiasme les merveilles de Dieu, c’est devenu presque aveugle qu’il fait jaillir de son coeur le Cantique du soleil, l’hymne de la fraternité universelle. Saint François d’Assise rejoint son Seigneur bien-aimé dans la nuit du 3 au 4 octobre 1226.
    Rédacteur: Frère Bernard Pineau, OP
    Source : http://www.lejourduseigneur.com/Web-TV/Saints/Francois-d-Assise


    Le Synode sur la famille débute le 4 Octobre 2015 en la Fête de Saint François D’Assise (tout sur le synode) Papefrancoissacrosse
    Note Myriamir :
    Le plus grand secours que nous pouvons apporter à ce synode qui débute, ce sont nos prières…surtout pas nos jugements… car oui, ce sera difficile pour le Saint Père François.. il devra entendre toutes les idées et prendre des décisions très Importantes pour l’avenir de l’Église ET DE LA FAMILLE…sur les pas du Christ..!



    https://myriamir.wordpress.com/2015/10/04/le-synode-sur-la-famille-debute-le-4-octobre-2015-en-la-fete-de-saint-francois-dassise-ainsi-que-le-mois-du-rosaire-et-se-terminera-le-25-octobre-2015/


    Dernière édition par Claire le Lun 5 Oct 2015 - 9:08, édité 1 fois
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    Le Synode sur la famille débute le 4 Octobre 2015 en la Fête de Saint François D’Assise (tout sur le synode) Empty Homélie du Pape François lors de la messe d'ouverture

    Message par Claire Dim 4 Oct 2015 - 20:51

    MESSE POUR L'OUVERTURE 
    DE LA XIVe ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE DU SYNODE DES ÉVÊQUES



    HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS


    Basilique vaticane
    XXVIIe Dimanche du Temps ordinaire, 4 octobre 2015






    « Si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et, en nous, son amour atteint la perfection » (1Jn 4, 12).
    Les lectures bibliques de ce dimanche semblent choisies spécialement pour l’événement de grâce que l’Eglise est en train de vivre, c'est-à-dire l’Assemblée Ordinaire du Synode des Évêques sur le thème de la famille, qui est inauguré par cette célébration eucharistique.
    Elles sont centrées sur trois thèmes : le drame de la solitude, l’amour entre l’homme et la femme, et la famille.


    La solitude


    Adam, comme nous l’avons lu dans la première lecture, vivait dans le Paradis, il donnait leur nom aux autres créatures, exerçant une maîtrise qui montrait son indiscutable et incomparable supériorité ; mais, malgré cela, il se sentait seul parce qu’ « il ne trouva aucune aide qui lui corresponde » (Gn 2, 20), et il faisait l’expérience de la solitude.
    La solitude, le drame qui, encore aujourd’hui, afflige tant d’hommes et de femmes. Je pense aux personnes âgées, abandonnées même de leurs êtres chers et de leurs propres enfants ; aux veufs et aux veuves ; à tant d’hommes et de femmes laissés par leur épouse ou par leur mari ; à tant de personnes qui, de fait, se sentent seules, incomprises, pas écoutées ; aux migrants et aux réfugiés qui fuient les guerres et les persécutions ; et à tant de jeunes victimes de la culture de la consommation, de l’utilise et jette, et de la culture du déchet.


    Aujourd’hui se vit le paradoxe d’un monde globalisé, où nous voyons beaucoup d’habitations luxueuses et de gratte ciels, mais de moins en moins de chaleur de la maison et de la famille ; beaucoup de projets ambitieux, mais peu de temps pour vivre ce qui a été réalisé ; beaucoup de moyens sophistiqués de divertissement, mais de plus en plus un vide profond dans le cœur ; beaucoup de plaisirs, mais peu d’amour ; beaucoup de liberté mais peu d’autonomie… Les personnes qui se sentent seules sont de plus en plus nombreuses, mais aussi celles qui se renferment dans l’égoïsme, dans la mélancolie, dans la violence destructrice et dans l’esclavage du plaisir et du dieu argent.


    Nous vivons aujourd’hui, dans un certain sens, la même expérience qu’Adam : beaucoup de puissance, accompagnée de beaucoup de solitude et de vulnérabilité ; et la famille en est l’icône. De moins en moins de sérieux pour faire progresser un rapport d’amour solide et fécond : dans la santé comme dans la maladie, dans la richesse comme dans la pauvreté, dans la bonne comme dans la mauvaise fortune. L’amour durable, fidèle, consciencieux, stable, fécond est de plus en plus moqué et regardé comme s’il était une affaire de l’antiquité. Il semblerait que les sociétés les plus avancées soient justement celles qui ont le taux le plus bas de natalité et le taux le plus élevé d’avortements, de divorces, de suicides et de pollution environnementale et sociale.


    L’amour entre l’homme et la femme


    Nous lisons encore dans la première lecture que le cœur de Dieu est resté comme douloureux devant la vision de la solitude d’Adam, et il a dit : « il n’est pas bon que l’homme soit seul. Je vais lui faire une aide qui lui correspondra » (Gn 2, 18). Ces paroles montrent que rien ne rend heureux le cœur de l’homme qu’un cœur qui lui ressemble, qui lui corresponde, qui l’aime et qui le tire de la solitude et du sentiment d’être seul. Elles montrent aussi que Dieu n’a pas créé l’être humain pour vivre dans la tristesse ni pour rester seul, mais pour le bonheur, pour partager son chemin avec une autre personne qui lui soit complémentaire, pour vivre l’étonnante expérience de l’amour, c'est-à-dire aimer et être aimé, et pour voir la fécondité de son amour dans les enfants, comme le dit le Psaume qui a été proclamé aujourd’hui (cf. Ps 128).


    Voilà le rêve de Dieu pour sa créature bien-aimée : la voir se réaliser dans l’union d’amour entre l’homme et la femme ; heureuse sur le chemin commun, féconde dans le don réciproque. C’est le même dessein que Jésus, dans l’Évangile de ce jour, résume par ces paroles : « Au commencement de la création, Dieu les fit homme et femme. A cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux deviendront une seule chair. Ainsi, ils ne sont plus deux mais une seule chair » (Mc 10, 6-8) ; (cf. Gn 1, 27 ; 2, 24).


    Jésus, face à la demande rhétorique qui lui est faite ­– probablement comme un piège, pour le faire devenir tout à coup antipathique à la foule qui le suivait et qui pratiquait le divorce comme réalité enracinée et intangible –, répond de manière franche et inattendue : il fait tout remonter à l’origine, à l’origine de la création, pour nous apprendre que Dieu bénit l’amour humain, que c’est lui qui unit les cœurs d’un homme et d’une femme qui s’aiment et qui les unit dans l’unité et l’indissolubilité. Cela signifie que le but de la vie conjugale n’est pas seulement de vivre ensemble pour toujours, mais de s’aimer pour toujours ! Jésus rétablit ainsi l’ordre qui était à l’origine et qui est origine.


    La famille


    « Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas » (Mc 10,9)
    . C’est une exhortation aux croyants à dépasser toute forme d’individualisme et de légalisme, qui cache un égoïsme mesquin et une peur de rallier la signification authentique du couple et de la sexualité humaine selon le projet de Dieu.


    En effet, c’est seulement à la lumière de la folie de la gratuité de l’amour pascal de Jésus que la folie de la gratuité d’un amour conjugal unique et jusqu’à la mort apparaîtra compréhensible.
    Pour Dieu, le mariage n’est pas une utopie propre à l’adolescence, mais un rêve sans lequel sa créature sera destinée à la solitude ! En effet, la peur d’adhérer ce projet paralyse le cœur humain.


    Paradoxalement aussi, l’homme d’aujourd’hui – qui ridiculise souvent ce dessein – reste attiré et fasciné par tout amour authentique, par tout amour solide, par tout amour fécond, par tout amour fidèle et perpétuel. Nous le voyons suivre les amours temporaires, mais il rêve de l’amour authentique ; il court derrière les plaisirs de la chair, mais il désire la donation totale.


    En effet, « maintenant que nous avons pleinement savouré les promesses de la liberté sans limite, nous commençons à comprendre de nouveau l’expression ‘’ tristesse de ce monde’’. Les plaisirs interdits ont perdu leur attrait dès qu’ils ont cessé d’être interdits. Même s’ils sont poussés à l’extrême et s’ils sont renouvelés indéfiniment, ils restent insipides parce qu’ils sont des choses finies, et nous, au contraire, nous avons soif d’infini» (Joseph Ratzinger, Auf Christus schauen. Einübung in Glaube, Hoffnung, Liebe, Freiburg 1989, p. 73).


    Dans ce contexte social et matrimonial très difficile, l’Église est appelée à vivre sa mission dans la fidélité, dans la vérité et dans la charité. Vivre sa mission dans la fidélité à son Maître comme une voix qui crie dans le désert, pour défendre l’amour fidèle, et encourager les très nombreuses familles qui vivent leur mariage comme un espace où se manifeste l’amour divin ; pour défendre la sacralité de la vie, de toute vie ; pour défendre l’unité et l’indissolubilité du lien conjugal comme signe de la grâce de Dieu et de la capacité de l’homme d’aimer sérieusement.


    L’Église est appelée à vivre sa mission dans la vérité qui ne change pas selon les modes passagères et les opinions dominantes. La vérité qui protège l’homme et l’humanité des tentations de l’autoréférentialité et de la transformation de l’amour fécond en égoïsme stérile, l’union fidèle en liens passagers. 

    « Dépourvu de vérité, l’amour bascule dans le sentimentalisme. L’amour devient une coque vide susceptible d’être arbitrairement rempli. C’est le risque mortifère qu’affronte l’amour dans une culture sans vérité » (Benoît XVI, Enc. Caritas in veritate, n. 3).

    Et l’Église est appelée à vivre sa mission dans la charité qui ne pointe pas du doigt pour juger les autres, mais – fidèle à sa nature de mère – se sent le devoir de chercher et de soigner les couples blessés avec l’huile de l’accueil et de la miséricorde ; d’être ‘’hôpital de campagne’’ aux portes ouvertes pour accueillir quiconque frappe pour demander aide et soutien ; de plus, de sortir de son propre enclos vers les autres avec un amour vrai, pour marcher avec l’humanité blessée, pour l’inclure et la conduire à la source de salut.


    Une Église qui enseigne et défend les valeurs fondamentales, sans oublier que « Le sabbat a été fait pour l’homme, et non pas l’homme pour le sabbat » (Mc 2, 27) ; et que Jésus a dit aussi : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler les justes mais les pécheurs » (Mc 2, 17). 

    Une Église qui éduque à l’amour authentique, capable de tirer de la solitude, sans oublier sa mission de bon samaritain de l’humanité blessée.

    Je me souviens de Saint Jean Paul II quand il disait : « L’erreur et le mal doivent toujours être condamnés et combattus ; mais l’homme qui tombe ou se trompe doit être compris et aimé […] 



    Nous devons aimer notre temps et aider l’homme de notre temps » (Discours à l’Action Catholique Italienne, 30 décembre 1978 : Insegnamenti I [1978], 450). Et l’Église doit le chercher, l’accueillir et l’accompagner, parce qu’une Église aux portes closes se trahit elle-même et trahit sa mission, et au lieu d’être un pont devient une barrière : « Celui qui sanctifie, et ceux qui sont sanctifiés, doivent tous avoir la même origine ; pour cette raison, Jésus n’a pas honte de les appeler ses frères » (He 2, 11).

    Dans cet esprit demandons au Seigneur de nous accompagner dans le Synode et de guider son Église, par l’intercession de la Bienheureuse Vierge Marie et de Saint Joseph, son très chaste époux.
     






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    Le Synode sur la famille débute le 4 Octobre 2015 en la Fête de Saint François D’Assise (tout sur le synode) Empty Synode : la presse déchante déjà

    Message par Claire Lun 5 Oct 2015 - 9:07

    05 octobre 2015



    Synode : la presse déchante déjà



    Via le FC :

    Le Synode sur la famille débute le 4 Octobre 2015 en la Fête de Saint François D’Assise (tout sur le synode) 6a00d83451619c69e201b7c7d8c3aa970b-320wi


    • Synode à Rome : Le Pape risque de décevoir


    • Le Pape condamne avec force le divorce

    • Le Pape démarre le Synode sur la famille en condamnant le divorce


    • Le Pape réaffirme son opposition au mariage gay


    • Le Pape rassure les conservateurs à l'ouverture du Synode


    • Le Pape François n'est pas aussi "cool" qu'il en a l'air


    • Le Pape sera toujours opposé à l'avortement, au mariage gay et au divorce


    • Le Pape fixe les lignes rouges à ne pas dépasser




    http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2015/10/synode-la-presse-d%C3%A9chante-d%C3%A9j%C3%A0.html
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    Message par Claire Mar 6 Oct 2015 - 10:05

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    Le Synode sur la famille débute le 4 Octobre 2015 en la Fête de Saint François D’Assise (tout sur le synode) Empty Re: Le Synode sur la famille débute le 4 Octobre 2015 en la Fête de Saint François D’Assise (tout sur le synode)

    Message par Invité Ven 9 Oct 2015 - 10:06

    Christopher Ferrara (*) décortique l'homélie que François a prononcée le 4 octobre 2015, lors de la messe d'ouverture du Synode sur la Famille

    http://benoit-et-moi.fr/2015-II/actualite/in-cauda-venenum.html

    Le Synode sur la famille débute le 4 Octobre 2015 en la Fête de Saint François D’Assise (tout sur le synode) Chris-ferrara

    DE BELLES PAROLES, MAIS ENSUITE...
    Christopher A. Ferrara
    fatima.org
    5 octobre 2015
    Traduction par Anna

    Lors de la Messe d'ouverture de la deuxième session du Synode Fatidique ("Synod of doom"), le Pape François a prononcé une homélie contenant de nombreuses belles paroles sur l'indissolubilité du mariage. Citant la lecture de l'Évangile du premier jour du Synode - une divine ironie s'il en est (1) - François a rappelé l'enseignement de Jésus qu'«À l'origine de la création, "Dieu les créa homme et femme". À cause de cela l'homme quittera son père et sa mère, il s'attachera à sa femme et tous deux deviendront une seule chair. Ainsi ils ne sont plus deux, mais une seule chair» (Marc 10, 6-8; en 1, 27; 2, 24).

    François est allé jusqu'à réciter la divine admonition de Notre Seigneur aux Pharisiens: «Donc, ce que Dieu a uni, que l'homme ne le sépare pas» (Marc 10, 9), la décrivant comme «une exhortation aux croyants à dépasser toute forme d’individualisme et de légalisme, qui cache un égoïsme mesquin et une peur de rallier la signification authentique du couple et de la sexualité humaine selon le projet de Dieu. En effet, c’est seulement à la lumière de la folie de la gratuité de l’amour pascal de Jésus que la folie de la gratuité d’un amour conjugal unique et jusqu’à la mort apparaîtra compréhensible»

    Mieux encore, François a déclaré: «L’Église est appelée à vivre sa mission dans la vérité qui ne change pas selon les modes passagères et les opinions dominantes. La vérité qui protège l’homme et l’humanité des tentations de l’autoréférentialité et de la transformation de l’amour fécond en égoïsme stérile, l’union fidèle en liens passagers».

    C'est bien beau, vraiment magnifique. Toutefois, c'est triste à dire, après deux ans et demi de cet étrange pontificat, les observateurs avisés, en lisant ces belles paroles, n'avaient qu'une idée à l'esprit: arriver à la fin. Et bien sûr, à la fin de l'homélie, il y avait bien une collection de phrases révélatrices enfouies dans des paragraphes à teneur pieuse:

    «Et l’Église est appelée à vivre sa mission dans la charité qui ne pointe pas du doigt pour juger les autres, mais – fidèle à sa nature de mère – se sent le devoir de chercher et de soigner les couples blessés avec l’huile de l’accueil et de la miséricorde... Une Église qui enseigne et défend les valeurs fondamentales, sans oublier que "le sabbat a été fait pour l’homme, et non pas l’homme pour le sabbat" (Mc 2, 27).
    Une Église qui éduque à l’amour authentique, capable de tirer de la solitude, sans oublier sa mission de bon samaritain de l’humanité blessée.
    Je me souviens de Saint Jean Paul II quand il disait : "L’erreur et le mal doivent toujours être condamnés et combattus ; mais l’homme qui tombe ou se trompe doit être compris et aimé […] Nous devons aimer notre temps et aider l’homme de notre temps »… Et l’Église doit rechercher ces personnes, les accueillir et les accompagner, parce qu’une Église aux portes closes se trahit elle-même et trahit sa mission, et au lieu d’être un pont devient une barrière»



    Examinons les expressions-clé et ce qu'elles présagent pour le Synode Fatidique:

    Et l’Église est appelée à vivre sa mission dans la charité qui ne pointe pas du doigt pour juger les autres.

    L'Église "ne pointe pas du doigt pour juger les autres". Suivant Notre Seigneur et les Apôtres elle a toujours condamné le péché et averti des conséquences éternelles du péché grave pour les impénitents. L'accusation est de la démagogie. Et nous savons où elle conduit.

    chercher et soigner les couples blessés… avec l’huile de l’accueil et de la miséricorde

    Qui sont-ils ces «couples blessés» imaginaires que l'Église n'a pas cherchés pour leur administrer «l'huile de l'accueil et de la miséricorde»? L'Église ne rejette pas les «couples blessés» ni ne s'abstient de manifester la miséricorde à ceux qui la cherchent en se repentant dans une sincère contrition. Les divorcés et «remariés» ont ainsi toujours pu recevoir «accueil et miséricorde» s'ils abandonnent leurs relations adultères. Mais cela n'est évidemment pas ce que François a en tête. Il veut que ces «couples blessées» reçoivent «l'accueil et la miséricorde» juste comme ils sont - ce qui détruirait pratiquement le dogme de l'indissolubilité du mariage exposé dans l'homélie même.

    Le sabbat a été fait pour l’homme, et non pas l’homme pour le sabbat (Marc 2,27)

    Le respect du sabbat est un précepte divin, et pas une question de loi naturelle divinement imprimée dans la nature humaine, comme l'est l'indissolubilité du mariage. L'intention est ici claire: assimiler l'hyper-légalisme des Pharisiens au sujet du précepte de l'observance du Sabbat avec l'enseignement et la doctrine bimillénaire de l'Église, enracinés dans les paroles du Christ, ce qui exclut l'admission des adultères publics à la Sainte Communion et à la Confession s'ils continuent d'entretenir des relations sexuelles adultères. Mettre sur le même plan l'enseignement et la doctrine de l'Église qui sauvegarde l'intégrité des sacrements du Mariage, de la Sainte Communion et de la Confession avec les absurdes violations du précepte du repos du Sabbat de la part des Pharisiens est, finalement, pharisien.

    Et l'impudence de citer Jean-Paul II dans ce contexte est insupportable car c'est lui qui, dans Familiaris Consortio, a affirmé cet enseignement et cette discipline que François a sapés en paroles et en actes tout au long de son pontificat, y compris avec l'idée que les personnes vivant dans l'adultère devraient pouvoir être parrains, éducateurs en religion et lecteurs de la Sainte Écriture pendant la Messe. Au jour de l'ouverture du Synode, François en est toujours là.

    les accueillir et les accompagner

    Accueillir et accompagner qui? Qui est celui que l'Église a omis d'accueillir et d'accompagner? S'agirait-il de gens divorcés et «remariés» qui voudraient recevoir la Sainte Communion, se confesser, être parrains et marraines, enseigner la religion et lire la Sainte Écriture pendant la Messe tout en entretenant des relations sexuelles adultères avec un deuxième ou même un troisième «époux»? Si ce n'est pas eux, qui donc? Qui? C'est une question rhétorique. Je connais la réponse.

    Une Église qui éduque à l’amour authentique, capable de tirer de la solitude

    L'Église, donc, n'aime pas vraiment si elle ne tire pas de la solitude. Et où sont tous ces gens solitaires? Sans doute ces «couples blessées» qui vivent dans l'adultère, qui considèrent qu'ils ne peuvent pas être pleinement «intégrés» dans la vie paroissiale tout en poursuivant leurs relations sexuelles avec des personnes à qui ils ne sont pas mariés. Non? De qui François parle-t-il alors? Je suis ouvert aux suggestions. Je doute qu'il y en aura.

    aimer notre temps et aider l’homme de notre temps

    Aimer notre temps? Qu'est-ce que cela signifie? Probablement ceci: accepter ces temps de corruption morale, y compris de divorce, contraception, avortement généralisé ainsi que d'homosexualisme militant, sans «pointer du doigt pour juger les autres». Pour ce qui est d'«aider l'homme de notre temps», l'Église a toujours aidé l'homme sans faire de distinctions entre les époques. Pour l'Église il n'y a pas d'homme particulier de «notre temps» lorsqu'il est question du péché, du repentir et du rétablissement dans la grâce. Il n'y a rien de nouveau sous le soleil en ce qui concerne le péché ou le remède au péché.

    Une Église aux portes closes... devient une barrière… "

    Quelles «portes closes»? Quelle «barrière»? Pourquoi François n'explique-t-il jamais précisément ce qu'il entend par ces locutions évasives? Nous connaissons évidemment la réponse: Il n'explique pas parce que ce qu'il entend là, c'est l'enseignement constant de l'Église, selon lequel les adultères publiques ne peuvent pas recevoir la Sainte Communion ou être validement absous de leurs péchés sans renoncer à l'adultère, d'où il s'ensuit que les personnes vivant en adultère ne peuvent pas être parrains et marraines ou enseigner la Foi aux enfants ou lire la Sainte Écriture aux fidèles sans un scandale total et la destruction dans la pratique de ce que l'Église maintient dans le principe.

    Or, si ce n'est pas ce que François entend, quoi d'autre aurait-il à l'esprit lorsqu'il se réfère aux portes closes et aux barrages dans l'Église? Je mets le lecteur au défi de trouver des réponses alternatives. Je garantis que la recherche donnera vite un résultat nul. Ne nous leurrons pas: une seule déduction raisonnable est possible.

    En résumé, je suis d’accord avec un autre commentateur de cette homélie (2), qui s'avère être un confrère avocat. Comme tout bon avocat, il sait comment aller au cœur de la chose et il la dit de manière bien concise: In cauda venenum, «Le poison est dans la queue. La conclusion du discours est ce que François voulait dire».
    De même, à la toute fin du Synode nous saurons ce que François veut dire du mariage et de la famille. Car après tout, le Synode Fatidique, avec son rapport final déjà écrit dans la substance, n'est qu'un appareil conçu pour présenter ce que François voudrait dire - comme si personne ne le savait pas déjà maintenant.
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    Le Synode sur la famille débute le 4 Octobre 2015 en la Fête de Saint François D’Assise (tout sur le synode) Empty Adoptez un père synodal !

    Message par Claire Sam 10 Oct 2015 - 20:20

    Vous voulez aider le mariage et la famille ? Adoptez un père synodal !


    Une bonne idée qui peut faire toute la différence...


     
    ZOE ROMANOVSKY
    10 OCTOBRE 2015

    Le Synode sur la famille débute le 4 Octobre 2015 en la Fête de Saint François D’Assise (tout sur le synode) Ju38cpnkkbw-kzgsfeb_9spycxqkholeiygr1cq8iariuymrpmhed9e7tuvb5dzn9jyq3bjd7wj2qinrnp-7tivomfv4

    libres propos

    Le Synode des Évêques sur le mariage et la famille bat son plein et il semble déjà que chaque faction de l’Église, aux dires des non-catholiques et des média, se tient prête à renverser la table à la moindre déclaration du camp soi-disant opposé qui n’aurait pas l’heur de lui plaire… Pour y voir clair et aider les évêques à garder leur sang-froid, il existe une autre solution que de parier sur un pseudo parti qui ferait la course en tête : adopter un père synodal et prier pour lui.

    « Adoptez un Père synodal » est une campagne sur internet visant à aider les fidèles à agir et à joindre la prière à l’action. Le site déclare :
    Nos pasteurs ont besoin que nos prières soient les vecteurs de la beauté des enseignements de l’Église sur le mariage et la famille tel que nous l’ enseigne Notre Seigneur dans les Évangiles et sont fidèlement transmis par la tradition comme on le ferait d’un bijou précieux. Les familles et la société toute entière méritent la fidélité de l’Église et son témoignage à ce moment précis de l’histoire.

    Quant à la famille, adopter un Père synodal peut être un excellent moyen de soutenir, avec tout son foyer, les évêques au moment où ils débattent de questions affectant les époux, les enfants et la vie familiale en général.

    Passer à l’action est très facile : rendez vous sur le site web et cliquez sur l’icône « adopte » en milieu de page. Un email apparaîtra sur votre écran et vous le renverrez tel quel. Vous recevrez ensuite un email avec le nom d’un Père synodal pour lequel vous pourrez prier.
    Je sais ce que vous pensez : et si je tombe sur quelqu’un que je n’apprécie pas ? eh bien il faudra vous dire que c’est justement la personne pour laquelle vous devez prier, dont vous pensez qu’elle pourrait prendre une décision contraire à l’Esprit. Et puis, cela ne peut qu’enrichir votre vie sprirituelle… « Aimez vos ennemis » etc…

    Adopter un Père synodal n’est peut être pas aussi exaltant que d’annoncer à vos amis sur Facebook combien vous avez raison de croire que les opinions de l’archevêque X ou Y sont plus dangereuses que les options doctrinales de W ou Z, mais à en croire les Écritures et la parole des Saints, c’est une solution probablement beaucoup plus efficace !

    MISE A JOUR : Après la publication de cet article sur notre page anglophone, le site web était inaccessible mais il fonctionne à nouveau. Vous pouvez vous inscrire jusqu’à samedi 10 octobre au plus tard. Plus de 25 000 personnes l’ont déjà fait. Ensuite, nous vous engageons à vérifier la liste complète des participants au synode pour en choisir un vous-même ou vous rendre sur un site similaire :Adopte Un Évêque.

    Zoe Romanoswsky est Rédacteur et Producteur du Contenu Video pour Aleteia
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    Message par Claire Lun 12 Oct 2015 - 22:03

    Un synode pour la réussite de la famille (1/2)



    Les enjeux sont anthropologiques

    Rome, 12 octobre 2015 (ZENIT.org) Mgr Tony Anatrella 




    Le Synode sur la famille alterne entre un travail en Assemblées générales régulières et en divers groupes linguistiques. Il s’agit d’une reprise de plusieurs thèmes déjà abordés lors de la session extraordinaire du Synode 2014. Quelle première analyse peut-on en faire ?
    « L’objectif est de parvenir à exposer ce que l’Église propose pour la réussite de la famille qui aujourd’hui est malmenée », explique Mgr Anatrella.
    Il avertit aussi que « les enjeux sont anthropologiques et ne peuvent pas être recouverts de bonnes pensées pastorales » et que « la question, ce n’est pas l’accueil et l’accompagnement, qui sont inconditionnels, mais l’idéologie dans laquelle on veut faire entrer toutes les situations ».
    Il rappelle que « ce n’est pas parce qu’un écart existe parfois entre l’enseignement du Magistère et les fidèles que l’enseignement est caduque ».


    Monseigneur Tony Anatrella, riche de son expérience clinique et de sa connaissance des sciences humaines, répond aux questions de Zenit pour analyser les enjeux.
    Voici le premier volet ce cet entretien. Nous publions le second demain, 13 octobre : Mgr Anatrella y évoque les divorcés-remariés, le motu proprio sur les causes de nullité, le rapport entre doctrine et pastorale, la crise de la foi.


    Notez-vous une différence entre ce synode « ordinaire » 2015 et le synode « extraordinaire » de 2014 ?
    Monseigneur Tony Anatrella - Tout d’abord l’ensemble des participants a été renouvelé, mises à part quelques exceptions comme la présence de certains présidents de Conférences épiscopales qui ont été élus par leurs pairs et des cardinaux de Curie. Ensuite la méthode puisque le travail en groupes linguistiques est plus important. La suppression du rapport intermédiaire qui, une fois remis aux journalistes, avait semé la confusion en 2014 ; d’autant plus qu’il contenait des formules qui n’avaient pas été exprimées par les Pères du Synode comme celles relatives à l’homosexualité et aux divorcés remariés. La deuxième mouture était plus proche de la réalité des débats même si des passages étaient encore ajoutés. C’est pourquoi une certaine méfiance s’est manifestée à l’égard du groupe actuel des rédacteurs. Les échanges en Assemblée générale et en groupes linguistiques reprennent de nombreux sujets qui avaient déjà été abordés l’an passé. Il y a une sorte de répétition et une impression de tourner en rond qui auraient pu être évitées. Mais c’est dans l’ordre des choses de revenir sur des questions récurrentes dans un groupe qui est nouvellement constitué. Enfin, comme lors de la première session, des discussions riches et variées alimentent les débats, avec parfois des hors-sujets comme la suggestion du diaconat ouvert aux femmes ou la possibilité pour des laïcs d’intervenir lors de l’homélie, ce qui n’est pas dans leur rôle de baptisés.


    N’a-t-on pas tendance à réduire les débats du synode à l’image de l’opposition politique entre « droite » et  « gauche » ?
    Monseigneur Tony Anatrella - Le débat n’est pas entre droite et gauche, anciens et modernes, rigoristes et laxistes. Ces clichés ne disent rien sur la façon d’aborder la problématique contemporaine du couple et la famille, mais aussi de la sexualité conjugale et de la complexité qu’il peut y avoir pour certains de l’inscrire dans une dimension relationnelle là où les modèles sociaux incitent à s’exprimer de façon pulsionnelle. Il faudrait ajouter à ce constat, l’irruption dans l’univers familial de l’usage des écrans de toutes sortes qui tentent à modifier la relation à soi et aux autres. J’ai vu récemment dans un restaurant une famille avec deux adolescents. Les uns et les autres ont passé leur temps pendant le déjeuner à regarder leur tablette ou leur téléphone cellulaire sans se parler. Tel est l’univers dans lequel nous sommes.


    Malheureusement la façon dont certains médias présentent le travail synodal, même dans la presse chrétienne, en s’inspirant des catégories socio-politiques qui ne sont pas adaptées ici, fausse la compréhension du Synode sur la famille. Parler de progressistes et de conservateurs, de libéraux et d’angoissés, d’oppositions et de conflits, nous oblige à croire que nous sommes à l’Assemblée nationale alors qu’il ne s’agit pas de cela. Le Pape François l’a dit très clairement à l’adresse de tous et en direction des médias : nous ne sommes ni dans un parlement ni dans un parti politique. Bien entendu il y a des approches différentes selon les expériences pastorales des uns et des autres, de leurs motivations intellectuelles et de leur contexte culturel. Mais l’objectif est de parvenir à exposer ce que l’Église propose pour la réussite de la famille qui aujourd’hui est malmenée, abîmée et défigurée par des expériences malheureuses et surtout des lois civiles qui la déstructurent. Seule, l’Église semble avoir le sens de la famille à promouvoir à partir de l’engagement d’un homme et d’une femme dans le mariage qui est la preuve de leur authentique union. Bien des choses sont à rependre comme par exemple souligner que c’est leur lien conjugal qui fait la famille et non pas la venue des enfants qui eux naissent grâce à l’alliance de leurs parents. Il ne faut pas inverser les choses comme on le fait actuellement. La loi civile porte une lourde responsabilité en déplaçant et en dénaturant les réalités.


    Le Synode porte sur La vocation et la mission de la famille dans l’Église et dans le monde contemporain : quelles sont les questions les plus abordées ?
    Monseigneur Tony Anatrella - Elles sont nombreuses. Les Pères du Synodes ont évoqué à juste raison, la vision trop européenne de l’Instrumentum laboris des problèmes rencontrés par des familles. La question des divorcés remariés n’est pas la plus importante, et encore moins l’homosexualité. Par exemple pour les énumérer, le problème du déni de l’engagement dans le mariage de nombreux jeunes. Mais aussi des courants idéologiques qui rendent difficile la relation entre les hommes et les femmes. La dévalorisation du mariage favorisée par des lois civiles qui transforment le mariage en contrat de location à durée déterminée. Le Pape utilise la notion de « civilisation du jetable » pour souligner ce phénomène.
    En Afrique, en Amérique du Sud et en Asie, mais aussi en Occident, les questions les plus inquiétantes sont liées au concubinage adolescent qui se prolonge avant d’aboutir à des séparations. Une forme d’immaturité affective perdure sans que des personnes ne sachent pas faire couple et franchir les étapes de son évolution. La polygamie de fait ou indirecte à la suite de séparations multiples, les divorces des personnes mariées au bout de quelques années, les femmes abandonnées avec leurs enfants, des filles en Asie enlevées dans certains pays en direction de la Chine qui est en manque de femmes à cause d’une politique de l’enfant unique et surtout pas de filles qui sont avortées ou négligées lors de la naissance qui se paie aujourd’hui en termes de déficit du taux de natalité. Les violences conjugales et les maltraitances infligées aux femmes. Les agressions sexuelles de toutes sortes contre elles et contre des mineures. Les familles dispersées et parfois brisées par les guerres comme au Moyen-Orient. Un véritable drame humanitaire et un génocide des chrétiens, parmi d’autres personnes, est à l’œuvre dans ces pays. La véritable solution consiste à tout faire pour arrêter la guerre et ce massacre humain et culturel. Les familles sont également touchées par le chômage, la perte du sens de l’autorité à l’égard des enfants, le dialogue intergénérationnel et l’accompagnement des personnes âgées qui, dans certaines sociétés sont laissées à leur solitude. Enfin une autre question est souvent abordée est celle des effets des concepts du genre dans sa version Queer, celle qui nie la différence sexuelle au bénéfice d’une forme d’égalité entre tous les types de sexualité et qui est relayée par le mouvement LGBT. Un phénomène particulièrement grave puisqu’il prend des tournures politiques à travers des lois civiles pour imposer ce modèle à l’ensemble de la société à travers « le mariage pour tous » ou encore une visibilité plus importante de cette indifférenciation sexuelle. Ainsi des agences Onusiennes et des entreprises comme des banques (la BNP en France), des chaînes de télévision (TF1 en France) signent des partenariats avec le lobby LGBT pour assurer leur visibilité au nom de la « tolérance ». Ce sont des groupes minoritaires dominants qui prennent progressivement le pouvoir politique sur la société pour imposer un type de sexualité qui ne participe aucunement au sens du bien commun.


    Des questions redoutables : que peuvent dire et faire les évêques pour y répondre ?
    Monseigneur Tony Anatrella - Il faut s’armer d’intelligence et ne pas rester dans les bons sentiments et les beaux discours spirituels désincarnés qui coulent comme de l’eau sur de la paraffine. Certains disent ou conseillent aux Pères de changer le discours, de modifier le langage pour se montrer accueillant et compréhensif à l’égard du monde. Selon la mode actuelle, il faut « positiver » en fonction des principes de la méthode Coué et trouver des « mots nouveaux ». Il faut bien considérer que ce sont les problèmes du couple qui fragilisent la famille et la rendent incertaine, ce n’est pas l’inverse. Le diagnostic doit être ajusté pour réfléchir aux hésitations, aux incertitudes et au manque de confiance en soi qui se manifestent dans la crise existentielle contemporaine.
    Autrement dit, dans une sorte d’euphorie pour échapper aux malheurs du monde actuel, il faudrait nécessairement saisir les éléments positifs de toutes les situations problématiques quand, en plus, elles ne sont pas dramatiques. Il n’y a pas forcément à chercher deséléments positifs dans des situations qui ne le sont pas. Certains d’ailleurs se demandent comment ils peuvent s’en dégager. Il convient surtout d’accueillir et d’accompagner les personnes tout en évaluant leurs capacités à rebondir. Sinon le slogan actuel du « soyez positifs » est à l’image des textes des chansons populaires interprétés en France entre les deux grandes guerres qui se voulaient optimistes et drôles alors que les ingrédients des conflits se mettaient en place. Le seul qui fut lucide et clairvoyant avant la guerre de 1914, fut Benoît XV qui ne fut pas entendu ; pire même on le ridiculisa. Pourtant, il était parmi les seuls à avoir raison et à prévoir que le conflit engagé une première fois se répéterait par la suite. Il ne suffit donc pas de dire des évidences puisque le monde a changé, il faut trouver des mots nouveaux : ce nominalisme (cf. Guillaume d’Ockham : lorsque le mot construit uniquement ce que l’observateur constate et seul le particulier existe en s’inspirant principalement de l’individuel) remis au goût du jour, veut dire que, pour l’homme, il n’existe que ce qui se voit et peut ainsi nommer. 
    Les Pères, à moins d’être aveugles, ne peuvent pas entrer dans ces perspectives alors que la conception actuelle et partielle de la sexualité, du couple et de la famille, basée sur la précarité du multi-partenariat successif, sur les concepts Queer du genre et ceux des orientations sexuelles, en modifient profondément l’organisation. Les enjeux sont anthropologiques et ne peuvent pas être recouverts de bonnes pensées pastorales. Des mouvements de laïcs au sein même de l’Église font un travail de réflexion considérable et ne sont pas toujours compris, entendus et accompagnés. 
    Une jeune génération d’intellectuels se lève ainsi dans le monde et joue un rôle « d’éveilleurs » des consciences. Ils sont en train d’exercer un véritable « magistère » de référence pour de nombreux chrétiens dans la fidélité à l’enseignement de l’Église. Il serait dommage que les pasteurs les ignorent.


    On a vu apparaître ces dernières années des « mots nouveaux », entrés dans le langage courant : doit-on s’en inspirer ?
    Monseigneur Tony Anatrella - Certainement pas car accepter ce néo-langage est une façon de donner implicitement son adhésion aux idées dont il est porteur. Sans autre discernement, nous risquons d’entrer dans la problématique soutenue par certains sociologues, notamment en matière familiale, qui affirment que puisque telle ou telle situation existe, il convient de la désigner à travers un néo-langage et de la légitimer. Nous sommes toujours dans le « nominalisme » : seul le particulier (l’individuel) compte au détriment du général (bien commun). C’est dans ce sens, par certains aspects, que va également l’idéologie Care (soin de l’autre) aux États-Unis qui séduit quelques chrétiens qui y voient l’illustration de la parabole du bon samaritain (Luc 10, 25-37). Dans ce néo-langage, on parlera ainsi de la parentalité au lieu de la parenté, ce qui n’est la même chose, de famille recomposée alors que l’enfant n’a pas de multiples parents ou encore de famille homoparentale qui est une cellule enfermante sans altérité et de ce fait inféconde. Toutes ces cellules affectives ont parfois leur intérêt sentimental pour ceux qui la composent, mais sommes-nous vraiment dans le cadre de la famille ?


    On demande donc à l’Église de changer son approche et son discours pour se couler dans ce que l’on appelle, à tort, de nouveaux modèles familiaux. Ils ne sont que des conduites individuelles érigées en catégories de normes existentielles. Tel n’est pas le sens de la famille soutenu par l’Église, ce qui ne veut pas dire qu’elle n’aura pas la préoccupation de ces diverses situations auprès desquelles de nombreux agents pastoraux travaillent. Les paroisses sont très impliquées dans l’accueil et le soutien à toutes ces personnes. La question ce n’est pas l’accueil et l’accompagnement qui sont inconditionnels, mais l’idéologie dans laquelle on veut faire entrer toutes ces situations. Il y a ainsi des idées qui rendent malades les personnes et affaiblissent le cadre porteur de la société. C’est pourquoi, je reprends la formule de Camus quand il dit : « Mal nommer les choses, ajoute aux malheurs du monde ».


    Certains commentateurs opposent Christ qui prêche « l’amour » et les règles ecclésiales qui seraient un « joug »?
    Monseigneur Tony Anatrella - Elles sont pourtant libératrices puisqu’elles s’inspirent de l’Évangile. Dans notre monde narcissique, ces commentaires ignorent souvent que les paroles du Christ ne viennent pas conforter ce que chacun veut entendre à l’image de la complaisance politique. Elles nous disent Dieu et de ce fait nous interrogent à travers nos modes de vie qui nous permettent ou pas de le rejoindre.
    Vous croyez que le Christ a parlé et agi sans nommer les choses ? Quand on lit et que l’on médite l’Évangile, les paroles du Christ vont droit au but et sont souvent source de conflits. Le Christ et ses contemporains, l’Église et la société sont et seront toujours dans une sorte de combat spirituel à l’image de la lutte de Jacob avec l’ange (Genèse 32). L’évangile selon saint Jean est typique de ce constat. Il faut que l’Église soit elle-même et dise ce qu’elle a à dire sans se calquer sur les réflexes mondains et politiques actuels. Cette recherche d’un « nouveau » langage est un faux problème. Elle est simplement l’expression d’un manque de réflexion philosophique et d’une carence de connaissances en anthropologie psychologique. Jusqu’à présent la théologie était basée sur la rationalité philosophique, mais depuis que l’on s’inspire, entre autres, de concepts flous d’une philosophie de la relation à l’autre et d’une spiritualité qui ne s’enracine pas assez dans l’incarnation de humain, elle risque d’être, dans certains cas, un passe-partout pour toutes les situations et faite d’exhortations généreuses qui devraient flatter le désir humain. Il n’est pas étonnant que bon nombre de personnes (clercs et laïcs) manquent de bases rationnelles pour affronter tous ces défis intellectuels. 
    Ce n’est donc pas le moment d’abandonner nos études et nos livres pour les bons sentiments ! À moins que l’on veuille rester dans l’émotion et dans le besoin de reconnaissance qui fait que, sans le réaliser, on perd la distance en privilégiant une relation pastorale fusionnelle et une morale de situation. Faut-il donner raison au père du mensongequi est d’autant plus présent que la grâce surabonde lors d’un Synode ?
    N’oublions pas que ce sont les idées qui, entre autres, mènent le monde. Or depuis quelques années, il faut bien le reconnaître, nombre de clercs et d’agents pastoraux (certes pas tous) ont déserté les fonctions de l’intelligence en matière d’évangélisation. Il existe un anti-intellectualisme qui est dangereux pour la réflexion et la conscience chrétienne qui sont fondés sur l’étude et l’adhésion à la parole de Dieu pour vivre de la foi au Christ. Il suffit d’observer ce qui a été parfois enseigné sur les questions familiales ces dernières années au catéchisme aux enfants et le contenu des enseignements donnés aux chrétiens de base, pour en constater le résultat : un relatif effondrement de la réflexion et de la pensée chrétienne. Il n’est pas étonnant d’avoir assisté à la fermeture de maisons d’éditions et des librairies de livres religieux, et de voir dans quel état sont celles qui tentent actuellement de résister.


    La formation intellectuelle des catholiques est une vraie question ?
    Monseigneur Tony Anatrella - Sans aucun doute. Déjà de nombreuses initiatives sont prises à ce sujet dans plusieurs diocèses. La dernière Rencontre mondiale des familles à Philadelphie comme les JMJ à Rio de Janeiro (2013) avec le Pape François ont été marquées par de très nombreux enseignements qui enthousiasment les participants, et en particulier les jeunes. En France, le mouvement Even basé sur des enseignements à partir de la parole de Dieu pour les 18-30 remporte un beau succès.
    Autrement dit, face à toutes ces questions que soulèvent les Pères du Synode et qui impliquent des enjeux décisifs, on ne peut pas se contenter d’accompagner en faisant de beaux sourires pastoraux : il faut disposer des outils intellectuels pour les affronter sérieusement. Les questions sont aussi graves que pouvait l’être l’arianisme (325-502) qui a changé la représentation de Dieu et de l’homme pendant des siècles laissant Rome seule et recluse jusqu’à Clovis. Des idéologies sont encore présentes avec le marxisme qui asservit les esprits et le libéralisme qui se veut sans normes, lamine tout. Elles font de l’homme pour l’une une production sociale, et pour l’autre un pion ou un consommateur. Il n’a pas d’autonomie propre et d’intériorité psychique, si ce n’est de l’abandonner à l’individualisme. Celui-ci est d’ailleurs une sorte de massification des personnes qui leur fait croire qu’elles sont libres alors qu’elles sont conditionnées par les messages médiatiques et déterminées par des idéologies libertaires. Dans ce contexte d’extra-détermination qui est vraiment autonome ? Des idées qui pèsent sur le sens de la famille ainsi maltraitée.
     
    Monseigneur Tony Anatrella, est psychanalyste et spécialiste en psychiatrie sociale, Consulteur du Conseil Pontifical pour la Famille et du Conseil Pontifical pour la Santé. Il est enseignant à Paris et expert auprès des Officialités en France. Il est l’auteur, pour le thème de cette interview, des livres : Le règne de Narcisse – le déni de la différence sexuelle – Éditions Presses de la Renaissance et Mariage en tous genres, Éditions l’Échelle de Jacob. Il vient de publier : Développer la vie communautaire dans l’Église, l’exemple des Communautés nouvelles, Éditions l’Échelle de Jacob. Et a participé à l’ouvrage collectif : La famille : enjeux pour l’Église, aux Éditions Lethielleux.


    (Nous publions le second volet demain, 13 octobre 2015)


    Propos recueillis par A. Bourdin
    (12 octobre 2015) © Innovative Media Inc.
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    Message par Claire Mar 13 Oct 2015 - 13:55

    Un synode pour la réussite de la famille (2/2)


    Le rôle prophétique de l'Eglise, par Mgr Anatrella

    Rome, 13 octobre 2015 (ZENIT.org) Mgr Tony Anatrella | 



    Le Synode sur la famille alterne entre un travail en Assemblées générales régulières et en divers groupes linguistiques. Il s’agit d’une reprise de plusieurs thèmes déjà abordés lors de session extraordinaire du Synode 2014. Quelle première analyse peut-on en faire ?
    « L’objectif est de parvenir à exposer ce que l’Église propose pour la réussite de la famille qui aujourd’hui est malmenée », explique Mgr Anatrella.
    Il avertit aussi que « les enjeux sont anthropologiques et ne peuvent pas être recouverts de bonnes pensées pastorales » et que « la question, ce n’est pas l’accueil et l’accompagnement, qui sont inconditionnels, mais l’idéologie dans laquelle on veut faire entrer toutes les situations ».
    Il rappelle que « ce n’est pas parce qu’un écart existe parfois entre l’enseignement du Magistère et les fidèles que l’enseignement est caduque ».

    Monseigneur Tony Anatrella, riche de son expérience clinique et de sa connaissance des sciences humaines, répond aux questions de Zenit pour analyser les enjeux.
    Voici le second volet de cet entretien : Mgr Anatrella y évoque les divorcés-remariés, le motu proprio sur les causes de nullité, le rapport entre doctrine et pastorale,  la crise de la foi. Nous avons publié le premier volet hier, 12 octobre.


    L’Église doit avoir un rôle prophétique sur le sens de la famille ?


    Monseigneur Tony Anatrella - Très certainement et c’est sans doute pour cela que certains Pères ont dit qu’il était temps d’aborder les vrais problèmes de la famille plutôt que d’en rester aux injonctions médiatiques sur les divorcés-remariés et l’homosexualité. Le Pape saint Jean-Paul II avait déjà donné une forte impulsion avec son exhortation apostoliqueFamiliaris Consortio (1981). Elle est toujours d’une grande actualité puisque le même constat avait été fait à l’époque et des indications pastorales avaient été données. Elles sont également très pertinentes pour agir. Les problèmes se sont amplifiés, mais nous sommes dans la même logique. Néanmoins qui a vraiment agi dans ce sens ? Il serait intéressant d’en exploiter les ressources. À n’en pas douter, le Pape François veut relancer cette dynamique en rouvrant tous les dossiers pour continuer le travail.
    De la même façon, le Synode de 2014 avait insisté pour que soit davantage étudiée l’encyclique de Paul VI Humanae Vitae (1968) qui montre que la fécondité est au cœur de la vie conjugale et que la limitation des naissances est tout à fait légitime, mais pas n’importe comment. Il en va du respect de la dignité de notre humanité et encore davantage quand on crée des exceptions. Dans le temps, elles deviennent force de loi et entrainent une escalade : nous sommes passés de la négation de la conception des enfants à la négation de leur existence avec l’avortement. Il serait même un droit, un droit à nier le sens de l’autre que représente, entre autres, le petit d’homme. C’est pourquoi, les couples ne peuvent pas être simplement renvoyés à leur conscience personnelle indépendamment d’une norme objective en faisant confiance à leur propre discernement. Ce n’est pas parce qu’un écart existe parfois entre l’enseignement du Magistère et les fidèles que l’enseignement est caduque. L’apparition, comme on dit, de nouveaux modes de vie ne justifie en rien de les reconnaître et de leur conférer une valeur morale. Ce n’est pas en disant : « vous pouvez utiliser toutes les méthodes selon votre choix à condition de redoubler d’amour entre vous » que le problème est résolu ; il est plutôt escamoté.
    Dans bien des cas, la sur-présence des sciences humaines dans la théologie morale, ne sert ni la psychologie, ni le discernement moral. Le seul critère à retenir serait l’intention du sujet désirant. S’il est pertinent en matière d’investigation psychologique tel que le praticien l’exerce dans la psychothérapie et dans la cure psychanalytique alors qu’il n’a pas à formuler une expertise morale, ni à être normatif, il est insuffisant en matière de théologie morale même s’il représente l’un des paramètres du discernement moral. L’usage de la technologie contraceptive pose objectivement un problème moral et, en plus, elle n’est pas sans conséquence sur le sens de la sexualité et de la génération, et sur la multiplication de certaines pathologies comme on s’obstine à ne pas envisager le rapport de cause à effet dans les cas, entre autres, d’infertilité masculine ou féminine.

    Qu’est-ce que le synode peut faire ou dire pour les catholiques mariés à l’église puis divorcés et remariés ?


    Monseigneur Tony Anatrella - De nombreuses réflexions ont été faites à ce sujet en sachant que ce n’est pas un Synode sur les divorcés-remariés mais sur la famille. De plus le Synode est purement consultatif, il ne décide de rien. Donc tous les énervements médiatiques et les interprétations des journalistes laissent espérer des décisions impossibles. J’ai entendu sur une radio en France un personnage qui se présente comme historien des religieux qui faute de savoir, invente ou crée de faux événements. Il a laissé entendre que sans doute une frange du Synode proposerait une bénédiction pour des « mariages » entre personnes de même sexe, ce qui est impensable. Et qu’une proportion importante de Pères facilitera la communion des divorcés-remariés, ce qui est inconcevable en ces termes. Le Pape l’a dit et répété, nous avons tort de nous focaliser sur ce point, certes préoccupant, mais on ne peut pas réduire la pastorale familiale à ce seul aspect. Pourquoi ? D’abord parce que la plupart des personnes qui sont dans ce cas et qui sont enracinées dans la foi au Christ au sein de son Église, ne demandent rien et vivent humblement. Ce ne sont pas les plus revendicatifs. Ils reconnaissent la situation dans laquelle ils sont et l’assument chrétiennement en donnant un témoignage remarquable à leur entourage et à leurs enfants. De nombreux prêtres soulignent qu’ils sont rarement confrontés à ce type de demande.

    D’autre part, il y a des discours très généreux au sujet des divorcés-remariés qui les déshonorent. Certains le disent à l’occasion de ce Synode. Ils font remarquer que ce n’est pas la discipline de l’Église à leur égard qui les blesse, mais les propos mettant en doute leur capacité et leur volonté à suivre l’enseignement de l’Église qu’ils comprennent et veulent fidèlement vivre. Ils ont toujours voulu enseigner à leurs enfants l’indissolubilité du mariage comme un repère structurant pour leur montrer la beauté et la force de cet engagement. Certains mêmes n’ont pas voulu se « remarier » pour rester dans cette cohérence. En sachant que le grand public oublie que les divorcés remariés ne sont pas exclus de l’Église et ce n’est pas le divorce qui éloigne des sacrements mais le remariage puisque, Dieu étant lui-même engagé, le sacrement est unique et indissoluble. Sauf à démontrer la nullité du mariage.


    C’est le sens du dernier Motu Proprio du Pape François (8 septembre 2015) ?


    Monseigneur Tony Anatrella - Oui, en effet. Le Pape François a ouvert une voie possible de solution à travers le Motu Proprio Mitis et misericors Iesus, concernant la réforme du procès canonique pour les causes de déclaration de nullité du mariage. Dans ce document, il instaure une simplification des procédures canoniques.

    Le Pape laisse ainsi entendre qu’il faut trouver des mesures pastorales en cohérence avec la doctrine du mariage. La question des divorcés-remariés peut-être traitée avec les moyens de l’Église sans chercher à copier des pratiques qui sont liées à des conditions historiques et contestées en leur temps. Notamment certains imaginent des parcours pénitentiels pour que soient réintroduits dans l’Église des couples infidèles ou irréguliers ; voire même un ordre des pénitents. Le problème me semble ici mal posé car tous ne sont pas infidèles et ne sont pas nécessairement en faute quand, par exemple, pour des raisons psychologiques la relation conjugale a eu du mal à se constituer. Nous sommes ici devant un effet de structure et non pas dans le domaine de la transgression. D’autre part, des femmes abandonnées par leur époux adultère ne veulent pas entendre parler de parcours pénitentiel et encore moins de reconnaissance de nullité, donnant ainsi un blanc-seing à celui qui les a trompées. Tout n’est pas aussi simple ! C’est pourquoi le Pape François, à la demande des Pères du Synode de 2014, a voulu des démarches simplifiées pour rendre justice au cas par cas de situations délicates en évitant de prendre des décisions générales et universelles, au risque de créer encore davantage de confusions.

    Les catholiques qui sont dans cette situation peuvent toujours se rapprocher de l’Officialité de leur diocèse pour entamer des démarches. Il faut avoir bien présent à l’esprit que l’éventuelle décision du tribunal ecclésiastique pouvant déclarer la nullité d’un mariage porte essentiellement sur la valeur juridique de l’engagement et non pas sur tous les actes de la vie conjugale, comme ceux qui ont donné naissance aux enfants. La filiation n’est pas déclarée nulle comme le redoutent certains. D’autre part, il faut aussi comprendre que l’échec matrimonial n’est pas davantage un signe de nullité de mariage. Les situations doivent être examinées en toute vérité, justice et charité. Un travail qui demande du temps pour faire « la vérité ». D’où l’importance, comme le prévoyait jusqu’à présent le Code de droit canonique d’une procédure en 1ère et en 2ème instance et d’une réflexion collégiale qui impliquent des juges, des procureurs, des avocats et des experts. Procédure qui est réduite dans le Motu Proprio mais dont le recours en appel reste possible dans certains cas afin de faire la vérité pour rendre la justice.
    Ce document pontifical doit être manié avec beaucoup de prudence et de discernement. Sinon, avec le temps la jurisprudence risque de créer un « divorce catholique ». Ou encore se banaliser comme c’est parfois le cas avec les demandes de disparité de culte où le cachet « bon pour accord » est plus ou moins systématiquement apposé sans autre forme de réflexion et de discernement. Une attitude d’autant plus regrettable quand on constate que les engagements pris ne sont pas toujours tenus. Bien entendu, il convient de nuancer ce point par le fait que dans certains cas qui restent néanmoins limités, la « nullité » semble évidente et peut se régler rapidement. Reste à évaluer un mariage religieux contracté alors que l’un et l’autre des fiancés ou un seul, ne se sont pas engagés au titre de la foi. Comment l’évaluer ? Autant de questions bien délicates … qui exigent une approche fine. Enfin, la question est de savoir s’il faut réduire les procédures (dans certains cas, pourquoi pas ?) ou/et avoir davantage de personnel formé dans les sciences canoniques … alors que celui-ci fait défaut ?


    Comment le Synode peut-il n’être que pastoral sans toucher à la doctrine en matière matrimoniale ?


    Monseigneur Tony Anatrella - Il n’est pas possible de séparer la doctrine de la pastorale. Si on les dissociait, la pastorale ne serait qu’une tentative plus ou moins bancale de s’adapter aux personnes ou de rendre le discours acceptable. Je l’ai souvent évoqué depuis trois ans à l’occasion de la préparation et de la réalisation du Synode sur la famille, l’un implique l’autre. Toutes décisions et toutes pratiques pastorales résultent de ce que nous dit la doctrine enrichie par l’expérience pastorale qui permet de mieux comprendre et de vivre l’enseignement de l’Église. Le Pape François l’a rappelé le mardi 6 octobre : la doctrine de l’indissolubilité du mariage ne sera pas remise en question. Ce qui veut dire que les attitudes pastorales seront adoptées dans la logique de l’indissolubilité. Sinon, il y aurait le risque de la miner de l’intérieur. Ce fut le cas lorsque les sociétés civiles décidèrent d’introduire le « divorce par consentement mutuel » en affirmant que cela ne remettait pas en question le mariage. Le temps a montré l’inauthenticité de cet adage qui fut répété également avec l’instauration du « Pacs » en disant que l’on ne touchait pas au mariage. Dix ans après le « mariage » entre personnes de même sexe a été imposé de façon violente et transgressive aux sociétés. 
    En conséquence de quoi, le mariage est socialement dévalorisé et fait peur à des jeunes. C’est pourquoi sans doute, pour certains qui se marient, il leur faut organiser une fête grandiose – à l’image du mariage du siècle – pour conjurer le peu de soutien dans la loi de l’état matrimonial réduit à un contrat transitoire. Quand on modifie le droit pour faire des exceptions, le risque encouru est de déstabiliser l’ensemble de l’édifice à long terme. C’est pourquoi, il est important de considérer que toute décision de justice de la part de l’Église reste toujours dans la cohérence de l’indissolubilité.

    Autrement dit, tout changement dans la pratique pastorale peut atteindre et changer la doctrine. N’importe quoi, par exemple, ne peut se décider sous le couvert de la « tolérance » du moindre mal, de « l’accueil » pour en rester au « récit de vie » de chacun, où encore de la « compassion » pour éviter « d’exclure » et de confronter à des interrogations majeures. Nous avons eu ces dernières années trop tendance à laisser couler les choses pastoralement pour éviter de faire des vagues. De ce fait, d’année en année les choses deviennent difficiles parce qu’elles n’ont pas été traitées en leur temps et que certains en restent aux représentations des années 1970 pour privilégier une sorte de tolérante face àses situations de fait et comme si le péché n’existait plus. Un des Pères du Synode en la personne du Cardinal Rylko a dit : « L’Église devrait être comme un hôpital de campagne, mais il n’y en a pas beaucoup dans cette situation qui veulent être obligés d’aller à l’hôpital. 
    S. Augustin demande à ceux qui veulent de l’aide mais ne veulent pas se convertir : « Pourquoi nous cherchez-vous ? » C’est ainsi que se comportent certains baptisés qui sont en situation irrégulière, mais ne veulent pas recevoir le sacrement de la pénitence. Ainsi, nous avons non seulement une crise du mariage et de la famille, mais aussi une crise de la foi. » Certains évêques allemands, autrichiens et suisses devraient davantage s’interroger sur leur volonté de libéraliser les sacrements à l’égard des divorcés-remariés se basant sur des arguments mondains qui font fi de la structure du sacrement de mariage. Les chrétiens divorcés-remariés méritent sans doute mieux pour être accompagnés dans la vérité et la charité.

    La crise actuelle du mariage et de la famille est en rapport avec un manque de foi ?


    Monseigneur Tony Anatrella - C’est le constat récurrent, parmi d’autres, que l’on peut faire. Nous avons noté les maux divers qui touchent la famille. Le rôle de l’Église est d’accompagner les personnes en difficultés et en attente de perspectives sur le sens du mariage … du moins si elles le veulent. Mais le rôle de l’Église est aussi de promouvoir pastoralement et politiquement la famille constituée par un homme et une femme engagés dans le mariage. Ils témoignent ainsi de leur espérance et de leur volonté d’inscrire leurs enfants dans une histoire et dans la succession des générations. Si la famille ainsi fondée n’est pas toujours un long fleuve tranquille, elle reste néanmoins le cadre dans lequel les adultes et les enfants peuvent se réaliser. Les aînés donnent ainsi le témoignage que malgré toutes les épreuves de l’existence, les conflits relationnels et les incompréhensions, l’engagement matrimonial demeure la référence à partir duquel toutes les difficultés se pensent et toutes les aspirations se traitent. Elle est le lieu par excellence où se vit et se transmet la foi chrétienne. Dans le meilleur des cas, elle est un espace ouvert qui accueille et reçoit les gens les plus divers et aux options parfois les plus contrastées.
    L’Église a donc à encourager tous ceux qui ne s’arrêtent pas aux problèmes mais les dépassent afin de correspondre à la beauté que représente la famille. Dans une perspective chrétienne, la famille est une création de Dieu lorsqu’Il créa l’homme et la femme. Elle appartient comme un bien propre à l’humanité non-négociable en prenant des formes culturelles différentes mais toujours autour de l’homme et de la femme. Le mariage en est le fondement. Celui-ci et la famille ne sont pas à la libre disposition du pouvoir politique : ils le précédent. Dans la Bible, les relations qui veulent s’approcher de la famille sont souvent voisines de certaines situations que nous connaissons encore aujourd’hui. Rien de nouveau sous le soleil ! Mais nous assistons tout au long de cette histoire biblique qui culmine dans l’alliance nouvelle avec le Christ, à un affinage progressif de l’image de la famille. Et en ce sens, il est injuste, voire démagogique, de dire qu’il n’y a pas un modèle de la famille pour l’Église, même si elle s’adresse à toutes les formes de cellules affectives qui existent. C’est toujours dans l’intention de montrer les ressources et les richesses qui font exister une famille. C’est sur cette espérance que le Synode travaille en ayant pour modèle le Christ miséricordieux à travers la parabole du fils « prodigue » (Luc 15, 1-32).
     
    Monseigneur Tony Anatrella, est psychanalyste et spécialiste en psychiatrie sociale, Consulteur du Conseil Pontifical pour la Famille et du Conseil Pontifical pour la Santé. Il est enseignant à Paris et expert auprès des Officialités en France. Il est l’auteur, pour le thème de cette interview, des livres : Le règne de Narcisse – le déni de la différence sexuelle – Éditions Presses de la Renaissance et Mariage en tous genres, Éditions l’Échelle de Jacob. Il vient de publier : Développer la vie communautaire dans l’Église, l’exemple des Communautés nouvelles, Éditions l’Échelle de Jacob. Et a participé à l’ouvrage collectif : La famille : enjeux pour l’Église, aux Éditions Lethielleux.


    (Nous avons publié le premier volet hier, 12 octobre 2015)


    Propos recueillis par A. Bourdin

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