Ces bons petits plats dont la Bible a le secret
ELISABETH DE BAUDOÜIN (432)
24.03.2015
<iframe width="560" height="315" src="https://www.youtube.com/embed/NjYRnJnPHMI?rel=0&controls=0&showinfo=0" frameborder="0" allowfullscreen></iframe>
À Padoue, un prêtre italien promeut une initiative pastorale pour le moins originale, qui marie dans un binôme inattendu la cuisine et la Bible. Parce que oui, on peut s’appuyer sur la nourriture, et même sur la gastronomie, pour approfondir sa vie de foi et évangéliser, affirme Don Marco Sanavio, acteur de ce projet baptisé « un attimo di pace » (un moment de paix).
Et toque ! C’est ce qui s’appelle mettre les petits plats dans la Bible. À Padoue, un prêtre promeut une initiative pastorale pour le moins originale, qui marie dans un binôme inattendu la cuisine et la Bible. Parce que oui, on peut s’appuyer sur la nourriture, et même sur la gastronomie, pour approfondir sa vie de foi et évangéliser, affirme Don Marco Sanavio, acteur de ce projet baptisé « un attimo di pace » (un moment de paix).
Concrètement, comment cela fonctionne-t-il ? Par petits groupes, les participants préparent, sur fond de lecture et commentaire de la Parole de Dieu, l’un de ces plats dont parle la Bible, comme la soupe aux lentilles ou le pain sans levain. Il est ensuite conseillé de refaire les plats chez soi et d’ouvrir sa table aux étrangers pour leur faire découvrir les saveurs de l’Écriture Sainte. Un bon moyen, qui sait, pour ramener à Dieu la brebis perdue en la soignant aux petits oignons.
Le résultat est-il pastoralement probant et comestiblement satisfaisant ? Sur le site du projet, nul ne le dit ; mais au pays de Dante, on peut s’attendre au meilleur, dans l’un et l’autre domaine. En attendant, les vidéos-recettes, dignes de l’émission de télé-réalité Masterchef, sont truculentes. En clergyman, Don Marco y apparaît, sans toque mais protégé par un tablier, entouré d’une armée de cuisiniers/ères en herbe. Tandis que l’un des participants lit le passage biblique correspondant, chacun s’affaire à son fourneau ; quant au prêtre-chef, dont la foi et le professionnalisme ne font aucun doute, il commente la Bible en supervisant les travaux. Tout cela le plus sérieusement du monde.
Pour Pâques, « Un moment de paix » propose quatre recettes : la
« soupe aux lentilles d’Ésaü du désir et de la faim », le « sauté de veau à la citrouille de l’accueil généreux », le « pain azyme de la liberté et de l’esclavage » (Cf. la vidéo ci-dessus) et la « macédoine de Joël de la paix et de la guerre ».
L’épisode du « plat de lentilles » est l’un des plus connus de l’Histoire Sainte (il a d’ailleurs été repris et développé dans le Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge Marie de saint Louis de Montfort, où Rebecca est assimilée à Marie, et Jacob aux « prédestinés »). Un jour, rapporte Don Marco, alors que Jacob (fils d’Isaac et Rebecca) a préparé une soupe aux lentilles, Ésaü arrive fatigué et affamé. Si affamé qu’il accepte de vendre sous serment à son frère son droit d’ainesse, sur lequel celui-ci louche depuis longtemps. « Jacob se comporte en profiteur, mais Ésaü fait pire encore, en méprisant la bénédiction de son père Isaac au point de la céder pour un bol de
soupe », commente le cuisinier-prêtre en chef.
La recette du veau à la citrouille fait référence à l’épisode du chêne de Mambré, où Abraham reçoit la visite de trois hôtes célestes, pour qui il tue et cuisine un veau gras. « Un veau entier pour trois personnes, signe de la richesse et de la surabondance procurées par la rencontre intime avec Dieu », commente Don Marco. La pain azyme, lui, signifie que pour passer de l’esclavage (du péché) à la liberté (des enfants de Dieu), il faut « voyager léger » et sans superflu,
« comme le fit le peuple hébreux qui quitta l’Égypte en se nourrissant de ce pain privé de levain ». Quant à la macédoine (salade de fruits) de Joël, elle se rattache à l’histoire, racontée par ce prophète, de l’invasion de sauterelles que Dieu envoya pour punir son Peuple. Vigne, blé, arbres fruitiers... Ces bestioles avalèrent tout ce qui leur tomba sous la dent, provoquant la faim et la désolation d’Israël.
La « macédoine de Joël » est le symbole de la réconciliation qui suivit de l’homme avec Dieu.
« Un moment de paix » n’a pas encore été estampillé « François ». Mais si l’on en croit les exhortations fréquentes de ce dernier à se nourrir de la Parole de Dieu (distributions de Bible à la clé place Saint-Pierre), le label ne saurait tarder.
À Padoue, un prêtre réunit l’art de la table et la Parole de Dieu au sein d’un même projet pastoral.
ELISABETH DE BAUDOÜIN (432)
24.03.2015
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À Padoue, un prêtre italien promeut une initiative pastorale pour le moins originale, qui marie dans un binôme inattendu la cuisine et la Bible. Parce que oui, on peut s’appuyer sur la nourriture, et même sur la gastronomie, pour approfondir sa vie de foi et évangéliser, affirme Don Marco Sanavio, acteur de ce projet baptisé « un attimo di pace » (un moment de paix).
Et toque ! C’est ce qui s’appelle mettre les petits plats dans la Bible. À Padoue, un prêtre promeut une initiative pastorale pour le moins originale, qui marie dans un binôme inattendu la cuisine et la Bible. Parce que oui, on peut s’appuyer sur la nourriture, et même sur la gastronomie, pour approfondir sa vie de foi et évangéliser, affirme Don Marco Sanavio, acteur de ce projet baptisé « un attimo di pace » (un moment de paix).
Ouvrir sa table, dans la pure tradition biblique
Concrètement, comment cela fonctionne-t-il ? Par petits groupes, les participants préparent, sur fond de lecture et commentaire de la Parole de Dieu, l’un de ces plats dont parle la Bible, comme la soupe aux lentilles ou le pain sans levain. Il est ensuite conseillé de refaire les plats chez soi et d’ouvrir sa table aux étrangers pour leur faire découvrir les saveurs de l’Écriture Sainte. Un bon moyen, qui sait, pour ramener à Dieu la brebis perdue en la soignant aux petits oignons.
De truculentes vidéos de recettes
Le résultat est-il pastoralement probant et comestiblement satisfaisant ? Sur le site du projet, nul ne le dit ; mais au pays de Dante, on peut s’attendre au meilleur, dans l’un et l’autre domaine. En attendant, les vidéos-recettes, dignes de l’émission de télé-réalité Masterchef, sont truculentes. En clergyman, Don Marco y apparaît, sans toque mais protégé par un tablier, entouré d’une armée de cuisiniers/ères en herbe. Tandis que l’un des participants lit le passage biblique correspondant, chacun s’affaire à son fourneau ; quant au prêtre-chef, dont la foi et le professionnalisme ne font aucun doute, il commente la Bible en supervisant les travaux. Tout cela le plus sérieusement du monde.
Quatre passages bibliques, quatre plats
Pour Pâques, « Un moment de paix » propose quatre recettes : la
« soupe aux lentilles d’Ésaü du désir et de la faim », le « sauté de veau à la citrouille de l’accueil généreux », le « pain azyme de la liberté et de l’esclavage » (Cf. la vidéo ci-dessus) et la « macédoine de Joël de la paix et de la guerre ».
L’épisode du « plat de lentilles » est l’un des plus connus de l’Histoire Sainte (il a d’ailleurs été repris et développé dans le Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge Marie de saint Louis de Montfort, où Rebecca est assimilée à Marie, et Jacob aux « prédestinés »). Un jour, rapporte Don Marco, alors que Jacob (fils d’Isaac et Rebecca) a préparé une soupe aux lentilles, Ésaü arrive fatigué et affamé. Si affamé qu’il accepte de vendre sous serment à son frère son droit d’ainesse, sur lequel celui-ci louche depuis longtemps. « Jacob se comporte en profiteur, mais Ésaü fait pire encore, en méprisant la bénédiction de son père Isaac au point de la céder pour un bol de
soupe », commente le cuisinier-prêtre en chef.
Chêne de Mambré, pain azyme et invasion de sauterelles
La recette du veau à la citrouille fait référence à l’épisode du chêne de Mambré, où Abraham reçoit la visite de trois hôtes célestes, pour qui il tue et cuisine un veau gras. « Un veau entier pour trois personnes, signe de la richesse et de la surabondance procurées par la rencontre intime avec Dieu », commente Don Marco. La pain azyme, lui, signifie que pour passer de l’esclavage (du péché) à la liberté (des enfants de Dieu), il faut « voyager léger » et sans superflu,
« comme le fit le peuple hébreux qui quitta l’Égypte en se nourrissant de ce pain privé de levain ». Quant à la macédoine (salade de fruits) de Joël, elle se rattache à l’histoire, racontée par ce prophète, de l’invasion de sauterelles que Dieu envoya pour punir son Peuple. Vigne, blé, arbres fruitiers... Ces bestioles avalèrent tout ce qui leur tomba sous la dent, provoquant la faim et la désolation d’Israël.
La « macédoine de Joël » est le symbole de la réconciliation qui suivit de l’homme avec Dieu.
« Un moment de paix » n’a pas encore été estampillé « François ». Mais si l’on en croit les exhortations fréquentes de ce dernier à se nourrir de la Parole de Dieu (distributions de Bible à la clé place Saint-Pierre), le label ne saurait tarder.