Le Maréchal Foch (1851-1929) – 1/2
On connaît l’officier, le Maréchal, l’avenue…Mais connaît-on le grand chrétien que fut Foch ?
Mercredi 7 avril 1858 à Lourdes : de nombreuses personnes sont présentes à la 17ème apparition de la Vierge Marie à Bernadette ; parmi elles, Madame Foch qui prie de tout son cœur. Elle saura, avec son mari, inculquer à ses enfants l’amour de la Sainte Vierge. En cette année, Ferdinand a sept ans, et Germain en a quatre. Ferdinand est un garçon sportif, passionné de course, d’escalade ; il aime aussi les études, est intelligent et révèle un esprit très scientifique. Il entre à l’école polytechnique, tandis que son frère Germain, entre quelques années après chez les Jésuites, où il va devenir un bon religieux, et sera ordonné prêtre.
1870 : la guerre éclate, et Ferdinand s’engage comme volontaire en juillet. Il a 19 ans. Il apprend le maniement des armes, mais il est envoyé au dépôt. Lorsque sonne l’heure de la défaite, en janvier 1871, il n’a pas combattu. L’Alsace et la Lorraine ont été prises, et passent sous domination Allemande.
Ferdinand continue sa carrière militaire, et devient professeur de tactique générale à l’École de guerre, où il est remarqué par son brillant enseignement. Il se marie en 1883, et aura un garçon et deux filles.
Au long des années, il progresse dans la hiérarchie ; mais… il est chrétien. Il a un frère Jésuite, et, en ce début de XXème siècle, cela suffit pour être bloqué dans une carrière. Son frère d’ailleurs, vu l’impossibilité pour un religieux de demeurer en France à cette époque, se rendra en Espagne, où il passera 18 ans. Aussi Ferdinand restera-t-il longtemps colonel, sans espoir d’avancement.
Pourtant, ses qualités et son génie militaire le font remarquer même du Président du Conseil, Clemenceau, anticlérical notoire. Mais ce dernier est droit. Il convoque Foch en 1907, et lui annonce sa nomination comme directeur de l’école de guerre. Pas question pour Foch de mettre ses convictions dans sa poche. Il répond directement au Président : « J’ai un frère Jésuite. » « Je m’en fous ! » lui répond Clemenceau avec plus de franchise que d’élégance !
En 1914, Foch, alors général, commande un corps à Nancy. Le 26 juillet, alors qu’il est tranquillement en permission, tombe la nouvelle de la remise de l’ultimatum autrichien à la Serbie. Foch est rappelé d’urgence. Le 4 août, l’Allemagne envahit la Belgique et le Luxembourg. Le 10 août, Mulhouse est reprise.
Le 22 août, son fils et son gendre sont tués le même jour ; on le lui annonce devant son État Major. Douloureusement frappé, il baisse la tête et murmure : « Tout de même, le Bon Dieu… » Puis il fait un grand signe de croix et demande qu’on le laisse seul un moment. Une demi-heure plus tard, il rappelle ses officiers : « Maintenant, reprenons les affaires. »
« Certainement la France est une grande nation, mais il faut qu’elle s’en souvienne pour le demeurer. »
La Bataille de la Marne, début septembre fut, à un moment très critique pour les armées françaises, une grande victoire stratégique, due à l’audace du Général Foch, dont la phrase de ces jours reste célèbre : « Mon centre cède, ma droite recule. Situation excellente. J’attaque. » D’autres victoires viendront… Pourtant, des jalousies, et la lassitude de la guerre feront mettre en retrait le général Foch après la bataille de la Somme, en 1916.
Après plusieurs échecs des armées alliées, on le rappelle le 15 mai 1917 et il est alors nommé chef d’État Major général. Mais la situation empire…