25 juin 2010
Avortement à 82 $
Je viens de raccrocher avec le « Dr Hamfrey ». Il offre de m'avorter « sans douleur » dès demain matin pour 600 rands sud-africains. Soit 82 $CA pour mettre un terme à une grossesse de trois mois. « Appelez-moi quand vous serez à la station d'autobus, je suis à côté, je vous dirai comment venir. »
L'annonce du « Dr Hamfrey », dans le bidonville de Diepsloot, offre un avortement rapide, sécuritaire, sans douleur, avec désintoxication du corps et du sang.
Quand l'avortement est inaccessible
Chaque jour, 90 Africaines meurent après un avortement clandestin aux mains d'un docteur Hamfrey, selon l'Organisation mondiale de la santé. Pendant la rencontre de trois jours des G8 et G20 à Hunstville et à Toronto, 270 femmes vont mourir parce qu'elles n'ont pas accès à un avortement réellement médical en Afrique.
Elles meurent aussi après s'être « enfoncé des cintres dans le vagin, un tesson de bouteille ou un mélange de verre pilé, ou alors, elles demandent à leur compagnon de piétiner leur ventre », me raconte une sage-femme.
L'Afrique du Sud est un des trois pays africains à avoir légalisé l'avortement, avec la Tunisie et le Cap-Vert. Mais les avortements clandestins demeurent un fléau, parce que les soins de santé, trop chers, sont inaccessibles.
J'ai trouvé la publicité du Dr Hamfrey dans le bidonville de Diepsloot, près de Johannesburg. Les viols y sont tellement communs que les femmes ne portent presque jamais plainte. Ici, l'avortement n'est pas un caprice. La première cause de décès des Africaines est l'accouchement.
Après avoir failli mourir en couche une première fois, une femme n'hésitera pas à se charcuter le vagin pour éviter de mourir en accouchant. Ou pour éviter de donner vie à une autre bouche qu'elle ne pourra pas nourrir.
À Diepsloot, l'annonce du Dr Hamfrey est sur tous les poteaux. Il a répondu au premier appel et n'a posé que deux questions : « Où avez-vous trouvé mon numéro? De combien de mois êtes-vous enceinte? » Il m'attend demain matin.
Deux enfants du bidonville de Diepsloot
Sophie Langlois - Radio-Canada
Gilles. Ville de Québec - Canada
Avortement à 82 $
Je viens de raccrocher avec le « Dr Hamfrey ». Il offre de m'avorter « sans douleur » dès demain matin pour 600 rands sud-africains. Soit 82 $CA pour mettre un terme à une grossesse de trois mois. « Appelez-moi quand vous serez à la station d'autobus, je suis à côté, je vous dirai comment venir. »
L'annonce du « Dr Hamfrey », dans le bidonville de Diepsloot, offre un avortement rapide, sécuritaire, sans douleur, avec désintoxication du corps et du sang.
Quand l'avortement est inaccessible
Chaque jour, 90 Africaines meurent après un avortement clandestin aux mains d'un docteur Hamfrey, selon l'Organisation mondiale de la santé. Pendant la rencontre de trois jours des G8 et G20 à Hunstville et à Toronto, 270 femmes vont mourir parce qu'elles n'ont pas accès à un avortement réellement médical en Afrique.
Elles meurent aussi après s'être « enfoncé des cintres dans le vagin, un tesson de bouteille ou un mélange de verre pilé, ou alors, elles demandent à leur compagnon de piétiner leur ventre », me raconte une sage-femme.
L'Afrique du Sud est un des trois pays africains à avoir légalisé l'avortement, avec la Tunisie et le Cap-Vert. Mais les avortements clandestins demeurent un fléau, parce que les soins de santé, trop chers, sont inaccessibles.
J'ai trouvé la publicité du Dr Hamfrey dans le bidonville de Diepsloot, près de Johannesburg. Les viols y sont tellement communs que les femmes ne portent presque jamais plainte. Ici, l'avortement n'est pas un caprice. La première cause de décès des Africaines est l'accouchement.
Après avoir failli mourir en couche une première fois, une femme n'hésitera pas à se charcuter le vagin pour éviter de mourir en accouchant. Ou pour éviter de donner vie à une autre bouche qu'elle ne pourra pas nourrir.
À Diepsloot, l'annonce du Dr Hamfrey est sur tous les poteaux. Il a répondu au premier appel et n'a posé que deux questions : « Où avez-vous trouvé mon numéro? De combien de mois êtes-vous enceinte? » Il m'attend demain matin.
Deux enfants du bidonville de Diepsloot
Sophie Langlois - Radio-Canada
Gilles. Ville de Québec - Canada