Nos vignerons homicides
Dimanche à la messe, l’Église nous présentait la parabole de Jésus communément appelée la parabole des « vignerons homicides ». J’ai été frappé par l’actualité de cette parabole. Le fait suivant m’a sauté aux yeux : nous avons-nous aussi au Québec en 2017, « nos vignerons homicides ». Voici la parabole de Jésus, pour les gens qui ne la connaîtraient pas:
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu chapitre 21, versets 33 à 43
L’évangéliste Matthieu nous dit à qui s’adresse cette parabole; elle s’adresse aux responsables du peuple de Dieu à l’époque de Jésus. Ces gens étaient très bien considérés par le peuple et se considéraient eux-mêmes comme étant des justes, comme voyant les choses et les événements de la bonne façon. Or, à cause précisément de leur orgueil et de leur aveuglement, ils tuaient les véritables envoyés de Dieu: les prophètes. Et ils s’apprêtaient à tuer l’Envoyé de Dieu par excellence: son Fils bien-aimé. Les grands prêtres et les anciens du peuple ont très bien compris que Jésus parlait d’eux et après avoir entendu cette parabole, ils voulaient encore davantage le faire mourir.
Je vais vous partager ce qui constitue pour moi une de mes plus grandes souffrances en tant que prêtre au Québec en 2017. Je célèbre des funérailles depuis des années en tant que curé de paroisse. Mais un élément nouveau est apparu dans le décor: la loi civile injuste et infâme, que nos dirigeants se plaisent à appeler « aide médicale à mourir » ou « mourir dans la dignité » . Au Québec, les médecins ont le droit de tuer impunément leurs patients. Le « serment d’Hippocrate » que tout médecin est censé avoir prononcé un jour, s’est converti de nos jours au Québec (et malheureusement ailleurs aussi) en « serment d’hypocrites ». Car les responsables de la société civile au Québec, laissent entendre qu’ils veulent le bien des individus, mais tout le monde sait très bien que tout comme les vignerons homicides de la parabole, ce qu’ils veulent, c'est l'HÉRITAGE. Ils veulent leurs biens (les biens de ceux qu'ils tuent, c'est-à-dire leur argent) et leur bien à eux et ce bien se nomme "l'argent ou le pouvoir". L'État n'a plus les moyens de laisser les gens vivre leur vie jusqu'au bout. Nos décideurs publics ont alors décidé non seulement de couper dans les services, mais de COUPER DANS LES VIES. Ils veulent ainsi économiser de l’argent pour renflouer leurs coffres. Peu importe ce que peut en penser le MAÎTRE de la vie.
On ne semble pas s’apercevoir que les mots mêmes pour décrire la loi, sont une contradiction dans les termes. Quand on dit « aide médicale à mourir », on insinue que la médecine n’a pas pour but unique d’être au service de la vie, mais qu’elle peut tout aussi bien être au service de la mort. Les soins palliatifs permis et encouragés par l’Église, ne sont pas au service de la mort; ils sont au service de la vie du patient, lui permettant de finir ses jours sans douleur. On ne met pas en oeuvre des actes médicaux pour faire mourir le patient; on les met en oeuvre pour le soulager. La loi civile qui permet désormais l’euthanasie, a pour but littéralement de faire mourir les gens. C'est quand même incroyable qu'on en soit arrivé là.
On ne semble pas s’apercevoir que les mots mêmes pour décrire la loi, sont une contradiction dans les termes. Quand on dit « aide médicale à mourir », on insinue que la médecine n’a pas pour but unique d’être au service de la vie, mais qu’elle peut tout aussi bien être au service de la mort. Les soins palliatifs permis et encouragés par l’Église, ne sont pas au service de la mort; ils sont au service de la vie du patient, lui permettant de finir ses jours sans douleur. On ne met pas en oeuvre des actes médicaux pour faire mourir le patient; on les met en oeuvre pour le soulager. La loi civile qui permet désormais l’euthanasie, a pour but littéralement de faire mourir les gens. C'est quand même incroyable qu'on en soit arrivé là.
Dans ma paroisse, il est assez courant que les personnes qui désirent des funérailles à l’église pour un être cher qui vient de mourir, optent pour une exposition des cendres ou du corps à l’église une heure avant les funérailles. De la sorte, les parents et amis peuvent venir offrir leurs condoléances aux personnes dans le deuil. Je me rends alors auprès de la famille quinze minutes avant les funérailles, pour offrir mes condoléances et avoir un peu de détails sur la personne décédée. Je pose toujours la question suivante aux membres de la famille: « Quelle était, selon vous, la qualité principale de votre mari, ou père, ou mère, dépendamment ? » Cela me permet de connaître un peu le défunt ou la défunte et de pouvoir dire un mot sur lui ou sur elle durant l’homélie. Je pose aussi, autant que possible, la question suivante: « Avait-il (ou elle) la foi ? ». Depuis quelque temps, j’entends comme réponse: « Oui, il était très croyant, il allait à la messe tout le temps quand il était en forme. » Et j’apprends quelques instants plus tard, « par la bande » (indirectement) que la personne décédée a demandé « l’aide médicale à mourir ». Lorsque j’entends ces données tellement contradictoires sur le défunt ou la défunte, les deux bras me tombent et je n’ai plus du tout le goût de célébrer les funérailles. Je les célèbre quand même avec la meilleure volonté dont je suis capable, parce que nos évêques ici au Québec nous demandent de faire cela. Mais, comme je l’ai dit hier durant mon homélie, je préférerais à cause de cela et uniquement pour cette raison, vivre dans l’Ouest canadien, où les évêques demandent aux prêtres de ne pas célébrer de funérailles pour les personnes qui ont demandé « l’aide médicale à mourir ».
Lorsque j’ai été mis au courant pour la première fois de cette prise de position des évêques de l’ouest du pays, je l’ai jugée très sévère, trop sévère même, et pas assez miséricordieuse. Je la juge maintenant tout à fait appropriée pastoralement parlant et tout à fait cohérente. Car cette décision des évêques a pour but de réveiller la conscience des personnes qui se disent catholiques et bons chrétiens, bonnes chrétiennes. Comment peut-on se prétendre bon chrétien et demander à ce qu’on nous tue? Demander à être tué, est très grave. Cela implique la personne qui demande à être tuée, la personne qui tue, les personnes qui seront témoins ou mis au courant de cette décision et qui seront soit d'accord, soit scandalisées. Ce n’est pas un acte banal. C’est un acte qui, normalement, est susceptible de couper la personne qui le pose, de la communion avec Dieu, ce que fait d’ailleurs tout péché grave ou mortel. Comment peut-on poser un geste aussi grave juste avant de mourir et désirer avoir la bénédiction de Dieu sur sa mort lors des funérailles? Il n’y pas grand temps ici, pour la conversion; pas grand temps entre la demande d’être tué et le fait d’être tué. Mais la raison principale, selon moi, pour laquelle les évêques de l’ouest ont pris cette décision, c’est pour réveiller les consciences endormies et chloroformées de leurs fidèles. Si les gens ne semblent plus capables de juger par eux-mêmes de la gravité de leurs actes, ils doivent être guidés et éclairés par leurs pasteurs.
J’espère que vous savez qu’il y une peine d’excommunication pour toute personne qui a recours à l’avortement, pour toute personne qui encourage quelqu’un à avorter et pour toute personne qui pratique un avortement. Pourquoi est-ce que je dis que j’espère que vous savez cela? Je dis cela parce que si vous le savez, vous savez exactement ce que pense l’Église de Jésus Christ sur l’avortement. Pour l’Église de Jésus Christ, pour Dieu, l’avortement n’est pas seulement un crime; c’est un CRIME ABOMINABLE. Il n’y pas d’excommunication pour quelqu’un qui tue un être humain déjà né. Mais il y a une excommunication pour quelqu’un qui tue ou fait tuer un enfant dans le sein de sa mère. L’Église veut ainsi dire comment Dieu voit les choses. Dans certains cas, l’intelligence humaine est tellement enténébrée, mêlée, influencée par les idées de gens qui ne croient pas en Dieu et qui croient que nous ne sommes que de la matière qui disparaîtra totalement ou presque totalement un jour, qu’elle ne voit plus ce qui est GRAVE et même ce qui est TRÈS GRAVE.
Ceci étant dit, la très grande majorité des personnes qui ont recours à l’avortement, ne sont pas excommuniées car elles ne savent pas qu’il y a une peine d’excommunication attachée à ce grave péché. Pour encourir l’excommunication, pour être excommunié, il faut savoir que l’Église a associé la peine de l'excommunication à l'avortement et commettre le péché quand même.
Pour finir, et pour appliquer la pensée exprimée dans la parabole des vignerons homicides, il faut dire ceci clairement et avec force: Toute personne qui tue un être humain, tue le FILS, le Fils étant ici Jésus Christ notre Seigneur, qui a dit:
« Je vous le déclare, et c’est la vérité, tout ce que vous avez fait à l’un de ces petits qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. » (Évangile selon saint Matthieu, chapitre 25, 40)
Questions pour un partage: Note: Avant de partager, s'assurer que la parabole de Jésus a été lue en son entier.
Y a-t-il des personnes de ma parenté ou des amis qui ont demandé "l'aide médicale à mourir". Si oui, comment me suis-je senti face à cela?
Le pape François nous a dit dernièrement que le fait de ne pas prier pour nos dirigeants, est un péché. Est-ce qu'il m'arrive de prier pour nos dirigeants. Si je ne le fais pas, quelle en est la raison?
Pour entendre le pape lui-même nous dire que c'est un péché, regardez cette vidéo:
Ne pas prier pour les dirigeants est un péché - YouTube
Guy Simard - prêtre