Beaucoup d’entre nous ont peur d’entendre l’appel de Dieu, craignent d‘aller dans les profondeurs parce que nous sommes nombreux à avoir l’impression que le Christianisme est en définitive une spiritualité masochiste où nous renonçons à tous les plaisirs de la vie et nous contentons de souffrir.
Mais en vérité, que nous soyons chrétiens ou non, nous souffrirons en cette vie. Maladie, malheur, déception, mort … cela arrive à chacun de nous. Mais ce que Jésus fait réellement, à travers la Croix, c’est de transformer tout cela en une glorieuse victoire.
Dans la Croix se trouve la victoire de l’amour … En elle se trouve la pleine vérité sur l’homme, la dignité de l’homme, sa misère et sa grandeur, sa valeur et le prix payé pour lui. – Cardinal Karol Wojtyla (SAINT JEAN PAUL II)
Un article de Mark Mallett. Titre original : « Understanding the Cross »
Permettez-moi, alors, d’analyser cette phrase pour que nous parvenions, avec un peu de chance, à saisir la valeur et la vraie puissance de nos souffrances.
La pleine vérité sur l’homme
I. « La vraie dignité de l’homme … sa valeur »
La première et la plus essentielle vérité de la Croix est que vous êtes aimés. Quelqu’un est mort par amour pour vous, personnellement.C’est en contemplant le sang précieux du Christ, signe du don qu’il fait par amour (cf. Jn 13, 1), que le croyant apprend à reconnaître et à apprécier la dignité quasi divine de tout homme; il peut s’écrier, dans une admiration et une gratitude toujours nouvelles: « Quelle valeur doit avoir l’homme aux yeux du Créateur s’il a mérité d’avoir un tel et un si grand Rédempteur, si Dieu a donné son Fils afin que lui, l’homme, ne se perde pas, mais qu’il ait la vie éternelle ? » – PAPE ST. JEAN-PAUL II, Evangelium Vitae , n. 25
Notre valeur réside dans le fait que nous avons été créés à l’image de Dieu. Chacun de nous, corps, âme et esprit, est un reflet du Créateur Lui-même. Cette « dignité divine » est ce qui a non seulement déclenché l’envie et la haine de Satan envers la race humaine, mais aussi ce qui a finalement amené le Père, le Fils et le Saint-Esprit à conspirer un si grand acte d’amour pour l’humanité déchue.
Comme Jésus le dit à Sainte Faustine :
Si ma mort ne vous a pas convaincus de mon amour,
qu’est-ce qui vous convaincra ?
– Jésus à Sainte Faustine, Petit Journal, n° 580
I. « Sa misère … et le prix payé pour lui »
La Croix révèle non seulement la valeur de l’homme, mais l’étendue de sa misère, c’est-à-dire la gravité du péché. Le péché a deux effets persistants. Le premier est qu’il détruit la pureté de nos âmes de sorte qu’il rompt immédiatement (dans le cas du péché mortel) la capacité de communion spirituelle avec Dieu, qui est trois fois Saint. Deuxièmement, le péché – qui est une perturbation de l’ordre et des lois qui régissent l’âme et l’univers – a introduit la mort et le chaos dans la création.Dites-moi : quel homme ou quelle femme, jusqu’à ce jour, peut restaurer par ses propres efforts l’état de sainteté de son âme ? De plus, qui peut arrêter la marche de mort et de déchéance que l’homme a déclenchée contre lui-même et contre l’univers ? Seule la grâce peut l’accomplir, par la seule puissance de Dieu.
Ainsi, quand nous regardons la Croix, non seulement nous voyons l’amour de Dieu pour nous, mais le coût de notre rébellion. Le coût est précisément le fait que, si nous avons été créés avec une « dignité divine », alors seul le Divin peut restaurer cette dignité déchue.C’est bien par la grâce que vous êtes sauvés, et par le moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu …
Ep 2, 8
En effet, si la mort a frappé la multitude par la faute d’un seul, combien plus la grâce de Dieu s’est-elle répandue en abondance sur la multitude.
Rm 5:15
III. « Sa grandeur »
Et maintenant, nous arrivons à l’aspect le plus étonnant du sacrifice du Christ sur la Croix : ce n’était pas seulement un don pour nous sauver, mais une invitation à participer au salut des autres. Telle est la grandeur des fils et des filles de Dieu.En réalité, le mystère de l’homme ne s’éclaire vraiment que dans le mystère du Verbe incarné … Le Christ manifeste pleinement l’homme à lui-même et lui découvre la sublimité de sa vocation. – Gaudium et Spes , Vatican II, n° 22
Ici réside la compréhension « catholique » de la souffrance : Jésus ne l’a pas éliminée par sa Croix, mais a montré comment la souffrance devient une voie menant à la vie éternelle et l’expression ultime de l’amour. Toutefois,
Le Christ a opéré la Rédemption entièrement et jusqu’à la fin; mais en même temps il n’y a pas mis un terme … cela semble faire partie de l’essence même de la souffrance rédemptrice du Christ que de tendre à être sans cesse complétée. – PAPE ST JEAN-PAUL II, Salvifici Doloros , n° 24
Mais comment peut-elle être complétée s’Il est déjà monté au Ciel ? St. Paul répond à cette question :
Les mystères de Jésus ne sont pas encore dans leur entière perfection et accomplissement. Bien qu’ils soient parfaits et accomplis dans la personne de Jésus, ils ne sont pas néanmoins encore accomplis et parfaits en nous qui sommes ses membres, ni en son Église qui est son corps mystique. – St. Jean Eudes, « Traité sur le Royaume de Jésus, le mystère du Christ et la Vie de l’Eglise »Je trouve la joie dans les souffrances que je supporte pour vous ; ce qui reste à souffrir des épreuves du Christ dans ma propre chair, je l’accomplis pour son corps qui est l’Église. …
Col 1:24
Ce que Jésus seul pouvait faire, c’est mériter pour toute l’humanité les grâces et le pardon qui nous rendraient capables de la vie éternelle. Mais il a été donné à Son corps mystique, d’une part, de recevoir ces mérites par la foi, et ensuite, de distribuer ces grâces au monde, devenant ainsi un « sacrement » en soi. Cela devrait éclairer pour nous le sens de ce qu’est l’ »Église »
Le corps du Christ n’est pas simplement un regroupement de Chrétiens. C’est un instrument vivant de la rédemption – une extension de Jésus-Christ à travers le temps et l’espace. Il continue Son œuvre salvifique à travers chaque membre de Son corps. Quand une personne saisit cela, elle comprend que l’idée d’ « offrir ses souffrances » n’est pas seulement une réponse théologique à la question de la souffrance humaine, mais plutôt un appel à participer au salut du monde. – Jason Evert, écrivain, Saint John Paul the Great, His Five Loves ; p. 177
Donc, vous voyez, c’est pourquoi Satan nous pousse à fuir le jardin de Gethsémani et même l’ombre de la Croix … à fuir la souffrance. Parce qu’il connaît « la pleine vérité sur l’homme » : que nous ne sommes (potentiellement) pas seulement de simples observateurs de la Passion, mais de véritables participants, dans la mesure où nous acceptons et unissons nos souffrances à celles de Jésus-Christ en tant que membres de son corps mystique. Ainsi, Satan est terrifié par l’homme ou la femme qui comprend et vit ensuite cette réalité! Car …Comme sacrement, l’Église est instrument du Christ. Entre ses mains elle est l’instrument de la Rédemption de tous les hommes, le sacrement universel du salut, par lequel le Christ manifeste et actualise l’amour de Dieu pour les hommes.
– Catéchisme de l’Église Catholique, n° 776
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Traduction faite par le Blog Pierre et les Loups