Qu’est-ce que *La communion spirituelle ?*
“Communion spirituelle”
Le fondateur de l’Opus Dei apprit la « communion spirituelle » de la bouche du Père Manuel Laborda : « Je voudrais Seigneur te recevoir avec la pureté, l’humilité et la dévotion avec lesquelles ta très Sainte Mère te reçut, avec l’esprit et la ferveur des saints.»
La communion spirituelle
Par H Moureau
Communier spirituellement, c’est s’unir à Jésus-Christ présent dans l’eucharistie, non pas en le recevant sacramentellement, mais par un désir procédant d’une foi animée par la charité.
1° On sait que la justification est produite par l’acte de charité ou par celui de contrition parfaite en tant que cet acte inclut chez le non-baptisé le vœu de recevoir le baptême et, chez le baptisé, le vœu de confesser ses fautes pour en être absous. Ainsi, pour opérer l’effet de ces sacrements, le désir implicitement contenu dans l’acte de contrition ou de charité suffit; il n’en est pas de même pour l’eucharistie.
La communion spirituelle exige essentiellement le désir explicite de s’unir à Jésus-Christ sacramentellement. Ce désir suppose donc la foi à l’eucharistie et comme il a été dit, il doit être accompagné de la charité.
2° II suit de la que ni les anges ni les bienheureux dans le ciel ne peuvent communier spirituellement.
Développant cette pensée, saint Thomas fait remarquer que l’on peut communier spirituellement de deux façons :
1. En s’unissant au Christ en personne naturelle; c’est ainsi que communient les anges en tant qu’ils sont unis au Christ par la charité et par la vision face à face; c’est là le pain que nous mangerons un jour dans la patrie;
2. On peut se nourrir spirituellement du Christ en s’unissant à lui en tant qu’il est présent sous les espèces, c’est-à-dire par la foi au Christ jointe au désir de recevoir le sacrement ou il est présent : or ce mode de communion n’existe pas pour les anges.
3° Trois actes constituent la communion spirituelle
1. L’acte de foi à la présence réelle de Jésus-Christ au sacrement de l’autel;
2. L’acte de désir, dont une forme très recommandable consiste à s’imaginer que l’on s’approche de la sainte table et que l’on reçoit l’hostie de la main du prêtre;
3. L’acte d’action de grâces, le même que si l’on avait réellement communié.
4° Le moment où la communion spirituelle est particulièrement indiquée est naturellement celui de la communion du prêtre a la messe ; mais on peut communier spirituellement à tout moment de la journée, autant de fois que l’on veut et en n’importe quel lieu*.
Celui qui serait en état de péché mortel n’est nullement tenu de se confesser; il suffit qu’il fasse un acte de contrition parfaite.
Et si la contrition était imparfaite, il ne pécherait point, mais, au contraire, il ferait une chose bonne en faisant les actes de la communion spirituelle; seulement il n’obtiendrait point les grâces spéciales attachées à ce mode de communion, attendu qu’il manquerait d’une disposition essentiellement requise.
5° Les effets de la communion spirituelle sont identiques à ceux de la communion sacramentelle, sauf leur intensité, qui est moindre. Toutefois, ceci doit s’entendre à égalité des dispositions, car, autrement, une communion spirituelle, faite avec plus de ferveur, pourra produire plus de fruit qu’une communion sacramentelle faite avec tiédeur. Il n’est pas besoin de dire que les fruits de la communion spirituelle sont uniquement ex opere operantis.
6° En raison des fruits excellents de la communion sacramentelle et de l’effet qu’elle a d’aviver la foi et d’enflammer l’amour des fidèles envers l’auguste sacrement ainsi que de les porter à s’approcher de la sainte table fréquemment et avec ferveur, la communion spirituelle est hautement approuvée et recommandée par l’Église.
Ainsi, parmi les motifs que le concile de Trente, invoque pour prouver que les messes où le prêtre seul communie sont néanmoins des messes communes à tous les fidèles, il allègue la communion spirituelle que le peuple fait à ces messes, signifiant ainsi clairement que communier spirituellement c’est participer très véritablement aux fruits du sacrement de l’autel.
S. Thomas, Sum. theol., IIIa, q. LXXX, A. 1, 2; Suarez;, In IIIam Sum., disp. LXII, sect.I, n. 2; Salmanticenses, Cursus theologicus, disp. II, dub.I, II ; Gihr, Dieheiligen Sakramente, t. II, § 22.H. Moureau, DTC col. 572-574, article communion spirituelle.
Concile de Trente, sess. XIII, ch. VIII : « Pour ce qui est de l’usage, nos pères ont justement et sagement distingué trois manières de recevoir ce saint sacrement. Ils ont enseigné que certains ne le reçoivent que sacramentellement en tant que pécheurs.
D’autres ne le reçoivent que spirituellement : ce sont ceux qui, mangeant par le désir le pain céleste qui leur est offert avec cette « foi » vive « qui opère par la charité » Ga 5,6 , en ressentent le fruit et l’utilité.
D’autres, enfin, le reçoivent à la fois sacramentellement et spirituellement : ce sont ceux qui s’éprouvent et se préparent de telle sorte qu’ils s’approchent de cette table divine après avoir revêtu la robe nuptiale.
Mt 22,11-14 . » (Denzinger 1648)
http://www.sanctamissa.org/fr/spirituality/pdfs/documents/la-communion-spirituelle.pdf
Beaucoup se demandent si la communion spirituelle (ou communion de désir) est aussi valide que la communion eucharistique.
Pour répondre à cela, je citerai sainte Catherine de Sienne :
« L’âme reçoit en nourriture le sacrement que j’ai déposé pour vous dans l’hôtellerie du corps mystique, la sainte Église. Ce Sacrement, c’est le Corps et le Sang de mon Fils, vrai Dieu et vrai homme, dont j’ai confié l’administration aux mains de mon vicaire qui a la clef de ce Sang.
Cette nourriture rend plus ou moins de force suivant le désir de celui qui la prend, de quelque manière qu’ils la reçoivent, sacramentellement ou spirituellement. On la reçoit sacramentellement quand on communie réellement au Saint Sacrement ; et spirituellement quand on ne communie que par le saint désir, soit en désirant communier, soit en contemplant le Sang du Christ crucifié.
L’âme communie alors par ce symbole du Sang au sentiment de ma Charité qu’elle goûte et trouve dans le Sang, qu’elle voit répandu par amour. Elle s’y enivre, elle s’y embrase d’un saint désir, elle s’y enflamme, et se trouve toute remplie de charité, non seulement pour moi, mais encore pour le prochain. »
Paroles du Père, in Sainte Catherine de Sienne (1347-1380), Le Dialogue, I, chap. 36, Paris, Téqui, 1976.
VATICAN : http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/1350958?fr=y
PDF: la-communion-spirituelle
https://myriamir.wordpress.com/category/communion-spirituelle/
* Jésus à Marie LATASTE :
JÉSUS VEUT SE DONNER CINQ FOIS PAR JOUR À MARIE LATASTE :
Voici la lettre qu’elle adresse à son curé :
« C’est par soumission et par obéissance que je viens vous faire part d’une NOUVELLE FAVEUR que Jésus veut m’accorder. Il veut se DONNER À MOI plusieurs fois pendant la journée par la COMMUNION SPIRITUELLE.
Je lui ai parlé ainsi : « Seigneur, combien de fois désirez-vous que je vous reçoive en moi par la communion spirituelle ?
Le Seigneur m’a répondu : « Ma fille, vous communierez spirituellement le matin à votre lever, et puis après votre prière du matin, selon votre habitude ; vous communierez encore deux fois pendant la journée, et enfin après votre prière du soir. Je désire entrer en votre cœur cinq fois par jour par la communion spirituelle.
J’ajoutai : « Seigneur, quelles sont les préparations nécessaires pour ces communions ?
« Ma fille, la préparation pour la communion spirituelle n’est pas bien difficile, il n’est pas nécessaire que vous fassiez tous les actes de la communion sacramentelle ; recueillez-vous un instant, présentez-vous en ESPRIT devant mon tabernacle, et dites-moi : Seigneur Jésus, descendez dans mon cœur ! Cela suffit.
Mais vous devez, dans chaque communion spirituelle, vous proposer un but, par exemple d’obtenir une grâce ou une vertu en particulier. Vous pouvez aussi communier spirituellement dans l’intention que je vous ai suggérée pour vos communions sacramentelles, qui est d’obtenir de Dieu, mon Père, par mes mérites et la communion que vous faites, les grâces nécessaires pour CONNAITRE ET ACCOMPLIR PARFAITEMENT SA SAINTE VOLONTÉ. Quand vous n’auriez jamais que cette intention, elle me serait toujours agréable !
Je rendrai votre nom illustre parmi les dévots au SACREMENT DE MON AMOUR et je leur montrerai de quelle manière, j’ai fait éclater ma MISÉRICORDE sur vous, et ils remercieront Dieu des grâces qu’il vous a faites. Que votre modestie ne vous fasse point taire ces paroles. Je les ai réfléchies avant de vous les adresser. Je veux que vous les fassiez connaître à votre directeur, afin qu’elles tournent à ma gloire. »
Quand le Sauveur m’eut ainsi parlé, il me vint la pensée de lui demander comment je devais me conduire pour les communions spirituelles, dans les jours où j’aurais le bonheur de communier sacramentellement. Le Sauveur Jésus me répondit : « Ma fille, vous me serez agréable de communier SPIRITUELLEMENT, même en ces jours, de la manière que je vous ai indiquée. Vous ne sauriez jamais trop recevoir en vous la vertu et la grâce du sacrement de mon amour.
Mon intention était de vous rapporter ceci de vive voix ; le Sauveur Jésus m’a dit de vous le donner par écrit »…
(Lettre no. 43, 6 juillet 1843)