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Près de Fatima, une hostie devient sanglante et lumineuse | |
Santarém (Portugal, Ribatejo), 1247. Parmi les villageois peuplant ce bourg paisible, une mère de famille, dont la postérité n’a pas transmis le nom, vit des moments difficiles. Son négociant de mari, fort apprécié dans la région, est infidèle. Leur ménage est menacé. Un jour, une amie d’enfance lui explique qu’elle-même a vécu la même chose, mais elle finit par trouver la solution en demandant l’aide d’une sorcière, habile à ramener les époux infidèles dans le droit chemin. D’abord perplexe, mais désemparée, la femme finit par demander à sa voisine où elle pourrait trouver la jeteuse de sorts. Après une semaine de tergiversations, elle se rend au domicile de cette dernière ; elle la supplie de l’aider. « Toutes tes contrariétés disparaîtront, ton marasme sentimental ne sera qu’un vieux souvenir, si tu acceptes de m’apporter une hostie consacrée », lui dit la sorcière. Le lendemain, l’épouse éplorée va à la messe dans l’église Saint-Etienne de Santarém. Elle fait mine de communier mais n’avale pas l’hostie. Après l’avoir discrètement retirée de sa bouche à la fin de la cérémonie, elle l’enveloppe dans son fichu et, sans attendre, prend la route du domicile de la sorcière. Mais sitôt après être sortie du bourg, des gouttes de sang apparaissent à travers l’étoffe où elle a caché l’hostie. Dans un premier temps, elle ne s’aperçoit de rien mais des paysans la croisant l’interrogent : « Êtes-vous blessée ? Pourquoi saignez-vous ainsi ? » Affolée, elle décide de rentrer chez elle en toute hâte. Là, elle dissimule le voile et l’hostie dans un coffre en bois, en prenant soin de les recouvrir d’une étoffe épaisse. La nuit suivante, son mari et elle sont réveillés en pleine nuit par un phénomène étrange : des rayons de lumière jaillissent du coffre et viennent éclairer les murs et le plafond de leur chambre. L’épouse, bouleversée, avoue alors ce qu’elle a fait pour essayer de sauver sa famille. Témoins d’une grâce exceptionnelle, les deux époux passent le reste de la nuit agenouillés devant le coffre sans dire mot. Au matin, un voisin, puis deux, puis trois, sont témoins du phénomène. Le curé de Santarém est alerté. Celui-ci transporte l’hostie dans l’église paroissiale et la place dans une capsule de cire. L’évêque diocésain a mené une enquête officielle et a reconnu rapidement le prodige de l’église Saint-Etienne, surnommée depuis « église du Miracle ». Le récit le plus ancien de ces faits était jadis conservé dans le cartulaire de l’église. Il datait de la première moitié du XIVe siècle. En 1810, le reliquaire abritant l’hostie est caché pour le soustraire aux soldats napoléoniens présents dans la région. Il est amené à l’archevêque de Lisbonne qui le transporte dans une chapelle afin que les fidèles le vénèrent. Puis le 2 décembre 1811, le reliquaire rentre à Santarém, après un voyage secret sur le Tage à bord d’une petite embarcation. | |
L'équipe Marie de Nazareth | |
, Familles et Eucharistie, 1981, p. 203-206.