Un miracle eucharistique à Naples |
En 1602, saint André Avellin (1521-1608) dirige la communauté napolitaine des Théatins, fondée au siècle précédent par saint Gaëtan de Thiène. André doit régulièrement débattre avec des gens refusant de croire à la présence réelle de Jésus dans l'eucharistie. Parfois, il est pris à partie, agressé verbalement et physiquement. Parmi ses détracteurs napolitains, André réussit à punir l'un de leurs meneurs. Mais un de ses camarades, homme incrédule et bagarreur, veut en avoir le cœur net. Il se rend à la messe chez les Théatins et communie sans rien laisser paraître. Mais il n'avale pas l'hostie, attendant d'être dehors pour la cacher dans un mouchoir, pour pouvoir la profaner à son domicile. A son retour, il sort tranquillement le mouchoir de sa poche et découvre que celui-ci est ensanglanté. Il l'ouvre : l'hostie est recouverte de sang frais ! Effrayé, il se demande ce qui se passe. Puis, dans un mouvement de panique, remet la relique eucharistique dans le mouchoir, s'en empare et court rejoindre saint André pour lui confesser son projet. Le saint l'accueille en charité, entend sa confession et lui inflige une pénitence sévère pour s'être moquée de la foi catholique ; mais en directeur spirituel avisé, il prend sur lui la moitié de la pénitence pour ne pas désespérer l'homme repentant. Dans les semaines suivantes, saint André multiplie en chaire les allusions à cet événement. |
Jean-Marie Mathiot, Miracles, signes et prodiges eucharistiques, du début du christianisme à nos jours, Hauteville, Le Parvis, 2018, p. 177.
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