MARIE D'AGRÉDA est née dans la ville de Castille dont elle porte le nom, le 2 avril 1602.
1. La religieuse extatique.
- A l'éveil de sa raison elle entend une voix intérieure qui lui dit : Revenez à moi, quittez les choses terrestres; à huit ans, elle a l'inspiration d'offrir à Dieu sa virginité: à douze ans, elle fait connaître à ses parents sa vocation religieuse. Sa mère reçoit la mission de fonder dans sa maison un monastère où elle entre le 16 août 1618 avec Marie et une autre fille; le père est reçu avec son fils chez les franciscains. On fait profession de religieuses déchaussées de la Conception immaculée de la Mère de Dieu, le 2 février 1620, devant le père devenu le Frère du très Saint-Sacrement. Alors commence pour Marie une existence de visions presque continuelles : d'abord, la Reine des anges lui apparaît tenant son Fils sous la forme d'un très bel enfant; à la Pentecôte suivante, une colombe toute rayonnante se montre à elle; Notre-Seigneur est vu d'elle dans l'appareil de sa Passion. Le démon lui livre des assauts continuels; mais, quand elle communie, elle sent sur la langue une saveur exquise, elle voit le Saint-Sacrement environné d'une splendeur miraculeuse. A partir de Page de dix-huit ans, les extases et les ravissements sont si fréquents qu'elle ne peut plus les dissimuler; souvent, après la communion, elle tombe en extase : Notre-Seigneur la ravit, attire son âme et laisse son corps insensible soulevé de terre, si léger que par un souille on le remuait même de loin comme une plume; cela dure souvent deux ou trois heures.
2. La Cité mystique de Dieu.
- Elle dit avoir reçu en 1627 l'ordre du Très-Haut d'écrire ce grand ouvrage qui est en réalité une vie de la très sainte Vierge, depuis le moment où la future Mère du Verbe incarné est conçue dans le plan divin jusqu'à son couronnement dans le ciel. Elle appelle elle-même son livre Histoire divine et semble vouloir exprimer par là qu'il est inspiré et révélé de Dieu clans toutes ses pages. C'est Dieu lui-même et la sainte Vierge par son ordre qui sont censés parler : Cette vie, dit-elle, est manifestée dans ces derniers siècles pour être une nouvelle lumière du monde, une joie nouvelle à l'Eglise catholique. Elle expose très bien la théorie scotiste de l'incarnation : « L'union hypostatique... fut le premier objet par lequel l'entendement et la volonté divine se manifestèrent au dehors. »
L'ouvrage eut la destinée la plus extraordinaire : d'abord un confesseur ordonna à Marie de le briller, elle le recomposa en 1651. à peu près semblable à la copie qu'avait conservée Philippe IV; il parut à Madrid en 1670 avec de nombreuses approbations: en 1681, l'Index le censura, mais, sur la demande du roi d'Espagne, le décret ne fut pas inséré. Quand le livre eut été traduit en français, en 1691, Bossuet le critiqua vivement : « La prétention d'une nouvelle révélation de tant de sujets inconnus doit faire tenir le livre pour suspect... Tous les contes qui sont ramassés dans les livres les plus apocryphes sont ici proposés comme divins et on y en ajoute une infinité d'autres avec une affirmation et une témérité étonnantes.» La Faculté de Paris censura plusieurs propositions en 1697; par contre. en 1715, l'Université de Louvain« y trouve ce qu'il y a de plus sublime clans la théologie ».
Marie d'Agréda mourut le 21 mai 1665; en 1718, le pape Benoît XIV ordonna l'examen de son livre en vue de la reprise du procès de béatification commencé en 1668 qui n'a pas abouti.*
La Cité mystique de Dieu, par Marie de Jésus d'Agréda, traduite de l'espagnol par le P. Croset, 7 vol., Paris, 1862; Bossuet.
Remarques sur le livre intitulé : La mystique cité de Dieu. Controverse.
Article tiré du Dictionnaire pratique des connaissances religieuses, Paris 1926.
Pour le compléter, on se référera au Dictionnaire de Spiritualité, un article est consacré à Marie d'Agréda.
Mentionnons que le procès de béatification est actuellement relancé.
On trouvera à cette adresse le site de son 400ème centenaire : http://www.mariadeagreda.org
1. La religieuse extatique.
- A l'éveil de sa raison elle entend une voix intérieure qui lui dit : Revenez à moi, quittez les choses terrestres; à huit ans, elle a l'inspiration d'offrir à Dieu sa virginité: à douze ans, elle fait connaître à ses parents sa vocation religieuse. Sa mère reçoit la mission de fonder dans sa maison un monastère où elle entre le 16 août 1618 avec Marie et une autre fille; le père est reçu avec son fils chez les franciscains. On fait profession de religieuses déchaussées de la Conception immaculée de la Mère de Dieu, le 2 février 1620, devant le père devenu le Frère du très Saint-Sacrement. Alors commence pour Marie une existence de visions presque continuelles : d'abord, la Reine des anges lui apparaît tenant son Fils sous la forme d'un très bel enfant; à la Pentecôte suivante, une colombe toute rayonnante se montre à elle; Notre-Seigneur est vu d'elle dans l'appareil de sa Passion. Le démon lui livre des assauts continuels; mais, quand elle communie, elle sent sur la langue une saveur exquise, elle voit le Saint-Sacrement environné d'une splendeur miraculeuse. A partir de Page de dix-huit ans, les extases et les ravissements sont si fréquents qu'elle ne peut plus les dissimuler; souvent, après la communion, elle tombe en extase : Notre-Seigneur la ravit, attire son âme et laisse son corps insensible soulevé de terre, si léger que par un souille on le remuait même de loin comme une plume; cela dure souvent deux ou trois heures.
2. La Cité mystique de Dieu.
- Elle dit avoir reçu en 1627 l'ordre du Très-Haut d'écrire ce grand ouvrage qui est en réalité une vie de la très sainte Vierge, depuis le moment où la future Mère du Verbe incarné est conçue dans le plan divin jusqu'à son couronnement dans le ciel. Elle appelle elle-même son livre Histoire divine et semble vouloir exprimer par là qu'il est inspiré et révélé de Dieu clans toutes ses pages. C'est Dieu lui-même et la sainte Vierge par son ordre qui sont censés parler : Cette vie, dit-elle, est manifestée dans ces derniers siècles pour être une nouvelle lumière du monde, une joie nouvelle à l'Eglise catholique. Elle expose très bien la théorie scotiste de l'incarnation : « L'union hypostatique... fut le premier objet par lequel l'entendement et la volonté divine se manifestèrent au dehors. »
L'ouvrage eut la destinée la plus extraordinaire : d'abord un confesseur ordonna à Marie de le briller, elle le recomposa en 1651. à peu près semblable à la copie qu'avait conservée Philippe IV; il parut à Madrid en 1670 avec de nombreuses approbations: en 1681, l'Index le censura, mais, sur la demande du roi d'Espagne, le décret ne fut pas inséré. Quand le livre eut été traduit en français, en 1691, Bossuet le critiqua vivement : « La prétention d'une nouvelle révélation de tant de sujets inconnus doit faire tenir le livre pour suspect... Tous les contes qui sont ramassés dans les livres les plus apocryphes sont ici proposés comme divins et on y en ajoute une infinité d'autres avec une affirmation et une témérité étonnantes.» La Faculté de Paris censura plusieurs propositions en 1697; par contre. en 1715, l'Université de Louvain« y trouve ce qu'il y a de plus sublime clans la théologie ».
Marie d'Agréda mourut le 21 mai 1665; en 1718, le pape Benoît XIV ordonna l'examen de son livre en vue de la reprise du procès de béatification commencé en 1668 qui n'a pas abouti.*
La Cité mystique de Dieu, par Marie de Jésus d'Agréda, traduite de l'espagnol par le P. Croset, 7 vol., Paris, 1862; Bossuet.
Remarques sur le livre intitulé : La mystique cité de Dieu. Controverse.
Article tiré du Dictionnaire pratique des connaissances religieuses, Paris 1926.
Pour le compléter, on se référera au Dictionnaire de Spiritualité, un article est consacré à Marie d'Agréda.
Mentionnons que le procès de béatification est actuellement relancé.
On trouvera à cette adresse le site de son 400ème centenaire : http://www.mariadeagreda.org
http://www.abbaye-saint-benoit.ch/saints/marieagreda/
* Sa demande en béatification a été relancée en 2002