Facebook : attention aux photos que vous postez de vos enfants !
ATLANTICO
28.11.2014
Atlantico, partenaire d'Aleteia, s'est entretenu avec Anthony Bem, avocat spécialiste en droit de l'Internet et des nouvelles technologies et Éric Delcroix, conférencier et consultant, spécialiste du web 2.0, des réseaux sociaux et de l'identité numérique.
Facebook a envoyé en novembre une nouvelle version de ses conditions générales d'utilisation décrivant notamment la manière dont la société archive, analyse et utilise l'activité d'un compte sur son réseau. Au-delà de cette mise à jour, certains parents n'hésitent toujours pas à poster des photos de leurs enfants sur Facebook.
Publier des photos sur ce réseau social est-il encore sans risque ? Quels sont les problèmes auxquels s'exposent ces parents ?
Éric Delcroix : Il est regrettable que l'on ne demande pas leur avis avant de publier l'image. Publier des photos d'enfants n'est pas sans risque pour plusieurs raisons. D'abord vis-à-vis de leurs copains. Si l'on voit par exemple des photos d'enfants plein de nourriture sur leur bouche, il y a un risque que les camarades se moquent. En ce qui concerne la cybercriminalité, les pédophiles peuvent aussi repérer et identifier un enfant tout en sachant que ce risque ne concerne pas uniquement Facebook mais Internet en général.
À partir du moment où l'on supprime son compte, Facebook conserve la photo mais ce n'est pas pour autant que la photo est publique. À partir du moment où la photo n'a pas été republiée ou réutilisée par quelqu'un d'autre elle reste limitée aux personnes qui ont les autorisations d'y accéder. Il faut donc bien paramétrer son compte afin de limiter au maximum l'accès par le public. Il y a par ailleurs des risques avec les photos de profil qui sont publiques et qui resteront donc sur Google Images même si l'on change après.
Il y a selon moi un autre gros danger : certaines filles de 10-12 ans mettent sur Facebook des photos très aguicheuses avec parfois l'accord de leurs parents et quand on regarde les commentaires c'est même la famille qui encourage dans certains cas. L'autre problème concerne les parents qui autorisent la création d'un compte Facebook pour leurs enfants ou qui créent un compte Facebook à leurs enfants. En CM2 tout le monde a désormais un compte sur Facebook alors que l'âge légal est de 13 ans.
Anthony Bem : Facebook modifie souvent et unilatéralement ses propres conditions générales d'utilisation. Au fur et à mesure de leurs modifications Facebook s'arroge de plus en plus de droits sur les utilisations des contenus mis en ligne sur son réseau par les internautes. La société archive, analyse et utilise en effet, à des fins commerciales, non seulement les contenus mais aussi les données à caractère personnel dont l'activité des comptes.
Le réseau est gratuit et se sert de nos données dans un but de profilage, de publicité et de marketing. À côté de cela, certains parents n'hésitent pas à poster des photos d'eux-mêmes et/ou de leurs enfants sur Facebook. Or, certaines de ces photos mises en ligne peuvent ne plus être assumées et difficiles à faire supprimer notamment lorsque d'autres personnes les ont aussi publiées. La publication en ligne doit être assumée ou ne doit pas être, sauf à risquer d'avoir à inviter une action aux fins de suppression par voie judiciaire dans certains cas. Les réseaux sociaux ne sont pas sans risque pour les internautes puisque le phénomène de googlisation devient de plus fréquent avant une embauche ou dans le cadre de relations sociales, professionnelles, amoureuses ou amicales.
Les enfants peuvent ne pas avoir souhaité laisser d'empreinte numérique comme des photographies. L'utilisation de pseudos n'empêche pas de prendre des précautions notamment parce que la recherche faciale permettra de trouver des photographies seulement avec le visage et sans le nom.
Même si les internautes croient prendre des précautions concernant les conditions d'accès à leur compte afin de restreindre les « amis », au moins ces derniers peuvent faire usage de ces contenus à leur insu et à leur détriment. Il convient aussi de rappeler qu'à la clôture du compte utilisateur, les contenus dont les photographies restent accessibles en ligne à moins que des ayants droit fassent une demande de suppression.
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sources: ATLANTICO
Les parents ne pensent pas toujours aux conséquences d'un acte tout sauf anodin, même si leur profil est privé. La reconnaissance faciale, promise pour bientôt, ne pourra qu'empirer le phénomène.
ATLANTICO
28.11.2014
© DR
Atlantico, partenaire d'Aleteia, s'est entretenu avec Anthony Bem, avocat spécialiste en droit de l'Internet et des nouvelles technologies et Éric Delcroix, conférencier et consultant, spécialiste du web 2.0, des réseaux sociaux et de l'identité numérique.
Facebook a envoyé en novembre une nouvelle version de ses conditions générales d'utilisation décrivant notamment la manière dont la société archive, analyse et utilise l'activité d'un compte sur son réseau. Au-delà de cette mise à jour, certains parents n'hésitent toujours pas à poster des photos de leurs enfants sur Facebook.
Publier des photos sur ce réseau social est-il encore sans risque ? Quels sont les problèmes auxquels s'exposent ces parents ?
Éric Delcroix : Il est regrettable que l'on ne demande pas leur avis avant de publier l'image. Publier des photos d'enfants n'est pas sans risque pour plusieurs raisons. D'abord vis-à-vis de leurs copains. Si l'on voit par exemple des photos d'enfants plein de nourriture sur leur bouche, il y a un risque que les camarades se moquent. En ce qui concerne la cybercriminalité, les pédophiles peuvent aussi repérer et identifier un enfant tout en sachant que ce risque ne concerne pas uniquement Facebook mais Internet en général.
À partir du moment où l'on supprime son compte, Facebook conserve la photo mais ce n'est pas pour autant que la photo est publique. À partir du moment où la photo n'a pas été republiée ou réutilisée par quelqu'un d'autre elle reste limitée aux personnes qui ont les autorisations d'y accéder. Il faut donc bien paramétrer son compte afin de limiter au maximum l'accès par le public. Il y a par ailleurs des risques avec les photos de profil qui sont publiques et qui resteront donc sur Google Images même si l'on change après.
Il y a selon moi un autre gros danger : certaines filles de 10-12 ans mettent sur Facebook des photos très aguicheuses avec parfois l'accord de leurs parents et quand on regarde les commentaires c'est même la famille qui encourage dans certains cas. L'autre problème concerne les parents qui autorisent la création d'un compte Facebook pour leurs enfants ou qui créent un compte Facebook à leurs enfants. En CM2 tout le monde a désormais un compte sur Facebook alors que l'âge légal est de 13 ans.
Anthony Bem : Facebook modifie souvent et unilatéralement ses propres conditions générales d'utilisation. Au fur et à mesure de leurs modifications Facebook s'arroge de plus en plus de droits sur les utilisations des contenus mis en ligne sur son réseau par les internautes. La société archive, analyse et utilise en effet, à des fins commerciales, non seulement les contenus mais aussi les données à caractère personnel dont l'activité des comptes.
Le réseau est gratuit et se sert de nos données dans un but de profilage, de publicité et de marketing. À côté de cela, certains parents n'hésitent pas à poster des photos d'eux-mêmes et/ou de leurs enfants sur Facebook. Or, certaines de ces photos mises en ligne peuvent ne plus être assumées et difficiles à faire supprimer notamment lorsque d'autres personnes les ont aussi publiées. La publication en ligne doit être assumée ou ne doit pas être, sauf à risquer d'avoir à inviter une action aux fins de suppression par voie judiciaire dans certains cas. Les réseaux sociaux ne sont pas sans risque pour les internautes puisque le phénomène de googlisation devient de plus fréquent avant une embauche ou dans le cadre de relations sociales, professionnelles, amoureuses ou amicales.
Les enfants peuvent ne pas avoir souhaité laisser d'empreinte numérique comme des photographies. L'utilisation de pseudos n'empêche pas de prendre des précautions notamment parce que la recherche faciale permettra de trouver des photographies seulement avec le visage et sans le nom.
Même si les internautes croient prendre des précautions concernant les conditions d'accès à leur compte afin de restreindre les « amis », au moins ces derniers peuvent faire usage de ces contenus à leur insu et à leur détriment. Il convient aussi de rappeler qu'à la clôture du compte utilisateur, les contenus dont les photographies restent accessibles en ligne à moins que des ayants droit fassent une demande de suppression.
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sources: ATLANTICO