11 mars 2019
Vous avez prévu de vous priver de chocolat durant 40 jours parce que c’est bon, c’est tellement bon, c’est vraiment trop bon? Pardon de vous le dire, mais vous n’avez pas tout à fait compris le sens du jeûne de carême. Détaillons le mot et la pratique…
Garder le circonflexe de “jeûner”- même si l’orthographe simplifiée de 1990 accepte la version sans accent – permet de se souvenir que le mot de base comportait soit un “s” soit un redoublement de consonne. Et en effet, “jeûner” vient du latin “jejunare”. Détail? Peut-être. Mais à force de jeûner sur les accents, on risque bien de confondre “pécheur” et “pêcheur”,ce qui, notamment en temps de carême, serait fâcheux pour les amateurs de poisson !
Voilà pour le mot. Pour ce qui est de la pratique, vous avez certainement déjà réfléchi à une privation de carême. Mais se priver de quelque chose, en carême, n’a de sens que si cette chose nous éloignait de Dieu. Le chocolat vous éloigne-t-il de Dieu? Pas forcément. Se priver de quelque chose qu’on aime par dolorisme – comme si on s’infligeait des souffrances au nom d’un Dieu sadique qui aimerait ça – c’est totalement insensé, autant le dire tout de suite.
Par ailleurs, se priver d’une chose ne revêtira un sens de carême que si cette privation, ce “moins”, débouche sur un “plus”.
Garder le circonflexe de “jeûner”- même si l’orthographe simplifiée de 1990 accepte la version sans accent – permet de se souvenir que le mot de base comportait soit un “s” soit un redoublement de consonne. Et en effet, “jeûner” vient du latin “jejunare”. Détail? Peut-être. Mais à force de jeûner sur les accents, on risque bien de confondre “pécheur” et “pêcheur”,ce qui, notamment en temps de carême, serait fâcheux pour les amateurs de poisson !
Voilà pour le mot. Pour ce qui est de la pratique, vous avez certainement déjà réfléchi à une privation de carême. Mais se priver de quelque chose, en carême, n’a de sens que si cette chose nous éloignait de Dieu. Le chocolat vous éloigne-t-il de Dieu? Pas forcément. Se priver de quelque chose qu’on aime par dolorisme – comme si on s’infligeait des souffrances au nom d’un Dieu sadique qui aimerait ça – c’est totalement insensé, autant le dire tout de suite.
“Qu’est-ce qui m’éloigne de Dieu?”
Un repas jeûné économise quelques sous, par exemple. Mettons-nous cet argent de côté pour le partager avec qui en a besoin? Voilà un moins pour un plus! Un repas jeûné donne du temps libre, que faisons-nous de ce temps? Un repas jeûné permet d’autres rencontres, les vivrons-nous? Voilà des “plus” à la place des “moins” !
La question est capitale qui doit être posée à chacun de nous en ce début de Carême, c’est: “Qu’est-ce qui m’éloigne de Dieu?” Ce n’est que lorsque j’aurai la réponse à cette question que je pourrai jeûner de cela, et faire en sorte que ce jeûne débouche sur un “plus”.
Ce “plus” doit aller dans les trois directions que nous suggèrent les textes du carême: envers Dieu, envers les autres et envers soi-même. Soi-même, oui. Car prendre soin de soi c’est soigner le temple de l’Esprit qu’est notre corps. Et Jésus lui-même indiquait qu’on ne peut aimer notre prochain qu’en l’aimant comme nous-mêmes.
Vous mangez trop de chocolat et cela fait du mal à votre corps? Voilà une vraie raison de vous en priver – et d’en diminuer sensiblement votre consommation – pendant ce carême.
A vos moins… prêts… jeûne !
par Vincent Lafargue
Dernière édition par Gilles le Sam 23 Mar 2019 - 18:05, édité 1 fois