François, PDG des pauvres ?
ANNA LATRON
CRÉÉ LE 18/04/2014
Le pape François, le 17 avril 2014, lors du lavement des pieds © ALBERTO PIZZOLI / AFP
L'hebdomadaire britannique The Economist estime que le pape a renouvelé la marque “catholique romaine” en la recentrant, notamment, sur la pauvreté. Une analyse que les paroles et les actes du pape à l'occasion du Jeudi saint viennent confirmer.
Pour The Economist, Jorge Bergoglio est à l’Eglise catholique ce que Steve Jobs a été pour Apple ou Sergio Marchionne pour Fiat: “l’homme qui a renouvelé la marque RC Global (pour Roman Catholic Global) en à peine une année”.
Un article (en anglais) qui paraît ce samedi traite de l'effet François sous l'angle managérial. Non sans humour, l'hebdomadaire britannique, qui considère l’Eglise catholique comme “la plus vieille multinationale au monde” avec le pape comme PDG, montre comment celui-ci a retourné la situation en suivant un principe de management de base: “François a refocalisé son organisation sur une mission : aider les pauvres”.
L’hebdomadaire estime que sa “poor-first strategy” (stratégie de priorité aux pauvres) donne à l’Eglise un potentiel de croissance sur les marchés émergents. Cette “stratégie”, le pape l'a appliquée à l'occasion du Jeudi saint.
Dans la matinée, [url=http://press.vatican.va/content/salastampa/fr/bollettino/pubblico/2014/04/17/0280/00621.html#Traduzione in lingua francese]lors de son homélie[/url] de la messe Chrismale, il a rappelé, décrivant la mission du prêtre, que la disponibilité de celui-ci “fait de l'Eglise une Maison aux portes ouvertes, refuge pour les pécheurs, foyer pour ceux qui vivent dans la rue, maison de soin pour les malades”.
“Je crois que nous n'exagérons pas si nous disons que le prêtre est une personne très petite: l'incommensurable grandeur du don qui nous est fait par le ministère nous relègue parmi les plus petits des hommes. (…) Et à partir de cette petitesse, nous accueillons notre joie.”
Le pape a mis ce précepte de petitesse en pratique dans la soirée en célébrant la Cène à la Fondation Don Carlo Gnocchi, un centre médical qui accueille notamment des personnes très âgées démunies. Après les prisonniers l’an dernier, François a lavé les pieds de douze pensionnaires, âgés de 16 à 86 ans, tous handicapés ou malades. Dans son homélie, le pape François a souligné que “l'héritage que Jésus nous laisse est celui d'être serviteurs les uns des autres. Et moi à présent, je ferai ce geste mais nous tous dans notre coeur pensons aux autres: comment pouvons-nous mieux les servir, voilà ce que Jésus a voulu de nous”.
Pas de prestigieux choeur de la chapelle Sixtine pour les chants de cette messe du Jeudi saint, la chorale était composée des pensionnaires et volontaires qui animent la célébration tous les dimanches. Un choix de l'humilité à travers lequel le pape François “touche juste”, estime Isabelle de Gaulmyn dans un billet qui évoque notamment les maisons de retraite: “Ces maisons sont des lieux de pauvreté, pauvreté morale et physique, de nos sociétés développées. Sans doute nos “villa miseria” (bidonvilles en Argentine) à nous, une de ces “périphéries” où le pape invite les chrétiens à aller”.
ANNA LATRON
CRÉÉ LE 18/04/2014
Le pape François, le 17 avril 2014, lors du lavement des pieds © ALBERTO PIZZOLI / AFP
L'hebdomadaire britannique The Economist estime que le pape a renouvelé la marque “catholique romaine” en la recentrant, notamment, sur la pauvreté. Une analyse que les paroles et les actes du pape à l'occasion du Jeudi saint viennent confirmer.
Pour The Economist, Jorge Bergoglio est à l’Eglise catholique ce que Steve Jobs a été pour Apple ou Sergio Marchionne pour Fiat: “l’homme qui a renouvelé la marque RC Global (pour Roman Catholic Global) en à peine une année”.
Un article (en anglais) qui paraît ce samedi traite de l'effet François sous l'angle managérial. Non sans humour, l'hebdomadaire britannique, qui considère l’Eglise catholique comme “la plus vieille multinationale au monde” avec le pape comme PDG, montre comment celui-ci a retourné la situation en suivant un principe de management de base: “François a refocalisé son organisation sur une mission : aider les pauvres”.
L’hebdomadaire estime que sa “poor-first strategy” (stratégie de priorité aux pauvres) donne à l’Eglise un potentiel de croissance sur les marchés émergents. Cette “stratégie”, le pape l'a appliquée à l'occasion du Jeudi saint.
Dans la matinée, [url=http://press.vatican.va/content/salastampa/fr/bollettino/pubblico/2014/04/17/0280/00621.html#Traduzione in lingua francese]lors de son homélie[/url] de la messe Chrismale, il a rappelé, décrivant la mission du prêtre, que la disponibilité de celui-ci “fait de l'Eglise une Maison aux portes ouvertes, refuge pour les pécheurs, foyer pour ceux qui vivent dans la rue, maison de soin pour les malades”.
“Je crois que nous n'exagérons pas si nous disons que le prêtre est une personne très petite: l'incommensurable grandeur du don qui nous est fait par le ministère nous relègue parmi les plus petits des hommes. (…) Et à partir de cette petitesse, nous accueillons notre joie.”
Le pape a mis ce précepte de petitesse en pratique dans la soirée en célébrant la Cène à la Fondation Don Carlo Gnocchi, un centre médical qui accueille notamment des personnes très âgées démunies. Après les prisonniers l’an dernier, François a lavé les pieds de douze pensionnaires, âgés de 16 à 86 ans, tous handicapés ou malades. Dans son homélie, le pape François a souligné que “l'héritage que Jésus nous laisse est celui d'être serviteurs les uns des autres. Et moi à présent, je ferai ce geste mais nous tous dans notre coeur pensons aux autres: comment pouvons-nous mieux les servir, voilà ce que Jésus a voulu de nous”.
Pas de prestigieux choeur de la chapelle Sixtine pour les chants de cette messe du Jeudi saint, la chorale était composée des pensionnaires et volontaires qui animent la célébration tous les dimanches. Un choix de l'humilité à travers lequel le pape François “touche juste”, estime Isabelle de Gaulmyn dans un billet qui évoque notamment les maisons de retraite: “Ces maisons sont des lieux de pauvreté, pauvreté morale et physique, de nos sociétés développées. Sans doute nos “villa miseria” (bidonvilles en Argentine) à nous, une de ces “périphéries” où le pape invite les chrétiens à aller”.