Si nous avions l’humilité des petits enfants, le Ciel s’ouvrirait devant nous à l’instant même !
Un enfant de sept à huit ans court derrière Jésus en sautant. Il le rejoint en dépassant le groupe plus qu’animé des apôtres. C’est un bel enfant aux cheveux châtains foncés tout bouclés, courts. Dans son visage brun, il a deux yeux noirs intelligents.
Il appelle avec familiarité le Maître, comme s’il le connaissait bien. « Jésus !, » dit-il « laisse-moi venir avec Toi jusqu’à ta maison, veux-tu ? »
« Ta mère le sait-elle ? » demande Jésus en le regardant avec un doux sourire.
« Elle le sait. »
« En vérité ? » Jésus, tout en souriant, le regarde d’un regard pénétrant.
« Oui, Jésus, en vérité. »
« Alors, viens. »
L’enfant fait un saut de joie et prend la main gauche de Jésus qui la lui présente. C’est avec une amoureuse confiance que l’enfant met sa petite main brune dans la longue main de mon Jésus. Moi, je voudrais bien en faire autant !
« Raconte-moi une belle parabole, Jésus » dit l’enfant en sautant aux côtés du Maître et en le regardant par en dessous avec un petit visage qui resplendit de joie.
Jésus aussi le regarde avec un sourire joyeux qui Lui fait entrouvrir la bouche qu’ombragent des moustaches et une barbe blonde-rousse que le soleil fait briller comme si c’était de l’or. Ses yeux de saphir foncé rient de joie quand il regarde l’enfant.
« Qu’en fais-tu de la parabole ? Ce n’est pas un jeu. »
« C’est plus beau qu’un jeu. Quand je vais dormir, j’y pense, et puis j’en rêve et le lendemain je m’en souviens et je me la redis pour être bon. Elle me rend bon. »
« Tu t’en souviens ? »
« Oui. Veux-tu que je te dise toutes celles que tu m’as dites ? »
« Tu es brave, Benjamin, plus que les hommes qui oublient. En récompense, je te dirai la parabole. »